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En lisant dans le texte en hébreu… Richesse de l’hébreu dans le Lévitique (avec certains commentaires issus du ‘Houmash)

By 19 mai 2014Doctrine

Lévitique 18 : 4

« Accomplissez Mes lois et gardez Mes décrets pour les suivre ; Je suis YHWH, votre D.ieu ».

“Accomplir” signifie observer les mitzvot (commandements) telles qu’elles ont été données. “Garder” signifie par contre faire tout pour éviter la transgression.

“Mes lois” = règles dictées par la raison (comme ne pas voler, ne pas tuer, etc.). “Mes décrets” = règles dépassant l’intelligence humaine (comme par exemple ne pas manger d’animaux impurs), ce qui implique l’obéissance.

“Décret” = “‘hok”, qui vient du mot “‘hakak” qui signifie « graver » (sur le métal ou sur la pierre). Ceci souligne le caractère permanent des décrets divins.

De nombreuses décisions concernant les idéaux que l’on vise, les personne que l’on choisit d’aimer, etc., sont prises en se fondant sur une « lumière intérieure » (éclairage du Saint-Esprit) qui nous vient de D.ieu dans la mesure où nous nous soumettons tant aux lois « logiques » qu’à celles que nous ne comprenons pas, car notre intelligence n’est pas suffisante pour être fiable.

C’est parce que ces lois dépassent l’entendement de l’homme que le verset se termine par : « Je suis HaShem, votre D.ieu » : ces lois dont les décrets de D.ieu et il ne nous appartient pas de les critiquer. (“HaShem” signifie « le Nom » et est utilisé dans le monde juif pour désigner le Nom imprononçable de l’Eternel. Mais on peut aussi utiliser YHWH tel qu’il est écrit dans le texte).

Lévitique 19 et 20 (idem dans Lévitique 18, où l’on retrouve 5 fois le verset qui suit)

Lévitique 19 commence par un verset qui va se retrouver du moins partiellement 15 fois dans le chapitre. On le retrouvera 4 fois dans le chapitre 20. Ceci n’est évidemment pas un hasard.

Lévitique 19 : 1 nous dit : « … Vous serez saints, car Je suis saint, Moi, HaShem votre D.ieu ». « Vous serez saints » : le mot Kodesh = Saint, pour le sanctuaire. A l’extrême, Kadesh = individu perverti. (Il est fréquent en hébreu de trouver comme traduction pour un même mot un sens particulier et son contraire, ou des mots de même racine qui ont également des significations opposées). On peut en tirer la conclusion en lisant ce passage que la sainteté dont il est question dans ce chapitre correspond à l’obligation de s’éloigner de relations illicites. Partout où l’on place une barrière protégeant de la débauche, on trouve la sainteté.

« Je suis HaShem » : en employant la première personne, Moïse parle au nom de D.ieu. C’est la parole divine qui s’exprimait par sa bouche. On retrouve cette façon de parler de la part de D.ieu chez nombre de prophètes du Tana’h).

Et parce que D.ieu est saint, Son peuple est aussi appelé à l’être. C’est d’ailleurs le thème central du Lévitique et toutes les lois qui vont être énoncées dans ce chapitre ont une importance capitale aux yeux de D.ieu. Elles concernent nos relations avec notre entourage, et il est important de le noter. (C’est pourquoi Il insiste en répétant constamment qu’Il est HaShem, notre D.ieu. C’était déjà le cas dans Lévitique 18, puisque cette expression y est 5 fois répétée).

« Chacun, sa mère et son père vous craindrez et mes Shabbat vous observerez – Je suis HaShem, votre D.ieu ». (verset 3). « vous craindrez » : nuance plus appuyée que « vous honorerez » qui consiste à les servir, à les aider, à pourvoir à leurs besoins, etc. La crainte demande que l’on se conduise avec eux comme on le ferait avec un roi, avec un respect profond et sans esprit de contradiction. Il est intéressant de constater que ce verset juxtapose le respect du Shabbat à la crainte des parents, ce qui indique que la Torah met en parallèle la crainte de D.ieu et celle des parents. Car D.ieu, le père et la mère sont associés dans la création de l’enfant. De plus, les parents transmettent à l’enfant la crainte de D.ieu et le respect de Ses lois.

Voir verset 30 : répétition de l’injonction concernant l’observance du Shabbat.

Verset 32 : à chaque fois qu’une mitzva (un commandement) concerne le cœur, la Torah invoque la crainte de D.ieu (D.ieu connaît nos véritables pensées).

Lévitique 20 : 17

« Et un homme qui prendra sa sœur, fille de son père ou fille de sa mère, et verra sa nudité et elle verra sa nudité, c’est une honte (‘héssed) et ils seront retranchés aux yeux des membres de leur peuple ; il a dévoilé la nudité de sa sœur, il portera sa faute ».

Dans la Parole de D.ieu, le fait de dire que l’on dévoile la nudité de quelqu’un signifie que l’on a des rapports sexuels avec cette personne. Ici, il s’agit d’un des cas d’incestes mentionnés tous dans le détail dans la Torah car ils sont en abomination à l’Eternel. Il est surprenant que le mot « honte » soit « ‘héssed » qui signifie littéralement « bienveillance, bonté, miséricorde » et que l’on retrouve de nombreuses fois dans l’Ecriture. Ici, ce mot paraît totalement inapproprié dans le contexte de l’inceste et attire notre attention.

Mais un des commentateurs juifs de la Torah, le Radak, indique que le terme « ‘héssed » a deux sens : « bonté » et « honte ». Les deux sont liés, car la honte liée à l’immoralité est la conséquence d’une trop grande « bonté » (mal vécue bien entendu). Celui qui se soucie trop de donner ou de vivre du plaisir et n’arrive pas à discipliner sa personne ou son entourage risque de sombrer dans l’immoralité.

Rachi quant à lui estime que c’est par bienveillance que D.ieu a permis à Caïn et Abel d’épouser leurs sœurs afin que l’humanité puisse se perpétuer et ce passage serait le rappel de cet épisode de la Torah. Mais l’interprétation du Radak nous paraît plus appropriée.

Lévitique 22 : 32

« Et vous, ne profanez pas Mon saint Nom et Je serai sanctifié parmi les enfants d’Israël – Je suis YHWH qui vous sanctifie, qui vous ai fait sortir du pays d’Egypte pour être votre D.ieu – Je suis YHWH ».

La profanation du Nom est la plus grave de toutes les fautes et en obtenir le pardon est difficile. Celui qui l’a commise doit s’efforcer de sanctifier le Nom dans le domaine même où il a péché : s’il a médit, il doit étudier la Torah et utiliser la parole pour prononcer des mots sacrés, etc.

Pensons au Notre Père : la première phrase prononcés par Jésus dans cette prière fondamentale est : « Que ton Nom soit sanctifié ». Ceci nous montre l’importance de ce commandement et à quel point il importe de se questionner sur chacun de nos comportements par rapport à la sanctification du Nom de D.ieu.

Lévitique 25 : 9 – 10

« Au jour du Pardon, vous ferez retentir le shoffar dans toute votre terre. Vous sanctifierez la 50ème année et vous proclamerez la liberté sur la terre pour tous ses habitants ; ce sera pour vous l’année du yovel, vous retournerez chacun vers son héritage ancestral et chacun vers sa famille, vous retournerez ». (Traduction du ‘Houmash).

La traduction française de la Nouvelle Edition de Genève parle de : « …le jour des expiations, vous sonnerez de la trompette dans tout votre pays… ce sera pour vous le jubilé… » L’utilisation du mot “trompette” ne convient pas, car il ne s’agit pas de n’importe quelle trompette mais du shoffar qui n’est soufflé que lors de certaines circonstances bien particulières et capitales (à Rosh HaShana, Nouvel An juif et fête des trompettes, lors de Kippour, etc.).

« L’année du yovel : vous l’appellerez par ce nom ». La racine du mot « yovel » signifie « bélier » et par extension « corne de bélier ». Le nom de cette année traduit en français par « jubilé » fait donc allusion de manière très claire à la sonnerie de corne de bélier (shoffar) qui la consacre.

D’après le Rambam, le mot « yovel » désigne le mouvement : les esclaves sont libérés et tout le monde est donc libre de se déplacer à sa guise.

 Elishéva Goël (sous l’autorité des anciens)

Reproduction autorisée avec mention de la source.

 

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