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Kobané : Erdogan repousse le duel kurdo-tchétchène (Daesh)

By 27 octobre 2014Etz Be Tzion

lundi 27 octobre 2014, par Ethique De L’exemple

ERBIL, Région du Kurdistan – Erdogan continue de freiner des quatre fers, pour empêcher le passage de Peshmergas et de leurs armes lourdes, visiblement attendu par la Commandante Narin Afrin, cheffe des YPG à Kobané.

On parle de 150 Peshmergas kurdes, qui constitueraient le premier détachement de force, pouvant ensuite s’élever à 1.000 soldats kurdes. Ils devraient rejoindre la ville assiégée de Kobané, dès lundi (report pour “raisons techniques”), selon les chefs des Peshmergas.

L’Etat Islamique envoie le pire chef Tchétchène, à ce jour, Abu Omar al-Shishani, pour “finir le travail”, pendant que la Turquie de l’AKP louvoie aussi longtemps que possible…

Avertissement : à l’heure qu’il est, le dictateur turc Erdogan poursuit le chantage qu’il mène depuis plus d’un mois, dans l’indifférence générale de la “Communauté Générale”. Alors que les Peshmerghas devaient être déployés au matin du lundi 27 octobre, par accords mutuels consentis sous l’égide des américains et du GRK, ces troupes sont encore retenues pour divers motifs, de l’autre côté de la frontière.

 

De toute évidence, Erdogan prolonge son alliance de fait avec l’Etat Islamique, dans l’espoir d’affaiblir la position régionale kurde. Sa dernière exigence en date serait de noyer cet afflux de combattants kurdes dans une masse de 1.300 “rebelles modérés” interlopes, dont la plupart ont des liens, plus ou moins, avérés avec les groupements islamistes…

A preuve, le communiqué diffusé la courageuse Commandante des YPG, Narin Afrin, qui va à l’encontre des mensonges turcs :

Narin Afrin Commandante des Forces de défense des femmes (YPJ) : « Nous combattons une mentalité obscurantiste »

Narin Afrin, également, surnommée la “Princesse Peshmerga”

Codirigeante des Unités de protection populaires, Narin Afrin organise la résistance dans Kobané. Elle lance un appel à la communauté internationale, que nous publions.

«  Mon premier devoir en tant que commandante est de démontrer aux femmes qu’elles peuvent s’autodéterminer. Toutes les femmes qui terminent leur formation avec succès sont la preuve que les femmes démentent le fait qu’elles ne peuvent pas combattre. Nous ne sommes pas pour les armes, pas pour la guerre et nous ne voulons pas que les gens meurent mais nous n’avons pas le choix. Pour exister, nous combattons contre cette mentalité obscurantiste. Toutes ces femmes et ces hommes qui ont laissé leur vie de côté pour s’engager courageusement au sein de la lutte sont selon moi les plus précieux héros et héroïnes de ce monde. Ici, le combat ne se traduit pas par le militarisme mais par l’autodéfense. J’appelle à la création en extrême urgence d’un corridor humanitaire pour les civils restés à Kobané et je demande un soutien logistique qui permette aux résistants de combattre contre Daesh pour gagner. Nous luttons pour toute l’humanité. »

Actualité 26/10/2014 à 10:36

Narin Afrin Commandante des Forces de défense des femmes (YPJ)

Sihad Barzani, commandant de la Brigade d’artillerie de la région autonome et frère du Président Massoud Barzani (KRG) va diriger la riposte Peshmerga à Kobane.

Ce groupe d’éclaireurs sera dirigé par Sihad Barzani, le commandant de la brigade d’artillerie de la région autonome en Irak et frère du Président du gouvernement Régional (le GRK), Massoud Barzani, selon des responsables.

Il constituera les premières troupes étrangères à fournir une aide aux défenseurs kurdes syriens de la ville qui font face aux offensives des combattants de l’Etat Islamique depuis plus d’un mois et demi, avec l’appui des frappes aériennes de la coalition menée par les Etats-Unis.

« Ce soutien accélérera les contre-offensives des Kurdes de Kobané », déclare le Général Ramazan, de la seconde Brigade d’infanterie à Rudaw.

Le GRK affirme que ces soldats seront munis d’armes lourdes, visant à fournir une couverture aux combattants kurdes syriens qui s’opposent à l’Etat Islamique avec de simples kalachnikov depuis la mi-septembre.

Le Kurdistan irakien confirme aussi avoir promis à la Turquie et aux Etats-Unis que les Peshmergas ne confieront pas ces armes lourdes aux combattants locaux et qu’elles ne resteront pas en Syrie au-delà d’une certaine période de temps fixée à l’avance.

« Nos ennemis à Kobané utilisent des armes lourdes et nous devons en disposer également », précise Ramazan.

Selon un officier de haut-rang, les membres du contingent sont déjà équipés et prêts à passer à l’action, en franchissant la frontière turque « sans passeport, n’ayant besoin que de leur plaque d’identité militaire ».

Il précise aussi que 1.000 hommes supplémentaires seront envoyés vers Kobané, la semaine prochaine, mais que cela n’a pas été confirmé officiellement, ni par le GRK, ni par la Turquie, réticente, ni par le PYD syrien.

« Le PYD a donné son accord pour un groupe de Peshmergas d’environ 200 à 300 combattants. Cette configuration s’est ensuite réduite à 150 soldats », a dit Erdogan dans une émission en direct à la télévision, durant une visite en Estonie.

Il a aussi confirmé les reportages de plusieurs médias, affirmant que l’Armée Libre Syrienne, un groupe disparate de rebelles soutenus par la Turquie, l’Occident et le monde arabe, était d’accord d’envoyer 1.300 de ses hommes, pour combattre aux côtés des Kurdes à Kobané et qu’Ankara montrait plus d’empressement à leur ouvrir la frontière qu’aux Kurdes irakiens. Mais le PYD a démenti avoir le moindre intérêt à cette proposition, ou que l’ASL ferait mieux d’ouvrir un autre front sur les arrières de l’Etat Islamique, afin de desserrer l’étau autour de la ville.

Ce plan initial d’envoi de Peshmergas pour aider les Kurdes de Kobané découle d’une proposition de Massoud Barzani, le Président du GRK, il y a plus de deux semaines, examinée à la loup dans une série de réunions secrètes, entre le GRK,la Turquie qui émet de nombreuses conditions, les Etats-Unis et les partis kurdes syriens, qui tiennent à leur autonomie.

Le Parlement kurde, à Erbil, a approuvé à l’unanimité, mercredi, l’envoi de Peshmergas à Kobané et le Président Barzani a signé un décret parlementaire, le jeudi même.

« Nous nous tenons prêts à nous lancer sur Kobané dès demain ! » affirme l’un des deux officiers de cette force de 150 hommes, Ahmad Gardi, qui s’est confié à Rudaw. « Ces forces se rendant à Kobané seront coordonnées. Elle comporte deux groupes : le premier appartient au Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) et le second appartient à l’Union Patriotique du Kurdistan (UPK).

Gardi est officier au sein de la Division du PDK.

Bien que plusieurs divisions des forces kurdes irakiennes sont sous le commandement du Ministère des Peshmergas,la majorité reste divisée entre le PDK et l’UPK, les deux plus grands partis politiques de la région du Kurdistan.

Pendant ce temps, l’armée turque a déplacé les équipes de cameramen et les a éloignées de la frontière, depuis samedi, à cause des risques de bombardement de la part des forces de l’Etat Islamique.

De son côté, l’Etat Islamique ne perd pas de temps pour organiser ses prochaines vagues d’offensive, en déléguant le leader Tchétchène Abu Omar al-Shishani , jusque-là retenu par le siège de la zone de Shingal, en Irak, où les forces de l’Etat Islamique font le siège de milliers de civils yazidis, pour les massacrer, mais qui sont défendus par les brigades yazidies et kurdes d’Irak, de Syrie (YPG) et de Turquie (PKK).

Al-Shishani a été nommé commandant des opérations de l’Etat Islamique dans le Nord, l’an dernier et il est largement considéré comme l’un des chefs militaires les plus puissants et les plus cruels de l’Etat Islamique.

Selon une source, c’est Abu Hamza Bormi qui devrait le remplacer à Shingal, où l’Etat Islamique recherche âprement une victoire, de façon à compenser ses lourdes pertes dans les défaites de Rabia (à la frontière irako-syrienne) et Zumar, tombée hier aux mains des Peshmergas, ainsi que 13 villages environnants, qui sont toutes deux des villes stratégiques situées tout le long de l’autoroute reliant le nord de la Syrie à Mossoul et au reste de l’Irak.

La ville-clé de Zumar, sous le contrôle des Peshmergas.

La source (sans doute infiltrée) révèle qu’un grand nombre de combattants de l’Etat Islamique se sont massés à Raqqa en vue d’être déployés sur Kobané – dont les jihadistes font le siège depuis plus d’un mois- et vers divers autres fronts en Irak.

Faisant référence à de récentes querelles au sein même de l’organisation, cette source affirme que les combattantrs étrangers, connus sous le nom de Muhajirin, se sont plaints du fait que leurs homologues syriens ne portent pas le poids des offensives de l’organisation, qui se chiffrent par des pertes élevées.

Les analystes remarquent que les combattants étrangers sont très souvent utilisés comme “chair à canon” dans les attentats-suicide, lors de battailles cruciales sur le plan stratégique, comme durant l’offensive sur Mossoul en juin.

Daesh va aussi déployer des groupes de combattants éparpillés autour du front de la province d’Idlib, prèds d’Alep, afin de diluer les concentrations de frappes aériennes de la coalition.

L’autre tactique va consister à démultiplier le nombre d’attentats-suicide à moto ou dans des véhicules motorisés bourrés d’explosifs.

Kobané,à force d’être “symbolique”, en est devenue stratégique pour l’Etat Islamique, sur le plan moral et de l’image, car il doit être dit qu’aucune force ne lui résiste. Visiblement, ce n’est pas le cas.

Or, au même moment, les Peshmergas et les forces kurdes syriennes reprennent des points stratégiques, comme la ville frontalière de Rabia, en début octobre, leur permettant une percée, qui vise à couper plusieurs routes de transit de l’Etat Islamique, grâce auxquelles il envoie des combattants, de l’approvisionnement, du financement et des armes, pour ses opérations irakiennes.

La reconquête de Zumar s’inscrit dans une stratégie plus vaste, et cela permettrait aussi aux Peshmergas d’attaquer ezt de libérer Shingal et Tal Afar, d’autres prises importantes de Daesh, le long des routes de transit vers Mossoul, à partier de ses bastions en Syrie.

Si les Peshmergas parviennent à reprendre ces villes, cela ouvrirait, à terme, la voie vers la libération de Mossoul, la seconde ville d’importance en Irak et la plus importante prise de l’Etat Islamique à ce jour.

Par Alexander Whitcomb le 24 octobre 2014

rudaw.net

Adaptation : Marc Brzustowski.

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