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Hommage au poète Mordechai Gebirtig disparu dans la Shoa. Visionnez et écoutez sans attendre le chant en bas d’article, sans attendre. OÏ !

By 28 janvier 2022Antisémitisme

Publié le par danilette’s

Cette chanson est interpretée par la chanteuse norvégienne juive Bente Kahan, élevée dans la tradition yiddish. La chanson “Kinder-johren”, “Enfance” a été écrite par le poète Mordechaï Gebirtig et parle de son enfance et de sa jeunesse dans sa petite ville de Kazimierz (le quartier juif de Cracovie) dont on voit des photos dans ce clip. “De son vrai nom il s’appelait Mordecaï Bertig. Il est né le 4 mai 1877 à Cracovie et Il est mort abattu d’une balle dans la nuque, le 4 juin 1942. Ce jour connu comme le jeudi sanglant de Cracovie fut le jour de la déportation vers le camp de la mort de Belzhets. Il refusa de s’y laisser conduire car il savait ce qui attendait les juifs là-bas. Il sera tué sur place, sa femme et deux de ses filles seront elles assassinées dans ce camp, la troisième Shifrele avait déjà été tuée en 1941.

Un jour avant la déportation, Lola une de ses filles remis quelques feuillets de poèmes à des amis juifs dont deux survécurent. Mais beaucoup seront perdus car Gebirtig aura écrit tous les jours. Les manuscrits furent amenés en Israël. Ce destin atroce de toute une famille de pauvres gens est emblématique du destin d’un peuple.

Mordecaï Gebirtig mit lui-même en musique nombre de ses poèmes. Le premier, en 1905, s’intitulait « La Grève générale ». D’abord disciple d’Avrom Reisen, dont il fut l’ami, il est le dernier des « Brodersinger », ces bardes de l’Europe centrale. Et entre les deux guerres mondiales chaque petit village, chaque ville connaissait par cœur ses chansons aussi bien le petit peuple que tous les lettrés. Ils furent essaimés dans tout le monde en suivant les vagues d’émigration des juifs. Et les Amériques, la Palestine et partout là où un juif chante.

C’est en 1938 qu’il composa « Notre ville flambe », à la suite du pogrom de Psytyk. Cette chanson aux accents prémonitoires devint l’hymne de la jeunesse dans les ghettos, notamment à Cracovie en 1942. Cette chanson servit d’hymne des combattants. Il jouait de la flûte de berger et de la guitare et de la langue des hommes. Il aura beaucoup chanté ses chansons jusqu’à son dernier souffle. Ses chansons très populaires étaient chantées dans toutes les rues juives. Il était le troubadour du peuple juif. Il aura composé une centaine de poèmes de son vivant. Auteur de beaucoup de chansons dans son recueil « Mayne Lyder (mes chants) » publié en 1936, de « Pour tout mon peuple » en 1920 et le plus célèbre « Es brent (au feu) » publié à Cracovie en 1946 après sa mort.

On a peine à imaginer l’impact de ce petit ébéniste par ses chansons. Il voulait écrire pour le peuple et simplifier son style pour passer de bouche en bouche. Ses poèmes mis en musique étaient donnés dans les théâtres, les salles de concerts, retransmis par les radios, repris dans les réunions, portés par les chanteurs de rue, et chantés par cœur par tous les juifs ordinaires. Il était le poète populaire par excellence et pendant l’oppression nazie, ses chants étaient passés comme des messages clandestins, imprimés en cachette et chantés dans le ghetto de Cracovie d’abord, mais bientôt dans tous les ghettos de Pologne.

Ce petit joueur de flûtiau avait l’innocence de l’enfance, il faisait souvent des chansons pour les enfants d’ailleurs. Sa vie sera humble et lumineuse jusqu’à l’arrivée des barbares. Apprenti charpentier dès 14 ans, il fonde son échoppe, qu’il abandonnera à cause de sa santé qui sera toujours plus que médiocre. Remis de nombreuses défaillances cardiaques, il terminera sa carrière professionnelle dans le magasin de son frère jusqu’à sa fin. Il aura trois filles. Il sera un compositeur du dimanche écrivant et composant après ses heures de travail. Il tentera de faire du théâtre, mais il se vouera à sa passion de chansonnier.

Simple troubadour, homme pauvre, ses chants sont parmi les plus beaux qui furent écrits en cette période, les plus populaires surtout. Ses amis, sa famille l’aidaient à broder de la musique sur ses mots. Cette rencontre entre un peuple qui partira en fumée et un simple petit charpentier est un des miracles du peuple juif.

Cet homme avait le don visionnaire de parler la vie commune. Ses thèmes sont ceux qui entouraient son peuple. Les enfants orphelins, les voleurs au grand cœur, les femmes, et les hommes partis à la guerre, les amis, les nostalgies, l’amour puis l’horreur… Et le journal de bord qu’il fit de l’holocauste reste un témoignage hallucinant.”  Gil Pressnitzer

REGARDEZ CES VISAGES D’ENFANTS QUI ONT PRESQUE TOUS PERIS DANS LA SHOA, seuls quelques uns ont survécu à l’extermination. 

Publié dans Shoa

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