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Les Karaïtes, une communauté juive méconnue 03/12/2018

Les Karaïtes, une communauté juive méconnue

Des Juifs karaïtes en Israël, dans la communauté de Matsliah
i24NEWS

Peu connus et parfois considérés comme faisant partie d’une secte, “les Karaïtes ont pris leurs racines en Irak, en Crimée, ainsi qu’en Palestine. Plus tard, ils sont arrivés en Egypte”, raconte l’historienne Levana Zamir à i24NEWS.

Les Juifs karaïtes “ne suivent que ce qui est écrit dans la Torah”, poursuit-elle. En effet, la particularité de cette petite communauté est de vivre selon les écritures hébraïques, sans addition ou soustraction au texte initial.

“On peut tout à fait voir le judaïsme karaïte comme le judaïsme originel, qui conserve les premières traditions du peuple d’Israël depuis toujours et ce jusqu’à aujourd’hui. C’est en fait le diamant qui se trouve au sein de la couronne”, explique Shlomo Gaver, président de l’Association du judaïsme karaïte à i24NEWS.

Alors que de nombreux Juifs célèbrent actuellement la fête de Hanoukka, les Karaïtes, eux, ne commémorent pas la victoire militaire des Maccabées sur la dynastie grecque des Séleucide en allumant le chandelier à neuf branches, car cette fête rabbinique n’est mentionnée à aucun moment dans l’Ancien Testament.

“Il est indiqué dans la Torah ‘tu ne mangeras pas le chevreau dans le lait de sa mère’, les rabbins ont interprété cela, indiquant qu’il était interdit de mélanger le lait avec la viande mais pour les Karaïtes c’est le fait de cuisiner la viande, dans le lait, qui est interdit”, rien de plus, explique l’historienne.

i24NEWSL’historienne Levana Zamir sur le plateau de l’émission Le Grand Live
i24NEWS

Ce fossé entre un judaïsme ‘interprété’ par les rabbins et un autre, littéral, a créé un fossé important entre les Karaïtes et les autres Juifs. “En Egypte, les Karaïtes ne pouvaient pas prier dans les synagogues rabbiniques ou se marier avec des Juifs traditionnels. Ils ne voulaient d’ailleurs pas ‘s’assimiler’ à ces communautés”, précise Levana Zamir.

La communauté karaïte aurait représenté jusqu’à 40% de la population juive mondiale jusqu’au Xème siècle de notre ère. A partir de cette période, les rabbins traditionnels, qui considéraient les Karaïtes comme des hérétiques, ont tenté à plusieurs reprises de les exclure de la communauté israélite.

“Les rabbins nous sont très hostiles, jusqu’à aujourd’hui”, confie Shlomo Gaver à i24NEWS.

“Il s’agit d’une hostilité historique, dans la tradition karaïte, les rabbins ne sont que des messagers et interprètent la Torah au sens propre. Ils font l’intermédiaire entre les fidèles et la Torah. Alors que dans le judaïsme rabbinique, les rabbins ont le pouvoir d’interpréter la Torah et de décider de nouvelles lois, ce qui ne correspond pas au dogme karaïte”, explique-t-il. “Pour les Juifs karaïtes, la compréhension de la Tora dépend de l’individu, et non de son rabbin”, ajoute Shlomo Gaver.

Les pratiques des Karaïtes “peuvent ressembler à celles de l’Islam, mais elles n’ont pas de rapport”, explique Levana Zamir.

Alors que les Juifs de la communauté karaïte ôtent leurs chaussures pour prier et qu’ils s’agenouillent ou se prosternent, l’historienne rappelle qu'”à l’époque, on priait au temple de Jérusalem sans sandales”.

“Aux alentours de l’an 700 après Jésus-Christ, pour se différencier de l’islam, le judaïsme rabbinique a décidé de ne pas continuer à prier comme les Musulmans et que la prière se ferait donc assise et plus en se prosternant”, explique de son côté Yossi Yefet, président adjoint de l’Association du judaïsme karaïte mondial.

i24NEWSYossi Yefet, président adjoint de l’Association du judaïsme karaïte mondial
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De nos jours, le courant karaïte se compose de quelque dizaines de milliers de fidèles seulement, dont la majorité se trouve en Israël et sont répartis dans une dizaine de communautés.

Le judaïsme karaïte est reconnu par l’Etat hébreu mais pas par le tribunal rabbinique israélien.

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