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Etat palestinien J-1 ?

By 16 décembre 2014Etz Be Tzion

mardi 16 décembre 2014, par Kathie Kriegel

Lieberman se prépare à un « mercredi noir » et Netanyahou à un assaut diplomatique contre l’Etat hébreu avec la résolution proposée par l’administration palestinienne d’une reconnaissance de leur Etat dans les lignes d’armistice de 67.

Les représentants américains utiliseront ils leur droit de veto au vote du Conseil de sécurité de l’ONU prévu pour demain afin de s’opposer à la résolution proposée par l’administration palestinienne d’une reconnaissance de leur Etat dans les lignes d’armistice de 67, qui donnerait à Israël un délai de deux ans pour se retirer de Cisjordanie pour le cas où les Palestiniens parviendraient à obtenir neuf voix ? C’est la question qui taraude Israël et les rumeurs contradictoires vont bon train.

Lieberman se prépare à un « mercredi noir » et Netanyahou à un assaut diplomatique contre l’Etat hébreu. C’est dire si le climat est tendu.

Le projet de résolution est activement soutenu par la Jordanie. Dans une interview télévisée, le Roi de Jordanie a semblé dire qu’il ne sera pas possible à la coalition de venir à bout de la menace que représente l’Etat islamique pour la paix au Moyen-Orient sans reconnaissance de l’Etat palestinien.

Saeb Erekat, le négociateur en chef palestinien a déclaré lundi que les Palestiniens n’ont pas encore le soutien de neuf membres du Conseil de sécurité de l’ONU pour une résolution qui reconnaîtrait un Etat palestinien. Dans une interview pour la station de radio Ashams basée à Nazareth, Erekat a déclaré que les Palestiniens s’attendent à recevoir un soutien pour une telle résolution en provenance de pays comme la France et le Luxembourg, ce qui permettra de renforcer la position palestinienne dans tout règlement futur avec Israël.

Les Palestiniens ont dit qu’ils présenteraient une résolution devant le Conseil de sécurité de l’ONU en proposant un calendrier précis pour la création d’un Etat indépendant. “Nous voulons Israël et le peuple israélien comme voisin avec lequel nous aurions des liens pacifiques, non pas comme un pays d’occupation qui contrôle une autre nation,” a-t-il dit.

Erekat a ajouté que la position des États-Unis sur une résolution appelant à la fin de l’occupation et la création d’un Etat palestinien n’est pas encore claire et qu’il fallait attendre la réunion de mardi entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et une délégation de ministres de la Ligue arabe pour la connaître.

Erekat a déclaré que si la tentative des Palestiniens se révélait être un échec en n’obtenant pas le soutien d’une majorité de 9 membres du Conseil de sécurité ou si les États-Unis décidait de s’opposer à cette mesure, les Palestiniens se tourneraient immédiatement vers des instances internationales telles que l’ONU et la Cour pénale internationale de La Haye pour obtenir une adhésion.

“Nous ne sommes pas dans une position d’attente”, a déclaré Erekat. “Nous devons agir. Mais s’il n’y a pas de dirigeants en Israël prêts à négocier sur la base des lignes de 1967 et la fin de l’occupation dans un laps de temps donné, nous resterons toujours ouverts à la négociation.”

Erekat a déclaré que la communauté internationale doit agir si elle veut sauver la solution à deux Etats. Dans la situation actuelle, at-il dit, les colonies illégales continuent d’être construites sur la terre palestinienne en Cisjordanie. Selon Erekat, les Palestiniens ont soumis leur projet de résolution pour une résolution du Conseil de sécurité en Septembre, et tous les Etats membres en connaissent les détails. “Ce que nous voulons pour l’instant c’est que la mesure soit approuvée par un vote,” a-t-il dit.

Une source au sein du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche a déclaré à Al-Monitor que “L’administration surveille attentivement les élections israéliennes, mais s’est engagé à ne pas s’ingérer.” Jusqu’aux élections de mars 2015 en Israël, il semblerait que les Etats-Unis et l’Europe préfèreront tenter de maintenir le statut quo de non-intervention et de propositions politiques à la question palestinienne.

De l’avis de l’administration de Barack Obama la méfiance réciproque entre le Bureau ovale à Washington et la résidence du Premier ministre sur la rue Balfour à Jérusalem est probablement sans précédent. Washington préférerait voir un gouvernement plus modéré à Jérusalem après le 17 Mars, mais il gardera son avis pour lui.

Selon la source de la Maison Blanche, toute intervention serait contreproductive et renforcerait la droite israélienne. Et pourtant, ce fonctionnaire officiel et d’autres administrations envisagent de geler la politique des États-Unis au Moyen-Orient jusqu’à la mi-Mars, sur des sujets pourtant brûlants comme le débat sur une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU pour la reprise des négociations israélo-palestiniennes, la gestion de la violence à Jérusalem et en Cisjordanie, la construction dans les implantations colonies et la reconstruction de la bande de Gaza.

Ces questions figurent également en tête d’agenda des grandes puissances de l’Union Européenne, la Grande-Bretagne, Allemagne et France. Si Londres, Berlin et Paris pouvaient s’exprimer à ce sujet, Netanyahu ne serait pas le prochain Premier ministre israélien. Les puissances européennes, tout comme les Américains, tenteront un énième numéro d’équilibriste entre la non-intervention et les déclarations politiques exprimant leur position sur la question palestinienne.

La Grande-Bretagne et la France sont favorables à une résolution du Conseil de sécurité qui pourrait satisfaire aux aspirations qu’ils disent légitimes du peuple palestinien, tout en empêchant un droit de veto des États-Unis. Le débat tourne sur le délai pour mettre fin à des négociations, avec une inclinaison Français et les Britanniques à accepter une période de deux ans proposé par les Jordaniens au Conseil de sécurité. Washington, selon la source de la Maison Blanche, n’est pas contre les propositions françaises, mais préférerait un report de décisions après les élections israéliennes.

Sur la question des implantations, les Etats-Unis et ses partenaires européens sont du même avis. Leur expansion pendant la période électorale sera sévèrement critiquée et pourra même faire l’objet d’une résolution du Conseil de sécurité, sans que s’y oppose le veto américain.

Mais surtout, les décideurs américains et européens sont déjà concentrés sur le jour d’après les élections israéliennes. Une offensive de paix sous la houlette de Washington serait donc d’actualité seulement au printemps 2015. Selon la source de la Maison Blanche, la question palestinienne a été étiquetée comme importante par le roi Abdallah de Jordanie lors de sa rencontre avec Obama le 5 décembre à la Maison Blanche. Lors de la réunion, le souverain jordanien a fait un lien direct entre la capacité d’assembler la coalition Etat anti-islamique (IS) et des progrès vers un Etat palestinien. Le président américain lui a répondu par une réserve prudente. Par conséquent, on peut clairement prévoir que les efforts de paix seront en hibernation jusqu’à l’établissement d’un nouveau gouvernement en Israël au printemps de 2015.

Selon des sources à la fois de la Maison Blanche et du Quai d’Orsay (le ministère français des Affaires étrangères), l’option qui prévaut est celle d’attendre jusqu’au mois de mai. D’ici là les efforts porteront exclusivement sur le renforcement de la position du président palestinien Mahmoud Abbas. L’objectif est de maintenir la coopération sécuritaire avec Israël, de contenir les actions terroristes du Hamas, qui pourraient influencer le résultat des élections israéliennes en faveur de la droite. Cela peut s’exprimer sous forme de déclarations de compromis français et britannique au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Les États-Unis, pour leur part, seront pro-actif pour prévenir toute expansion des implantations pendant cette période sensible. La reconstruction de Gaza sera renforcée grâce à Abbas et par l’intermédiaire de donateurs internationaux. Les Palestiniens recevront un message de la France et la Grande-Bretagne que l’initiative internationale de paix est prévue pour le printemps / été 2015.

Interrogé par Al-Monitor sur ces éventualités, une source proche de Mahmoud Abbas a déclaré que la direction palestinienne a peu d’espoir qu’un gouvernement plus modéré émergera à l’issue des élections israéliennes. “Depuis les Accords d’Oslo nous avons dû faire face à six premiers ministres israéliens et un plus grand nombre encore de négociateurs. Nous avons décidé de faire de 2015 une année du « ça passe ou ça casse d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967 (make-it-or-break it). Nous ne nous contenterons pas d’écouter les conseils internationaux qui nous demanderont d’attendre jusqu’au mois de mai. En 2016, l’occupation devra prendre fin, soit par des négociations ou, plus probablement, par consensus international. La Ligue arabe, dirigée par l’Egypte, sera notre alliée dans cet effort et va conditionner la coopération sur les progrès réalisés sur la question du statut de notre Etat “. La direction palestinienne se sent encouragé par le soutien de l’Egypte comme médiateur avec la communauté internationale. Les dirigeants estiment que c’est seulement notre détermination et notre solidarité pour un Etat palestinien que nous permettra d’avoir une chance de gagner le soutien des puissances occidentales.

De décembre à mars les avancées sur la question palestinienne seront volatiles. Après quoi nous assisterons soit à la percée d’une solution ou une panne sèche, selon les résultats des élections.

Jack Khoury – Haaretz – Uri Savir – Al Monitor – Adaptation Kathie Kriegel Al Monitor

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