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Les Chrétiens de Bethléem, silencieusement persécutés par les Palestiniens pendant qu’on accuse Israël / Dreuz

PUBLIÉ PAR MAGALI MARC LE 8 AOÛT 2016

Eglise de la nativité
Eglise de la nativité

Le 2 janvier dernier, les médias vantaient l’accord soi-disant «historique» entre le Vatican et l’«État de Palestine» dont on ne savait pas très bien si le but réel était de reconnaître l’État palestinien ou de protéger les droits des Chrétiens dans les territoires.

Personne ne semblait se demander pourquoi le Vatican jugeait nécessaire de signer un accord pour protéger les droits des Chrétiens vivant en «Palestine» sous la férule de Mahmoud Abbas.

Comme les Israéliens ont mollement protesté pour faire croire qu’ils étaient opposés à cet accord, les médias se sont empressé de souligner que l’accord avait été signé en dépit de l’État d’Israël laissant de côté le fait gênant que les Chrétiens ont de gros problèmes en «Palestine» et se sentent parfaitement en sécurité en Israël !

  • « L’accord historique entre le Vatican et les Palestiniens est entré en vigueur après la clôture des formalités de procédure, a annoncé le Saint-Siège le 2 janvier.»
    (Réseau RT et AFP)
  • « L’accord avait été signé le 26 juin dernier, en dépit de la forte opposition d’Israël, deux ans après la reconnaissance des Territoires palestiniens comme un Etat souverain par l’Eglise catholique.»
  • «L’accord entre le Saint-Siège et l’Etat de Palestine qui consiste en un préambule et 32 articles, concerne les aspects essentiels de la vie et de l’activité de l’Eglise en Palestine, tout en réaffirmant son soutien à une solution négociée et pacifique au conflit dans la région», a déclaré le Vatican dans un communiqué. « Cet accord, qui inclut des dispositions protégeant les droits des Chrétiens, est considéré par le Vatican comme un modèle pour les relations des pays arabes et musulmans avec leurs minorités chrétiennes. (…)»
    (La Croix, 4 janvier 2016)

Depuis que le Père Hamel a été égorgé dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, on se prend à penser comme Larry Thornberry du Spectator (1er août, spectator.org), que le Pape François : «soutient autant les prêtres catholiques qu’Obama soutien les officiers de police américains…» (has Catholic priests’ backs in much the same way Barack Obama has American police officers’ backs..)

On pourrait en dire autant pour les Chrétiens de Bethléem qui ne semblent pas être à la fête.

Mais ils peuvent toujours compter sur le père Fouad Twal qui ne rate jamais une occasion de stigmatiser Israël et la violence de … l’occupation israélienne : « Dans nos prières, nous songeons aux maisons démolies à Jérusalem et en Palestine, aux terrains expropriés, et aux hommes touchés par une punition collective..» a t-il dit lors de la messe de Noël l’an passé – en présence de Mahmoud Abbas – en oubliant de mentionner que les maisons démolies étaient celles des familles de terroristes.

Ce touchant discours n’aura pas empêché le caillassage de sa voiture par des émeutiers musulmans alors qu’il quittait les célébrations. Avant de pouvoir l’égorger, les émeutiers ont été mis en fuite au checkpoint par …les mêmes soldats israéliens qu’il maudissait dans son homélie !

Concernant les Chrétiens de Bethléem qui décidément ne sont pas protégés, j’ai trouvé et traduit pour les lecteurs de Dreuz, ce texte édifiant de Lela Gilbert paru le 1er août dernier sur le site de The Algemeiner.

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La lutte silencieuse des Chrétiens de Bethléem

par Lela Gilbert*

« C’est une étonnamment courte distance en voiture de Jérusalem Ouest à Bethléem – 10 ou 15 minutes, au plus.

Mais par une chaude nuit d’été, il y a quelques semaines, je me suis sentie comme si mon voyage s’était étendu sur plusieurs années-lumières, partant de la vibrante cité et des quartiers animés de Jérusalem et arrivant devant une humble maison située dans le calme village de Bethléem.

Dans mon esprit, alors que la verdure, la rue bien éclairée dont j’étais partie s’est rapidement juxtaposée à ma sombre destination, j’ai eu un flashback sur un périple que j’ai vécu à la fin des années 1980 de Berlin-Ouest à Berlin-Est.

À l’époque, la Stasi (la police secrète de l’Allemagne de l’Est) était redoutée. Aujourd’hui, à Bethléem, ce sont les islamistes qui le sont.

Après que les gardes aient examiné nos passeports américains, ils nous ont fait signe de continuer. Nous avons quitté le checkpoint qui sépare Israël de l’ancienne ville natale du roi David.

À notre arrivée, la méfiance de nos hôtes aussi me paraissait étrangement familière.

Je pouvais presque lire dans leurs pensées: « Qui vous a vu venir chez nous ? Qui pourrait être à l’écoute ? Peut-on faire confiance à ces amis d’amis ? »

Pour moi, qui avais visité Berlin avant que son mur infâme ne tombe, l’ambiance rappelait les jours sombres de la vie derrière le rideau de fer.

Mes amis et moi avons rendu visite à plusieurs personnes dont une femme chrétienne et sa petite famille.

Je voudrais pouvoir vous dire son nom. Et j’aimerais beaucoup décrire sa situation – ses besoins, sa lutte pour se maintenir financièrement à flot et les craintes de sa famille.

Je souhaiterais également pouvoir utiliser les vrais noms des autres Chrétiens de Bethléem – ceux que je l’ai rencontré et ceux dont j’ai entendu parler par des amis dignes de confiance.

Pourquoi ne puis-je pas citer les noms ou les lieux précis où vivent ces gens? Parce que le moindre soupçon que les Chrétiens de Bethléem informent des «étrangers» sur les problèmes auxquels ils sont confrontés pourraient très bien les mettre en danger, sans parler de leurs amis et des membres de leurs familles.

Aujourd’hui, les tensions vécues à Bethléem et ailleurs en Cisjordanie sont attribuées à l’«occupation israélienne» et à la barrière de sécurité.

Dans certains endroits, y compris à Bethléem, il y a en effet un énorme mur militaire – qui rappelle aussi Berlin – officiellement appelé la “West Bank Barrier.”
Il divise les communautés arabes et la population israélienne.

Il est vrai que le mur constitue un obstacle important pour les gens qui vivent aux alentours.

Il est laid et, à certains endroits, il a coûté cher aux commerces.

Les checkpoints en Israël peuvent être considérés comme une nuisance.

D’autant plus que les Arabes et les Israéliens pouvaient aller et venir sans restrictions jusqu’à ce que les malencontreux accords d’Oslo les aient dépouillés de cette liberté de mouvement.

Mais le mur de sécurité a également sauvé des vies israéliennes.

Il a été érigé au cours de la deuxième Intifada, pendant laquelle des autobus explosaient, des pizzerias, des cafés et d’autres lieux publics étaient attaqués en Israël pendant plus de trois ans, coûtant plus de 1000 vies.

Il est de notoriété publique que depuis l’érection de cette barrière de protection, le nombre d’attentats-suicides a diminué de plus de 90 pour cent.

Aujourd’hui, le terrorisme continue en Israël, mais il a pris un autre visage.

Les Palestiniens ciblent principalement des soldats et des juifs religieux qui vivent dans les «colonies». Ces attaques sont sporadiques et imprévisibles, impliquant le poignardage à l’aide de couteaux ou de machettes, l’éperonnage à l’aide de véhicules qui visent des groupes de personnes près des arrêts d’autobus, des lapidations et des bombes incendiaires jetées sur des voitures et des autobus.

Une récente attaque dans un élégant café de Tel-Aviv a été conduite à l’aide d’armes à feu.

Depuis septembre 2015, 40 personnes ont été tuées lors de ces attaques terroristes et 517 personnes ont été blessées.

Quant à la barrière de sécurité, lorsque les palestiniens ont crié: « Abattez ce mur », les Israéliens ont répliqué avec défi: « Arrêtez le terrorisme ou oubliez ça!»

Entre-temps, il est tout à fait clair que la population chrétienne de Cisjordanie est en train de diminuer.

En 2013, Rosanna Rafel a rapporté que « dans la Palestine sous mandat britannique, avant la création d’Israël en 1948, le pourcentage de la population chrétienne se situait à 18 pour cent. Ce chiffre est maintenant à moins de 1,5 pour cent. Cette chute de la population chrétienne a toujours été imputée à «l’occupation israélienne».

Mais si c’est le cas, alors pourquoi la population musulmane n’a t-elle pas diminué ?

Les Chrétiens fuient la Cisjordanie à cause des persécutions antichrétiennes.

À Bethléem, les Chrétiens ne sont pas seulement une population minoritaire dans une communauté majoritairement musulmane. Ils ne sont pas simplement marginalisés, ils ne souffrent pas seulement de la discrimination. Ils sont souvent menacés et intimidés, blessés ou même tués. Ils sont craintifs. Ils sont mal à l’aise. Beaucoup d’entre eux vivent dans la peur.

Dans le numéro de mars 2016 du Magazine Providence, le directeur exécutif du Philos Project, Robert Nicholson, a écrit un article implacable, intitulé « Pourquoi les Chrétiens palestiniens sont t-ils en fuite? »

Il a expliqué que « l’Autorité palestinienne – le gouvernement créé par l’OLP pour gérer la Cisjordanie et Gaza – est, de par sa propre constitution, un État islamique qui incarne les principes de la charia.

Les Chrétiens vivant sous l’AP devraient être protégés et respectés dans ce système mais, comme c’est le cas dans tous les systèmes basés sur la charia, les Chrétiens sont relégués au statut de citoyens de seconde classe.

Bien sûr, il est illégal de se convertir de l’islam au christianisme. Et on ne parle même pas du fait que la vente de terres à des Juifs est un crime punissable de mort.

La discrimination contre les Chrétiens sous l’Autorité palestinienne est non seulement juridique – elle est aussi sociale.

Celui qui choisit de vivre comme un Chrétien, se fait constamment rappeler qu’il ne fait pas partie de la culture majoritaire.

Les Chrétiens de Bethléem vivent avec le risque d’être détenus par les autorités sur la base de vagues accusations.

Une entrevue avec les responsables locaux peut conduire à des menaces sévères ou, encore plus effrayant, à une arrestation fondée sur des accusations fabriquées de toute pièce.

Justus Weiner, un érudit du Jerusalem Center for Public Affairs, a beaucoup écrit sur les conditions de vie des Chrétiens sous l’Autorité palestinienne.

« En vertu de ce régime, m’a expliqué Weiner, les Arabes chrétiens ont été victimes de fréquentes violations de leurs droits fondamentaux par les musulmans. Il existe de nombreux exemples d’intimidation, de coups, de vol de terres, de bombes incendiaires lancées sur des églises et sur d’autres institutions chrétiennes, de refus d’embaucher, de boycotts économiques, de tortures, d’enlèvements, de mariages forcés, d’harcèlements sexuels, et d’extorsions.

Les responsables de l’AP sont directement responsables de la plupart des violations des droits fondamentaux.

Selon Weiner, les musulmans qui se sont convertis au christianisme courent de plus grands dangers.

Ils sont sans défense contre les abus commis par des fondamentalistes musulmans. Certains ont été assassinés.

Beaucoup de Chrétiens sont soumis à diverses taxes et amendes qui constituent une forme d’extorsion bureaucratique ou d’argent de protection – une sorte de «jizya» fiscale à peine déguisée.

Chuck Kopp a été pasteur à Jérusalem pendant près d’un demi-siècle. Lui et sa femme ont vécu plusieurs années à Bethléem. «Nous ne pouvons rester indifférents à l’égard du sort de la minorité chrétienne sous l’Autorité palestinienne,» m’a t-il dit récemment.

«Il importe que quelque chose soit fait afin de remédier au déséquilibre actuel.»

Pendant ce temps, les anecdotes se suivent qui confirment que les femmes chrétiennes sont harcelées sexuellement, menacées et même violées à cause de leur refus d’appliquer les codes vestimentaires islamiques.

Dans mon livre intitulé «Saturday People, Sunday People », j’ai écrit à propos d’une jeune femme chrétienne dans un village près de Bethléem qui marchait vers son école.

Elle n’était pas «couverte», ce qui signifie qu’elle ne portait pas le foulard de style arabe ou une jupe longue.

Quand une bande d’hommes musulmans locaux l’ont croisée, ils ont fait des remarques obscènes et ont essayé de la faire monter de force dans leur voiture. Elle s’est échappé et a couru à la maison, en pleurant, racontant cette expérience terrifiante à son frère «Habib».

Il n’a pas fallu longtemps à Habib pour comprendre qui étaient les agresseurs.

Il est allé frapper à la porte de la maison où se tenaient le meneur de la bande et ses amis.

Lorsque Habib a exigé qu’ils laissent sa sœur tranquille, ils se sont moqué de lui.

Toutefois, ils n’ont pas apprécié sa visite. Dans les jours qui ont suivi, ils ont commencé à suivre Habib.

Un après-midi, alors qu’Habib et son cousin étaient allés dans une forêt proche pour marcher, parler et se détendre, 13 jeunes hommes sont surgi, arrivant soudainement avec leurs voitures et leurs motos, et les ont encerclés.

Au début, ils semblaient être armés seulement de bâtons et d’une matraque.

Ensuite, les couteaux sont apparus.

Alors qu’ils battaient son cousin et le retenaient pour l’empêcher de venir à sa défense, ils ont ont poignardé Habib 28 fois, à la tête, au cou, aux mains et aux cuisses (les assaillants essayaient de couper une artère principale).

Ils l’ont laissé pour mort.

Une fois que les assaillants se sont enfuis et que le cousin a été libéré, il a conduit frénétiquement Habib à l’hôpital avant qu’il perde trop de sang.

Habib a reçu des transfusions sanguines massives, ses blessures ont été soignées, et sa vie a été sauvée. Mais il a encore besoin d’une intervention chirurgicale.

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Lors de notre visite à Bethléem, mes amis et moi avons aussi parlé à un ouvrier – nous l’appellerons George – qui est responsable de l’entretien extérieur près d’une école de Bethléem.

Cette année, malgré une vague de chaleur intense, et malgré le fait qu’il ne soit pas musulman, il a provoqué la colère et a été menacé de violences physiques pour avoir bu publiquement une bouteille d’eau pendant le Ramadan.

Par ailleurs, nous avons entendu parler d’un propriétaire chrétien qui avait loué un appartement à une famille musulmane. Lorsque le loyer est venu à échéance, les nouveaux locataires ont refusé de payer.

Cela a continué pendant des mois. Les autorités locales ont été alertées, mais elles ont simplement haussé les épaules. «Nous ne pouvons rien faire à ce sujet,» ont-ils dit. «Nos mains sont liées».

Au cours des dernières années, plusieurs propriétés de l’église de Bethléem ont été vandalisées, incendiées ou envahies par des intrus violents lors de célébrations ou de services du culte.

Les responsables de l’application de la loi sous l’AP arrivent habituellement longtemps après l’appel d’urgence voire pas du tout.

Récemment, un jeune homme souffrant d’un retard mental et vivant dans un village chrétien (un de ses amis parle de lui comme d’«un garçon béni») a entendu des déclarations antichrétiennes offensantes émanant d’une mosquée locale.

Exaspéré, il a crié une insulte aux musulmans. Plus tard, il a aussi écrit quelque chose d’anti-islamique sur Facebook. Quelques jours plus tard, le «garçon béni» a disparu.

Au moment où j’écris cet article cela fait plus de trois mois qu’il est introuvable.

Sa famille est totalement traumatisée. Elle a peur d’approcher les autorités locales, craignant à la fois des nouvelles consternantes et des représailles meurtrières.

Nous nous sommes senti gratifiés par l’écoute et l’apprentissage des Chrétiens auxquels nous avons rendu visite.

Le fait de nous rencontrer constituait un acte de grand courage de leur part. Pour nous, ce fut une occasion extraordinaire.

Comme l’a écrit Nicholson, j’ai parlé à de nombreux Chrétiens palestiniens qui décrivent comment les terroristes musulmans prennent le contrôle de foyers chrétiens et les utilisent pour poster des tireurs d’élite qui visent des soldats israéliens.

D’autres parlent d’une discrimination systématique à l’embauche, au logement et à l’éducation.

Bien entendu, toutes ces conversations ont eu lieu lors de réunions privées et à voix basse.

Les Chrétiens de Bethléem interagissent rarement avec les musulmans en dehors des marchés publics, et en ont, en fait, très peur.

Mais en public, les Chrétiens palestiniens associent leur situation à celle de leurs voisins musulmans et font l’éloge de la coexistence pacifique entre les deux groupes.

Ils n’ont pas le choix. Ils sont pris en otages dans leur propre ville.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pourDreuz.info.

(Cet article a d’abord été publié par le Philos Project qui écrit sur son site que son but est de promouvoir l’engagement chrétien positif dans le Moyen-Orient en proclamant son amitié avec ceux de la région qui soutiennent la liberté et la justice pour tous les peuples ; de raviver une approche chrétienne intellectuellement rigoureuse de la politique étrangère, en particulier en ce qui concerne le Moyen-Orient ; d’éduquer les Chrétiens sur les questions théologiques, historiques et politiques entourant Israël et le peuple juif ; et de responsabiliser l’église pour plaider en faveur de la paix réelle de façon tangible.)

* Lela Gilbert fait partie du Philos Project, elle vit en Israël depuis 2006

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