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KEHILA ECCLESIA Tome 1 de Haïm Goël / extrait N°34 :Depuis l’assise de nos confortables cultes dominicaux dénominationnels ou non, nous sommes tellement rassurés sur notre condition car, on nous l’a dit ou fait comprendre, nous sommes les meilleurs, les purs, les ultras et pensons-nous, D.ieu nous ayant sauvés, nous sommes donc bien à l’abri.

Depuis l’assise de nos confortables cultes dominicaux dénominationnels ou non, nous sommes tellement rassurés sur notre condition car, on nous l’a dit ou fait comprendre, nous sommes les meilleurs, les purs, les ultras et pensons-nous, D.ieu nous ayant sauvés, nous sommes donc bien à l’abri.

Nimrod, Néron, Hitler et tant d’autres, les autres (ne serait-ce que ceux de la dénomination voisine) nous apparaissent comme des « extras, des marginaux, des cas avec lesquels il faut bien faire » mais cela ne nous concerne en rien. Et vive mon clocher et finalement celui qui gonfle, gonfle sur mon propre chapeau solitaire !

Certains, sans même s’en rendre compte ou s’en rendant tellement compte qu’ils en étouffent, véhiculent un discours étonnant. Il est d’autant plus inquiétant qu’il est souvent assez inconscient. Il rassure les ego qui, justement parce que nous avons été sauvés, devraient être pulvérisés.

Ce discours, il est le suivant : après tout, je ne suis pas sans importance puisque D.ieu m’a sauvé. Ne rions pas, cela existe.

Je me souviens avoir écouté un jour attentivement un jeune serviteur, authentique prophète pourtant, homme au tempérament troublé par ses extravagances caractérielles. Cet homme est devenu par la suite dans la mouvance prophétique des dernières années un adepte toujours plus extrême en matière de « manifestations », semble-t-il.

Il me racontait donc un jour dans un élan lyrique qui le trahissait à quel point les circonstances qui précédèrent et accompagnèrent sa conversion avaient été entourées d’un surnaturel glorieux, exceptionnel. Mais, dans sa façon de le raconter et au-delà de son discours, ce que j’entendais était un autre discours : « Je suis vraiment quelqu’un de tout à fait exceptionnel pour que D.ieu m’ait appelé de cette manière-là ». Inouï, rare, ce genre d’état d’esprit ? Pas tant que cela, je vous l’ai dit plus haut, le pire nous guette tous si nous ne nous y préparons !

Voyez-vous, chers frères et sœurs, les circonstances glorieuses ou non au cours desquelles nous avons été sauvés ou appelés signifient tout simplement que D.ieu est glorieux et que soudain la lumière de D.ieu s’est faite sur des ténèbres, nos ténèbres.

Croyez-moi à observer le sournois, camouflé, mais bien réel esprit de concurrence que l’on rencontre trop souvent entre chrétiens, serviteurs compris, me fait penser que nous avons vraiment négligé de nous rappeler qui nous étions au jour de notre salut. Comme le dit l’Écriture, la plupart du temps, quand la lumière se fait sur les ténèbres, les ténèbres ne la reçoivent pas. (Jean 1, v.5.) Une des caractéristiques des ténèbres, c’est leur épaisseur et profondeur entêtante.

La seule manière de savoir si nos ténèbres ont reçu la lumière de D.ieu, c’est de vérifier si nous avons hurlé de douleur, si nous avons été bouleversés et plongés dans la repentance lorsque cette gloire et cette lumière divines se sont approchées de nous, par pure grâce. Sans cela D.ieu sera obligé de nous visiter un jour ou l’autre et ce sera douloureux de toute façon.

Le « serviteur de D.ieu » dont je vous ai donné l’exemple plus haut disait, et c’est ce qu’on entendait hélas et de manière effrayante mais trop clairement entre les lignes de son discours : « Je ne puis vraiment pas être n’importe qui pour que la lumière de D.ieu soit venue comme elle est venue un jour sur ma vie. »

J’ai le sentiment de plus en plus appuyé que dans notre temps s’est levée une génération d’hommes et de femmes préoccupés essentiellement de puissance spirituelle, de gloire, d’exploits surnaturels toujours plus exceptionnels. Les fruits de l’esprit, la bonté, l’amour, la loyauté, le respect d’autrui, de sa réputation, ne sont plus en bien des lieux que des valeurs si secondaires, hélas.

N’y aurait-il pas là une séduction ? Bien entendu, oui. Et sommes-nous tellement éloignés de l’esprit de Monsieur Nimrod, grand chasseur devant l’Éternel ? Ne sommes-nous pas en voie de devenir de ceux et de celles qui déclarent : « Assemblons-nous et élevons une tour pour atteindre D.ieu », comme le firent les hommes à Babel, sous l’ordre d’un présomptueux nommé Nimrod ? Rappelons-nous que l’édification de tels édifices repose toujours sur une mise en esclavage et un océan d’iniquités, d’injustice, de dettes qu’il faudra un jour ou l’autre payer et payer cher.

Quels sont les fruits de notre ministère ? Toujours plus de confusion spirituelle malgré peut-être des apparences brillantes, une aura politicienne difficilement attaquable ou toujours plus d’âmes sauvées et paisiblement affermies sur les fondements inébranlables de la Parole de D.ieu et l’action souveraine du Rouah Hakodesh ? Ne nous y trompons pas, nous arrivons et sommes arrivés à l’heure de la confrontation extrême et radicale entre la Parole de D.ieu comme fondement véritable et tout autre forme de spiritualité et de manifestations, fussent-elles chrétiennes ou prétendument telles. D.ieu n’a jamais permis, et ne le permettra pas plus demain, que Sa parole ne soit plus un garde-fou essentiel.

Récemment, j’ai entendu qu’un jeune ministère avait reçu le « ministère de la Gloire ». Où en sommes-nous arrivés aujourd’hui ? Faut-il en arriver à préciser que le seul ministère de la Gloire qui ait jamais existé et qui existera jamais est celui de Jésus-Christ de Nazareth, du Père éternel et du Rouah Hakodesh en communion « Ehad » (unité en hébreu) absolue et éternelle ? Il n’y a pas d’autre ministère de la Gloire que celui-là.

« Éternel, notre D.ieu, à genoux, à plat ventre et dans la poussière de notre humiliation, permets-nous de te dire : que toute gloire te revienne ! »

Ayant été informé de ce que dans les réunions d’un autre jeune ministère du même type, où l’on parle constamment de réveil sans en voir d’ailleurs jamais beaucoup, de la manne était déposée sur des bibles ouvertes, nous avons voulu en avoir le cœur net et nous avons donc questionné le Seigneur, mon fils aîné, mon épouse et moi-même, et avons demandé au Seigneur, à notre Père céleste en qui nous avons pleine confiance, que cette manne soit aussi déposée sur nos bibles ouvertes, si cette manifestation vient de Lui. Après un sérieux temps de prière, nous avons reçu plusieurs réponses, mais l’une d’entre elles les résume toutes, me semble-t-il. La voici : ouvrant nos yeux, sur nos bibles ouvertes après avoir prié, nous ne découvrîmes aucune trace de manne mais les caractères imprimés de ma bible, les mots m’apparurent dans un très vif contraste avec le papier blanc légèrement translucide et l’Esprit me dit alors : « N’est-ce pas là, dans l’Écriture, que se trouve la manne ? Avez-vous besoin d’une autre ? » Faut-il rappeler que la manne fut donnée au peuple d’Israël comme nourriture terrestre et en tant que miracle quotidiennement répété comme annonce prophétique de la manne des mannes à venir : la Parole de D.ieu, alors que le peuple d’Israël n’avait à cette époque aucune bible à sa disposition ?

La manne descendant dans le désert est aussi le signe prophétique du Verbe incarné, le pain de vie, venu dans la maison du pain appelée en hébreu Bethléhem. Yeshoua HaMashiah, Jésus l’Oint, le Messie ! L’évangéliste Jean-Louis Jayet proclama, au début des années 80 au cours d’une réunion, que le dernier grand réveil serait un réveil de la Parole de D.ieu. Plaise à D.ieu que ce serviteur puisse être nommé prophète des prophètes avec une telle déclaration ! C’est personnellement mon souhait absolu et à mon avis une voie salutaire si nous voulons voir à nouveau venir la profondeur d’un authentique réveil et non sa promesse régulièrement annoncée.

Ceci étant dit, je ne remets bien entendu nullement en question ici les neuf dons spirituels de base, dont trois de puissance, c’est-à-dire miracle, guérison et foi, qui œuvrent aujourd’hui encore dans la moisson. Il s’agit là d’une tout autre affaire. Il est d’ailleurs à remarquer que ces dons de puissance et quasiment tous les autres dons spirituels, à l’exception du parler en langues, ont curieusement la plupart du temps tendance à disparaître dans les milieux préoccupés de super-surnaturel pourtant. Étrange paradoxe !

Je souhaite proposer un temps de réflexion par rapport à beaucoup de « signes et prodiges » qui apparaissent aujourd’hui et dont il est impossible d’identifier l’origine spirituelle, disons-le honnêtement.

N’est-il pas étonnant que ces « signes » apparaissent au terme d’une déjà longue période de passerelles œcuméniques toujours plus nombreuses établies entre les milieux catholiques aux dogmes, pratiques et croyances irrecevables en plusieurs points et les milieux protestants et évangéliques au sens large, toutes dénominations confondues aujourd’hui ?

Jadis, Rome (le Vatican) dans un temps d’apostasie, construisit bien des passerelles syncrétiques avec les pratiques magico-religieuses du monde païen. Je dis qu’une grande partie du monde protestant-évangélique a, depuis de nombreuses années maintenant, par désir de facilité et par complaisance, accepté de bâtir des passerelles avec Rome. C’est une attitude qui conduit peu à peu à un syncrétisme de forme mais aussi de fond. Et, que cela plaise ou non, il y a là une alliance spirituelle aux effets qui déteignent. N’est-on pas frappé qu’apparaissent dans nos milieux évangéliques un surnaturel inexplicable qui ne trouve pas véritablement sa place dans une dynamique d’évangélisation mais semble surtout centrer les gens sur eux-mêmes ? Un surnaturel, osons le dire, à vocation sans doute mystique. Quelqu’un aura-t-il le courage de dire que ce type de surnaturel existe depuis longtemps dans l’Église catholique romaine, avec Lourdes, les statues qui pleurent de l’huile et du sang ? Peut-être faudrait-il oser voir une similitude entre ces deux types de surnaturel…

Revenons à nos Nimrod, Pontifex Maximus, Hitler et consorts. Du fond de nos conforts égoïstes où nous chérissons le plus souvent, trop vite autosatisfaits, notre seul salut individuel, nous contemplons ces personnages, je l’ai déjà dit plus haut, comme des caricatures qui ne nous concerneraient en rien.

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