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Algérie, Neuchâtel, Kabylie… parcours d’un musulman devenu chrétien (Dreuz.info)

By 8 novembre 2015Lève-toi !

Jelil ©Mireille Vallette pour Dreuz info

Il se prénomme Jelil, a vécu musulman jusqu’à 17 ans en Algérie, et est arrivé à Neuchâtel où il s’est converti. Depuis une quinzaine d’années, il ferraille contre l’islam et tente de convaincre ses adeptes de le quitter.

Joyeux, à l’aise dans ses baskets d’un blanc immaculé, Jelil me reçoit avec sa femme kabyle, elle aussi convertie. Il fait partie de ces nombreux ex-musulmans dont la nouvelle religion sert de carburant à une lutte énergique contre l’islam.

Il a aujourd’hui 55 ans et habite Neuchâtel depuis plusieurs décennies. Il est né à Bechar, à 1000 kilomètres au sud-ouest d’Alger. Son enfance comme sa jeunesse ont été fort peu religieuses :

«Ma famille n’était pas pratiquante, comme la plupart des autres en ce temps-là. Elle suivait le ramadan, participait aux fêtes religieuses, c’est tout.»

A 17 ans, il part pour l’Europe en passant par la Tunisie et la Libye où il travaille afin d’amasser l’argent nécessaire. Il arrive en Suisse en 1978, un peu par hasard.

«A l’origine, je voulais aller en Suède… parce qu’il y avait des blondes, sourit-il. Mais Neuchâtel m’a plu, je suis resté.»

Il campe d’abord au bord du lac, se fait des copains. Un artiste peintre l’héberge et l’aiguille vers une communauté chrétienne évangélique, Saint-Blaise.

«Ils m’ont proposé une chambre. Un membre du comité m’a engagé dans son entreprise qui faisait des travaux en tous genres. Il a fait des démarches pour que j’obtienne un titre de séjour, il y a eu refus, recours, ça a duré environ un an et ça a marché.»

En Algérie, il n’a jamais entendu parler de châtiments corporels. «On ne parlait pas religion, je ne connaissais rien de l’islam.» Lui-même n’a jamais respecté le ramadan sans que quiconque ne s’en offusque. «On vivait à l’occidentale, j’aimais les Beatles, les Rolling-Stone, Pink-Floyd… On pouvait sans problème déclarer que Dieu n’existait pas. Il y avait des bars, de l’alcool et même des bières made in Algeria. Maintenant, c’est terminé. Ma sœur portait une jupe jusqu’aux genoux. Aujourd’hui, le voile est partout et si une musulmane ne le porte pas, on la harcèle tous les jours… Ils effraient les gens.»

«Je leur ai dit: je suis musulman et je le resterai toute ma vie, mais ils m’ont parlé de Jésus…»

La communauté de Saint-Blaise, a changé sa vie. «Quand je suis arrivé, ils m’ont dit: nous sommes chrétiens, nous vivons en communauté. Je leur ai répondu: moi je suis musulman et je le resterai toute ma vie! Mais je les ai vu vivre en harmonie avec leur livre. Ils m’ont parlé de Jésus, je me suis mis à lire la Bible, j’ai découvert les paroles du Christ. Plus je la lisais, plus je sentais que ce livre parle vraiment d’un Dieu d’amour.». En 1980, il se convertit et le savoure encore: «J’aime être chrétien».

Jelil retourne en Algérie pour faire son service militaire afin de pouvoir garder son passeport.

«J’ai emmené plein d’Evangiles avec moi. Il y avait à l’époque une grande librairie qui vendait des ouvrages chrétiens. Aujourd’hui, il y en a encore une petite, mais il vaut mieux entrer par la porte de derrière…»

En 1986, il épouse une Bâloise. Ils auront trois enfants, et divorceront. Professionnellement, il était vendeur en pièces détachées. Il obtient l’équivalent du diplôme d’apprentissage avec «l’article 41» qui tient compte de l’expérience. Il passe de livreur à magasinier puis chef de magasin. Victime de délocalisations, il travaille aujourd’hui comme chauffeur-livreur.

En Algérie, l’intégrisme a commencé selon lui lorsque le gouvernement a introduit l’enseignement arabisé, car l’arabe est la langue du Coran. Les choses ont beaucoup changé:

«Il est interdit de poser des questions qui peuvent faire réfléchir. Quand on est musulman, on a la terreur de l’enfer. L’islam est basé là-dessus, on craint toujours de faire quelque chose de faux qui nous conduirait en enfer ou déjà à un châtiment sur terre.»

Deux armes: Internet et le Coran

Depuis une quinzaine d’années, il regarde des chaînes satellitaires algériennes où des chrétiens convertis décortiquent l’islam et ses méfaits et il est très actif sur les forums. Il ne dédaigne pas quelques références suisses tel Sami Aldeeb. A voir le nombre de sites enregistrés sur sa page d’accueil, les occasions d’échanges sont nombreuses. Et les dialogues animés:

«J’ai sélectionné des versets par thèmes qui me permettent de discuter avec des musulmans. Je prends les textes coraniques pour les réveiller! Je veux leur faire mieux connaître l’islam, avec leurs livres. C’est plus facile quand on n’est pas Occidental. Je cite des versets, des hadiths, la biographie du prophète. Je leur dis par exemple: ‘comment pouvez-vous accepter que Mahomet ait épousé une enfant? Est-ce que votre conscience est d’accord avec ça, comme être humain’ ? Et ça marche souvent!»

Selon lui, de plus en plus de musulmans deviennent athées. «Ils lisent, ils réalisent. Quand on met en pratique l’islam tel qu’il est, ça donne tous ces groupes jihadistes, ça donne l’Etat islamique.»

Les zélateurs de l’islam, il les appelle «les coloristes». «Ils colorient l’islam pour le rendre attrayant. Leur grande peur, c’est que les gens le quittent. L’islam te garde dans un carcan. Dans cette religion, la femme est sous les pieds de l’homme, c’est une boîte à plaisir.»

Les pandores de Tizi Ouzou découvrent Jésus

Sa deuxième femme justement vient de Tizi Ouzou, capitale de la Kabylie, et depuis la mort de ses parents, c’est là-bas qu’il retourne chaque année. «L’église que nous fréquentons est la plus grande de la capitale berbère. Rien n’indique de l’extérieur que c’est une église, elle a plusieurs étages, un peu comme un théâtre. Si vous voulez une place assise, il faut venir à 6 heures du matin! Et le culte peut durer jusqu’à trois heures.» Une ferveur qui l’enchante!

Trois policiers musulmans en civil venaient au culte pour surveiller… tous les trois se sont convertis

Il a rencontré sa femme par un ami sur Internet. Elle et sa famille se sont convertis au christianisme le même jour, en 2010: son père, sa mère, ses deux frères et ses trois sœurs. A Tizi Ouzou, les chrétiens peuvent pratiquer sans problème et selon Jelil, les conversions s’enchaînent: «Tous les trois mois, il y a 40 à 80 baptêmes. La plus grande église est composée majoritairement d’ex musulmans. Trois policiers en civil venaient au culte pour surveiller… tous les trois se sont convertis.»

les musulmans vivent en communautés fermées et ils voudront changer les pays européens
Pour lui, l’objectif des musulmans dont le nombre croit en Europe, est de devenir majoritaires et en attendant, de transformer la société. «Ils commencent par petites doses et quand ils voient qu’on concède, qu’on concède, ils vont plus loin.» Il considère l’immigration actuelle comme un grand danger. «Si c’étaient des Chinois, des Vietnamiens, des Tchèques, il n’y aurait aucun problème. Mais les musulmans vivent en communautés fermées et ils voudront changer les pays européens.»

Il ne veut pas être reconnu par son nom ou par une photo, non par crainte de réactions à Neuchâtel ou en Suisse, mais parce qu’il tient à pouvoir retourner en Algérie. «Même si j’ai le droit, il faut toujours être prudent. Certains font du zèle islamique.»

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Mireille Vallette pour Dreuz.info.

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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