Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé ce lundi une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza pendant le Ramadan, et à la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes enlevées par le Hamas. Le texte a obtenu l’approbation de 14 pays, tandis que les Etats-Unis n’y ont pas opposé leur veto, se contentant d’une abstention.

 La distance diplomatique prise par la Maison Blanche avec l’Etat hébreu s’était déjà fait sentir en fin de semaine dernière avec une précédente proposition de cessez-le-feu présentée à l’ONU par les États-Unis. Le texte, qui incluait un appel à libérer les otages, avait recueilli 12 voix pour, une contre et une abstention, tandis que la Russie et la Chine y avaient opposé leur veto. Jusqu’alors, Washington avait systématiquement opposé son veto à toute résolution appelant à un cessez-le-feu.

A l’issue de l’adoption de la résolution de ce lundi, l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, Linda Thomas Greenfield, a déclaré : “Ce n’est que par la voie diplomatique que nous pourrons avancer. Nous nous rapprochons d’un accord qui mènera à un cessez-le-feu complet et à la libération des otages. Nous devons cependant être clairs : un cessez-le-feu aurait pu être obtenu il y a des mois, si le Hamas avait été disposé à libérer les otages. Mais le Hamas continue de s’opposer à la paix, d’ériger des barrages routiers pour l’aide humanitaire, de construire des tunnels et d’opérer sur des sites civils.”

En signe de protestation contre le fait que les Etats-Unis n’aient pas opposé leur veto au projet de résolution, Benjamin Netanyahou a annoncé dès l’issue du vote l’annulation du déplacement à Washington d’une délégation israélienne incluant les principaux responsables sécuritaires du pays.

Prenant la parole juste après cette annonce du Premier ministre, le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a assuré que l’abstention américaine à l’ONU “n’exprimait aucun changement dans la politique américaine au sujet d’Israël”.  Il a également indiqué que la Maison Blanche espérait encore la venue de la délégation sécuritaire israélienne afin de discuter de l’opération planifiée par Tsahal à Rafah. Le ministre israélien de la Défense, qui se trouve déjà à Washington depuis dimanche, a réagi à l’adoption de la résolution sur un cessez-le-feu, affirmant qu’Israël “n’avait aucun droit moral de cesser les combats, tant que tous les otages n’étaient pas libérés”.

L’ambassadeur israélien à l’ONU, Gilad Erdan, a lui aussi vivement critiqué la décision du Conseil de sécurité, lui reprochant d’appeler à un cessez-le-feu sans le conditionner à la libération des otages. “La libération des otages devrait être la priorité du Conseil de sécurité. Votre exigence d’un cessez-le-feu sans le conditionner à la libération de nos otages nuit aux efforts visant à les libérer, et donne au Hamas l’espoir de parvenir à un cessez-le-feu sans contrepartie. Tous les membres du Conseil auraient dû s’opposer à cette proposition”, a-t-il fustigé.

Sans surprise, le Hamas s’est félicité de l’adoption de la résolution. “Nous saluons l’appel de l’ONU à un cessez-le-feu immédiat, et soulignons la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu permanent qui conduira au retrait de toutes les forces de Gaza”, a-t-il dit.