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De la lutte des classes à la lutte des races

By 14 juin 2020Le mot du jour
PUBLIÉ PAR SIDNEY TOUATI LE 13 JUIN 2020

Un homme plaqué au sol par un policier décède suite à ce contrôle.

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La scène filmée fait le tour des réseaux sociaux, provoquant une intense émotion. La version de cette arrestation qui a mal tourné devient automatiquement pour les médias et le grand public : un policier raciste a assassiné un noir.

Une vague de manifestation secoue le pays et se répand sur une grande partie de la planète. La France relaye l’événement et on réactive l’histoire du contrôle par trois gendarmes qui, en juillet 2016, se solde par la mort d’un homme, Adama Traoré.

Des gendarmes, on passe à la police raciste et de la police raciste on cloue au pilori le système démocratique, puis aux blancs qui seraient par essence, racistes.

Comment comprendre cette passion soudaine ? Cette violence antisystème, anti-culture, anti-histoire (on demande que la statue de Colbert soit déboulonnée…) bref, anti-blancs occidentaux, qui s’affirme à

la marge voire au cœur de ces manifestations ?

Est-ce bien contre le racisme que l’on mobilise les foules ? La gauche politique, les démocrates, les progressistes de tous bords n’ont plus la moindre idée neuve à apporter, n’ont plus de programme. Pour

combler ce vide immense laissé par la disparition du mythe de la «sociale», celui de la «lutte des classes», toute une nébuleuse de courants se focalise sur la «lutte des races» pour tenter d’exister dans le champ médiatique.

Les manifestations actuelles ne luttent pas contre le racisme mais pour le racisme

La lutte contre le racisme est une démarche noble. Ceux qui ont en été les symboles, Martin Luther King, Mandela, Gandhi… nous ont enseigné que pour agir conformément aux objectifs poursuivis, il fallait impérativement éviter de sombrer dans la haine et la violence. Mandela a appelé à la réconciliation avec les «blancs». Le soir de son élection, il déclare :

«… tous les Sud-Africains devaient maintenant s’unir, se tenir la main et dire : nous formons un pays, une nation, un peuple, et nous nous engageons ensemble dans l’avenir.»

(Un long chemin vers la liberté, Fayard, p.640)

Il en est de même de Martin Luther-King. La lutte antiraciste consiste à lutter contre les clivages arbitraires liés à l’ethnie, la religion ou la race, non à les créer, les creuser, les approfondir comme c’est le cas actuellement aussi bien aux USA, qu’en France.

Les manifestations antiracistes sont habituellement empreintes de dignité.

Les «marches blanches» recommandent de défiler en silence. Elles visent à la fois à exprimer la souffrance, la solidarité. Elles demandent que justice soit rendue. Elles sont un appel à respecter la dignité de la personne humaine. Par définition, la lutte contre le racisme transcende les courants politiques et vise à restaurer l’unité du genre humain un moment brisée par le crime raciste.

Les noirs Américains qui se battaient pour l’égalité des droits ; les Juifs, les chrétiens, victimes d’innombrables actes racistes revendiqués comme tels par leurs auteurs, au nom d’Allah notamment, n’ont jamais répondu à la violence par de la violence. Pas de «ratonnades», pas de destruction de mosquées, pas d’appel à la haine…

Il est clair que les manifestations auxquelles nous assistons à la suite du décès de Georges Floyd, ne relèvent pas de la dénonciation légitime d’un acte criminel. Elles n’appellent pas à la Justice mais à la vengeance, non contre un policier en particulier, mais contre tous les policiers en général, et in fine, contre la culture occidentale, et le comble, contre l’homme blanc. Ne propose-t-on pas de censurer «Autant on emporte le vent» ? Haine et mépris de l’homme blanc parfaitement exprimés par Hermann Hesse :

«Vous avez beaucoup à pardonner à ces hommes blancs ; ce sont eux qui ont corrompu notre pauvre Terre.. Il n’y a qu’un homme qui soit seul, c’est l’Européen… Il ne peut pas se reproduire à moins de se plonger à nouveau dans le courant de l’humanité de couleur…»

(Europe, coll. Bouquins, p.587)

A l’occasion de la mort de Georges Floyd, on constate que ce sont les jalons d’une grille de lecture fondamentalement racialiste qui sont proposés. C’est la «justice» du lynchage que préconisent les foules excitées par une propagande aussi délirante que dangereuse.

On ne laisse pas la Justice examiner les faits sereinement. On plaque un scénario raciste sur l’événement.

On Juge, on condamne, on veut une exécution immédiate. Les politiques dans leur grande majorité, au lieu de défendre la démocratie menacée par ce retour de la «lutte des races», cèdent à l’émotion et hurlent avec la meute déchaînée. Que penser du discours de Madame Taubira envers Assa Traoré mobilisé contre les «violences policières» : «Votre dignité naturelle nous en impose. Vous êtes notre chance, vous êtes une chance pour la France, nous avons de la chance de vous avoir…». La même Christiane Taubira fait comme si les «afro-américains» avaient seuls construit l’Amérique :

«Qu’est-ce qu’ils font aux Etats-Unis les Afro-Américains ? Qui a construit ce pays pendant quatre siècles ?

Qui a fécondé la terre de ce pays…»

On glisse sur la pente par essence raciste, des amalgames, des jugements à l’emporte-pièce ; un véritable délire raciste universel, rempli de haine, s’exprime avec brutalité, comme si les «blancs» n’avaient rien fait :

«Le monde a été construit par la sueur, l’énergie, la force, l’oppression, le fouet, des hommes et des femmes mis en esclavage» ose dire l’ancienne ministre de la Justice.

Ailleurs on s’exprime comme s’il existait une justice immanente, rendant inutiles l’enquête judiciaire, le procès et toutes les garanties qu’il apporte. Seule une enquête objective aurait pu qualifier cet acte de raciste.

Aujourd’hui, par une sorte de réflexe pavlovien, on l’affirme dès lors que la victime est noire ou non-blanche.

Ce raisonnement s’écroule dès lors que l’on réalise que de nombreux «noirs» sont assassinés par des «noirs» ?

Le grand retour à l’idéologie racialiste du début XXe

L’idéologie laborieusement élaborée après la Seconde Guerre mondiale est en train de se briser sur le monde qu’elle a créé.

Le leadership de la gauche dite progressiste a quasiment partout contribué à creuser les inégalités dans des proportions jamais atteintes. Les Clinton et d’autres se sont considérablement enrichis pendant que d’autres ont sombré dans la pauvreté.

La gauche française d’après guerre, s׳est construite dans la lutte contre le colonialisme et l’impérialisme.

C’est dans le cadre de campagnes pour l’indépendance des pays colonisés que les soubassements de l’idéologie des castes dominantes mondialisées, tous courants confondus, ont fourni les éléments d’une dogmatique universelle.

L’Indochine, les pays du Maghreb étant devenus indépendants ; le Vietnam sorti victorieux d’une terrible guerre contre les USA, la gauche a réinscrit son ardeur militante dans la lutte pour l’émancipation des femmes, des minorités, pour la défense du climat, le tout sur fond de haine du sionisme et de la démocratie américaine.

Ce travail a produit dans un premier temps, des effets évidents. Il a contribué à dessiner les contours des sociétés démocratiques actuelles.

Lutter contre toutes les formes de racisme est la démarche permanente, obsessionnelle de l’Union européenne.

Cependant, il a également produit des effets négatifs. Il en est de même aux Etats-Unis où pour lutter contre le racisme, on est allé jusqu’à valider une sorte de racisme à l’envers : la discrimination positive et le régime des quotas : il fallait impérativement que dans les séries télévisées, dans les films, il y ait des hommes «noirs»… Le résultat de cette intense lutte idéologique a permis à une grande majorité de «noirs», de s’intégrer, d’accéder à toutes les sphères de la société, y compris le sommet, la Présidence avec l’élection d’Obama.

Une législation impressionnante vise à stigmatiser, condamner moralement et judiciairement tout acte à connotation raciale.

Mais, effet pervers, la lutte contre le racisme a dégénéré en une sorte de phobie, d’hystérie antiraciste, produisant à son tour un symptôme mortifère qui mine les sociétés démocratiques, les fractures donnant naissance à une morale du soupçon, rendant compliqués les rapports entre les «races».

A la limite, tout choix fait par un homme blanc hétérosexuel, devient en pensant par ce filtre idéologique, nécessairement raciste.

Le fait d’être un homme blanc hétérosexuel qui se revendique comme tel, fait de vous un raciste potentiel.

L’Union européenne a soumis sa législation à la dictature du «soupçon», en instaurant comme norme suprême, la lutte contre toutes les formes de discrimination.

Dans sa phase actuelle, le délire obsessionnel anti-discrimination, n’est rien d’autre que la forme inversée du racisme biologique propre à tous les mouvements racistes. Dans ce schéma, l’homme blanc hétérosexuel est par essence mauvais. Il occupe très exactement la part maudite qui était réservée hier aux Juifs, aux noirs, aux minorités exploitées, exclues du champ du droit.

La peur est devenue le trait dominant des responsables de tous niveaux appelés à intervenir lorsque des personnes issues des «minorités visibles» sont concernées.

L’unique façon de gérer sa carrière en évitant le crime raciste est de régler sa conduite sur cette nouvelle norme : le rejet de toute discrimination.

Or, tout choix est nécessairement discriminant. Comme disait Spinoza, «Toute détermination est négation».

Si vous êtes professeur, vous ne mettrez plus de mauvaises notes à ceux qui se considèrent comme des victimes.

Si vous êtes policiers, la prudence recommande d’entrer dans une démarche d’évitement.

Si vous êtes propriétaire, vous retirez votre logement du marché locatif car on vous a retiré le droit de choisir votre locataire.

Si vous êtes chef d’entreprise, vous ne passez pas d’annonce pour recruter un employé, car vous ne pouvez plus le choisir en fonction de critères professionnels. Vous serez soupçonné de «racisme» si vous écartez la candidature d’un non-blanc.

Si vous êtes propriétaire d’une discothèque, vous cessez cette activité ou vous la transformez en club privé…

car refuser l’entrée à des «voyous» noirs ou arabes, risque de vous conduire devant les juges.

La lutte obsessionnelle contre les discriminations a pour effet d’inscrire les acteurs sociaux dans une problématique raciste.

Au mythe de la lutte des classes succède celui de la lutte des races

Tout acte impliquant des personnes issues des «minorités visibles» –recrutement, contrôle, etc. –sera automatiquement vécu par celles-ci comme raciste, même si elles obtiennent gain de cause. Nous le constatons avec le mouvement dit «indigéniste» et «décolonial».

Dans cette logique, si la candidature de monsieur X a été écartée, ce n’est parce qu’il était moins compétent que Monsieur Y, mais parce qu’il était «noir» ou «arabe»… de même, si un policier procède à une arrestation, c’est obligatoirement parce que le policier est raciste. Il est automatiquement soupçonné de commettre un délit de faciès.

C’est ainsi que les associations antiracistes lorsqu’elles fonctionnent dans l’émotionnel, dans le soupçon permanent, alimentent le poison du racisme, créent du «racisme».

Baignant dans cette bouillie idéologique, on persuade le jeune «noir» ou «arabe» que le professeur qui l’interroge ou qui le sanctionne est raciste tout comme le policier qui lui demande ses papiers, ou l’employeur qui le soumet à des tests de recrutement.

Soumis à cette intense propagande racialiste, les éléments les plus fragiles des «minorités visibles» adoptent automatiquement une attitude de rejet, de violence.

Progressivement nous assistons au basculement des sociétés démocratiques du scénario de la «lutte des classes» dans celui de la «lutte des races».

Dangereuse régression aux conséquences incalculables.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Sidney Touati pour Dreuz.info.

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