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KEHILA ECCLESIA Tome 1 de Haim Goel Extrait N°22 : Vous avez dit : “Pères spirituels ou Chronos ?”

Vous avez dit : « Pères spirituels ou Chronos ? »

Cette expérience consistant à rencontrer des pères Chronos et non des pères élevés digne de devenir pères de multitudes je l’ai vue répétée en vingt-trois années de vie au sein de ce monde parfois bien étrange nommé Église et de façon d’autant plus récurrente et agressive que D.ieu me pria dès le départ de ne jamais adhérer à quelque dénomination ou fédération que ce soit dans un esprit d’amour et de respect pour tout le corps. Quel défi dans le contexte pyramidal assez général manifesté en tant d’endroits !

L’expérience fut rude dans cette Europe maniaco-dépressive depuis plus de cinquante années (et l’Église n’échappe pas au climat de sa nation), très rude. Je faillis y perdre santé et raison (sans rien exagérer) mais au terme de cette première grande étape de ma vie d’homme de D.ieu, un privilège me fut donné. Le privilège de rencontrer comme au fond d’un grand corridor de « douleurs filiales et non fraternelles » un homme remarquable qui est pour moi comme un authentique frère à la nature de père, un Abram-Abraham.

Ce qu’il y a d’admirable entre cet homme et moi est le plus souvent tu et s’exprime plus dans un délicat non-dit plein de respect et d’amour vrai qu’en paroles vaines que tacitement nous évitons.

Depuis l’œuvre que D.ieu lui a confiée dans la terre d’une partie de mes ancêtres, savoir la Normandie, je sais qu’il n’aimerait pas que je cite son nom.

Qu’il soit cependant remercié et béni tout particulièrement pour ce qu’il est. Au pays de mes anciens pères dans la chair, D.ieu m’a donné à connaître un frère et père Abram-Abraham.

Hourra, Yah !*

Seigneur, je ne sais quelle est la part permise par toi dans les souffrances de tes fils cherchant désespérément pour certains des pères et des frères, mais je te prie maintenant de restaurer enfin un régime spirituel qui nous en donne beaucoup.

 

Chapitre 6 – vous avez dit « diacres » ?

Au début des années quatre-vingt-dix, rentrant du Cameroun, je participai à une grande pastorale de plusieurs centaines de membres, en France (comme je le raconte plus sommairement dans le prologue).

En Afrique, je venais de mener une campagne d’évangélisation extrêmement bénie et saturée de véritables merveilles : repentances, purifications, miracles, guérisons, conversions dont celle d’un des sorciers les plus connus de la région après une mémorable réunion de brousse et ailleurs de toute une famille qui constituait une espèce de clan sectaire étrange et inaccessible pour l’Évangile du fait de plusieurs années de sorcellerie pratiquée à haute dose.

Ailleurs, après trois journées de repentance prêchée et vécue dans une communauté locale, quelque chose d’un véritable réveil s ’était manifesté. Certains témoignèrent qu’au terme des trois jours de repentance incités par la prédication, une sorte de parfum s’était dégagé des bâtiments où se tenaient les réunions et que cela avait attiré des païens à l’église. Moi-même, au terme du dernier culte, je fus transporté en esprit devant une porte d’entrée en or dans le Ciel.

Un dimanche, prêchant, je reçus une parole de connaissance m’indiquant qu’il y avait dans l’assemblée nombreuse une maman avec un bébé en train de périr. Conduit par l’Esprit, je suggérai à la personne non identifiée de venir me rejoindre à la fin du culte. Elle vint avec un bébé de quelques mois dans les bras. L’enfant était si maigre et avec une peau ratatinée, toute ridée ! Je supposai qu’il était en train de périr par déshydratation. Diarrhée, autre chose ? J’avisai la mère et compris immédiatement à observer le voile de ténèbres sur sa face et dans son regard désespéré qu’elle avait recours aux sorciers abondants dans cette région réputée être un très haut lieu africain en ce domaine. « Es-tu chrétienne, questionnai-je ? – Oui, me répondit elle dans un souffle gêné… – Mais tu as encore recours aux sorciers ? questionnai-je à nouveau. – Oui, avoua-t-elle dans un nouveau souffle ». Je la conduisis à une stricte repentance et décision d’y renoncer après quoi le Seigneur me pria de fermer les yeux, d’imposer les mains à l’enfant et de prier pour sa guérison. Quand j’ouvris les yeux, le miracle avait eu lieu. La mère qui tenait quelques minutes avant un être mourant et décharné dans ses bras avait à porter à présent un gros bébé aux joues en forme de généreux petits pamplemousses. Sous la peau grise quelques instants auparavant on devinait même le rouge de la santé qui venait délicatement colorer un brun superbe et satiné, perlé de vie et d’éclat. Gloire, gloire ! Tous ces jours furent accompagnés de puissants miracles et il faudrait presque un livre pour les raconter.

Je demandai, conduit par le Seigneur, l’autorisation au président de la pastorale française de dire quelques mots sur ce que je venais de vivre en Afrique. Un quart d’heure me fut donné le lendemain et je me mis longtemps dans la prière en vue de délivrer le témoignage d’une manière sérieuse et soumise à l’Esprit. Rapidement et curieusement, je reçus en sus une pensée prophétique et une vision que le Seigneur me demanda de donner depuis l’estrade à tous les serviteurs réunis. Vision et pensée prophétique vinrent ainsi étrangement se superposer à ma pensée qui était au départ tournée vers le fait de témoigner de ce que la puissance de D.ieu avait accompli en Afrique. La pensée prophétique prit ainsi peu à peu le pas sur le témoignage et je saisis qu’il y avait là une stratégie de D.ieu à laquelle j’avais à me soumettre. Je témoignai donc courtement de mon expérience africaine.

Quant à la pensée prophétique que je relâchai ensuite, la voici restituée très succinctement et de mémoire (du moins son contenu essentiel) :

« Trop de choses sont construites de mains d’hommes parmi vous, églises, fédérations, dénominations. Dans les prochaines années je vais agir pour faire émerger en lieu et place de toutes vos structures quelque chose qui amènera à mon service des « ouvriers de la dernière heure ».

Je transmis ensuite la vision que D.ieu m’avait donnée.

Dans cette vision j’avais vu deux chemins comme suspendus dans l’espace et le temps. Un chemin figurait une ligne descendante sur laquelle marchaient vers le bas des hommes puissants et influents dans l’Église (je discernai certains que je connaissais). Ces hommes qui provenaient, c’est ce que je perçus en Esprit très fort, de trônes, de trônes humains dans l’Église allaient être détrônés et allaient devoir descendre sur ce chemin. Je ne sus pas en quoi consistait cette « descente » ou préférai par pudeur et humilité ne pas m’y attarder..

Dans le même temps, j’aperçus une ligne, un chemin montant que je discernais à l’arrière du chemin descendant. Sur ce chemin marchaient des individus sur un axe bas/haut. Ils semblaient presque « stupides », des simples, des anodins, des « je ne parierais pas un kopeck sur lui ». Je vis pourtant des éclairs d’une onction violente et généreuse tomber sur ceux-là alors qu’ils montaient et venaient à la surface pour servir D.ieu. « Ce sont des ouvriers de la dernière heure » me dit le Seigneur ! « ceux que je me suis choisis, moi, en lieu et place de plusieurs d’entre eux et de leurs structures charnelles tant éloignées de moi. Qui contestera ? Dis-leur ces choses ! Ce ne sont pas des spécialistes en matière de ministère ou des personnalités particulièrement charismatiques mais c’est un peuple que j’ai choisi pour me servir en lieu et place d’hommes et femmes repus, autosatisfaits et devenus inutiles pour moi ».

Persuadé que D.ieu m’avait parlé et que je ne faisais que lui obéir en délivrant ce message sur lequel j’avais prié longuement, à part, je ne m’étais pas préparé à la réaction très houleuse à laquelle je dus faire front (sous prétexte que j’avais empiété de quelques minutes sur le temps imparti). Colère, fureur quasi injurieuse, fort malveillante en tout cas de certains, terrifiantes manifestations d’orgueil blessé chez d’autres vinrent sabrer mon âme et mon entendement stupéfaits. Un homme bondit sur l’estrade et m’arracha le micro pour stigmatiser « ces jeunes qui se permettent de, etc. ». Notez bien que je devais avoir quarante-trois ans à l’époque… La salle remplie « d’hommes de D.ieu » ressembla soudain à l’Assemblée Nationale en ses jours de convulsions et de quasi-empoignades. La vraie raison était bien sûr ailleurs et n’avait rien à voir avec mon léger empiétement sur le temps imparti. Je rejoignis ma place toujours troublé par ce que j’avais provoqué, pourtant dans une totale obéissance et sincérité, car j’étais en ces choses pur de cœur.

Mon voisin, un certain médecin et conférencier chrétien, m’accueillit hilare, soulagé, satisfait. Je contemplai la salle et constatai que si une moitié de celle-ci me considérait avec surprise mais satisfaite autant qu’intriguée, l’autre moitié me jetait des regards hostiles qui en disaient long…

Le président de la pastorale tenta de ramener le calme, mais des années après un avocat chrétien qui avait dû assister à la chose me la rappela pour me faire comprendre que je m’étais fait là de sérieux et redoutables ennemis, ce qui expliquait une étonnante propension à faire courir sur mon compte toutes sortes de rumeurs aussi extravagantes que déshonorantes. J’avais aussi contre moi que je provenais, crime presque impardonnable aux yeux de certains, semblait-il, du fond de la lointaine et petite Belgique. « Et que peut-il venir de bon de… » Vieille rengaine archi-rabâchée par les aveugles de tous les temps, hélas.

Prenons du recul, de la hauteur par rapport aux circonstances. En matière prophétique ces dernières années, l’Église a trop souvent fabriqué les conditions (consciemment ou non, mais quel est le pire ?) pour la manifestation et la réception de « messages prophétiques » qui ne sont tout au plus que des édulcorations avantageuses et douteuses de la pensée de D.ieu. Lorsque des paroles significatives, fortes sont délivrées, j’en ai été témoin dès le début de mon ministère il y a vingt ans, elles sont la plupart du temps ignorées ou brisées, réfutées comme nulles et non avenues. Que n’ai-je hélas entendu aussi de sottises dans la bouche de certains « spécialistes » qui ne font visiblement même pas la part entre ministère prophétique, don prophétique ou paroles de connaissance qui sont chez certains allégrement confondus dans une bouillabaisse charismatique quelquefois confondante, tout occupés qu’ils sont à mijoter leurs petits fours prophétiques pour les copains ou la pérennité de leur gloire personnelle en pratiquant du prophétique au « kilog-mètre ».

L’étrange paradoxe d’une Église qui a souvent clamé en chœurs émerveillés « la grande effusion à venir », « la grande moisson » (qui tarde pourtant), le « Grand soir charismatique ». Une Église qui « tue » prophètes et étouffe prophéties authentiques cependant préalables évidents, pour qui sait entendre avec courage, à la préparation d’un terrain propice, à une authentique et puissante oeuvre du Seigneur.

Seigneur, est-ce la même Église qui se prépare à affronter la persécution qui vient ? Non, je ne le crois pas, car D.ieu dans son amour a choisi de nous bouleverser complètement et positivement (laisserons-nous D.ieu faire ?) avant que cela ne survienne et afin que nous y soyons préparés. A bien y voir, la prophétie donnée il y a bien plus de dix ans dans cette pastorale en France allait tout simplement dans ce sens.

J’ai manifesté depuis plusieurs années un ministère prophétique dont la thématique essentielle (pour la France notamment) est le labour, le bouleversement, le renversement des tours de Babel religieuses ou dénominationnelles, etc., au prix de la maladie, de la mort même pour certains en divers points du leadership (voir Carnet Prophétique n°1 / Haïm Angot) .

Croyez-vous que c’était avec joie que ces choses difficiles furent annoncées (et elles se sont depuis réalisées en grande partie) ? Non, mais des temps apostoliques authentiques sont devant nous et, à mon sens, l’authentique manifestation prophétique des dix dernières années devait et doit encore pour un temps court ouvrir le chemin (se faire en tout cas la voie de cette ouverture) de la manifestation apostolique qui vient et qui sera la clé, à travers un temps de grandes souffrances, d’une restauration complète de l’Église telle qu’entrevue dans le Livre des Actes. Nous sommes loin de l’annonce grandiloquente d’un réveil à bon compte et annoncée depuis trop longtemps, en vain.

Ayant levé une partie du voile concernant cette restauration, cette nouvelle Réforme qui se profile à l’horizon, plongeons dans le vif avec cette étude sur le diaconat dans l’Église et abordons le service diaconal dans un nouvel état d’esprit.

Si D.ieu le permet, nous aborderons dans ce livre ou dans la série qui suivra (j’ai la conviction qu’il y aura plusieurs tomes de « Kehila-Ecclesia ») chaque ministère et service au travers d’une démarche portée par un esprit de révélation, un esprit de révélation dont nous avons besoin pour franchir le fossé de quelque deux mille ans de voiles religieux et culturels qui nous séparent de l’Église de Jérusalem à ses débuts.

Savez-vous ce qu’en quelques instants, un beau jour, le Seigneur m’a révélé alors que je lisais Actes 6 ? Le Seigneur m’a dit : « Observe les chiffres, simplement les chiffres dans le texte apparent autour de l’élection des diacres en Actes 6 et laisse-moi t’inspirer certaines choses. »

Lisons ensemble Actes 6 versets 1 à 7, s’il vous plaît. (Bible en version Darby)

« Or en ces jours-là, le nombre des disciples se multipliant, il s’éleva un murmure des Hellénistes contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service journalier. Et les douze, ayant appelé la multitude des disciples, dirent : Il ne convient pas que, laissant la parole de D.ieu, nous servions aux tables. Jetez donc les yeux, frères, sur sept hommes d’entre vous, qui aient un (bon) témoignage, pleins de l’Esprit Saint et de sagesse, que nous établirons sur cette affaire. Et, pour nous, nous persévérerons dans la prière et dans le service de la parole. Et ce discours plut à toute la multitude ; et ils choisirent Étienne, homme plein de foi et de l’Esprit Saint, et Philippe, et Prochore, et Nicanor, et Timon, et Parménas, et Nicolas, prosélyte d’Antioche, qu’ils présentèrent aux apôtres ; et, après avoir prié, ils leur imposèrent les mains. Et la parole de D.ieu croissait, et le nombre des disciples se multipliait beaucoup dans Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi. »

Notons au passage que ces sept premiers versets du chapitre 6 précèdent immédiatement l’épisode concernant Étienne et son martyre en final, ce qui débute au verset 8. « Or Étienne, plein de grâce et de puissance, faisait parmi le peuple des prodiges et de grands miracles ». Le chapitre 6… et 7 versets sont donnés en lecture avant que ne survienne cette écriture toute spirituelle « Et la parole de D.ieu CROISSAIT et le nombre des disciples SE MULTIPLIAIT beaucoup dans Jérusalem ».

* Abréviation pour Yavéh

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