Skip to main content

Le jour où j’ai cru avoir perdu ma famille – Karni Eldad

By 30 décembre 2014Etz Be Tzion

Le jour où j'ai cru avoir perdu ma famille

Les parents d’Ayala Shapira se trouvent au point le plus sombre de leur vie. Depuis que des Arabes ont jeté un cocktail Molotov sur la voiture dans laquelle se trouvaient Ayala et son père le week-end dernier, tout a basculé. Ayala a été grièvement brûlée, et est depuis hospitalisée, brûlée au troisième degré, et ses jours sont encore en danger.

Mais, c’est avec beaucoup de calme que cette famille a reçu la nouvelle du ministre de la Défense qui leur a fièrement annoncé l’arrestation des auteurs de cet acte terrible.

Avner, le père d’Ayala, n’a non seulement pas remercié le ministre de la Défense de l’action rapide effectuée, mais il l’a invectivé: “ma fille n’est pas victime d’un quelconque acte criminel de droit commun, ma fille est victime d’un acte militaire et guerrier”. Il a déclaré: “or, l’armée israélienne ne se bat plus depuis longtemps. Tsahal sort pour des opérations ponctuelles, comme Bordure protectrice afin de faire preuve d’une prétendue dissuasion. Mais il n’y a aucune stratégie. Au lieu d’une politique ‘c’est eux ou nous’, ‘eux’ veulent nous expulser, et donc s’auto-détruire”.

Vendredi dernier était une belle journée ensoleillée au milieu de l’hiver. Un vrai cadeau. Nous avons fait un beau voyage de famille, cueilli des champignons, admiré les primevères qui fleurissent entre les rochers dans les bois. Nous sommes rentrés avec deux voitures, moi dans la première, et mon mari qui voulait faire une promenade avec mon fils aîné, âgé de cinq ans, dans la deuxième.

Une heure plus tard, il me téléphone et me demande le numéro de téléphone de l’armée. “1208”, je réponds, “Pourquoi?” Puis, j’ai entendu un coup de feu. Et un autre. “Tu tires?!” Lui ai-je demandé hystérique, “Oui”, répondit-il froidement. “Il y a une émeute, les Arabes ont bloqué la route, et je n’aurai bientôt plus de balles.” “Tu veux que je vous rejoigne?” ai-je crié. Silence.

“Tu veux que je vienne?” ai-je interrogé de nouveau. Autre silence.

J’étais sure que c’était la fin. Que ma famille avait disparu. J’ai agi en mode automatique, j’ai alerté les forces de police, l’armée et la sécurité de l’implantation, et puis il m’a rappelée pour me rassurer et me dire qu’ils avaient réussi à sortir, qu’ils étaient sains et saufs, et qu’ils reprenaient le chemin de la maison.

En réalité, ils ont été bloqués par une manifestation qui a lieu tous les vendredis dans le village arabe qui longe la route qui mène à notre maison. Cette manifestation a pour objet de contester le mur de séparation, qui a pourtant été annulé dans cette région, sans pour autant que la manifestation ne cesse.

Chaque semaine, quelques dizaines de terroristes viennent de Bethléem, reçoivent 100 shekel (20 euros) chacun et vont sur les routes avec des drapeaux palestiniens. Habituellement, l’armée est sur le terrain et permet de s’assurer que la manifestation reste sous contrôle. Cette fois, elle n’était pas là.

Des dizaines de terroristes avec des pierres et des bâtons ont encerclé le véhicule dans lequel voyageaient mon mari et mon fils. Un miracle, c’est ce que rencontrent les Juifs sur les routes de Judée et de Samarie, et qui les accompagne jusqu’à la maison. “Ne comptez pas sur les miracles”, nous répètent nos rabbins, mais le père d’Ayala a raison, sur qui compter si ce n’est sur un miracle?

Sur l’armée? L’armée n’était pas là, pas plus qu’elle n’était sur la route vers la Cisjordanie. L’armée aurait pu être là, et aurait pu empêcher cette manifestation. Elle aurait pu empêcher le lancer des cocktails Molotov, et elle peut empêcher le prochain blessé juif, ainsi que le prochain mort.

Mais le ministre de la Défense préfère garder ce rythme jusqu’à la prochaine élection, et “nourrir les émeutes.” Avner Shapira avait raison. Nous sommes en guerre. Ne m’apportez pas un garçon de 16 ans qui a jeté un cocktail Molotov pour marquer ‘Fait’ à côté de l’événement. Non, pour nous, vous n’avez pas résolu le problème. Le problème se trouve au sommet. Au sommet du système de sécurité et au sommet seulement. S’ils étaient prêts à prendre le risque et faire ce qui doit être fait, nous pourrions vaincre. S’ils sont concentrés sur les primaires, notre défaite sera technique, parce que nous ne nous battrons même pas pour nos vies.

Karni Eldad est musicienne, mariée et mère de deux enfants, elle réside à Tekoa (Territoires)

Leave a Reply

Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
Translate »