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Les Juifs tolérés par l’Islam (Emmanuel Navon sur i24 News)

By 4 décembre 2014Etz Be Tzion

L’Université Ben-Gourion a invité cette semaine Mahmoud Al-Habbash pour parler des « aspects religieux du conflit israélo-palestinien et la nécessité de la tolérance religieuse. » A priori, une telle initiative est la bienvenue: tandis que les tensions religieuses s’aggravent en Israël, en appeler à la tolérance religieuse est une bonne chose. Mais demander à Al-Habbash de parler de tolérance religieuse, c’est comme demander à Al Capone de parler d’honnêteté fiscale.

Al-Habbash est le «juge suprême de la Charia de l’Autorité palestinienne (AP)» et le «conseiller pour les Affaires religieuses et islamiques» du Président de l’AP Mahmoud Abbas. Le 22 octobre 2014, le journal de l’AP Al-Hayat Al-Jadida a rapporté que Al-Habbash avait déclaré que, selon la Charia, la «terre entière de la Palestine» appartient au waqf islamique et qu’il est interdit, selon la loi islamique, de faire la paix avec Israël. Le 5 novembre 2014, commentant les attaques terroristes palestiniennes à Jérusalem, Al-Habbash a déclaré à la télévision de l’AP: «nous embrassons chaque front, chaque main et même chaque pied qui fait Ribat (c.-à-d. mener la guerre de religion pour une terre prétendument islamique) à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem. (…) Nous sommes derrière eux. Le leadership est avec eux. (…) Nous sommes avec eux dans chaque geste et dans chaque action, et nous nous félicitons de ce qu’ils font à la mosquée bénie d’Al-Aqsa».

Al-Habbash a utilisé le terme Ribat pour décrire les récents assassinats d’Israéliens à coups de couteau et à la voiture-bélier. Le mot arabe Ribat signifie une guerre religieuse menée pour défendre ou reconquérir une terre définie comme islamique. Se référant aux récentes attaques terroristes palestiniennes, Al-Habbash a déclaré à propos des terroristes dans une interview télévisée le 5 novembre: «Il y a quelques jours, le président [Mahmoud Abbas] les a accueillis, les a encouragés et a demandé qu’on mène plus d’actions de Ribat. Cette déclaration du président, qui incite les Palestiniens de Jérusalem à [exercer] la Ribat, a certes provoqué la colère des Israéliens et de l’occupation. Oui, nous incitation le peuple de Jérusalem à la Ribat

Deux jours plus tard, le 7 novembre, Al-Habbash expliqua à la télévision de l’AP ses vues sur le Mur des Lamentations: «Toute la mosquée Al-Aqsa, y compris ses bancs de pierre et ses murs, y compris le mur Al-Buraq (le Mur des Lamentations), tout cela est waqf pour nous (c.-à-d. une propriété inaliénable dans la loi islamique). Tout cela appartient au waqf et ce sont des terres kharaj (terres appartenant à des Musulmans) et personne n’est autorisé à les vendre, à les négocier ou à les perdre. C’est à nous et le restera toujours».

Al-Habbash a également eu des réflexions intéressantes sur ce que le «processus de paix» signifie pour lui, pour son patron, et pour l’Islam en général. Le 19 juillet 2013, Al-Habbash prononça un sermon public en présence de Mahmoud Abbas et diffusé à la télévision de l’AP. Al-Habbash y expliquait que lorsque l’OLP signa les accords d’Oslo avec Israël, elle le fit dans l’esprit du Traité de Hudaybiyyah. Le Traité de Hudaybiyyah était une trêve de 10 ans que Mahomet signa avec la tribu Quraish de La Mecque en l’an 628. Deux ans après la signature de la trêve, cependant, Mahomet attaqua et conquit La Mecque. Al-Habbash souligna que le fait que Mahomet ait accepté le Traité Hudaybiyyah n’était pas considéré comme de la «désobéissance» à Allah, mais plutôt comme de la «politique» et de la «gestion du conflit.» Il ajouta que, malgré le traité de paix (ou, plutôt, grâce à lui), Mahomet parvint à conquérir La Mecque. Le Traité de Hudaybiyyah, souligne Al-Habbash, n’est pas seulement un accord historique mais une tactique que l’Islam a le devoir d’adopter temporairement lorsqu’il est en position de faiblesse.

Voilà donc l’homme qui a été invité par l’Université Ben-Gourion pour parler de «tolérance religieuse». Comme Mahomet en 628, l’OLP aujourd’hui a la chance d’avoir un nombre illimité d’idiots utiles, en particulier dans les universités, tant en Israël qu’aux États-Unis. Ces dernières années, Hillel (la Fondation pour la vie juive dans les campus américains) a ouvert ses portes aux organisations les plus anti-israéliennes, sous prétexte de « dialogue. »

En décembre 2013, le branche Hillel de l’Université Swarthmore est devenue la première à organiser un « Open Hillel » en déclarant qu’elle n’allait plus respecter les directives d’Hillel qui interdisent d’inviter des conférenciers qui soutiennent le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre Israël, ou qui diabolisent ou délégitiment l’État d’Israël. D’autres branches d’Hillel ont emboîté le pas, comme celle de l’Université de Berkley. Cette tendance est encouragée, et souvent financée, par J-Street et par le New Israel Fund.

Ce qu’Al-Habbash entend par «tolérance religieuse», c’est que les ennemis de l’Islam peuvent être tolérés seulement après avoir été subjugués ou éliminés. Et si l’ennemi est prêt à collaborer pour sa propre perte, alors bénis soient les idiots utiles.

Emmanuel Navon dirige le département de Science politique et de Communication au Collège universitaire orthodoxe de Jérusalem et enseigne les relations internationales à l’Université de Tel Aviv et au Centre interdisciplinaire d’Herzliya. Il est membre du Forum Kohelet de politique publique.

www.navon.com

Join the discussion 3 Comments

  • Danielle25 dit :

    C’est surement de l’humour arabe…

  • Eric dit :

    La phrase superbe : “les ennemis de l’Islam peuvent être tolérés seulement après avoir été subjugués ou éliminés”. Comment peut-on “tolérer quelqu’un après l’avoir éliminé” ? Il faut le faire !

    • Haïm Goël dit :

      Parce que la mort qui est un esprit les subjugue et qu’ils considèrent toutes choses depuis l’outre-tombe d’une façon maladive, démoniaque…En fait ils considèrent le vivant à partir de ce qui est mort, donc ils tuent pour amener tout à la “vie” d’une pensée religieuse folle (il faut entendre à la mort bien sûr).
      Antécédents? Oui, l’Inquisition catholique n’était pas loin de cet état d’esprit (était en fait en plein dedans)en torturant, brûlant pour purifier autrui…En milieux évangéliques certains étranges fanatismes dénominationnels tuent aussi au nom de “LA VERITE” (la leur, un fait d’hommes et non de D.ieu): soyez super-pentecôtistes, super-darbystes, etc…et vous serez purs…et tuez (par la langue, le jugement lâche ) les impurs qui contestent votre pureté. J’ai croisé quelques uns de ces malades religieux…Derrière tout cela il y a toujours un pharisien ambitieux ou un gourou fou d’orgueil déguisé en ce que l’on voudra et qui avance masqué. J’en ai croisé aussi. Lénine avait tort ou partiellement raison, la religion n’est pas que l’opium du peuple car avec de tels phénomènes la religion est la cigüe du peuple. Hureusement que l’Ecriture proclame: “MORT OU EST TA VICTOIRE!” et que Yeshoua est ressuscité ! Maranhata !

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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