Dans une déclaration en anglais faite ce dimanche à l’adresse des médias et dirigeants internationaux, l’armée israélienne s’est engagée à ce qu’un organisme indépendant enquête sur l’incident du convoi humanitaire à Gaza qui a fait plus de 100 morts jeudi.

“En tant qu’armée professionnelle, liée par le droit international, nous sommes obligés d’examiner nos activités de manière approfondie. Nous avons donc ouvert une enquête qui permettra de faire toute la lumière sur l’incident, de manière à réduire le risque qu’une telle tragédie ne se reproduise. Les investigations seront menées par un organisme indépendant. Par souci de transparence, nous partagerons des mises à jour au fur et à mesure de l’évolution de l’enquête”, a indiqué le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari.

L’organisme indépendant en question fait référence au mécanisme d’inspection des chefs d’état-major interarmées dirigé par le général de division Moti Baruch, chargé notamment d’examiner les événements inhabituels dans la bande de Gaza. Au terme de ses investigations, celui-ci fournira des recommandations opérationnelles pour les forces sur le terrain, ainsi qu’un certain nombre de mesures à adopter par le commandement. Il transférera ensuite ses conclusions au parquet militaire qui décidera, ou non, d’ouvrir une enquête pénale.

Cette déclaration de l’armée intervient dans le contexte de fortes pressions internationales sur Israël afin qu’il enquête sur les circonstances de l’incident, qui vaut à l’Etat hébreu une pluie de condamnations depuis jeudi. De nombreux témoins ainsi que plusieurs médias affirment en effet que les Palestiniens morts lors du pillage du convoi d’aide humanitaire ont été tués dans des tirs de l’armée israélienne, tandis que Tsahal assure que la plupart des victimes ont été écrasées par la foule ou par les véhicules présents.

Samedi soir, le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé sa “profonde préoccupation” suite à l’incident, appelant à une enquête urgente. Jeudi soir, les États-Unis ont empêché une déclaration commune contre Israël au Conseil de sécurité lui imputant la responsabilité de l’incident. Le conseil a en outre appelé Israël à maintenir les postes frontaliers ouverts ainsi qu’à en ouvrir d’autres “pour répondre aux besoins humanitaires et pour soutenir l’acheminement rapide et sûr de l’aide aux habitants de Gaza”.

D’après une information du New York Times, l’arrivée du convoi de camions humanitaires jeudi dernier, qui s’est soldée par l’incident tragique, faisait partie d’une initiative israélienne destinée à combler le vide laissé par de nombreuses organisations humanitaires, en livrant de la nourriture aux Gazaouis par le biais d’une coopération directe avec des hommes d’affaires locaux et des diplomates occidentaux.

Israël a par ailleurs indiqué avoir activement collaboré au largage d’aide humanitaire par la Jordanie et les Etats-Unis au cours des derniers jours.