La fête juive de Pessah commémore, chaque année, la sortie des Juifs d’Egypte, leur émancipation, leur naissance en tant que peuple, le tracé de la trajectoire qui conduira à la Torah. L’émancipation a, au cours des années, des siècles et des millénaires qui ont suivi connu des revers. Le peuple juif a connu des tourments. Mais l’émancipation s’est poursuivie. Elle se poursuit.
Plus de dix-neuf siècles après la destruction du deuxième temple de Jérusalem, quelques années à peine après l’horreur absolue que fut la shoah, l’émancipation a permis que renaisse Israël, le pays du peuple juif. Et si cette renaissance s’est faite dans le courage, l’opiniâtreté et la douleur, il n’en reste pas moins qu’après chaque guerre, chaque attaque destinée à le détruire, le pays du peuple juif est devenu plus fort et s’est affirmé davantage comme une lumière parmi les nations de la terre.
En 1948-49, le pays que les armées arabes pensaient broyer en quelques heures a résisté, et fait même beaucoup mieux que résister. En 1967, le pays que les armées arabes pensaient de nouveau pouvoir anéantir a triomphé de l’épreuve et réunifié Jérusalem. En 1973, malgré l’immense perfidie que fut une attaque déclenchée le jour de Kippour, le pays que les armées arabes voulaient rayer des cartes de géographie a fini par balayer la perfidie.
Sont venus ensuite pièges et mensonges, calomnies et diabolisation, le recours à l’abjection terroriste et l’usage de la diplomatie, qui, comme chacun devrait le savoir, n’est souvent que la continuation de la guerre par d’autres moyens, l’interminable et vain « processus de paix » qui consiste à demander à des totalitaires de signer un contrat qu’ils ne signeront jamais et les exigences incessantes de concessions à Israël.
Pièges et mensonges, calomnies et diabolisation sont toujours là, mais le terrorisme a été relégué vers le révolu, ou presque, la diplomatie se poursuit, mais, après les errances des années Olmert, les dirigeants israéliens se révèlent aujourd’hui être des maîtres dans l’art de la guerre diplomatique, le « processus de paix » se prolonge, sans la moindre illusion chez les Israéliens, à l’exception de quelques gens de gauche aveugles et suicidaires, les exigences de concessions adressées à Israël ne conduisent plus et ne conduiront plus à des concessions majeures.
Il resterait à en finir avec l’ennemi, mais est-il jamais possible d’en finir avec l’ennemi ?
Les dirigeants « palestiniens » ne signeront jamais rien. Ils resteront des nuisances pour Israël et pour les populations arabes qu’ils endoctrinent : ils ne seront jamais davantage que des nuisances. Ils n’auront pas d’Etat, et eux-mêmes n’en veulent pas.
Les dirigeants du monde islamique diront soutenir les dirigeants « palestiniens », mais ils auront fort à faire pour survivre au grand chaos qui gagne le monde musulman, et Israël sait rappeler que la vigilance israélienne est là, la supériorité technologique israélienne aussi : le satellite de reconnaissance Ofek 10, lancé il y a quelques jours en est la brillante démonstration.
Les dirigeants européens n’aiment pas du tout Israël et ont, globalement, une préférence pour les Juifs morts, mais ils sont asthéniques et ils ont au moins autant besoin d’Israël qu’Israël a besoin d’eux.
Les dirigeants américains présentement au pouvoir n’aiment pas Israël non plus, mais savent maintenant que leur temps est compté, et ils ne peuvent effacer l’amitié profonde du peuple américain pour Israël.
Israël n’en finira pas avec l’ennemi, car celui-ci a, comme l’antisémitisme, des milliers de visages. Mais Israël peut transcender l’ennemi.
L’émancipation a commencé il y a longtemps. Le peuple juif a connu une quantité innombrables de gens haineux. Ces gens haineux ont disparu, les uns après les autres. Le peuple juif est toujours là.
Israël a connu et connaît de nombreux gens haineux. Ces gens haineux disparaissent les uns après les autres. Israël est toujours là. Plus fort. Une lumière parmi les nations de la terre, disais-je.
Lors du dîner du premier soir de Pessah, une question est posée, « pourquoi cette nuit est différente de toutes les autres nuits » ? La réponse, au fond, est que c’est une nuit où il s’agit de se souvenir et de garder vivant l’esprit de la libération.
Une phrase est prononcée, « l’an prochain à Jérusalem ». Cette phrase a, plus que jamais sa signification. Le peuple juif et Israël seront l’an prochain à Jérusalem. Ils seront à Jérusalem l’année suivante et l’année qui suivra l’année suivante. Jérusalem unifiée, capitale éternelle du peuple juif et d’Israël, restera capitale éternelle du peuple juif et d’Israël.
Il restera une part de Jérusalem à libérer, le Mont du Temple, où les Juifs n’ont toujours pas le droit de se rendre pour prier . Cela devra venir. Cela viendra. Plus tard. J’en suis sûr.
© Guy Millière pour Dreuz.info.