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Le récit de l’Exode rapporté par la Bible est-il une légende, ou un événement historique ? Source: Vauclair

By 5 avril 2015Etz Be Tzion

A l’inverse de l’opinion courante, relayée périodiquement par la télévision et la presse écrite,

l’exode de la Bible est effectivement un événement historique de l’antiquité

(1). Des chercheurs osent braver le discours ambiant et produisent des éléments tangibles qui forcent à reconsidérer notre vision d’un des événements fondateurs du peuple d’Israël.
Bien que n’y accordant généralement aucun crédit, les historiens situent le

récit de l’exode biblique

sous le règne de Ramsès II, à cause de la mention de 2 villes dans le texte biblique lui-même, dont l’une porte le nom de Ramsès (Ramss en hébreu).
Une analyse des textes et de divers comptes-rendus archéologiques apportent cependant un tout autre éclairage.

Notes sur la vidéo
1 L’exode dans la Bible
2 Canaan à l’âge du Bronze
3 La cité d’El Lahoun
4 Le canal de Joseph

1

L’exode dans la Bible

Un texte du Livre biblique des Rois donne un repère chronologique très précis quant à la date de l’

Exode

(2).
Un simple calcul basé sur la date d’accession au trône du Roi Salomon situe la sortie d’Egypte en – 1446 et non pas vers – 1230, date qui est devenue la “date traditionnelle” et qui a été estimée à partir de la période de règne de Ramsès II.
Bien que des films comme “Les dix commandements” aient rendu populaire l’idée que

Ramsès II

était le Pharaon de l’Exode – en accord avec la date “traditionnelle” – cela ne concorde absolument pas avec la chronologie donnée par la Bible.
A partir de ce “malentendu” toutes les dates, comme celle de la

conquête de Canaan

survenue une quarantaine d’années après l’exode, ont été décalées et la datation des vestiges archéologiques de cette époque a fait apparaître un net désaccord avec les données du texte biblique. Evidemment.

2

Canaan à l’âge du Bronze

Lorsqu’on parle d’archéologie il faut bien être conscient que les vestiges sont rares, et que les informations permettant de leur attribuer une date sont plus rares encore. L’archéologue Amihai Mazar écrit “Collecter, traiter, intégrer, interpréter ces nombreuses données ne sont pas des tâches simples… un plus haut niveau de l’entreprise archéologique est celui de l’interprétation, de la synthèse, de l’explication. ”
La reconstitution, à partir des vestiges archéologiques, de l’histoire complexe des peuples d’Egypte et du Moyen-orient il y a près de 3500 ans en arrière n’est pas une mince affaire, et les archéologues n’ont à leur dispositions que quelques vestiges épars, fragments de poteries et ustensiles divers. Il arrive parfois qu’ils découvrent une inscription, ou une partie d’inscription, qui pourra leur fournir une information directe (ce que mentionne le texte), ou indirecte (support, type d’écriture, forme des lettres, vocabulaire etc.). Ces éléments permettent néanmoins de donner des repères relatifs, et par recoupements de définir une date ou une période.
La période de l’

âge du Bronze

, qui précède celle de l’âge du fer, s’étend en gros au Moyen-Orient de -3300 à -900 et recouvre donc une partie importante de l’histoire biblique. Cet âge a été subdivisé en 3 grandes périodes, Bronze ancien,

Bronze Moyen

et Bronze récent – elles-mêmes subdivisées à nouveau.
Au fur et à mesure des découvertes et des rapprochements, lorsqu’ils sont possibles, entre différents sites de fouilles, des ajustements viennent préciser les fourchettes de dates attribuées. Cette question est particulièrement sensible concernant la région de

Canaan

et les villes conquises par

Josué

, successeur de

Moïse

, puisqu’une ville peut apparaître comme abandonnée à telle époque, alors qu’un siècle plutôt elle était pleine d’activité.
En période de guerre, quelques décennies d’écart sur la datation donnent un tout autre visage à la situation d’une contrée.
Certaines notes posthumes, de Kathleen Kenyon permettent de réviser certaines datations. Il est de même avec les rapprochements entre certains vestiges découverts en Canaan, en Egypte, et en Babylonie – qui ont contraint à d’autres “harmonisations” des périodes. C’est le cas pour certains éléments mis à jour par le célèbre archéologue Manfred Bietak qui ont été rapprochés de vestiges d’autres régions. Les ajustements permettent désormais d’envisager une datation légèrement différente (en terme archéologique), mais très différente en terme historique. (3)
C’est vrai en particulier pour les vestiges des villes de Canaan citées par le texte biblique dans le contexte de guerre de l’époque de Josué, successeur de Moïse.

3

La cité d’El Lahoun

El Lahoun était en Egypte une ville importante de la région du

Fayoum

, puisqu’à l’époque de la XIIème dynastie un important barrage sur le Nil y avait été construit, ce qui avait contribué à l’irrigation de toute la région. Le Fayoum était alors devenu “le grenier de l’Egypte”, région fertile où il était possible de faire pousser à peu près tout. L’égyptologue

Flinders Petrie

y a mis en évidence les traces d’esclaves d’origine palestinienne, des

hébreux en Egypte

, et plusieurs autres détails frappants qui sont en parfait accord avec le texte biblique.

4

Le canal de Jospeh

Cette région du Fayoum, si importante pour l’économie égyptienne, s’était développée grâce à d’importants travaux d’irrigation. Aux abords du Nil, une longue bande de terre avait été sillonnée de canaux et de digues, qui permettaient de faire profiter des crues abondantes du Nil à une large région.
Ce réseau ingénieux, mentionné par Hérodote et d’autres historiens de l’antiquité – comme Al Masudi cité par Maqrizi au Moyen-Age, s’articulait autour d’un chenal, qui a conservé son nom antique le

canal de Joseph

, ou mer de Joseph. (4-5-6)
Grâce à cet ensemble astucieux, toute la région était inondée, devenant pour quelques semaines une véritable mer intérieure, qui laissait un sol enrichis des alluvions du Nil dés que les eaux se retiraient.
Que le Nom de Joseph soit toujours associé à ce canal, en dépit des siècles et des aléas de l’histoire, ne fait que souligner la place que ce personnage a dû tenir dans l’histoire égyptienne à une certaine époque de la haute antiquité. Ces différents indices confortent la

validité et la cohérence du texte biblique

.

Notes et Références

1.   La Bible – Exode chapitre 12
2.   La Bible – Premier Livre des Rois chapitre 6 verset 1
3.   Voir l’EXCELLENT ARTICLE “Redating the Exodus” des Docteurs David Livingston et John Bimson, qui résume bien la situation (version française) Une Nouvelle Datation de l’Exode
4.   Un article d’une documentaliste indépendante qui rassemble quelques informations sur Joseph et le Bahr Youssouf Le personnage de Joseph
5.   Un rapport de l’explorateur égyptologue Linand de Bellefonds Linand de Bellefonds
6.   Une publication Archeonil de Wolfgang Schenkel sur le réseau d’irrigation autour du Bahr Youssouf Les systèmes d’irrigation dans l’Egypte antique

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