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KEHILA ECCLESIA Tome 1 de Haim Goel / Extrait N° 21 : Le lendemain, nous étions assis au culte d’une assemblée inconnue de nous jusque-là, le premier culte depuis de longs mois. L’église était petite, mais au premier abord très sympathique. Je ne savais pas à ce moment que c’est dans le cadre de cette assemblée, qui aurait déménagé sous l’appartement où naîtrait notre premier fils dans une ville voisine, que se concrétiserait une année et demi plus tard mon appel au ministère.

La suite vous la connaissez, je vous l’ai contée dans le chapitre quatre de ce livre.

Le lendemain, nous étions assis au culte d’une assemblée inconnue de nous jusque-là, le premier culte depuis de longs mois. L’église était petite, mais au premier abord très sympathique. Je ne savais pas à ce moment que c’est dans le cadre de cette assemblée, qui aurait déménagé sous l’appartement où naîtrait notre premier fils dans une ville voisine, que se concrétiserait une année et demi plus tard mon appel au ministère.

Au terme du culte, le pasteur annonça qu’un ministère spécial pratiquant la délivrance serait présent dans une église d’une ville éloignée, et cela pour une bonne semaine, et que les gens qui souhaitaient avoir un ou plusieurs entretiens pouvaient s’inscrire sur le champ auprès du pasteur.

Je sus immédiatement dans mon for intérieur que si nous étions venus ce dimanche matin dans cette église, c’était bien pour cela. Je n’hésitai pas à nous inscrire, mon épouse et moi, pour un entretien. Aujourd’hui, je sais avec le recul que, si D.ieu a permis le tourment et l’échec dans les premiers temps de ma conversion, c’est qu’Il poursuivait un but : briser mon orgueil dans un climat d’impuissance et faire émerger en moi une réflexion profonde sur bien des choses. Nous vécûmes donc, mon épouse et moi, plusieurs jours au contact de cet homme de D.ieu et de son épouse, oints pour la délivrance, vrais pasteurs qui nous avouèrent plus tard, après nous avoir vus pour la première fois, avoir compris que D.ieu les avait envoyés tout spécialement pour nous dans cette ville.

Ce pasteur et son épouse, que nous n’avons malheureusement connus qu’une semaine alors qu’ils étaient de passage dans cette ville, resteront jusqu’à ce jour les seules figures paternelles et maternelles que j’ai rencontrées dans l’Église, pour deux raisons essentielles. La première tenait à leur personnalité dans le service ; la patience immense et l’amour de cet homme et de cette femme resteront à jamais gravés dans mon esprit. Il en découlait presque naturellement un discernement extraordinaire.

Leur efficacité était grande, profonde. Ils m’interpellèrent par rapport à mes racines israélites enfouies qu’ils discernèrent très clairement, ce qui fut pour certains développements délicats de mon ministère futur extrêmement précieux.

En trois ou quatre jours, le pasteur Ricard et son épouse, de Bretagne, m’enseignèrent sans même le savoir, une méthode saine, logique, pertinente que j’ai réutilisée, en laissant le Saint-Esprit la moduler bien sûr, des centaines et des centaines de fois. J’ai rencontré là durant une semaine mes premiers et derniers parents spirituels, un homme et une femme qui se déplaçaient au service du corps, d’église en église, vers les âmes et les esprits souffrants et enchaînés.

Leur mouvement vis-à-vis du corps était biblique. Ils allaient vers les besoins et ne pratiquaient pas ce que pratiquent tant d’hommes de D.ieu qui vivent dans le schéma inverse. Cette manière de se positionner face au corps et à ses besoins, plutôt que de faire venir le corps à soi, représente le premier pas si l’on veut devenir un père spirituel et a fortiori si l’on a un appel à être un apôtre.

Nous décidâmes, mon épouse et moi, ayant été encouragés à le faire par Monsieur et Madame Ricard, dont nous gardons encore aujourd’hui un souvenir ému et reconnaissant, de nous rallier à l’assemblée où ils avaient été invités à officier. Nous déménageâmes et commençâmes à fréquenter cette assemblée, ayant été aussi vivement encouragés à le faire par son pasteur qui nous sollicita beaucoup, en nous proposant même un logement de dépannage.

Hélas, à notre grande surprise, dans les semaines qui suivirent le pasteur annonça que conformément aux directives de sa dénomination, il dénonçait désormais tout le travail effectué par le frère Ricard et son épouse, à l’avantage évident pourtant de plusieurs personnes de son assemblée. C’était l’époque où la dénomination pentecôtisante à laquelle appartenait l’église que nous fréquentions depuis peu promulgua cette « vérité » qui veut tout dire et ne veut rien dire à la fois, et qui dit qu’ « un chrétien n’a pas besoin de délivrance ».

Je sais pour ma part que ce que Monsieur et Madame Ricard m’ont enseigné à l’époque à travers leur pratique m’a permis encore récemment de déblayer le chemin du péché non confessé et de l’impureté spirituelle qui en découle dans une assemblée des Cévennes, et qu’il y eut pour conséquence immédiate plusieurs conversions fulgurantes, là où pendant dix ans il n’y en avait eu aucune.

Et que dire de cette assemblée camerounaise qui vécut le départ d’un réveil avec conversion de sorciers, suite à un travail du même genre ? Et que dire de tant d’autres expériences bénéfiques similaires.

Le principe moteur essentiel d’un réveil, et ceci au-delà de tous les discours qu’on a pu entendre sur le sujet, est tout simplement et restera toujours la repentance, la purification et la consécration d’un individu ou d’un groupe d’individus. Donc, si l’on parle tant de réveil dans certains milieux, mais qu’on n’en voit pas venir…

Nous demeurâmes dix mois dans cette assemblée. Il y avait là d’excellents frères et sœurs, un potentiel de service chez des hommes et des femmes humbles et soumis, mais hélas, un manque de fibre paternelle qui établissait une structure pyramidale et autoritaire, départ de beaucoup de blessures et frustrations explicitées et réglées par un éternel discours déclarant l’« éternel » besoin de brisement du troupeau.

Le besoin d’autorité absolue – et la remarque vaut absolument d’être faite ici – est un signe non négligeable, un mauvais signe, le signe d’une impureté, le signe qu’à un authentique appel on a mêlé une revendication humaine en matière d’autorité ce qui signifie peut-être qu’il n’y a pas d’appel ou un appel dévié. Peut-être que l’on a abouti dans une position qui ne correspond pas du tout à l’appel de D.ieu et qui est le fruit d’une ou de plusieurs volontés seulement humaines.

L’autorité spirituelle authentique est pacifique. Elle s’exprime dans une liberté (pour celui qui la pratique) qui apporte la liberté à ceux qui en bénéficient.

J’ai hélas rencontré dans mon parcours ce type de leaders abusifs. Je ne suis pas le seul à les avoir rencontrés malheureusement, loin s’en faut. Ce genre d’autorité est à l’origine de terribles destructions et blocages. Des pans entiers de la richesse spirituelle qui voudrait passer et s’exprimer dans le corps sont ainsi condamnés à la stérilité. Je connais ainsi un leader français qui a été systématiquement en guerre avec toute une série de jeunes et moins jeunes ministères prometteurs, en réduisant au maximum leur impact spirituel sur le corps et dans la moisson, en utilisant toutes sortes de méthodes qui relèvent de l’abus de confiance, de la manipulation, de la relance systématique de la suspicion, voire de la calomnie. De tels hommes devraient être sévèrement interpellés par le corps de Christ. L’occasion en est donnée régulièrement, mais parce qu’elle n’est pas saisie, le pouvoir tyrannique de ces leaders abusifs en est considérablement renforcé et de tels hommes finissent par tomber sous le jugement de D.ieu d’une façon qui est rendue visible pour tous.

J’aimerais attirer l’attention sur le fait que c’est quelquefois toute une génération qui aura des comptes à rendre à D.ieu sur ce sujet.

Dans cette assemblée souffrant d’un régime ultra–pyramidal nous reçûmes néanmoins d’excellents enseignements qui nous ont accompagnés jusqu’à aujourd’hui et nous bénéficiâmes d’une forme d’école biblique privée, grâce aux enseignements très fouillés d’un pasteur à la retraite qui avait à mon sens un authentique ministère de docteur.

Le ministère pastoral dans cette église transmettait également d’excellents enseignements et d’excellentes exhortations qui nous laissèrent des traces profondes et bénéfiques, car elles étaient accompagnées d’un message d’exigence et de rigueur qui nous convenait particulièrement.

Je me souviens particulièrement d’un enseignement extrêmement rigoureux donné par cet homme de D.ieu concernant la médisance et la calomnie, enseignement qui implique un profond respect d’autrui. L’élévation d’un tel message m’avait rassuré sur le niveau d’éthique auquel on pouvait s’attendre de la part de l’Église. Hélas, mille fois hélas, l’homme de D.ieu qui enseignait ces choses démontra plus tard, à mon détriment, qu’il pouvait pratiquer des choses tout à fait contraires à ses propres enseignements, sans s’en repentir nullement.

Cet homme finalement discerna mon appel et, alors qu’il s’était absenté, il me pria pour la première fois de préparer un message et de prêcher en semaine. C’est ce que je fis avec obéissance et reconnaissance de cœur, mais aussi beaucoup de tremblements.

Son épouse, sans doute quelque peu indiscrète, nous apprit à peu près à la même époque que son mari avait l’intention de me former pour me faire entrer dans un ministère et souhaitait sans doute nous envoyer à l’école biblique.

J’apprendrai hélas un peu plus tard, lorsque je serai officiellement appelé au ministère dans une autre assemblée, que ce cher frère exprimera des paroles de mépris et de moquerie à l’égard de cet appel.

Les hommes forment des projets, mais D.ieu décide… La réaction de cet homme démontre qu’il n’avait pas le cœur d’un père spirituel.

Cet homme avait discerné mon appel, mais D.ieu avait choisi de le manifester ailleurs. En effet, à cette époque, le Seigneur m’ouvrit clairement la porte pour un emploi dans la région dont nous provenions, à près de cent kilomètres de là et non loin de la petite assemblée où nous nous étions rendus, rappelez-vous, un dimanche matin.

Il n’y avait aucune autre assemblée connue de nous dans cette région, et par bien des signes et des convictions intérieures, nous fûmes fortifiés à l’idée de fréquenter cette assemblée qui, un dimanche matin, nous avait ouvert la porte pour une étape essentielle dans notre cheminement.

Nous nous en ouvrîmes au pasteur de l’église que nous allions donc quitter, compte tenu de ma nouvelle situation professionnelle qui m’obligeait au déménagement. Il nous dit finalement être favorable à ce départ, mais il le fit d’une façon qui me surprit, avec irritation et agacement. Les projets que cet homme avait concernant mon appel ne se réaliseraient pas dans le cadre de son assemblée, et cela semblait lui déplaire. Il est vrai que cet homme avait beaucoup investi avec courage, patience, prière me concernant et je lui en resterai éternellement reconnaissant. Mais que révélait cette mauvaise humeur ? Cet homme fut à certains moments pour moi un frère bienveillant, un ami courageux et exigeant, mais il ne fut pas un père spirituel.

Il sera hélas par la suite, dans bien des circonstances, un outil négatif, visant à freiner ailleurs mon appel, mon service. Il y est arrivé assez largement pendant plusieurs années. L’esprit de contrôle peut devenir de la jalousie et de la rébellion à l’égard de D.ieu lui-même, lorsque nous ne pouvons supporter la toute puissante liberté de D.ieu à l’égard d’autrui.

Ce genre de scénario n’est pas neuf, hélas. Voyez Saül et David. Et s’il n’est pas discerné avec courage et soumis avec humilité par les Saül eux-mêmes au jugement de D.ieu, il s’accompagnera très vite d’un esprit de meurtre.

C’est ce qui advint entre Saül et David, et c’est ce qui advint sans doute en partie parce que Saül réalisa qu’il n’était pas un père spirituel pour David, ce qui excita d’autant plus sa jalousie. Ainsi, à la veille de mon appel officiel au ministère, un esprit de contrôle et de destruction se leva contre moi de la part d’un homme qui m’avait apporté certaines choses, mais qui n’était pas un père spirituel.

L’esprit de meurtre ne se manifeste plus aujourd’hui au travers de lances qui viennent se planter dans la muraille non loin du cœur de David, mais au travers de mots qui sont lancés comme autant de flèches menteuses et de lances perverses ici et là dans le corps de Christ au cours de nombreuses années, hélas.

Et c’est ce qui advient à beaucoup.

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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