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Israël, Hamas, Gaza,….Alors que faire?

By 3 juillet 2014Etz Be Tzion

Il est temps pour Israël d’avoir un gouvernement pro-israélien – Par Jonathan-Simon Sellem

Publié le : 2 juillet 2014
Alors, que faire ?

Que faire ? 

La question est sur toutes les lèvres depuis la découverte des corps de nos trois frères, Naftali, Elad et Gil-ad. Trois corps retrouvés « en mauvais état » selon des témoins. Trois corps innocents dans lesquels des âmes innocentes vibraient et faisaient battre les cœurs.

Entre le moment où les corps ont été déterrés et l’annonce officiel de la découverte, il s’est déroulé un peu plus de 3 heures. Le cabinet de sécurité s’est réuni. Plusieurs députés aussi. Tous les journalistes (ou presque) étaient au courant mais personne ne violait l’embargo de l’information (à part le correspondant d’Al Jazeera dans les territoires disputés). Mais dans la bouche de chacun, journaliste, ou décideur politique, une seule question taraudait les esprits. « Que faire ? »

Au sein du gouvernement, il y a ceux qui sont en faveur d’une action de grande envergure. Il y en a qui veulent reprendre Gaza. D’autres y envoyer des troupes pour tout « nettoyer » et éradiquer les cafards du Hamas, du Jihad islamique, ou des autres organisations terroristes. Et il y a aussi ceux qui sont en faveur de l’option plus douce, celle de la « retenue ». C’est aussi l’option préférée des nations étrangères. 

violence-poing

Alors, on fait quoi ? Faut-il renvoyer nos frères, nos enfants, à Gaza ? Le public franco-israélien (et plus largement français) qui me connaît croit pouvoir deviner ma réponse. Ce serait un « oui, il faut entrer dans Gaza. » Oui. Mais non ! 

On ne doit pas entrer à Gaza. On ne doit pas y envoyer nos soldats. 

Et je dis cela non pas parce que je suis contre une opération de grande envergure, ou parce que je n’ai pas confiance en nos Hayalim (nos soldats) – mais parce que nous n’en avons pas les moyens !

Depuis la disparition de celui que je considère être mon maître en politique israélienne, Menahem Begin, nous constatons qu’Israël n’a plus les moyens de mener ces actions. La raison est simple : le manque de courage de nos leaders ! Ils n’ont pas les épaules pour assumer une réelle opération de destruction du Hamas. Ils n’ont pas les épaules pour affronter les professionnels de la langue de bois ; ces secrétaires d’Etat, Premiers ministres et ministres des Affaires étrangères du monde entier. Ils n’ont pas les épaules pour assumer pleinement la sécurité des enfants d’Israël. 

Je vis en Israël depuis 2006. J’ai vécu trois opérations d’envergure : la deuxième guerre du Liban, Plomb durci et Pilier de défense. Le constat est le même : quand Israël est sur la brèche, le monde entier « appelle au calme » – et dès qu’Israël est en passe de détruire tous les objectifs militaires définis par nos renseignements et notre armée, alors la pression internationale monte d’un cran et nous, fait faire marche arrière. 

Golda Méïr, une autre femme de poigne d’Israël (qui a commis des erreurs, mais qui n’en fait pas ?) déclarait un jour, à juste titre, « nous préférons vos condamnations à vos condoléances ». Je suis de ceux qui pensent ainsi. Mais les condamnations font trop peur à Netanyahu – tout comme elles ont fait peur aux précédents Premiers ministres israéliens.

Leur raisonnement est le suivant : « Si on nous condamne, on nous isole. Et si on nous isole, une catastrophe diplomatique et économique est en vue. » En un sens, ils ont peut-être raison. On perdra le marché européen (mais certainement pas l’Asiatique qui représente notre futur ; l’Asie fait du business avec tous ceux qui le veulent). On sera peut-être banni du programme scientifique et culturel Horizon 2020. Mais en agissant de la sorte, on ne sécurise en rien Israël ! 

On n’apporte aucune tranquillité aux enfants de Sdérot qui passent plus de temps dans les abris que dans les écoles. On n’apporte aucun changement majeur dans notre guerre contre le Hamas ; il peut continuer à agir quasiment impunément. Il peut envoyer ses roquettes, il peut prévoir des enlèvements, il peut poser des bombes sur nos routes. Et que retirons-nous de tout cela, la promesse de nos « amis » qu’ils seront « toujours à nos côtés » – bien qu’ils ne sont jamais là quand les roquettes tombent sur Israël. 

Or donc, je suis contre une intervention israélienne d’envergure à Gaza. Tant que nous n’aurons pas un Premier ministre résolument fort qui acceptera d’engager toutes les forces possibles dans l’éradication des mouvances terroristes, cela ne sert à rien. On va rentrer dans Gaza. On va mettre en danger la vie de nos soldats. On va certainement neutraliser quelques terroristes. On va mettre au jour des caches d’armes, des tunnels. Mais après 6 ou 12 mois de calme, la situation redeviendra ce qu’elle était avant. Ce que je décris n’est que le triste constat de l’opération Plomb durci : un an de calme dans nos localités du Sud, et c’est reparti pour un tour.

Mener une opération de « grande envergure » à la façon de Netanyahu serait prendre des risques pour nos soldats, recevoir d’innombrables condamnations, faire face à des rapports internationaux (comme celui de Goldstone, qui fut annulé mais dont on paye encore les effets), accélérer le processus d’invention « d’un peuple pour une terre » (peuple palestinien pour terre palestinienne)… Et surtout, nous savons déjà que nous ne détruirons pas le Hamas – pas en nous retirant précipitamment et en nous faisant croire que nous avons atteint nos objectifs !

Jonathan-Simon Sellem

Si demain nous avions un leader fort, nous irions à Gaza, nous prendrions des risques pour nos soldats, nous serions condamnés, nous aurions droit à des rapports internationaux, nous verrions des reportages de journalistes « engagés »… Mais en détruisant complètement le Hamas et ses supporters, nous assurerions à nos enfants le calme que nous attendons tous – et nous offririons aux civils palestiniens de Gaza paix et tranquillité avec notre départ victorieux de la bande côtière.

Si un Etat fort, qui fait peur, mène sa politique sans regarder les desiderata des autres pays comme c’est le cas de la Russie, les Nations occidentales critiquent, mais « de loin. » Si un « petit » Etat  comme Israël en fait autant, alors les autres Nations occidentales condamnent… Elles se bagarrent, elles mettent au pilori… Et puis, une fois l’opération d’envergure terminée, une fois la région assagie, elles font font pour faire revenir cet Etat « turbulent » dans le droit chemin ; et pour ça, elles peuvent trouver un consensus comme jamais on nous en a proposé. Et dans cet exemple, je ne parle que du bloc occidental (le seul qui compte pour Netanyahu); surtout pas des nations arabes et islamiques, ou du contre-balancier russo-asiatique.

« L’histoire nous enseigne que les hommes et les Nations ne se conduisent avec sagesse que lorsqu’ils ont épuisé toutes les autres solutions », disait le génial Abba Eban. Dans notre cas, il reste à définir ce qu’est la sagesse. Celle que les Nations veulent nous voir appliquer au mépris de notre sécurité et de notre avenir, ou celle que les enfants d’Israël méritent, au nez et à la barbe de Nations qui, de toutes façons, nous verront toujours comme un Etat à part qui n’a pas le droit complet à l’auto-détermination ?

Par Jonathan-Simon Sellem – JSSNews
Jonathan-Simon Sellem est élu représentant des français d’Israël, conseiller consulaire.

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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