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Israël: la “guerre des collines” sous une Xième forme…

By 20 octobre 2014Etz Be Tzion

Les portefeuilles des habitants des yichouvim : Nouvelle cible des ONG d’extrême gauche


Les portefeuilles des habitants des yichouvim : Nouvelle cible des ONG d’extrême gauche

La gauche a quasiment tout essayé pour convaincre les Israéliens qu’il fallait détruire les localités juives de Judée-Samarie. Elle a promis la paix, la sécurité, le respect des droits de l’Homme, le soutien de la scène internationale. Mais entre ces rêves utopiques et la réalité, les Israéliens ont choisi la real politic. Face à ce choix douloureux, la gauche a ajouté une corde à son arc quelque peu amoché et choisi de taper sur les « colons » là où ça fait mal : le portefeuille. Une série « d’enquêtes » parfaitement orchestrée a donc vu le jour ces derniers mois pour prouver à quel point la Judée-Samarie était financièrement privilégiée et pour mettre dos à dos ses habitants et le reste de la population israélienne.

20 mai 2014. Le journal du soir de la Dixième chaîne de télévision. Au micro, le commentateur économique de la chaîne, Matan Hodorov, porteur d’un scoop tonitruant : « L’État d’Israël transfère des centaines de millions de shekels à des avant-postes illégaux ». Cette information, Hodorov l’a reçue d’une ONG, Molad, qui se définit comme un « centre de recherche pour le renouveau de la démocratie ». Molad ou l’objectivité incarnée. Hodorov ou le professionnalisme personnifié. 

Sauf que « l’enquête » présentée par Hodorov n’en est pas une et que l’objectivité de Molad est un leurre. 

Car le journaliste n’a absolument pas enquêté sur le financement des avant-postes : il s’est contenté de répéter mot pour mot le rapport rédigé par Molad, dont les dirigeants sont des radicaux de gauche notoires (voir encadré). Pour faire simple, le scoop de Hodorov se révèle être un ramassis d’approximations, d’erreurs et d’omissions, de chiffres manipulés. Un exemple parmi tant d’autres : Molad affirme que 14 millions de shekels ont été investis dans le système d’évacuation des égouts de l’avant-poste Avigaïl, dans le Goush Etsion. Sauf qu’Avigaïl n’a pas de système d’égouts. L’ONG souligne que 26 000 shekels sont dépensés chaque année pour financer la scolarité de chaque enfant vivant à Avigaïl. Mais disons qu’Avigaïl n’existait pas, et que ces enfants vivent ailleurs, n’aurait-il pas fallu les scolariser ?

Les exemples d’imprécisions voire de mensonges, qui se suivent et se ressemblent, ont même conduit un journaliste du Haaretz, ‘Haïm Lévinson, pourtant peu enclin à défendre les habitants juifs de Judée-Samarie, à s’insurger contre ce qu’il a appelé « ce grand n’importe quoi intitulé enquête » : « À Molad, travaillent des personnes que je considère comme parmi les plus intelligentes que je connaisse. Et c’est pourquoi je me demande si elles croient vraiment dans ce qu’elles ont écrit ou si la facilité avec laquelle elles parviennent à ‘nourrir’ les journalistes les a juste rendues cinglées », déplore Lévinson. 

Mais malgré le tollé qu’a soulevé le « scoop » de la Dixième chaîne, Molad a poursuivi dans le même registre il y a quelques semaines, lorsque l’ONG a publié à nouveau des chiffres concernant les « sommes faramineuses » transmises aux localités juives par le biais d’un des départements de l’Organisation Sioniste Mondiale, la ‘Hativa Le Ityachvout, dont l’objectif est de « développer la présence juive dans la périphérie », majoritairement au-delà de la ligne Verte. Là aussi, Molad a choisi le même modus operandi, à savoir offrir à un journaliste, Na’houm Barnéa du Yédiot A’haronot en l’occurrence, un rapport bien ficelé, qui ne lui demande aucun effort à part celui de copier-coller les tableaux et données et écrire quelques phrases de commentaires. Et c’est ainsi que naît un article au titre ravageur : « L’aide à chaque habitant de la périphérie : à Har Hévron – 1 418 shekels, à Ashkélon – 12 shekels ». L’injustice est criante, a priori. Sauf que là aussi, Molad manipule les données. Elle choisit par exemple de ne fournir d’informations que sur une seule organisation étatique, la ‘Hativa, créée dans le but de développer la présence juive en Judée Samarie, et lui reproche.de privilégier les localités de Judée Samarie ! Un peu comme si une ONG reprochait au ministère du Développement du Néguev et de la Galilée de ne rien donner aux habitants de Tel-Aviv, ou de Jérusalem. De plus, mettre le focus sur le budget d’une organisation étatique en occultant toutes les autres, ne tient pas la route. Les quelques dizaines de millions de budget de la ‘Hativa ne font pas le poids face aux centaines de milliards du budget national. 

Un autre problème dans ce rapport tendancieux : il compare en effet les budgets accordés aux conseils régionaux de Judée-Samarie à ceux accordés aux conseils municipaux du petit Israël. Or, bien entendu, et a fortiori lorsqu’on parle de conseils régionaux regroupant plusieurs dizaines de localités éloignées les unes des autres, les budgets sont plus importants. 

Enfin, un comble : dans son rapport, Molad affirme que 51 millions ont été versés par la ‘Hativa à la municipalité de Beth-El. Une somme importante, en effet. Mais ce que Molad ne raconte pas, c’est que cet argent a servi à installer dans des maisons préfabriquées les habitants du quartier de la Oulpena, délogés de chez eux suite à un recours à la Cour suprême déposé par Me Michael Sfard, qui représente également Molad ! D’un côté, une ONG de gauche agit pour détruire des maisons juives, de l’autre, Molad affirme que le prix est trop lourd. Les habitants de la Oulpena auraient renoncé avec plaisir aux millions si on les avait laissé vivre chez eux. 

Ce ne sont là que quelques exemples, mais ils sont emblématiques d’une méthode : Molad, qui est représentatif ici de toute une partie de la gauche radicale israélienne, a choisi de taper sur les « colons » là où ça fait mal : le portefeuille. Constatant que la présence juive au-delà de la ligne verte n’est pas considérée par les Israéliens comme un crime, ce genre d’ONG a décidé de dessiner les habitants de ces localités comme des criminels, avides d’argent, s’enrichissant sur le dos des pauvres villes du Sud bombardées. Nous n’avons pas réussi à vous convaincre qu’il était immoral d’occuper les territoires ? Nous allons changer de discours et vous prouver que si vous avez moins d’argent sur votre compte chaque mois, c’est parce que les méchants « colons » parviennent à dévaliser le coffre de l’État.

Une méthode née d’un échec

Comment ce type d’ONG sont-elles arrivées à la conclusion que c’était là le mode opératoire à adopter ? La réponse nous est fournie par l’un des dirigeants de cette organisation, Yonathan Lévy, tout juste 29 ans, et dirigeant du programme Projet 61 au sein de Molad, dont le but consiste à obtenir 61 voix à la Knesset pour faire tomber le gouvernement. Lors d’un congrès de la gauche, initiée en hiver dernier par Chalom A’hchav, Lévy a déclaré : « Nous devons parler aux gens de ce qui leur importe. Ils s’identifient quand on leur parle de quelque chose qu’ils rencontrent au quotidien, à l’épicerie, à l’école de leurs enfants et ils réagiront autrement à nos messages et à la politique que nous leur proposons, si nous nous intéressons à leurs problèmes quotidiens, que ce soit sur le plan social que politique. 

Parler de droits de l’homme, de justice – de beaux concepts abstraits que j’aime beaucoup – ne peut pas nous aider ici. Nous devons détailler ces concepts dans du concret ». 

Mettons de côté le paternalisme et la condescendance de Lévy et penchons-nous plutôt sur son message : la gauche ne parvient pas à convaincre l’opinion publique israélienne de la nécessité de quitter les territoires. Les concepts qu’elle a unilatéralement monopolisés, comme le respect des droits de l’homme, le soutien du plus faible, la paix… ne convainquent plus grand monde. Surfant sur la vague des contestations sociales de l’été 2011 et confortée par les sondages selon lesquels la principale inquiétude des Israéliens concerne leur situation financière et sociale, la gauche, représentée par quelques ONG, a choisi un nouveau cheval de bataille, plus concret cette fois : l’argent. Depuis, Molad scrute à la loupe chaque shekel versé au-delà de la ligne verte, et ce afin de « révéler au public israélien ce que la droite tente de lui dissimuler », comme on peut lire sur le site du Projet 61.

Yonathan Lévy a été très impliqué dans les manifestations contre le cout de la vie d’il y a trois ans. Il fait même partie des initiateurs de cette vague de protestation avec Daphnée Leef et Stav Shaffir aujourd’hui députée. Ces liens d’amitié sont d’ailleurs abondamment utilisés par Molad : Shaffir, qui fait partie de la commission parlementaire des Finances, ne rate pas une occasion pour accuser le gouvernement et l’État de privilégier injustement les habitants des localités juives de Judée Samarie sur le compte des autres Israéliens. Elle se base, bien des entendus, sur des chiffres fournis par Molad.

La toute jeune députée cite abondamment l’ONG et, ô surprise, utilise les services du graphiste en chef du Projet 61, Sani Arzi, spécialisé dans les posters aux messages provocs, comme celui intitulé « le kidnapping et le détournement », dans lequel on peut lire que les représentants des yichouvim « dans un acte odieux et cynique », « se sont arrangés pour obtenir une subvention spéciale après le kidnapping » des trois adolescents en juillet dernier. Une donnée qui a toute son importance, mais que Molad a choisi d’éluder : cette « subvention spéciale » est destinée à développer le réseau d’autobus en Judée Samarie afin de réduire au minimum le phénomène de l’autostop. 

Mais Stav Shaffir n’est pas la seule à être en contact avec Molad. Une vingtaine de députés, issus des partis de la gauche et du centre, coopèrent avec cette ONG. 

Les dirigeants de Molad souhaitent ardemment mettre dos à dos les habitants des implantations et le reste de la population israélienne. Ils espèrent que leurs efforts vont porter leurs fruits et que l’opinion publique israélienne va enfin abonder dans leur sens pour obtenir le 61e mandat qui leur permettra de renverser le gouvernement de droite de Netanyahou. À en croire les sondages, toutefois, leur but est loin d’être atteint. Yonathan Lévy va devoir trouver un nouvel angle d’attaque… 

Laly Derai

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