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Jordanie, AP et OLP dénoncent un nouveau site archéologique à Jérusalem-Est

Jordanie, AP et OLP dénoncent un nouveau site archéologique à Jérusalem-Est

La présence de Jason Greenblatt et David Friedman à la cérémonie d’inauguration a été perçue comme une forme de reconnaissance de la souveraineté israélienne

L'ambassadeur américain en Israël David Friedman et l'envoyé spécial de la Maison Blanche  Jason Greenblatt inaugurent un site archéologique à Jérusalem-Est, le 30 juin 2019. (Crédit : capture d'écran Facebook)

L’ambassadeur américain en Israël David Friedman et l’envoyé spécial de la Maison Blanche Jason Greenblatt inaugurent un site archéologique à Jérusalem-Est, le 30 juin 2019. (Crédit : capture d’écran Facebook)

Deux responsables américains, Jason Greenblatt, conseiller du président Donald Trump, et David Friedman, ambassadeur américain en Israël, ont assisté dimanche en compagnie de responsables israéliens à une cérémonie dévoilant le résultat de fouilles archéologiques à Silwan, quartier palestinien de Jérusalem-Est.

« S’il y avait un doute sur la précision, la sagesse, le caractère approprié de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par le président Trump, je pense que cela éteint tous les doutes », a déclaré Friedman avait de rejoindre les autres personnalités américaines et israéliennes présentes pour détruire symboliquement le mur qui mène à la « Route des Pèlerins », une cage d’escalier désormais souterraine, qui aurait servi comme artère principale empruntée par les Juifs pour se rendre au mont du Temple il y a plusieurs millénaires.

Les archéologues effectuent des fouilles dans le parc national de la Ville de David dans le quartier palestinien de Silwan depuis huit ans. Cette zone abrite quelques enclaves juives.

Situé en contrebas des murailles de la Vieille Ville, Silwan est le théâtre de tensions permanentes entre les résidents palestiniens et les Juifs de plus en plus nombreux.

La cérémonie a excédé l’Autorité palestinienne et plusieurs ONG de gauche, qui affirment que l’ouverture de ce site ne fera que renforcer la présence juive dans la partie orientale de la ville. Les Palestiniens espèrent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.

Si la reconnaissance de Jérusalem par Trump ne portait pas sur les frontières de la ville, qui seront déterminées par un accord de paix, la présence des responsables américains rompt une nouvelle fois avec la pratique diplomatique et semble exprimer une certaine forme de reconnaissance de la souveraineté israélienne à Jérusalem-Est.

« Cela confirme avec des preuves scientifiques, études archéologiques à l’appui, ce que nous étions déjà nombreux à savoir au fond de nous : la centralité de Jérusalem pour le peuple juif », a déclaré Friedman devant un auditoire d’une centaine de personnes dont Sara Netanyahu, l’ambassadeur israélien aux États-Unis, Ron Dermer, l’ancien maire de Jérusalem et actuel député du Likud, Nir Barkat, le sénateur républicain, Lindsey Graham, les très généreux donateurs, Sheldon et Miriam Adelson, et les ambassadeurs américains au Portugal, en France et au Danemark.

David Friedman a expliqué qu’il avait décidé d’assister à cet évènement en tant qu’ambassadeur américain parce qu’il avait conscience de l’importance de la capitale israélienne à l’égard de l’histoire américaine.

« La spiritualité qui sous-tend notre société et la solidité de nos principes en vertu desquels nous honorons la dignité de toute vie humaine émanent de Jérusalem », a-t-il dit. « Cet endroit est tout autant le patrimoine américain que le patrimoine d’Israël. »

L’ambassadeur américain en Israël David Friedman inaugure un site archéologique à Jérusalem-Est, le 30 juin 209. (Crédit : Tsafrir Abayov/AFP)

Peu après, Nir Barkat a déclaré, sous un tonnerre d’applaudissements, notamment de la part de l’ambassadeur américain, que les dernières découvertes archéologiques permettront, « nous l’espérons, au monde de comprendre pourquoi nous ne diviserons jamais, au grand jamais, Jérusalem ».

Plusieurs militants du groupe La Paix maintenant ont protesté contre cet évènement. L’ONG de gauche a appelé la Route des Pèlerins le « tunnel controversé » et ajouté qu’elle « a causé l’évacuation de maisons palestiniennes et de résidents juifs, qui agissent avec davantage d’intensité ces dernières années pour judaïser le quartier, afin de saboter la solution à deux États ».

Une séquence vidéo de La Paix maintenant montre un militant se faire arrêter par la police.

Le haut négociateur de l’Autorité palestinienne, Saeb Erekat, a déclaré sur Twitter que David Friedman, qui, avant de devenir ambassadeur, contribuait aux implantations, était un « colon israélien extrémiste ».

@BarakRavid

WATCH: U.S. ambassador to Israel David Friedman takes a 10 pounds hammer and breaks open a tunnel which runs under the Palestinian village of Silwan to the old city of Jerusalem. This happens at a settlers organisation event with Sara Netanyahu and Sheldon Adelson at his side

Vidéo intégrée

Le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne a condamné « avec la plus grande fermeté les plans colonialistes visant à modifier la réalité dans Jérusalem occupée et les environs de la Vieille Ville », ainsi que la participation américaine.

Jason Greenblatt a rejeté ces critiques avant l’évènement.

Dr. Saeb Erakat الدكتور صائب عريقات@ErakatSaeb

https://twitter.com/barakravid/status/1145362268022067200?s=21  . I hope all The world , including Americans can see this.That is not a U S Ambassador that is an extremist Israeli settler , with Greenblatt, also there,digging underneath Silwan a palestinian town. We should show this to all who participated in Manama.

Barak Ravid

@BarakRavid

WATCH: U.S. ambassador to Israel David Friedman takes a 10 pounds hammer and breaks open a tunnel which runs under the Palestinian village of Silwan to the old city of Jerusalem. This happens at a settlers organisation event with Sara Netanyahu and Sheldon Adelson at his side

Le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne a condamné « avec la plus grande fermeté les plans colonialistes visant à modifier la réalité dans Jérusalem occupée et les environs de la Vieille Ville », ainsi que la participation américaine.

Jason Greenblatt a rejeté ces critiques avant l’évènement.

L’Autorité palestinienne « affirme que notre participation à cet événement historique soutient la ‘judaïsation’ de Jérusalem et constitue un acte hostile envers les Palestiniens. Ridicule », a écrit sur Twitter Jason Greenblatt avant l’évènement.

« Nous ne pouvons pas ‘judaïser’ ce que l’histoire/l’archéologie montrent. Nous pouvons le reconnaître, et vous pouvez arrêter de prétendre que ce n’est pas vrai ! La paix ne peut être bâtie que sur la vérité ».

L’OLP a condamné la construction de ce tunnel et fustigé les responsables américains pour leur présence.

« Nous estimons que la participation de Jason Greenblatt et de David Friedman relève de la complicité criminelle dans la perpétration d’un crime de guerre qui doit été condamnée universellement et sans équivoque », a indiqué un communiqué.

« L’administration américaine s’est associée avec des colons fondamentalistes pour provoquer des tensions religieuses et attiser les flammes du conflit », a déclaré l’OLP. « Ensemble, ils représentent une menace pour la paix internationale et la sécurité.

La Jordanie a également dénoncé l’inauguration de ce site archéologique en présence d’officiels américains, avertissant que de tels « actes irresponsables ne font qu’alimenter la tension ».

Dimanche soir, le royaume, gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem et signataire d’un traité de paix avec Israël, a estimé via un communiqué de son ministère des Affaires étrangères que « les tentatives israéliennes de judaïser la ville sainte et d’apporter des modifications à la réalité sur le terrain dans la Vieille ville occupée sont une violation de la loi internationale et risquent d’alimenter davantage la tension ».

Nir Barkat et Sheldon Adelson inaugurent un site archéologique à Jérusalem-Est, le 30 juin 209. (Crédit : capture d’écran Facebook)

La Route des Pèlerins, qui relie le Bassin de Siloé au Temple juif, remonte aux années 30-31 avant l’ère commune, à l’époque du célèbre gouverneur romain Ponce Pilate. C’était à la période de la condamnation à mort de Jésus, a expliqué l’archéologue de la Ville de David, Nahshon Szanton, dans une vidéo en 2017.

« Contrairement aux fouilles archéologiques qui commencent depuis le sol vers les profondeurs, cette fouille a été menée en souterrain, en dessous de l’agitation qui anime Jérusalem », a expliqué Doron Spielman, vice-président de la Fondation de la Ville de David, dans un éditorial publié dimanche par le Times of Israël.

« Des dizaines de câbles de fibre optique ont été utilisés pour déchiffrer les lieux des fouilles, des cartes et des diagrammes réalisés par des archéologues au cours du dernier siècle et qui nous ont ouvert la voie », a-t-il écrit.

Cependant, l’ONG israélienne Emek Shaveh, une organisation de gauche pour la protection des sites archéologiques comme patrimoine partagé entre toutes les cultures et les religions, a dénoncé un « acte politique qui se rapproche le plus d’une reconnaissance américaine de la souveraineté israélienne » sur toute la Vieille ville de Jérusalem.

Elle a rejeté les affirmations de la Ville de David, affirmant que si la route est présentée comme celle empruntée par les pèlerins, « la méthode de fouille horizontale, le manque de publications scientifiques ne nous permettent pas de savoir avec certitude quand la rue a été construite et comment elle a été intégrée dans le paysage urbain de Jérusalem ».

Une carte de la ville de David montrant la « Route des Pèlerins » qui mène au Temple de Jérusalem.(Crédit : capture d’écran Twitter)

Amanda Borschel-Dan et Michael Bachner ont contribué à cet article.

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