Skip to main content

KEHILA ECCLESIA Tome 1 de Haim Goel / Extrait N°18 : Dans le passage d’Abram vers Abraham, il y a un discours divin, quelque chose comme… 

Dans le passage d’Abram vers Abraham, il y a un discours divin, quelque chose comme :

« Cher homme, cher fils, tu as accédé à la dimension de père élevé, je ferai de toi le père d’une multitude, Abraham. Du qualitatif, je te dirige à présent et en confiance vers le quantitatif. Parce que tu as su être et rester élevé et te laisser briser pourtant, façonner secrètement au point de devenir simple semence (et dans le cas d’Abraham, ô combien cela prend de signification directe et admirable) j’augmenterai ton influence sur une multitude, te ferai père d’une multitude. » Nous retrouvons également ici une thématique récurrente à tout le discours biblique : les deux étapes dans la progression spirituelle des plans divins. « Et un devint deux » s’écrie Nietzsche dans son Zarathoustra pour exprimer une mutation essentielle. Une lointaine réminiscence géniale venue de son arrière-plan protestant. Nietzsche resta bien plus judéo-chrétien qu’il ne le souhaitait et quelle que soit notre rébellion, nous ne mettons souvent que mieux en valeur ce qui la motive et contre quoi nous luttons. Ceci dit en passant.

En quoi Abraham fut-il agréable à D.ieu ? En quoi fut-il d’abord Abram père élevé ? Je l’ai dit déjà et j’ai toujours été personnellement saisi par le départ de la vocation d’Abraham. L’Écriture, en Hébreux chapitre 11 verset 8 nous dit qu’il obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage et qu’il partit sans savoir où il allait.

« C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage, et qu’il partit sans savoir où il allait ». Comment ici ne pas songer à cette étrange et merveilleuse promesse faite par le Seigneur lui-même à chacun d’entre nous :

« Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle. Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers. » (Matthieu 19, v.29 et 30).

Nous pouvons encore lire le verset 9 du même chapitre dans notre Bible et citer le verset 10 qui décrit l’objectif d’une foi si grande. Nous avons ici les caractéristiques d’un apôtre et d’un père spirituel. Abram, père élevé, était un être d’une incomparable noblesse de caractère et de cœur. Abraham était un visionnaire des profondeurs, prêt à dédier sa vie à un objectif ultime.

« C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère. »            

Ce n’était pas un homme de l’immédiateté au niveau des fruits et de son ministère. Un apôtre authentique n’est pas un homme de l’immédiateté, au succès immédiat.

Paul, après sa rencontre avec D.ieu, sera formé par le Seigneur pendant des années avant d’être utilisable.

Moïse devenu type apostolique majeur après son temps de désert, usera d’abord quarante années de sa vie à n’être pas, à n’être rien (eu égard à ce qu’il avait été en tant que prince d’Égypte).

Je crois que beaucoup d’hommes que l’on présente comme apôtres aujourd’hui en sont en réalité à ce stade. Ils sont des princes d’Égypte, talentueux peut-être, de fortes personnalités, doués, représentatifs sans doute grâce à l’enthousiasme trompeur d’un entourage toujours prompt à élever des vedettes, mais… princes d’Égypte. La chose mérite vraiment d’être notée et envisagée avec beaucoup de sérieux. Car le travail mystérieux et toujours douloureux qu’opère D.ieu pour faire d’un homme élevé le père d’une multitude est d’une telle « alchimie » intérieure que s’engager, se laisser reconnaître comme apôtre (et ceci est vrai pour tout appel, c’est-à-dire pour nous tous, car nous sommes tous appelés à quelque chose) représente un réel danger qui peut être mortel si l’œuvre secrète et puissante de D.ieu n’est pas arrivée à son terme en nous. C’est bien ici que prend tout son sens une parole vers moi relâchée par un vieux serviteur de D.ieu au crépuscule de sa vie alors que j’étais un tout jeune enfant de D.ieu. Cette parole m’a traversé en son temps comme une épée et un solennel avertissement. La voici :

« Tu as beaucoup reçu de D.ieu et tu es appelé à servir mais prends bien garde : ce n’est pas tellement la façon dont tu commenceras qui importe mais la façon dont tu finiras ! » Vous avouerais-je que durant de nombreuses années après que j’aie été pourtant établi dans le ministère par des hommes et que j’aie commencé à porter du fruit (et avec quelle puissance parfois), le Saint-Esprit murmura plus d’une fois à mon oreille, celle du cœur et de l’esprit « Tu n’es qu’en préparation… ! »

Revenons à nos princes d’Égypte. Pour rappel, la racine du mot « Égypte » en hébreu : MITSRAIM, signifie « oppression ». Le mot « France », en hébreu : TSARFAT, possède la même racine, c’est-à-dire « oppression ». De fait, la méthode utilisée par Moïse prince d’Égypte pour défendre ses frères sera celle d’un oppresseur autoritaire. Il tuera.

Le plus considérable obstacle qu’auront à rencontrer les apôtres authentiquement appelés (de même que tous les autres ministères authentiquement appelés) sera l’esprit d’oppression. L’esprit du faux apostolat s’opposera à l’apôtre authentique en formation ou en action. L’apôtre authentique en formation (particulièrement dans le contexte français et latin) aura lui-aussi rendez-vous avec cet esprit d’oppression qui essayera d’abord de le séduire pour l’embrigader.

Retour à Abram. Les promesses qu’il reçut devaient s’incarner au-delà, bien au-delà de sa propre vie terrestre. Quelle grandeur chez cet homme ! Et quel caractère ! Quelle foi !

Et c’est pour ces choses dont il ne verrait rien, absolument rien de son vivant, que le dénommé Abram s’est levé… pour aller dans la direction d’un « quelque part » qui ne serait rien de son vivant et qui prendrait toute sa signification dans un futur qu’il ne verrait pas (si ce n’est par la foi). Aucune place pour la convoitise dans un tel schéma, bien sûr.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Moïse, d’abord prince d’Égypte, Père élevé. Il deviendra ensuite Père d’une multitude après quarante année de désert et un long processus de brisement et de préparation. (Moïse d’après une gravure de Gustave Doré)

Le dénommé Abram a tout laissé derrière lui pour aller dans cette direction-là. Et il n’a vu réalisé de son vivant que la toute première étape de la promesse divine, et encore, tout à la fin de sa vie et après que Satan l’ait criblé dans le domaine de sa foi justement, c’est-à-dire Isaac. De façon extraordinaire, cette première manifestation de la promesse de D.ieu à l’égard d’Abraham, un fils, allait établir entre le duo Abraham – Isaac un étrange parallèle avec le duo Père – Fils dans les cieux.

En même temps que son amour pour D.ieu sera éprouvé à travers le sacrifice non abouti de son fils Isaac il incarnera par son obéissance un désir profond de la divinité : rendre visible le mystère de l’amour parfait incarné par le Père céleste et le Fils dans le EHAD (au sens d’unité) primordial qui ouvre l’Écriture Sainte comme un long et glorieux son de shoffar en « BERECHIT BARA ELOHIM ». Voyez mon livre « Bénédiction du Père, Bénédiction des pères » à ce sujet. Nous pouvons être certains qu’un tel homme a déployé les ressources les plus exceptionnelles dans sa relation avec son fils Isaac. Déploiement de ressources par la foi qui le démontrera profondément père à l’instar de D.ieu qui est Père.

Nous avons ici nombre de qualités qui caractérisent un père spirituel et un apôtre. C’est un être capable de se lever et d’aller sans savoir nécessairement où, mais simplement parce que D.ieu le lui demande. Dans la première phase de mon ministère, il y a maintenant dix-huit ans, le Seigneur a concentré ma méditation et mes regards sur la personnalité d’Abraham. Et j’ai par conséquent vécu un jour ce formidable « Lève-toi » apparemment sans but ni raison.

Le journal que j’éditai pendant un temps s’appelait d’ailleurs « Lève-toi » !

Il semblerait, et il est même certain, que plus ce réservoir de foi est puissant chez un être, ce réservoir de disponibilité généreux, plus la profondeur des révélations apostoliques, c’est-à-dire fondatrices, sera considérable. Là se trouve la marque d’un authentique ministère ou d’une authentique onction apostoliques et également la marque indélébile qui nous fera reconnaître les véritables pères spirituels. Des hommes qui ont quelque chose à transmettre.

Etre capable de se lever, simplement disponible, et de façon totale, généreuse, sans trouble ni hésitation pour aller « quelque part », c’est-à-dire sans savoir où, mais pour établir un projet divin dont seul à ce stade l’Éternel connaît le lieu et le formule….

Seul un homme capable d’aimer D.ieu comme ça est aussi capable d’aimer un fils ou une fille spirituelle, car engendrer un fils, par-delà le fait physique, est avant tout une extraordinaire aventure spirituelle qui implique aussi une disponibilité pour un projet de vie dont on ne connaît pas les données au départ. Il y a donc une espèce de disponibilité par la foi qui ressemble, et qui est de la mort à soi-même, et cela très en profondeur pour des fils et des filles authentiques, qu’ils soient d’ailleurs charnels ou spirituels.

A contrario, et pardonnez-moi ici si je fais un parallèle curieux, un faux père spirituel, un faux apôtre ressemblera plus au dieu Chronos (divinité de la mythologie grecque dévorant ses enfants par peur qu’ils ne prennent sa place), qu’à Abram, père élevé, ou Abraham, père d’une multitude.

Certains hommes que l’on appelle apôtres aujourd’hui ne le sont pas ou le sont mal et ne le seront peut-être jamais. Ils n’ont pas une foi dédiée à ceux qu’ils sont chargés de faire s’élever avec amour et correction. On devrait prudemment les écarter d’une position apostolique qui leur a été accordée précipitamment. Car si, dans une économie « abrahamique », on peut s’attendre à de grandes choses, dans une économie de type Chronos dévorant ses enfants, par contre…

Je crois aussi que les pères spirituels authentiques, comme les apôtres, sont des individus qui ont vécu une expérience particulière au contact de la divinité. Je l’ai déjà signalé plus haut. Ceci est d’une grande importance et un grand signe qui annonce l’authentique ministère apostolique. J’en suis de plus en plus convaincu.

Les grands types apostoliques de l’Ancien Testament, Abraham, Moïse par exemple, et les apôtres du Nouveau Testament, ont tous en commun une chose : ils ont tous vu la divinité dans une de ses manifestations.

Personnellement, je ne vois pas un hasard si, en 1997, à l’occasion de la rencontre internationale organisée par Tom Hess, à Jérusalem, il me fut prophétisé que D.ieu souhaitait changer mon manteau de prophétique en apostolique. C’est dans les mêmes jours, était-ce au ciel ou dans ma chambre, que Jésus m’est apparu, m’a parlé d’Esprit à esprit, et a poussé un diamant dans mon cœur, geste surnaturel dont la signification profonde m’est intime et intraduisible.

Ce n’est pas non plus un hasard si ces choses sont arrivées pour moi dans une période de souffrances épouvantables, mais qui fut aussi l’occasion d’un « moi » fracassé.

Voyez Paul, voyez Pierre, des exemples types, des hommes au moi fracassé ; Pierre humilié, brisé et repentant face à des échecs. Rappelez-vous les paroles de Jésus lui-même adressées à Pierre : « Arrière de moi Satan ! » Voilà des circonstances qui durent ébrécher vivement le moi trop lourd, trop présent de Pierre.

Rappelez-vous que Paul apprit ce qu’il devait souffrir pour servir le Seigneur, qu’une épine fut mise dans sa chair, et que pourtant il alla. Toute la profondeur des écrits de Paul ne s’explique que par le caractère élevé de sa consécration. Il y eut une phase et un fondement « père élevé » chez Paul. Mais s’il devint père d’une multitude, ce fut dans la suite des temps grâce à la parole de D.ieu répandue parmi les nations et les siècles. Le même processus, au fond, que pour Abraham. Paul souffrit de barrages incessants pour le développement de son ministère, et l’œuvre de faux ou de mauvais apôtres dans son entourage ne fut pas le moindre de ces barrages, avec la calomnie, la trahison de faux frères, etc…

Leave a Reply

Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
Translate »