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En lisant dans le texte en grec

By 29 septembre 2014octobre 7th, 2014Doctrine

Rom. 10 : 4

« Car Christ est la fin de la loi, en vue de la justice pour tout croyant ».

Attention ! Ici encore la traduction trahit le texte, et cette fois largement, dans la mesure où il faudrait tenir compte du fait que la plupart des lecteurs de la Bible n’ont pas une culture suffisante ni une connaissance élémentaire de la langue française pour même envisager que le sens du mot « fin » soit autre que « fin »…

Le mot « fin » utilisé dans ce verset semble indiquer que Christ met fin à la loi…

En réalité, le mot grec est « télos » qui signifie « le but, l’accomplissement ». Alors, oui dans ce sens, le mot « fin » peut être utilisé si l’on peut expliquer que Christ est le but de la loi, mais certes pas que la loi est annulée par Lui, comme on l’entend si souvent dire dans les milieux chrétiens ! N’oublions pas que Yeshoua Lui-même dira : « Ne pensez pas que Je sois venu abolir la loi ou les prophètes. Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. En vérité Je vous le dis, jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, pas un seul iota, pas un seul trait de lettre de la loi ne passera, jusqu’à ce que tout soit arrivé ». (Matthieu 5 : 17 – 18).

Hébreux 9 : 9 – 10

« C’est un symbole pour le temps présent ; il signifie que les dons et sacrifices présentés ne peuvent rendre parfait sous le rapport de la conscience celui qui rend ce culte ; ils étaient avec les aliments, les boissons et les diverses ablutions, des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu’à une époque de réformation. »

Le verset 9 parle du culte sacrificiel (voir 1 Cor. 10 : 18) et nous montre que les offrandes et sacrifices ne pouvaient mener à l’accomplissement (teleiôssaï) puisque fondés seulement (monos), qui n’est pas traduit dans le texte français là où il le faudrait, sur des aliments, des boissons et diverses ablutions (le seulement se trouve plus loin dans la traduction, après « ordonnances charnelles imposées »).

Mais ne nous égarons pas. Le problème que je voudrais évoquer ici réside plutôt dans les commentaires souvent lus concernant les aliments, les boissons et les diverses ablutions.

Prenons par exemple le commentaire de Mac Arthur, pour ce verset 10 : il nous dit ce qui suit : « Les aliments, les boissons. Voir les notes sur Lévitique 11 : 1 – 47 et Deutéronome 14 : 3 – 21 (il s’agit des viandes impures, interdites, non cachères). » Mac Arthur ne cite que ces deux passages, et précise pourtant : Les règles lévitiques avaient trait aux actes visibles, elles ne transformaient pas l’être intérieur (cf. 10 : 4 : « Car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés. »). Pourquoi citer ces deux passages, qui n’ont rien à voir avec le sujet des sacrifices, et non pas les passages qui s’y rapportent… ?

Tout cela est faux ! En effet, le passage d’Hébreux 9 : 9 – 10 que nous venons de lire ne concerne pas la cacheroute biblique, c’est-à-dire la liste des viandes impures et donc non consommables, mais bien les viandes sacrifiées, les galettes d’offrande,… qui devaient être mangées, (brômassine), de même que l’eau avec la cendre de la vache rousse, entre autres, qui devait être bue, (pomassine), et de même que les mikvaot (bains rituels imposés à diverses occasions – diaphoroïs baptismoïs). Tout ceci était en relation avec les sacrifices qui ne pouvaient amener la vraie purification et consistait en des rites humains qui étaient imposés « jusqu’au temps du relèvement », aussi traduit par « réformation ». Mais je le répète, il ne s’agit nullement de la cacheroute ! Nous sommes ici confrontés à de la manipulation, de la malhonnêteté intellectuelle, et tout cela sous couvert de fondements chrétiens.

En fait, les deux versets 9 et 10 sont liés et parlent clairement des sacrifices, offrandes et bains rituels qui n’étaient pas capables d’amener la vraie purification. Il ne s’agit de rien d’autre et il ne faut pas tenter d’élargir le sens de ce verset 10 à la cacheroute. Le problème de la cacheroute est autre et n’est même pas évoqué ici dans la Parole.

Combien les chrétiens, par leur vision dogmatique des choses, peuvent tordre les Ecritures en tentant de leur faire dire ce qu’elles n’ont pas dit…

Nous évoquerons à une autre occasion le sujet de la cacheroute biblique. Sujet intéressant, même s’il n’est pas capital pour la construction de notre foi.

Elishéva Goël

Reproduction autorisée avec mention de la source.

 

Join the discussion 3 Comments

  • Rivka dit :

    Merci pour cette clarification si importante pour la compréhension du texte. Christ est le but de la loi, et non la fin de la loi. Cela change complètement le sens, et nous permet de voir que non seulement la loi n’est pas abolie mais qu’elle nous conduit à Christ, Lui qui l’a accomplie parfaitement.

  • arnaud dit :

    Remarque très intéressante qui éclaire beaucoup.
    Il est surprenant que ça ne soit pas modifié dans les versions modernes de la Bible car il est clair qu’il y a beaucoup de laisser aller dans l’Eglise à cause de la mauvaise traduction ou interprétation de ce verset car, quand on le comprend comme la fin de la loi, ce verset nous éloigne de nos racines juives alors que quand on le lit comme le but de la loi, il nous invite à y retourner.
    Cette correction est donc très importante.

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