Avant de prophétiser, le prophète est avant tout un veilleur farouche, un brasier allumé au sommet d’une tour de guet.
Le fait de prophétiser est foncièrement subordonné à autre chose d’essentiel qui doit précéder, qui précède comme priorité dans la fonction de prophète et tout le domaine de la prophétie. La chose est largement négligée, et même inversée en ces jours au profit de ministères en roue libre et happés par la cage folle du hamster-prophète-prophétisant qui tourne, tourne sans fin. Une des raisons qui conduit à cela est l’absence de courage chez beaucoup de prophètes pour lesquels la prophétie doit être une espèce de jouet à p’tits bonheurs permanents, à « jets continus ».
J’ai esquissé plus haut au travers de la description du ministère de Katz un point de vue qui invalide profondément cette dérive.
Le prophète est avant tout un rigoureux observateur, un veilleur qui prévient le peuple de D.ieu de ses dérives. La lecture des vies des prophètes du Tana’h (sans oublier le N.T) nous démontre à quel point cela désigne le prophète comme ennemi déclaré de Satan et comme ennemi des hommes religieux enfermés dans leurs cénacles (souvent douillets) et dérives. J’y viens à présent avec plus de détails et d’arguments.
Revenons donc à mon point de vue déjà amorcé plus haut. Quelle est la priorité du prophète ? Est-ce d’annoncer des choses à venir ou autre chose ?
Alors, commençons par placer en exergue un verset clé dans la parole de D.ieu, un verset déjà évoqué plus haut :
Malachie 4.5 et 6 :
« Voici, je vous enverrai Elie, le prophète, avant que le jour de l’Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que Je ne vienne frapper le pays d’interdit. »
Pour saisir la bonne part de la profondeur prophétique (sans aucun barnum) de ces puissantes paroles et le large spectre de leur accomplissement, je vous invite à écouter le message complet du livre Bénédiction du père, bénédictions des pères donné sous forme de séminaire au peuple de D.ieu le 29 mai 2016 et tant de fois ailleurs depuis 2001. Lisez aussi le livre que vous trouverez sur le site www leve-toi.com.
Haïm Goël – SÉMINAIRE La bénédiction des pères en action en Suisse – 29.05.2016
Ou, un témoignage personnel sur le site leve-toi.com à partir de 1h03’10’’ et plus en détail à partir de 1h09’, soit le témoignage du moment où j’écris une lettre mémorable à mon père, et ce que cela a engendré de si puissant, saint et grand :
Et encore : Un puissant témoignage de victoire biblique : un miracle là où cela semble impossible. Mais qu’est-ce qu’être victorieux et de quel miracle parlons-nous ? – Un message de Haïm Goël – Jérusalem – le 12 décembre 2015
- Sur le site Lève-toi :
- Sur YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=DfxuGRJz-2k&feature=emb_logo
Elie et l’onction d’Elie. Cette onction qui fut relâchée au travers de Jean-Baptiste juste avant l’apparition du Messie Ben Yossef (Messie de souffrance) est relâchée en nos jours aussi avant la venue du Messie Ben David (le Messie de royauté), Yeshoua dans les deux cas. Elie et l’onction d’Elie sont des choses profondes et mystérieuses et d’emblée allons au cœur de ce qui y est évident à partir de la proclamation du prophète Malachie :
« Je ramènerai le cœur des pères à leurs enfants et le cœur des enfants à leurs pères,
DE PEUR QUE JE NE VIENNE FRAPPER LE PAYS D’INTERDIT ».
Si on lit cela avec les seules lunettes de l’annonce en elle-même, on en perd tout le sens, l’appel profond qui est initié par : « DE PEUR QUE JE NE VIENNE FRAPPER LE PAYS D’INTERDIT ».
Notez bien que c’est le dernier verset chez Malachie avant les 400 ans qui nous séparent de Yo’hanan HaMatbil et puis de Yeshoua.
Le sens et but profond de la parole du prophète Malachie citant Elie (et l’onction d’Elie) est de ramener en priorité l’homme à un principe de vie pérenne tel qu’établi par D.ieu (pour compréhension rapide concernant le principe : D.ieu est Père et Fils… Pour une compréhension plus complète, lire BDP). Malachie comme Elie cité dans la prophétie sont donc ici de façon flagrante des VEILLEURS quant à un profond principe VITAL de leur D.ieu. Creusez et vous verrez qu’il est ainsi en tant que priorité pour tous les prophètes.
Si vous écoutez attentivement le séminaire (BDP) ou si vous lisez le livre, vous comprendrez que l’essentiel ici n’est pas “j’annonce”, mais « Je souhaite ramener pères et fils à un principe divin de relation inscrit aussi au plus profond de Ma nature Père et Fils » et sans lequel la société des hommes pourrait être détruite, visitée pour être transformée en désert, nucléaire peut-être, ou via le confinement dû au Coronavirus, le confinement lui-même, autre chose encore ? Les scénarios ne manquent pas.
Cette autre chose, ce positionnement fondamental du prophète en VEILLEUR éveillé face au peuple de D.ieu, Israël, l’Église ou face aux nations (voyez Jonas par exemple) précède et de loin le fait de prophétiser.
Revenons à Elie, ce prophète immense et mystérieux qui sera enlevé au ciel et qui réapparaîtra avec Moshé lors d’une transfiguration de Yeshoua.
Y a-t-il prophètes plus emblématiques que Moshé ou Elie ? Eh bien, lisez et voyez ! La part la plus largement prioritaire dans la Bible concernant Moshé, par exemple n’est nullement de prophétiser, d’annoncer, mais le plus souvent et très majoritairement elle est de sortir les Hébreux d’Égypte POUR D.ieu, d’amener ce peuple au désert pour qu’il construise le Mishkan de D.ieu (le Tabernacle, la Tente d’Assignation), de donner à ce peuple une loi, des préceptes pour signifier son appartenance et sa destinée POUR D.ieu, de confronter ce qui corrompt le peuple hébreu en vue de le ramener à D.ieu (l’épisode du veau d’Or), de lui signifier le bonheur ou la détresse selon ses choix d’obéissance ou de désobéissance à D.ieu, etc. Et le peuple d’Israël en fera LE PROHETE par excellence ! Donc, ici nous avons un CQFD de calibre.
En tant que prophète, il est d’abord et avant tout un VEILLEUR qui confronte, en acceptant aussi d’en payer le prix. Tous les prophètes sont prioritairement des veilleurs interpellant même ceux des prophètes douteux qui annoncèrent « bien des choses ». La voilà la dimension du prophète, à commencer par Moïse.
Avons-nous déjà envisagé loin du prophétisme bidon de nos jours l’appel du prophète sous cet angle prioritaire ? Veiller, ramener, interpeller, confronter. Voilà le type de prophète dont nous avons besoin en ces jours terribles de barnum prophétique.
Lisons cet épisode emblématique concernant Elie, prophète en veille. Le rappel à l’ordre est présent dès le départ : 1 Rois 18.20 à 40.
« Alors Elie s’approcha de tout le peuple, et dit : Jusqu’à quand boiterez-vous des deux côtés ? Si l’Éternel est D.ieu, allez après Lui ; si c’est Baal, allez après lui ! Le peuple ne lui répondit rien ». (Verset 21)
Tout le reste n’est qu’un combat pour démontrer au peuple de D.ieu que son D.ieu est D.ieu. Pas une seule annonce.
« Achab envoya des messagers vers tous les enfants d’Israël, et il rassembla les prophètes à la montagne du Carmel. Alors Elie s’approcha de tout le peuple, et dit : Jusqu’à quand boiterez-vous des deux côtés ? Si l’Éternel est D.ieu, allez après Lui ; si c’est Baal, allez après lui !
Le peuple ne lui répondit rien. Et Elie dit au peuple : Je suis resté seul des prophètes de l’Éternel, et il y a quatre-cent cinquante prophètes de Baal. Que l’on nous donne deux taureaux ; qu’ils choisissent pour eux l’un des taureaux, qu’ils le coupent par morceaux, et qu’ils le placent sur le bois, sans y mettre le feu ; et moi, je préparerai l’autre taureau, et je le placerai sur le bois, sans y mettre le feu. Puis invoquez le nom de votre dieu ; et moi, j’invoquerai le nom de l’Éternel. Le dieu qui répondra par le feu, c’est celui-là qui sera D.ieu.
Et tout le peuple répondit, en disant : C’est bien ! Elie dit aux prophètes de Baal : Choisissez pour vous l’un des taureaux, préparez-le les premiers, car vous êtes les plus nombreux, et invoquez le nom de votre dieu ; mais ne mettez pas le feu. Ils prirent le taureau qu’on leur donna, et le préparèrent ; et ils invoquèrent le nom de Baal, depuis le matin jusqu’à midi, en disant : Baal, réponds-nous ! Mais il n’y eut ni voix ni réponse. Et ils sautaient devant l’autel qu’ils avaient fait.
À midi, Elie se moqua d’eux, et dit : Criez à haute voix, puisqu’il est dieu ; il pense à quelque chose, ou il est occupé, ou il est en voyage ; peut-être qu’il dort, et il se réveillera. Et ils crièrent à haute voix, et ils se firent, selon leur coutume, des incisions avec des épées et avec des lances, jusqu’à ce que le sang coule sur eux. Lorsque midi fut passé, ils prophétisèrent jusqu’au moment de la présentation de l’offrande. Mais il n’y eut ni voix ni réponse, ni signe d’attention.
Elie dit alors à tout le peuple : Approchez-vous de moi ! Tout le peuple s’approcha de lui. Et Elie rétablit l’autel de l’Éternel, qui avait été renversé. Il prit douze pierres, d’après le nombre des tribus des fils de Jacob, auquel l’Éternel avait dit : “Israël sera ton nom ; et il bâtit avec ces pierres un autel au nom de l’Éternel. Il fit autour de l’autel un fossé de la capacité de deux mesures de semence. Il arrangea le bois, coupa le taureau par morceaux, et le plaça sur le bois.
Puis il dit : Remplissez d’eau quatre cruches, et versez-les sur l’holocauste et sur le bois. Il dit : Faites-le une seconde fois. Et ils le firent une seconde fois. Il dit : Faites-le une troisième fois. Et ils le firent une troisième fois. L’eau coula autour de l’autel, et l’on remplit aussi d’eau le fossé.
Au moment de la présentation de l’offrande, Elie, le prophète, s’avança et dit : Éternel, D.ieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël ! que l’on sache aujourd’hui que Tu es D.ieu en Israël, que je suis Ton serviteur, et que j’ai fait toutes ces choses par Ta parole ! Réponds-moi, Éternel, réponds-moi, afin que ce peuple reconnaisse que c’est Toi, Éternel, qui es D.ieu, et que c’est Toi qui ramènes leur cœur !
Et le feu de l’Éternel tomba, et il consuma l’holocauste, le bois, les pierres et la terre, et il absorba l’eau qui était dans le fossé. Quand tout le peuple vit cela, ils tombèrent sur leur visage et dirent : C’est l’Éternel qui est D.ieu ! C’est l’Éternel qui est D.ieu !
Saisissez les prophètes de Baal, leur dit Elie ; qu’aucun d’eux n’échappe ! Et ils les saisirent. Elie les fit descendre au torrent de Kison, où il les égorgea. »
En observant l’Écriture et loin de nos clichés de lecture qui restreignent si souvent notre vision des choses, on découvrira même que le fait de prophétiser, annoncer de la part de l’Éternel, n’est le plus souvent que le signe de l’échec des humains face au plan, à la volonté de D.ieu, et donc vient le prophète et la prophétie qui renvoie à plus tard l’accomplissement du bon dessein divin originel. Toute l’histoire d’Israël est pleine du déroulé de ce fait-là. Mais aussi toute l’histoire des hommes et de l’Église, car il y eut des prophètes dans l’Église.