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KEHILA – ECCLESIA /Tome 1, de Haïm Goël / Extrait N°5

By 26 février 2021Études bibliques

Certes, il ne s’agit pas de reconstruire le Temple de façon mécanique et religieuse. (Notons quand même que le Temple sera reconstruit pendant le Millénium. Selon Ezechiel 40 à 48). Mais penchons-nous sur notre Nouveau Testament, la Brit Hadasha, et voyons s’il n’y a pas dans les Écritures qu’il contient des éléments précis comme il y en avait dans ce qu’on appelle l’Ancienne Alliance. Des éléments précis dont D.ieu exige la mise en place afin que Sa gloire siège en permanence dans l’Église comme elle siégeait lorsque Israël respectait les conditions mises par l’Éternel à cette présence.

Nous parlons tous abondamment de réveil. Nous avons tous lu le livre de Finney sur les réveils religieux et quantité d’autres choses. Mais nous ne sommes jamais surpris de voir que la plupart de ces réveils ont tenu bien peu de temps. Bien plus qu’à des réveils qui sont le fruit d’un piétisme ardent ici ou là, et de la grâce de D.ieu qui répond aux supplications de son peuple, nous devrions aspirer à autre chose qui, à mon sens, est plus grand. Nous devrions aspirer aux conditions bibliques du Nouveau Testament, conditions bibliques de structures qui existent, mais que nous méconnaissons et donc n’appliquons pas, conditions qui nous permettraient d’accueillir la présence permanente et glorieuse du D.ieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.

N’êtes-vous pas surpris de vivre vos conventions tapageuses, cultes « décibelivores », réunions de prières surréalistes, études bibliques (quand il y en a) et séminaires du « prochain grand soir évangélique », etc., avec « onction », onction dont il ne reste rien ou si peu, dès le seuil franchi du local ou d’un programme mené à son terme ? N’aspirons-nous pas à une présence de D.ieu bien plus permanente dans nos vies ? Pourquoi D.ieu ne vous accompagne-t-il pas avec le même poids de sa présence lorsque vous quittez votre culte d’assemblée pour aller vers votre domicile, votre bureau ou votre usine ?

En cela, les Juifs avec leur histoire ancienne ont une grande longueur d’avance sur l’Église.

Invraisemblable paradoxe pour certains que ce que j’affirme là. Mais, dites-moi, l’Église pouvait-elle vraiment avancer dans la gloire sans les Juifs et leur expérience propre en tant que peuple d’une première alliance, d’un premier contrat éminemment détaillé par cet être appelé D.ieu ? Lequel d’entre nous pourrait aujourd’hui se comparer à un Moïse, un Élisée, voire un Samson ? Quel secret nous a échappé ? Est-ce à coups d’effusions charismatiques, bientôt mécaniquement répétées dans l’essoufflement, que nous retrouverons la clé de ce secret ? La clé de ce secret se trouve dans la Parole de D.ieu. Mais nous n’avons pas su la lire comme il le fallait. Nous l’avons lue, mais nous n’avons pas su la pratiquer. Sinon, expliquez-moi pourquoi l’Église est à ce point construite en dehors et à côté d’Éphésiens 4 ? Ephésiens 4 est pourtant le manifeste écrit par D.ieu, manifeste conditionnel pour l’accueil de Sa présence permanente et glorieuse – non pas dans nos cultes et réunions en vases clos seulement – mais n’importe où et n’importe quand.

Le temps est révolu pour l’Église de rêver aux réveils comme à des oasis dans le désert. Le temps est venu d’avoir foi dans la mise en place de structures voulues par D.ieu, structures qui affecteront notre « A.D.N. » spirituel et mental d’une telle façon que nous trouverons à vivre la présence permanente de D.ieu en nous et parmi nous, sans cesse. C’est à la recherche de ces structures que je vous invite à venir avec moi. Ce petit livre peut y contribuer un peu.

Mais pour mieux comprendre, revenons un peu en arrière.

Qu’est-ce que la Réforme nous a légué comme structures, et principalement comme structures de ministères et services (diacres, anciens) en rapport avec l’organisation, le vécu ou la croissance spirituelle de l’Église ?

Voyons ensemble.

Au moment de la Réforme, l’Église catholique dont sont issus tous les Réformateurs fonctionnait à partir d’un schéma dit pyramidal qui se présentait comme suit :

Au sommet :

Le Pape (Pontifex Maximus)

Réputé infaillible aujourd’hui

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les prêtres

 

Les simples croyants

 

Tout en haut de ce schéma, un homme appelé pape ou « Saint-Père », réputé héritier du trône apostolique de Pierre, un homme dont le système catholique romain établira un jour qu’il est infaillible. Une autorité déclarée suprême et unique pour l’Église sur terre. Bref, un homme prétexte (pour des âmes maintenues de façon séculaire dans la soumission, la crainte ainsi que dans l’ignorance d’un enseignement complet de la Bible et de son enseignement tout court le plus souvent) pour justifier le développement historique d’une Babylone religieuse dont le but évident et non modifié jusqu’à ce jour, malgré les apparences* fut d’établir son hégémonie unique, sa domination sur un empire mondial, si possible, autant temporel que spirituel et moral.

Pour meubler la scène, un immense attirail de pratiques syncrétiques et de détournements de principes culturels et cultuels judaïques notamment. L’Église catholique romaine fut la plus grande imitation du judaïsme sous toutes ses formes. Le judaïsme du Temple et de la sacrificature en fut une des principales sources d’inspiration. Le bénitier à l’entrée des églises catholiques est un lointain emprunt à la cuve de purification où les lévites pratiquaient leurs ablutions et la lumière qui brille en permanence dans l’église une redite de celle qui illuminait le Temple grâce aux chandeliers. Deux exemples, mais il en est tant d’autres.

Il suffit de comparer la structure, le plan du Temple juif et de ses rituels, au plan et aux rituels d’une église catholique romaine pour en être éminemment et immédiatement convaincu.

Ainsi, tout en pratiquant la théologie du remplacement ou la prière dominicale et abolie il y a peu contre le « Juif pervers » et tant d’autres choses, l’Église romaine prenait largement comme modèle la vie cérémonielle religieuse des Juifs pour ses propres rituels. L’Église catholique romaine a amené ainsi malédiction et aveuglement sur sa propre destinée et sur celle d’une bonne partie du christianisme.

Que trouvons-nous à la base de cette pyramide ? Voyons le schéma plus haut. Nous trouvons une multitude de prêtres appelés d’ailleurs quelquefois pasteurs. Ils font à eux seuls tout le contact avec le peuple, et sont en fait sur le terrain les garants de la prédication d’une doctrine décidée en haut lieu autour de la tête qui possède ses spécialistes en matière doctrinale.

En prise directe avec le peuple, on ne trouve ni évangélistes, ni docteurs, ni apôtres, ni prophètes, ni même pasteurs au sens biblique (nous verrons plus loin de quoi il s’agit en ce qui concerne le pasteur biblique). Ces prêtres sont les célébrants d’un culte en bien des points non-biblique, farci d’étrangetés tout aussi non-bibliques, qui nous renvoient directement au mystères babyloniens, à l’idolâtrie déguisée des Baals et des Astartés antiques par exemple.

Ces hommes qui ne sont donc ni pasteurs, ni évangélistes, ni prophètes, ni apôtres, ni docteurs, diffusent la plupart du temps un enseignement réfutable bible en mains.

Comme nous sommes loin des cinq ministères d’Éphésiens 4, dont Éphésiens 4 nous dit pourtant précisément qu’ils sont donnés en vue de l’édification du corps !

Étrangement, ces prêtres sont célibataires, sans pour cela pratiquer facilement, loin s’en faut, la chasteté à laquelle ils s’engagent par vœu. Il y aurait beaucoup à dire sur les racines spirituelles profondes de ce célibat.

Entre ces deux extrêmes de la pyramide, le pape et les prêtres, toute une hiérarchie aux appellations étonnamment non-bibliques : des chanoines, des doyens, des cardinaux, des « Monseigneurs » etc., et une énorme machine administrative où se retrouvent probablement à peu près tous les corps de métiers propres à toute organisation administrative, industrielle ou autre. Un véritable empire avec ses services secrets, les Jésuites, ses tribunaux et même jusqu’il n’y a pas très longtemps ses moines bourreaux, l’Inquisition. Seuls les termes d’évêques et de diacres semblent être un reliquat des temps très éloignés où l’Église catholique était un corps de croyants assemblés dans des maisons à Rome.

Mais les évêques et les diacres catholiques sont dramatiquement éloignés des modèles primitifs. Ne nous leurrons pas, la plupart de nos diacres et anciens dans nos milieux protestants ou évangéliques le sont tout autant.

Je m’interroge encore et encore en écrivant ce livre sur le pourquoi de la fascination probablement inconsciente (une forme d’A.D.N. spirituel non réglé ?) qu’ont exercé et exercent toujours sur ce que nous appellerons l’inconscient collectif des chrétiens protestants et évangéliques (voire de Juifs messianiques) certaines structures d’un monde catholique qu’ils disent avoir rejeté.

Par ailleurs qu’est-ce que le monde protestant et évangélique propose, si ce n’est une kyrielle d’hommes et de femmes de terrain que l’on appelle pasteurs, qui ne célèbrent plus les mystères babyloniens de l’Église catholique romaine (bien que beaucoup y retournent insidieusement aujourd’hui), mais qui établissent sur le terrain des structures, une vie d’église locale finalement assez semblables à celles d’une église catholique romaine de base.

Étrangement, dans nos milieux évangéliques, un homme vient-il à ouvrir une assemblée évangélique, en louant un quelconque local et en le remplissant d’âmes évangélisées ou, plus simplement, détournées d’une autre assemblée, ce qui semble être souvent le cas, il se verra immanquablement et dans une espèce de consensus général, attribué le titre de pasteur.

N ’est-ce pas là l’histoire de nombre de nos églises évangéliques ?

Ailleurs, on formera hommes et femmes dans des écoles bibliques, et on leur attribuera un titre de pasteur. Ils seront, avec un peu de chance, assez vite embauchés dans une église locale avec le titre de pasteur. En Afrique, le titre de pasteur dans les milieux protestants est souvent particulièrement révéré, voire recherché comme une espèce de promotion sociale.

Il y a une aura religieuse et quasi superstitieuse autour de ce titre. Au siècle dernier, l’instituteur, le curé ou le pasteur en terres protestantes, voire le médecin, représentaient des piliers, des références incontournables pour les sociétés européennes de nos grands-parents.

Dites-moi où est la différence dans tout cela et bien d’autres choses entre un pasteur et un curé ? Croyez-moi, dans l’esprit de bien des gens, c’est du pareil au même, et bien des gens n’ont pas nécessairement tort.

Le pasteur dont question plus haut, c’est-à-dire, le Monsieur ou la Madame qui a loué un local et l’a plus ou moins rempli d’âmes évangélisées éprouvera très vite le besoin d’une reconnaissance officielle* et dès lors, frappera à telle ou telle porte dénominationnelle ou fédérative. S’il s’adresse à une institution en voie de formation ou en manque de candidats, il verra quelquefois ses chances d’être intégré croître très fort et très vite. Et le voila embarqué avec son assemblée pyramidale dans un système pyramidal sur lequel il n’aura généralement aucun contrôle ni influence réels. Et ainsi le plus souvent son titre de pasteur sera officialisé sans trop de difficultés et le plus souvent dans une méconnaissance du véritable ministère pastoral. J’ai parcouru en vingt ans des centaines et plus d’assemblées locales sur quatre continents. Si je fais une synthèse, l’office auquel j’ai bizarrement été le plus affecté parfois a été l’office des soins profonds au corps. Un office pastoral. J’ai séjourné ainsi dans certaines assemblées pour y accomplir pendant des jours et des jours un travail en profondeur typiquement pastoral et jamais accompli jusque-là. Dites-moi quel genre de pasteurs étaient les pasteurs de ces assemblées ?

Bien, nous avons quelque peu cerné la personnalité problématique de nos curés protestants de base. Qu’en est-il pour le reste de nos structures protestantes et évangéliques ?

Et bien, soyons brefs, mais soyons clairs ! A coups de fédérations, de confédérations, de dénominations, d’alliances, qu’elles soient chrétiennes ou messianiques, nous reproduisons exactement les mêmes schémas pyramidaux qui appelleront nécessairement à leur tête, d’une manière ou d’une autre, un autoritarisme humain, non ouvertement réputé infaillible, mais tout comme dans les faits, de façon plus déguisée (hypocrite ?) voilà tout.

Et malheur à l’homme authentiquement oint et appelé au ministère, mais qui ne peut produire les preuves de son affiliation à l’une ou l’autre bicoque susnommée. Déjà du temps du Seigneur cela risquait de vous coûter cher : « Jean lui dit : Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom, et qui ne nous suit pas ; et nous l’avons empêché, parce qu’il ne nous suit pas. Ne l’en empêchez pas, répondit Jésus ; car il n’est personne qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi. » Marc 9 v.38 et 39.

On vous le disait : « Hors de l’Église, point de salut » !

Misérable slogan !

Oh, mais j’oubliais, c’est un slogan de l’Église catholique romaine…

Chut, ne le répétez donc à personne de peur qu’on y reconnaisse de larges pans, très larges, de nos milieux évangéliques cloisonnés, oh combien, hélas !

* L’Eglise catholique romaine est le champion de l’adaptation aux circonstances et bien des protestants et évangéliques naïfs ou profondément attiédis se réveilleront un jour avec une grosse migraine. Pauvres Hus, Savonarole et consorts, si vous reveniez voir !

* Besoin de reconnaissance « officielle » qui est quand même étonnant et sans doute le signe qu’il n’y a pas d’appel véritable ou que l’on s’est fourvoyé loin de son véritable appel. Ce qui est fréquent pour une quantité de Pasteurs. Personnellement j’ai la conviction que l’appel de D.ieu est quelque chose d’à ce point incompressible qu’un entourage sain n’aura aucune difficulté à le reconnaître et à l’identifier. Dès lors quelle place pour un besoin de reconnaissance ? Au cours de mes années de ministère j’ai subi les assauts étranges et violents de certains hommes, membres de cathédrales dénominationnelles ou régionales, des baronnies évangéliques craignant sans doute pour leur hégémonie territoriale, des Saül. Un des reproches qui me fut fait : ma non-appartenance à une dénomination ou chapelle quelconque. Outre le fait de venir du fond de la Belgique, c’était un prétexte pour réactualiser un vieux texte biblique : « Que peut-il venir de bon de…. ? » On m’accusa ainsi aisément d’être seul et de travailler seul, isolé. Le but réel, hypocrite, était en fait de m’isoler puisque je ne souhaitais pas désobéir à D.ieu en me rattachant de façon opportuniste à tel ou tel panache ou fanion. Dans le même temps était ignorée une réalité toute simple et connue : les liens extraordinaires que j’entretenais avec des centaines de serviteurs de par le monde en prêchant sur trois et même quatre continents. Mais cela n’était pas une communion fraternelle médiatisable, donc sans valeur aux yeux des habitants des forteresses bien visibles, elles.

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