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Auschwitz: l’ex-comptable Oskar Gröning « demande pardon »

By 21 avril 2015décembre 19th, 2017Lève-toi !

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Pour moi, il ne fait aucun doute que je partage une culpabilité morale

Oskar Gröning, l’ancien comptable d’Auschwitz jugé en Allemagne pour « complicité de 300.000 meurtres aggravés », a demandé « pardon aux victimes » du camp de concentration, à l’ouverture de son procès mardi à Lunebourg (ouest).

« Pour moi, il ne fait aucun doute que je partage une culpabilité morale », a déclaré l’ancien SS, âgé de 93 ans.

« Je demande pardon », a-t-il ajouté. « Concernant la question de la responsabilité pénale c’est à vous de décider », a-t-il dit à ses juges, alors qu’il encourt 3 à 15 ans de prison.

Oskar Gröning, qui se déplace avec difficulté, a commencé à comparaître à 09H30 (07H30 GMT).

Soixante-sept rescapés et descendants de victimes sont défendus par 14 avocats dans ce procès prévu au moins jusqu’au 29 juillet.

Engagé dans les Waffen SS en 1941, transféré dans l’administration d’Auschwitz en 1942, Gröning jure n’avoir « jamais donné une gifle » à quiconque. L’accusation ne lui reproche d’ailleurs aucune violence directe, mais le dépeint en « rouage » de l’extermination.

On lui reproche d’avoir trié les devises des déportés pour les envoyer à Berlin et d’avoir assisté au moins une fois à la « sélection » séparant, à l’entrée du camp, les déportés jugés aptes au travail de ceux qui étaient immédiatement tués.

En « gardant les bagages » du précédent convoi pour les soustraire aux yeux des nouveaux arrivants, le jeune sergent a évité un mouvement de panique et sciemment favorisé une mise à mort sans heurts, affirme le parquet.

LE TOURNANT DEMJANJUK

Janek Skarzynski (AFP) "Participants pass the main gate of the former Nazi German Auschwitz-Birkenau death camp during the 'March of the Living' in Oswiecim, Poland on April 16, 2015"

La tenue du procès Gröning, qui durera au moins jusqu’à fin juillet et attire des médias du monde entier, du New York Times aux télévisions russes, illustre la sévérité accrue de la justice allemande à l’égard des derniers nazis.

« L’aspect positif, c’est la volonté de juger les criminels nazis jusqu’au dernier souffle. Mais puisqu’il est trop tard pour les décisionnaires, on étend la notion de culpabilité à un point qui ne me plaît pas », déplore auprès de l’AFP l’avocat et « chasseur de nazis » Serge Klarsfeld.

Le tournant remonte à 2011, avec la condamnation à cinq ans de prison pour « complicité de 27.900 meurtres aggravés » de John Demjanjuk, ancien gardien de Sobibor. Une condamnation basée sur sa seule fonction au sein du camp, sans preuve d’actes criminels précis.

Prononcé à Munich (sud), ce verdict a relancé une cinquantaine de procédures contre des gardiens qui n’avaient jamais été inquiétés. Gröning, témoin dans trois procès, a lui-même bénéficié d’un non-lieu en 1985.

Sa mise en cause tardive confirme la rupture avec la ligne des tribunaux allemands pendant des décennies, souvent jugée trop indulgente. L’écrivain et journaliste Ralph Giordano y avait même vu une « deuxième faute » historique de l’Allemagne.

Faute d’introduction dans la loi des « crimes contre l’humanité », les juges exigeaient la preuve d’une participation directe à un crime, et ne condamnaient pour « meurtre aggravé » que les accusés ayant tué de leur propre chef ou avec une cruauté particulière. Les autres étaient jugés pour « complicité ».

Source: i24 News

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