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Analyse: l’Iran joue avec le feu

By 8 décembre 2014Etz Be Tzion

L’attaque de Tsahal en Syrie : une réponse à la déclaration iranienne de transfert de missiles au Hezbollah?

Les bombardements en Syrie de dimanche après-midi, attribués à l’Armée de l’Air israélienne, ont probablement pour but d’empêcher le transfert d’armes de pointe de l’Iran au Hezbollah. La Garde révolutionnaire iranienne continue de jouer avec le feu en équipant le Hezbollah avec des armes qui ont la capacité de causer de grandes pertes ainsi que la destruction d’Israël.

Cette analyse est fondée sur le fait que les cibles se situaient dans deux régions éloignées – un près de l’aéroport international de Damas et l’autre à Dimas, à l’ouest de la capitale, à seulement quelques kilomètres de la frontière avec le Liban.

Il est largement admis que des transferts de missiles et autres armes destinées au Hezbollah sont effectués dans des avions de cargo iraniens qui atterrissent à l’aéroport de Damas, puis sont transportés vers un site de stockage militaire syrien, puis envoyés à la frontière du Liban.

Il est donc raisonnable de supposer que les raids d’aujourd’hui (de dimanche), s’ils ont effectivement été menés par l’aviation israélienne depuis l’espace aérien libanais, ont d’abord été conduits sur la base de renseignements précis et après que tous les aspects opérationnels et stratégiques ont été envisagés.

Le Ministre israélien de la Défense Moshe Ya’alon avait déjà annoncé les trois lignes rouges à partir desquelles Israël prendrait des mesures sur le front nord:

· Le « jeu de transfert » d’armes au Hezbollah

· Les armes chimiques

· Toute atteinte à la souveraineté israélienne

Comme il n’y avait pas eu de cas récent d’atteinte à la souveraineté israélienne, l’hypothèse la plus probable serait que l’attaque ait été menée en raison du transfert d’armes de haute de gamme au Hezbollah ou le transfert d’armes chimiques – ou bien même les deux.

Peu importe, il est possible de supposer que le ministre de la Défense Ya’alon ait approuvé et ordonné l’attaque.

Les raids d’aujourd’hui (de dimanche) rappellent ceux de mai 2013, attribués à l’aviation israélienne, lorsque des missiles de pointe de type Fateh-110 ont été transférés en avion depuis l’Iran. La nuit suivante, un grand site de stockage militaire de missiles près de la frontière syrienne au Liban a été attaqué.

Il est d’autant plus probable que l’attaque d’aujourd’hui (de dimanche)- attribuée à l’aviation israélienne mais qui n’a pas encore été confirmée par les responsables israéliens – ait été lancée pour des raisons similaires, dans des circonstances identiques.

Au cours des dernières semaines, de nombreux responsables du Hezbollah et des membres supérieurs de la Garde révolutionnaire iranienne se sont vantés publiquement de posséder des missiles sol-sol de pointe délivrés par l’Iran au Hezbollah et qui permettent au groupe terroriste de menacer presque n’importe quel site en Israël.

AFPAFP“Hezbollah”

Les analystes estiment que les responsables faisaient référence à des missiles Fateh-110 de fabrication iranienne.

Il est fort possible que plusieurs livraisons de ces missiles ont eu lieu, afin d’assurer de façon significative au Hezbollah la capacité de détruire Israël jusqu’à la région de Tel Aviv.

Il est également probable que l’attaque d’aujourd’hui visait à empêcher un autre envoi à l’aéroport international de Damas, d’où il devait être transféré à la frontière libanaise.

Le président syrien Bachar al-Assad, il faut le noter, doit beaucoup au Hezbollah, dans la mesure où le groupe terroriste libanais défend son régime. C’est probablement la raison pour laquelle il accepte le risque des attaques israéliennes sur son territoire.

On peut supposer que l’attaque d’aujourd’hui ne va pas exacerber les tensions entre Israël et la Syrie. Assad n’a pas pour habitude de répondre aux attaques menées contre le transfert d’arme au Hezbollah sur sur son territoire afin d’éviter une confrontation destructrice avec Israël au moment où il se bat pour sa survie contre les rebelles locaux.

SANA/AFPSANA/AFP“Photo transmise par l’agence Sana montrant le président syrien Bachar al-Assad le 25 septembre 2013 lors d’une interview avec la chaîne vénézuélienne Telesur”

On peut aussi supposer que le Hezbollah ne répondra pas non plus. Dans le passé, le groupe terroriste a lancé des représailles contre des frappes israéliennes qui ont détruit ses livraisons d’armes, mais seulement à l’intérieur du territoire libanais.

Le groupe terroriste libanais ne répond pas aux attaques de son organisation sur le territoire syrien. En effet, le chef du Hezbollah Nasrallah croit dans la défense terrestre seulement du territoire libanais dans la mesure où toutes représailles à une attaque en Syrie confirmerait la réception d’armes illégales en provenance d’Iran.

Telle fut sa méthode par le passé. Néanmoins, il n’y a aucune garantie que le Hezbollah et la Syrie maintiennent cette politique et par conséquent l’armée israélienne doit être en alerte sur le front nord – à la fois terrestre et aérien.

Il est raisonnable de supposer que Tsahal va repositionner sa défense antimissile en renforçant ses positions vers le nord du pays. Dans le même temps, il est probable que l’Iran répondra par le biais de milices palestiniennes armées sur les hauteurs du Golan.

Les responsables israéliens n’ont pas commenté les rapports par le passé – et ne vont pas les confirmer afin de ne pas intimider le régime syrien ou le Hezbollah. L’armée syrienne a rapidement condamné les attaques afin de confirmer la propagande qu’elle diffuse relative à la coopération entre les rebelles syriens et Israël.

Ron Ben-Yishai est un correspondant de guerre et analyste de la défense. Cet article est publié avec la permission de Ynet

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