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Barack Obama a une stratégie…et Ubu avait une éthique!

By 3 septembre 2014Etz Be Tzion

Barack Obama a une stratégie

Posted On 03 sept 2014

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Après la décapitation de James Foley, des commentateurs au Etats Unis ont été surpris de la désinvolture de Barack Obama. Un discours de dix minutes, puis, très vite le retour sur une terrain de Golf. Des mots minimaux pour dire sa tristesse, et surtout, pour dire que l’Etat Islamique n’avait strictement rien à voir avec l’islam, puis des rires entre amis en frappant la balle.

Ces mêmes commentateurs ont été surpris une fois encore lorsqu’Obama a donné une conférence de presse destinée à dire qu’il n’avait pas de stratégie face à la situation au Proche-Orient. Ils en ont déduit qu’Obama était un Président nul et consternant qui n’avait effectivement pas de stratégie.

Les mêmes se sont étonnés que le Président ne dise pas un mot suite à la décapitation d’un deuxième journaliste américain, Steven Sotloff.

Peut-être Obama aura-t-il fini par dire quelques mots quand cet article paraîtra. Peut-être que non.

L’islam n’a jamais eu un pareil défenseur à la Maison Blanche

S’il parle, on peut s’attendre à ce qu’il exonère l’islam une fois de plus : l’islam n’a jamais eu un pareil défenseur à la Maison Blanche.

On peut s’attendre aussi à ce qu’il énonce quelques formules vagues et creuses qui n’auront toujours pas l’apparence d’une stratégie.

Les commentateurs américains surpris ou étonnés n’ont toujours pas compris qui est Obama et ce qu’il veut, et ils n’ont pas compris la réalité : Obama a une stratégie.

Des politologues américains ont parlé de celle-ci. Je l’ai fait aussi, en détail. Dans deux livres. Cette stratégie suit son cours.

Détruire l’ordre du monde mis en place après la Deuxième Guerre Mondiale, et qui a conduit à l’hégémonie américaine

Elle consiste à détruire l’ordre du monde mis en place après la Deuxième Guerre Mondiale, et qui a conduit à l’hégémonie américaine à la fin de la guerre froide.

Et elle consiste à détruire les Etats Unis eux-mêmes.

Les Etats Unis sont en cours de destruction. Quiconque lit les chiffres de la dette, le nombre de pauvres et de gens s’alimentant grâce aux food stamps, le taux d’emploi des gens susceptibles de travailler (et non les chiffres du chômage, qui ne donnent pas une indication pertinente), et quiconque regarde les évolutions démographiques comprendra que la situation est grave.

L’ordre du monde dont Obama a hérité est en cours de destruction lui aussi. On le voit de plus en plus nettement tous les jours. Poutine a reçu le message, et ce qui se passe en Ukraine pourrait aisément dégénérer en guerre plus vaste sur le sol européen : je reviendrai sur le sujet. Les dirigeants chinois ont reçu le message aussi, et une guerre en Asie est elle aussi une probabilité que nul ne peut écarter d’un revers de main.

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Israël, l’Etat dont la disparition est programmée, et qui devra s’amenuiser dans un premier temps

La guerre au Proche Orient suit son cours. L’objectif était un Proche Orient plus sûr pour l’islam radical, et tenu, dans le monde sunnite, par les Frères Musulmans, dans le monde chiite par l’Iran, Israël étant dans la position de l’Etat dont la disparition est programmée, et qui devra s’amenuiser dans un premier temps.

Cet objectif a rencontré des obstacles imprévus par Obama : la prise du pouvoir par le maréchal Sissi au Caire a (faut-il le dire?) immensément contrarié Obama, l’Etat Islamique, qui devait installer un Etat radical sunnite dans les régions sunnites d’Irak et de Syrie et déstabiliser la Jordanie et l’Arabie Saoudite a échappé des mains de ceux qui pensaient le déchiffrer et le guider.

La tête de deux journalistes, peut-être trois bientôt, lui paraît pouvoir être sacrifiée

Mais Obama n’a pas renoncé. Il va bombarder l’Etat Islamique, ici ou là, aux fins de l’endiguer un peu et de s’assurer qu’il ne menace ni Assad à Damas, ni l’Iran, ni la partie chiite de l’Irak, déjà concédée à l’Iran. Il va renforcer la défense de l’ambassade américaine à Bagdad. Il va contribuer à faire livrer des armes aux forces kurdes. Il ne fera vraisemblablement rien de plus. La survie de l’Etat Islamique, si celui-ci limite ses ardeurs, lui convient, et la tête de deux journalistes, peut-être trois bientôt, lui paraît pouvoir être sacrifiée, d’autant plus que l’Etat Islamique a déjà coupé des milliers de têtes de Chrétiens et de Yazidi. Le maintien d’Assad au pouvoir lui convient tout à fait, car Assad est un allié de l’Iran. L’hégémonie d’un Iran nucléarisé sur la région lui conviendrait pleinement.

La situation en Libye et en Afrique subsaharienne, l’évolution de la Turquie, ne le dérangent pas.

Si Abbas se trouvait remplacé par un dirigeant du Hamas susceptible de se rapprocher de Téhéran, Obama serait radieux

Le fait qu’Israël ait subi cinquante jours de guerre et une pluie de missiles, et ait dû accepter un statu quo à Gaza parce que l’armée israélienne peut être mobilisée sur d’autres fonts, comme on est en train de le voir du côté du Golan, lui convient tout à fait. La résolution qui se profile à l’ONU où il semblerait qu’il sera question d’une force internationale chargée de superviser un désarmement de Gaza en même temps qu’une exigence de moindre surveillance par Israël de ce qui entre à Gaza lui convient pleinement, et, le cas échéant, elle serait votée par Samantha Power, sur décision d’Obama. Si le Hamas pouvait se réarmer, tirer à nouveau sur Israël, et s’abriter derrière une force internationale en guise de nouveau bouclier humain, Obama serait très satisfait. Si Mahmoud Abbas se trouvait remplacé par un dirigeant du Hamas susceptible de se rapprocher de Téhéran, Obama serait radieux.

Qui a dit qu’Obama n’avait pas de stratégie ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.

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