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La stratégie de Trump au Moyen-Orient porte ses fruits : la Russie demande à l’Iran de quitter la Syrie / Dreuz

PUBLIÉ PAR JEAN-PATRICK GRUMBERG LE 3 JUIN 2018

Il y a tout juste un an, j’expliquais dans un article la stratégie du Président Trump au Moyen-Orient que les médiocres petits journalistes n’ont pas été capables de comprendre. Cette stratégie gagnante est en train de porter ses fruits, et les journalistes sont toujours à côté de la plaque.

J’écrivais (1) :

Trump ne veut pas «se rapprocher» de la Russie pour le simple désir de se rapprocher de la Russie, mais pour unir les forces des deux puissances contre un ennemi commun –et c’est probablement le seul point commun entre les deux pays : la menace terroriste. 

Pour cela, Trump doit convaincre le Président Poutine d’abandonner son soutien à l’Iran. Et comment mieux le convaincre qu’en montrant un front sunnite, adossé à Israël, et aligné derrière les Etats-Unis ?

Et c’est bien ce qui semble se dessiner : malgré l’épine plantée dans le pied de Trump par les Démocrates avec l’invention d’une collusion avec la Russie qui empêche le président américain d’entretenir des rapports normaux avec son homologue russe, Trump semble avoir réussi à convaincre Poutine que l’Iran n’est pas le cheval sur lequel il doit miser.

Retour sur les derniers événements dont vous n’avez probablement pas entendu parler dans la presse francophone :

La Russie dit à l’Iran (et aux autres puissances) de quitter la Syrie

Le 17 mai dernier, lors de la visite d’Assad en Syrie, le président russe Vladimir Poutine a fait une déclaration au président syrien Bachar al-Assad qui a fait trembler tout le Moyen-Orient : « les forces armées étrangères doivent quitter la Syrie », a dit Poutine selon l’agence de presse syrienne SANA.

Assad était en visite surprise en Russie. Lui et son homologue ont salué le début du « processus politique » en Syrie dans le cadre de la « lutte contre le terrorisme » en cours.

« Nous supposons que, en relation avec les victoires et les succès significatifs de l’armée syrienne dans la lutte contre le terrorisme, avec le début du processus politique dans sa phase la plus active, les forces armées étrangères seront retirées du territoire de la République arabe syrienne », a déclaré M. Poutine après la réunion de jeudi.

Les États-Unis, l’Iran, la Turquie, la Russie et d’autres pays ont des troupes en Syrie. La Russie est apparue comme le soutien le plus puissant d’Assad, aidant à réprimer la rébellion dirigée contre le président syrien lorsqu’il est intervenu en son nom en 2015.

La déclaration du président russe Vladimir Poutine a ouvert une rare fracture publique entre Moscou et Téhéran.

  • la réaction de l’Iran n’a pas tardé, et il a rejeté l’appel de son allié russe pour que toutes les troupes étrangères quittent la Syrie, disant que ce sont les Etats-Unis et la Turquie qui y sont déployés illégalement et devraient retirer leurs forces.

« Personne ne peut forcer l’Iran à faire quoi que ce soit, l’Iran est un pays indépendant qui détermine ses propres politiques », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qasemi, lors d’une conférence de presse quotidienne lundi 21 mai.

« La présence de l’Iran est à l’invitation du gouvernement syrien pour lutter contre le terrorisme et défendre l’intégrité territoriale de la Syrie, et durera aussi longtemps que le gouvernement syrien voudra que l’Iran l’aide », a-t-il ajouté. « Ceux qui sont entrés dans le pays sans le consentement du gouvernement syrien doivent quitter la Syrie. »

En prenant pour la première fois ses distances avec l’Iran, la première phase de la stratégie Trump auprès de Poutine est en train de produire ses premiers effets.

Israël bombarde les positions d’Assad et de l’Iran, la Russie regarde ailleurs

  • Le 9 mai dernier, Israël a bombardé des dizaines de bases militaires de l’Iran en Syrie, et la Russie n’a pas réagi et a condamné du bout des lèvres– tout en invitant Netanyahu comme invité d’honneur à la fête nationale du 9 mai.

La visite d’Assad en Russie est intervenue un peu plus d’une semaine après le voyage du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Moscou.

Après avoir rencontré Poutine, Netanyahou a déclaré qu’il était peu probable que la Russie s’immisce dans les actions d’Israël en Syrie, et la molle condamnation par la Russie des très importantes frappes aériennes d’Israël le 9 mai contre des bases iraniennes l’atteste.

« Compte tenu de ce qui se passe en Syrie en ce moment même, il est nécessaire d’assurer la poursuite de la coordination militaire entre l’armée russe et les forces de défense israélienne », avait même déclaré Netanyahu aux journalistes.

Israël, on le sait, a tracé auprès de Poutine depuis longtemps une ligne rouge qu’il ne laissera pas dépasser concernant la présence de l’Iran en Syrie. L’Etat juif a mené de multiples frappes aériennes contre des bases militaires iraniennes au cours des dernières années, sans que la Russie ne réagisse.

Pourquoi la Russie craint Israël

Beaucoup se demandent pourquoi Poutine ne réagit pas contre Israël lorsqu’il frappe ses alliés syrien et iranien, et pourquoi Israël ne craint pas les réactions de la Russie.

30 juillet 1970 : Israël abat 5 Mig-21 Russes en moins de 3 minutes

Un retour en arrière s’impose. Au 30 juillet 1970 pour être précis, lorsqu’Israël a abattu 5 jet Mig-21 en moins de 3 minutes.

L’Égypte, Etat client des Soviétiques à l’époque, était en difficulté. Humilié par la défaite écrasante de la guerre des Six Jours de 1967, le président égyptien Gamal Abdel Nasser avait choisi d’affronter Israël sans risquer la défaite d’une bataille ouverte, et s’engagea dans une guerre d’Attrition de 1967 à 1970, avec des barrages d’artillerie égyptienne constants et des raids de commando sur les positions israéliennes le long du canal de Suez.

L’armée de l’air israélienne (IAF) venait de recevoir ses F-4 Phantom de fabrication américaine et frappa durement l’Egypte loin à l’intérieur de son territoire.

Nasser se tourna vers l’Union soviétique, qui construit un dense réseau de défense aérienne de sites de missiles surface-air (SAM) le long du canal de Suez.

Les SAM représentaient une ligne rouge pour Jérusalem. Mais la goutte d’eau qui fit déborder le vase, pour Israël, fut atteinte quand des escadrons de MiG-21 de l’armée de l’air soviétique firent des patrouilles aériennes défensives au-dessus de l’Égypte. Au départ, les Soviétiques et les Israéliens prirent soin de s’éviter l’un l’autre comme le font aujourd’hui les avions israéliens, américains et russes au-dessus de la Syrie.

Un beau jour, les Soviétiques ont endommagé un Skyhawk A-4 israélien avec un missile air-air. Exactement le 25 juillet 1970, une date dont l’armée russe se souvient.

Israël décida qu’il était temps de donner une leçon aux Soviétiques, et monta l’opération « Rimon 20 ».

  • Cette leçon sera soigneusement préparée. Avec les opérateurs radio israéliens russophones qui surveillent les communications soviétiques, l’IAF avait une assez bonne idée de la force à laquelle ils étaient confrontés.

« Le piège était assez simple », écrit l’historien Shlomo Aloni.

« Quatre Mirages israéliens allaient opérer une mission de reconnaissance en haute altitude au-dessus de la zone d’activité des MiG-21 soviétiques. Mais les Mirages israéliens, lourdement armés, devaient voler par deux, très près l’un de l’autre pour simuler sur l’écran radar russe une mission de reconnaissance typique de deux Mirages non armés.

Pendant ce temps, plusieurs Phantom et Mirage se cacheraient à basse altitude au-dessus du Sinaï tenu par Israël, hors de vue des radars égyptiens, et seraient prêt à bondir et à frapper si les Soviétiques mordaient à l’hameçon et poursuivaient les Mirages « de reconnaissance ».

Puis, jeudi après-midi du 30 juillet, les Soviétiques ont mordu à l’hameçon.

Depuis de multiples aérodromes égyptiens, 24 MiG-21 ont décollé pour intercepter le faux vol de reconnaissance.

Leur proie facile– 2 Mirages de reconnaissance– s’est transformée en 16 Phantom et Mirage III.

En trois minutes, 5 MiG ont été abattus. 2 par des Phantom, 2 par des Mirages.

Un MiG a été détruit par un Phantom qui a procédé à « un tir extraordinaire à basse altitude » d’un AIM-7 Sparrow guidé par radar qui n’était pas censé être lancé d’aussi bas. Un autre équipage israélien « a poursuivi son MiG de 15 000 à 2 000 pieds, où il a été détruit par un AIM-9D Sidewinder ».

Ce sont les Etats-Unis qui finalement négocieront un cessez-le-feu qui mit fin à la guerre d’Attrition. Et Anwar Sadat expulsa les Russes en 1972.

Le 9 mai, la défense russe en Syrie a été salement touchée par Israël

Pantsir-S1 détruit par Israël le 9 mai– images Tsahal

Moscou a offert plusieurs arguments pour expliquer pourquoi le système de défense antimissile russe Pantsir-S1 a été détruit lors d’une frappe aérienne israélienne en Syrie le 9 mai dernier.

  • Aytech Bizhev, ancien commandant en chef adjoint de l’armée de l’air russe, a d’abord déclaré à l’agence de presse RT, que le Pantsir-S1 « avait déjà épuisé sa réserve de munitions ». L’autre raison, c’est « qu’il n’était simplement pas activé ; il n’était pas prêt au combat. »
  • Mikhail Khodorenok, colonel russe à la retraite, a également déclaré à RT que le Pantsir-S1 n’était pas camouflé, ce qui signifie qu’il « n’était pas prêt pour l’engagement ». Il a ajouté que l’incident ne remettait pas en question les capacités de combat élevées du système (la vente d’arme est une des principales ressources de la Russie).
  • Bizhev a expliqué que les avions israéliens avaient un avantage géographique en ce sens qu’ils tiraient leurs missiles « sans entrer dans la zone de défense aérienne [syrienne] ». Il a expliqué à RT que les avions israéliens s’approchaient à basse altitude, surgissaient derrière le plateau du Golan, lançaient l’attaque et partaient.
  • Le Pantsir-S1 « nécessite entre trois et cinq minutes pour être opérationnel », a encore dit Bizhev, ajoutant qu’il est épuisant pour l’équipage de garder le système en marche en permanence.

Evidemment, ces explications sont contradictoires, et elles cachent mal la supériorité de l’armée israélienne.

Par exemple,

  • Pourquoi le système aurait été éteint et non pas stratégiquement placé ni camouflé, étant donné les activités aériennes israéliennes des deux jours précédents.
  • De plus, le Pantsir-S1 était-il à court de munitions avant, ou pendant les frappes israéliennes ? Si c’est après les frappes, ça ne concorde pas avec ce que la Russie a dit, et le premier cas semble également étrange, étant donné que les opérateurs du Pantsir-S1 s’attendent à manœuvrer un système chargé, étant donné que les forces israéliennes et iraniennes ont échangé des tirs les jours précédents.
  • Quelle que soit la raison pour laquelle le Pantsir-S1 a été détruit, ce n’est pas une bonne publicité pour le système russe, car Moscou dépend fortement des ventes militaires à l’étranger pour relancer son économie en déclin.

Et à cela s’ajoute bien entendu le fait qu’au Moyen-Orient, Israël est sur son terrain, avec les avantages logistiques, la force de frappe et sa capacité d’action, contre la Russie qui ne possède localement que des moyens très limités.

La Russie ordonne à l’Iran de quitter la frontière syro-israélienne et syro-jordanienne

  • Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a déclaré le 28 mai que seules les forces syriennes devraient être présentes dans les zones situées le long de la frontière syrienne avec Israël et la Jordanie, alors que les rebelles du sud de la Syrie se préparent à une éventuelle offensive des troupes gouvernementales.

Ces derniers jours, des avions du gouvernement syrien ont largué des tracts sur les zones tenues par les rebelles à Deraa, avertissant d’une attaque imminente et exhortant les combattants à déposer les armes.

La province du sud, qui est pour la plupart contrôlée par des groupes d’opposition, est proche du Golan israélien.

S’adressant aux journalistes lundi dernier 28 mai, Lavrov a déclaré que le retrait des forces non syriennes de la « zone de désescalade » devrait se faire sur une « base mutuelle » dans le cadre d’une « solution à double sens ».

« Le résultat devrait être une situation dans laquelle les troupes des forces armées syriennes seront stationnées le long de la frontière syrienne avec Israël », a-t-il dit.

  • Zeina Khodr d’Al Jazeera, journaliste à Beyrouth, au Liban, a déclaré que les commentaires de Lavrov s’inscrivent dans le cadre des négociations internationales en cours visant à éviter une escalade militaire dans cette partie de la Syrie qui pourrait impliquer des puissances régionales.

Khodr:

« La Jordanie et Israël…. ne veulent pas voir des troupes iraniennes ou des troupes alliées iraniennes à leurs frontières, donc s’il y a un arrangement ou un accord, il n’impliquera certainement pas de troupes iraniennes prenant part à une bataille.

Ce qu’ils essaient de faire, c’est de parvenir à une sorte d’arrangement par lequel les rebelles décident de déposer les armes et se rendent, et ceux qui veulent quitter la province d’Idlib, contrôlée par les rebelles dans le nord-ouest, pourront le faire– mais l’autorité de l’État reviendra dans cette région », a ajouté M. Khodr, notant que la Jordanie était désireuse d’éviter une escalade à la frontière, car cela créerait une crise de réfugiés.

  • « Notre position sur la Syrie est claire », a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la Knesset, le parlement israélien. « Nous pensons qu’il n’y a pas de place pour une présence militaire iranienne, nulle part en Syrie. »

Et Israël rencontra l’Iran…

Israël et l’Iran conduisent des négociations secrètes sur le sud syrien et concluent un accord

  • Selon un rapport d’un site Web saoudien, la Jordanie a fait la navette entre les Iraniens et les Israéliens pendant les négociations dans un hôtel.

Au cours du week-end dernier, l’Iran et Israël se seraient engagés dans des négociations indirectes sur les combats à Daraa, selon un rapport sur le site de nouvelles saoudien Elaph.

Selon le rapport, l’Iran s’est engagé à rester à l’écart des combats dans le sud-ouest de la Syrie entre les forces syriennes et les groupes rebelles, tandis qu’Israël s’engageait à ne pas intervenir dans les combats près du Golan ou à la frontière israélo-jordanienne tant que le Hezbollah et les milices soutenues par l’Iran ne sont pas impliqués.

Pour mener ces négociations, l’ambassadeur d’Iran en Jordanie, Mostafa Moslehzadeh, a séjourné dans une chambre d’hôtel avec le personnel de sécurité iranien dans une chambre, et des hauts responsables de la sécurité israélienne, y compris le chef adjoint du Mossad, dans une autre, a rapporté Elaph.

Et les fonctionnaires jordaniens ont servi de médiateur, faisant la navette entre les deux chambres.

Un participant a dit à Elaph que les Iraniens sont « parvenus rapidement à l’accord » que ses forces n’interviendraient pas dans les combats près du Golan et de la frontière israélo-jordanienne, surprenant les représentants israéliens.

Toujours selon Elap, l’Iran était peut-être disposé à négocier avec Israël en raison des lourdes pertes subies par Téhéran lors de l’attaque israélienne en Syrie le 9 mai dernier.

  • Le 31 mai, le journaliste israélien Yami Roth écrivait dans le quotidien de centre gauche Maariv que les forces iraniennes et le Hezbollah se préparent effectivement à quitter le sud de la Syrie. Citant l’Observatoire syrien des droits de l’homme, Roth écrit :

« Les forces soutenues par l’Iran, y compris le Hezbollah, se préparent à se retirer du sud de la Syrie dans le contexte des négociations régionales et internationales en cours entre les États-Unis, la Russie et la Jordanie sur l’avenir de ce pays déchiré par la guerre.

« Plus précisément, selon l’organisation basée à Londres, l’Iran et le Hezbollah prévoient de retirer leurs forces des régions de Dara et de Kuneitra, près de la frontière nord d’Israël. »

  • Le même jour, le journal d’opposition syrien Zaman al-Wassul rapportait qu’un commandant de l’armée syrienne avait décidé d’empêcher les milices iraniennes d’utiliser les hangars d’avions pour stocker des munitions.

L’ordre du commandant syrien indique que la décision du régime d’exiger que l’Iran ferme boutique à la frontière sud-est une première étape d’une politique plus large de retrait des forces iraniennes complètement à partir de la Syrie, selon la source de l’armée syrienne.

Le plan du Président Trump au Moyen-Orient, présenté il y a un an lors de sa visite historique à Ryad, et sur lequel beaucoup « d’experts » ont ricané en rappelant que c’est depuis l’Arabie saoudite que les attentats du 11 septembre sont partis, et non depuis l’Iran, plan qui consiste à convaincre Poutine de prendre ses distances avec l’Iran, se met effectivement en place.

Je vous laisse comparer avec la stupide politique d’apaisement du président français Macron, qui pour sauver quelques contrats, ferme les yeux sur les crimes de l’Iran. En politique étrangère, Macron est conseillé par des gens qui ressemblent à ces ivrognes qui se servent des lampadaires non pas pour s’éclairer mais pour pisser.

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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

(1) https://www.dreuz.info/2017/05/25/je-nai-rien-contre-eric-zemmour-mais/

https://www.cnn.com/2018/05/18/middleeast/assad-putin-intl/index.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+rss%2Fcnn_latest+%28RSS%3A+CNN+-+Most+Recent%29

http://www.newsweek.com/iran-goes-against-russia-says-its-staying-syria-us-military-threatens-new-937522

http://nationalinterest.org/blog/the-buzz/how-israel-shot-down-5-russian-migs-90-seconds-25578?page=2

https://www.sfgate.com/technology/businessinsider/article/Russian-air-defenses-were-beaten-badly-by-Israeli-12913232.php

https://www.aljazeera.com/news/middleeast/2018/05/russia-syrian-forces-stationed-border-israel-180528145855321.html

http://www.middleeasteye.net/news/iran-israel-conduct-indirect-negotiations-over-syria-fighting-report-389442082

https://www.jpost.com/Middle-East/Report-Iranian-forces-Hezbollah-prepare-to-leave-southern-Syria-558858

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