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KEHILA ECCLESIA Tome 1 de Haim Goel / Extrait N°28 : A quoi servent les dons ?

A quoi servent les dons ?

Les dons spirituels, répertoriés

s dans la Parole de Dieu, sont au nombre de neuf « En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; à un autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des guérisons par le même Esprit ; à un autre, le don d’opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues ; à un autre, l’interprétation des langues. » 1 Cor. 12 : 8 à 10.

Je ne ferai pas ici une étude systématique sur les dons spirituels. Il existe bon nombre d’ouvrages qui ont été écrits sur ce sujet. Je m’attacherai donc plutôt au domaine de leur application.

Il est écrit qu’il y a diversité d’opérations des dons spirituels « Il y a… diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. » (1 Cor. 12 : 6). Beaucoup de chrétiens aujourd’hui connaissent et pratiquent un, deux et au maximum trois de ces dons : le parler en langues, l’interprétation, la prophétie. Les autres dons semblent être très souvent bien peu représentés dans la pratique du corps de Christ et semblent plutôt réservés à quelques spécialistes.

Ceci est évidemment absolument déplorable. D’autant plus qu’il semble qu’en bien des milieux la manifestation des dons spirituels authentiquement bibliques soit en chute libre depuis quelques années et cela parallèlement à l’apparition d’un surnaturel de plus en plus difficile à situer, eu égard à ce que nous enseigne la Bible, une sorte de nouveau surnaturel.

Nous devons bien entendu nous poser certaines questions. La manifestation des dons surnaturels authentiquement bibliques est en décroissance et cela ne peut pas être pris à la légère et doit résonner à nos esprits comme un signal d’alarme.

Ce que j’ai pu observer pour ma part dans l’Église francophone au cours des quinze dernières années (je parle notamment du relationnel imprégné d’orgueil, de futilité, de trahison) en est probablement une cause majeure. En réalité, la Croix qui implique dans le domaine relationnel don de soi, fidélité avec patience et persévérance, la Croix est de plus en plus absente. Elle est de plus en plus remplacée par une rhétorique triomphaliste, un mépris d’autrui, un surnaturel dont on ne perçoit que de moins en moins les tenants et les aboutissants. Et de grâce, qu’on ne m’afflige pas d’un caractère incrédule qui prétendument m’empêcherait d’avoir accès au surnaturel de Dieu. J’ai vu et vécu moi aussi bien des choses.

Savez-vous qu’il est possible de vivre un mois entier en quelques secondes lorsque vous avez donné au Seigneur votre dernier centime le cinq du mois ? Je sais aussi comment des anges viennent à votre secours lorsqu’on va vous frapper et peut-être vous tuer. Je sais comment on roule dans un véhicule à cours d’essence pendant plus de cinquante kilomètres et comment on trouve une station d’essence entièrement neuve, comme construite le jour même, en plein cœur d’une forêt à des lieues et des lieues de toute habitation !

Je sais aussi que le Seigneur m’est apparu dans ma chambre à Jérusalem. Etait-ce dans ma chambre ou au ciel, je ne sais… Mais je n’oublierai jamais ce qu’Il m’a confié ni qu’Il poussa un diamant dans mon cœur en me délivrant un message très personnel.

Je sais aussi que je ne peux décrire les réalités spirituelles ineffables contemplées au travers de cette entrevue avec Jésus. Je sais encore bien d’autres choses et je sais aussi ce que signifie avoir une terrible écharde dans sa chair, afin de ne pas succomber à l’orgueil de ces choses.

Je suis, je crois, un des hommes les plus ouverts qui soient par mon caractère, mes bases théologiques et mes expériences, à la vie de l’Esprit. Mais j’éprouve, c’est un fait, un malaise de plus en plus fort face à tout un spirituel à bon compte et suspect véhiculé aujourd’hui dans le corps de Christ. Ce qui m’inquiète peut-être le plus est le comportement, voire le caractère extrêmement déroutant rencontré chez beaucoup de ceux qui sont les adeptes du toujours plus en la matière.

Comment puis-je ne pas devenir sceptique ? Comment puis-je ne pas faire preuve de perplexité, au souvenir des comportements relevant de la cruauté mentale dont pouvait faire preuve un certain jeune ministère prophétique que j’ai bien connu ? Tout, chez cet homme, clamait finalement son orgueil bruyant, l’assurance d’une élection exceptionnelle, qui le poussaient toujours plus avant vers toujours plus d’expériences spirituelles « élevées ». Il révéla un caractère impitoyable et cruel en détruisant systématiquement, à travers écrits et propos, et à mon insu, une communion fraternelle de frères patiemment élaborée au fils des ans. Il profita de circonstances difficiles et injustes dans la vie d’un homme pour l’écraser impitoyablement et réaliser une de ses pulsions foncières, dépasser autrui en l’abaissant à n’importe quel prix.

De tels hommes n’ont d’égards finalement que pour leur propre ministère, presque assurés que le monde entier va bientôt se réorganiser autour d’eux et de leur ministère si particulier. Ils sont impitoyables dans leur comportement et croient ainsi rendre un service à D.ieu. Ils ne sont pas rares dans nos milieux francophones et latins et, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, hommes habiles, ils sont capables d’en entraîner beaucoup derrière eux. A moins qu’ils ne se repentent, leur fin sera à la mesure des moyens qu’ils ont utilisés.

En ce qui concerne ces nouvelles vagues de surnaturel qui apparaissent aujourd’hui, je développerai le sujet dans la dernière partie de ce chapitre. Mais, permettez-moi, comment ne serais-je pas perplexe lorsque je constate les vies sans fruits (je parle de fruits véritables : conversions, consécrations particulières au service du Seigneur, etc.), l’étonnante instabilité caractérielle chez tant de chrétiens courant de-ci de-là, de séminaires en séminaires, où l’on vous annonce pourtant des choses toujours plus exceptionnelles ?

N’êtes-vous pas frappés par ces inlassables discours nous annonçant un prochain grand réveil, depuis tant d’années ? Réveil que personne ne voit venir bien sûr et dont l’illusion inlassablement prophétisée ne fait qu’entretenir un spirituel et un surnaturel « en vase clos ». Chers amis, le réveil ne se prophétise pas inlassablement. Cette vulgarisation de l’idée de réveil, largement répandue pendant des décennies, a ouvert la porte à une idée de réveil accessible à tous et à tous moments. Et nous avons fini par meubler le vide qui en a résulté par un surnaturel en circuit fermé dont se gargarisent certains chrétiens aux détriments d’un monde païen qui continue à aller à sa perte.

J’ai vécu deux ou trois expériences qui peuvent s’apparenter à des réveils. Je vis depuis quelques années la perception relativement constante, en presque tous les lieux où je prêche, d’une forme de nuée ou de feu (une puissance, une autorité, une consécration, payées au prix de la mise à l’épreuve ? Que vous dire ? Je ne sais, car c’est gracieux, gratuit de la part de D.ieu et seul Lui sait) et ce sont des choses que je retrouve la plupart du temps SUR LE TERRAIN, en action, lorsque je suis au service du Seigneur.

Il y a fort longtemps que je n’ai quasiment plus de vie privée, ce qui ne m’empêche pas d’avoir une vie de couple et de famille. Et si je n’ai plus de vie privée, c’est parce que je suis d’une certaine manière en permanence sur le terrain. Que je sois chez moi, comme en ce moment en train d’écrire ce livre, ou que je sois en train de prophétiser, ce que je fais toujours avec une espèce d’esprit de retenue et seulement solennellement poussé par l’Esprit, que je sois en train d’évangéliser au fond de la brousse africaine, ou devant dix mille personnes lors d’une convention, ou dans un train en France, ou que je sois en train de voir manifester les signes et les prodiges qui vont conduire à l’établissement d’une assemblée en Italie, la nuée et le feu sont là.

J’ai par contre très souvent perçu en esprit et de plus en plus ces dernières années que c’est l’Église elle-même qui est très souvent l’obstacle pour que cette nuée, ce feu, puissent accomplir leur destinée, qui est sainte et éternelle.

Je crois que cette nuée (cette shehina) accompagne tout enfant de D.ieu à l’authentique appel pourvu qu’il réponde aux conditions posées par Dieu. Je ne crois pas au réveil que l’on proclame incessamment pour bientôt. Je crois à la toute puissance de D.ieu, maintenant et ici, en ce moment même. Et je prie l’Éternel tout puissant de vous la faire ressentir à l’instant même, comme gage de la vérité, au travers de larmes de repentance ou d’une visitation de l’Esprit de Sa grâce, selon.

Je ne crois pas au « laboratoire » du Saint-Esprit dans lequel on essaye de fabriquer aujourd’hui je ne sais quelle mixture miraculeuse. Je ne crois même pas aux écoles de prophètes. Nous ne sommes pas assez juifs au sens biblique pour vivre cela et c’est pourquoi cela, comme beaucoup d’autres choses, subira le sort des modes plutôt que de s’enraciner en nous avec force. Mais je crois à la toute puissance de D.ieu qui peut forger un prophète.

Je crois qu’une bonne partie de nos rencontres, séminaires et autres manifestations actuelles sont tout simplement inutiles. Je crois par contre au D.ieu qui me surprend par Son Esprit, et Il me surprendra toujours. Car en Lui se trouve tout le dépôt de l’Esprit. Et le mot « tout » est déjà de trop lorsqu’il est question de l’Esprit. Il n’y a pas d’adjectif en dehors de « Saint » pour qualifier l’Esprit. L’Esprit est infini. Comme un enfant sevré, je repose volontiers sur le cœur de mon D.ieu et j’attends qu’Il veuille me surprendre.

Je ne crois pas aux écoles de prophètes d’aujourd’hui, mais je crois au D.ieu qui peut saisir un homme et en faire un vrai prophète. Je ne crois pas à nos emplâtres actuelles qui nous font organiser des séminaires, des écoles, des stages pour apprendre à guérir. Le don de guérison ne s’apprend pas, il se reçoit. Et ceux qui reçoivent savent toujours puissamment ce qu’ils ont reçu. Le Saint-Esprit est D.ieu et cohérent, suffisant. Il sait guider et informer, ne serait-ce que par des outils humains oints au bon moment, au bon endroit, l’aurait-on oublié ?

Revenons à des choses plus pratiques. Je vous parlais plus haut des neuf dons spirituels et de leur mise en action. Il me semble que bien des enfants de D.ieu sont bloqués par rapport à une acquisition et une manifestation plus riche de ces dons. Une des raisons que j’ai cru discerner à la source de ce blocage est la conception toute intellectuelle dans la façon de les aborder, donc de les recevoir et de les pratiquer. Je m’explique : la manière dont ceux-ci nous sont présentés et dont nous les abordons en les étudiant par exemple nous conduit à les envisager individuellement, ou en trois grandes catégories, comme cela se fait le plus souvent.

Ainsi aurons-nous tendance à acquérir ces dons un par un et à établir même inconsciemment une forme de programme personnel qui nous poussera à manifester ce ou ces dons que nous sommes sûrs d’avoir reçus. Mais ce n’est pas du tout ainsi que la chose se présente dans la réalité.

Laissez-moi vous donner un exemple. En 1988, sur une direction de D.ieu, je pris les premières et dernières « vacances » que j’eus jamais prises. C’est ainsi qu’en famille nous vînmes nous établir pour un mois dans les environs de Sisteron dans les Alpes de Haute-Provence, à Entrepierres, village de vacances chrétien.

Nous avions envisagé l’Angleterre et une convention Eurofire mais le Seigneur nous envoya tout à fait ailleurs. Nous jouîmes d’à peu près trois ou quatre jours de vacances réels. Mon épouse était enceinte de notre troisième fils, Aaron. Un beau matin, nous reçûmes la visite du pasteur de l’Assemblée de D.ieu de Sisteron, Monsieur Ashby. Celui-ci vint nous trouver pour nous faire part d’une difficulté. Ils avaient projeté une campagne d’évangélisation avec un évangéliste français qui malheureusement, pour l’une ou l’autre raison, s’était désisté.

Le pasteur et les anciens ayant prié, ils avaient reçu, selon le Pasteur Ashby, la conviction que si j’étais venu là c’était pour remplacer cet homme. Il me demanda donc d’assurer pour les deux semaines suivantes les prédications de cette campagne. Les chrétiens de cette petite église, une trentaine de membres, se déployèrent régulièrement, jour après jour dans les rues de la ville afin d’inviter les gens à cette campagne, distribuèrent nombre d’invitations, rameutèrent beaucoup. L’unique fruit de cette campagne fut Philippe, que je trouvai dans un parc de Sisteron et que je ramenai à l’église pour une des réunions. Philippe, un S.D.F à demi-ivre et traînant derrière lui un énorme sac en plastique rempli d’escargots de Bourgogne destinés à la vente… ! Philippe dégrisé accepta néanmoins le Seigneur. Quel camouflet pour l’assemblée malgré des semaines de prières et d’efforts divers.

J’eus l’occasion pendant ces deux semaines d’observer beaucoup l’assemblée et, lorsqu’au terme de cette campagne d’évangélisation, le Pasteur Ashby me fit part de son profond désappointement, pensez donc, une seul âme amenée à Christ, je lui fis part de mes observations : presque tous les chrétiens de cette assemblée avaient besoin d’un travail de mise au point dans toute sorte de domaines non confessés jusque-là. Bref, l’assemblée avait besoin, si pas d’être évangélisée, au moins d’un sérieux « décapage » qui devait être l’œuvre d’un authentique pasteur, berger biblique.

Le pasteur en titre (anglais et donc pragmatique selon son affirmation) me donna le feu vert et je commençai le travail qui amena presque toute l’assemblée, au cours d’entretiens privés, à confesser une chose ou l’autre, à se repentir… bref, à mettre de l’ordre, beaucoup d’ordre. Je me souviendrai toujours de cette sœur confessant son passé occulte et les manifestations démoniaques terriblement oppressantes sous forme entre autres d’un étrange orage, qui se manifestèrent juste avant dans la montagne contiguë à notre petit local d’entretiens. Il s’en suivit un très net changement d’atmosphère spirituelle dans cette église.

Au-delà de mon temps de vacances, je revins plusieurs fois dans cette assemblée pour poursuivre cette tâche et au bout d’une année, le nombre de membres n’était pas loin d’avoir doublé. Au cours d’un de ces retours, un élément assez spectaculaire survint, un élément qui avait tout à fait l’impact apostolique de ceux que l’on rencontre dans le Livre des Actes.

En suivant le récit que je vais faire, essayez, cher ami lecteur, de voir comment les dons spirituels qui vont y être décrits dans leur manifestation vont s’entremêler, s’enchevêtrer en continu pour ne former finalement qu’un seul événement.

C’est souvent ainsi que les dons spirituels se manifestent. Bien plus souvent qu’isolés et uniques. Ceci est d’une grande importance pour qui veut non seulement recevoir l’équipement des neuf dons spirituels mais les pratiquer d’une façon souple, flexible de manière à atteindre chaque fois le but assigné par le Saint-Esprit.

Alors que j’étais en train de prêcher, j’eus soudain une vision. Que vis-je ? Les culottes courtes avec bretelles d’un enfant, son dos et le départ de ses jambes. Je m’arrêtai de prêcher et immédiatement posai la question à l’assemblée : « Y a-t-il un petit garçon en difficulté dans cette ville ? »

Arrêtons-nous déjà ici. A ce stade, un don spirituel et peut-être deux ont déjà été activés. Le premier, à travers la vision : un petit garçon que je devinai en difficulté. Il s’agit d’une parole de connaissance qui se développa et prit son essor dans la question que je posai : « Y a-t-il un petit garçon en difficulté dans cette ville ? »

Je considère que, d’une certaine manière, le don de foi a été mis en action ensuite. Parce qu’entre le moment de la vision de la culotte courte et du départ des jambes, ce qui au premier abord n’était pas explicite, il a fallu que sous l’onction de l’Esprit je m’expose par la foi afin de poser la question qui suivit.

Une sœur âgée au fond de l’église leva la main et m’interpella : « Frère, il s’agit du fils de l’ancien maire. Il est en train de mourir d’un cancer du sang à l’hôpital. »

J’eus alors la conviction de faire venir cette sœur devant. Ma première pensée était que nous priions ensemble pour la guérison de cet enfant. Mais nous n’eûmes pas l’occasion de le faire car je prophétisai sous l’onction, d’une façon très nette, que D.ieu allait guérir l’enfant sur le champ. Voici donc pour suivre le don de prophétie en action. L’enfant fut guéri ce jour-là et sauvé du cancer. Je pus vérifier personnellement la chose plusieurs mois après.

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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