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L’horreur antisémite est en marche en France. Par Guy Millière

By 15 juillet 2014Etz Be Tzion

Je sais. On me dira que ce n’est pas la première fois qu’on défile dans Paris en vociférant contre Israël.  C’est exact. Cela se produit à chaque fois qu’Israël est agressé et doit répondre aux agressions. Israël est le seul pays qui, aux yeux de certaines personnes, est censé ne pas répondre aux agressions qu’il subit et à subir des cris de haine lorsqu’il répond aux agressions.

Ce n’est pas la première fois non plus qu’on défile dans Paris en criant « mort aux Juifs ». Au cours de cette année, c’est, très exactement, je pense, la deuxième fois : la première fois, c’était au cours de la manifestation appelée « Jour de Colère ». Cela fait deux fois de trop. A la sinistre époque de la Collaboration, des gens criaient « mort aux Juifs » lors du passage des véhicules qui emmenaient hommes, femmes et enfants porteurs de l’étoile jaune vers Drancy. Entendre à nouveau ces mots réveille d’effroyables souvenirs.

Ce n’est peut-être pas la première fois qu’on manifeste en criant « Hitler avait raison ». Mais je n’ai pas connaissance d’une autre fois où cela s’est produit. A la sinistre époque de la Collaboration, des gens ne criaient pas « Hitler a raison », mais ils semblaient le penser très fort. Entendre ces mots, accolés à « Mort aux Juifs » donne la nausée et suscite le dégoût.

Ce n’est pas la première fois qu’en lisière d’une manifestation de haine « anti-israélienne », des magasins juifs sont attaqués, mais c’est la première fois à ma connaissance qu’une horde soutenant explicitement une organisation à buts génocidaires se dirige vers une synagogue aux fins de la prendre d’assaut et de s’y livrer à des violences potentiellement meurtrières.

Cela s’est passé dimanche 13 juillet, dans le onzième arrondissement. La manifestation a réuni vingt-cinq mille personnes.

Peu de temps auparavant, une autre synagogue avait été attaquée, en banlieue Est.

J’ai déjà écrit ici qu’il y avait quelque chose de pourri dans la société française. Je ne peux qu’être conduit à le répéter.

Je regrette d’avoir à l’énoncer, mais je le dois : il y a des Mohamed Merah et des Medhi Nemmouche en gestation dans de nombreuses banlieues françaises. Ils ne sont pas encore passés à l’acte, mais je pense que désormais tout est possible.

Il existe des Musulmans, nombreux, qui sont de braves gens, mais il existe aussi en France un antisémitisme musulman qui n’est pas combattu parce qu’il n’est pas désigné comme tel. Il existe en France des Musulmans, nombreux, hélas, qui se tournent vers l’islam radical et qui vouent une haine  criminelle à Israël : et qu’on ne me dise pas que c’est parce qu’Israël riposte au Hamas et qu’il y a des morts à Gaza. Les dizaines de milliers de morts tués par Bachar Al Assad n’ont suscité aucun frémissement chez tous ces gens.

Il existe des Français non musulmans, nombreux, qui sont de braves gens, mais il existe toujours en France un antisémitisme latent, qui affleure ici ou là (trente-huit pour cent des Français ont des idées antisémites, c’est ce qu’a montré récemment une étude de l’Anti Defamation League américaine), et il existe en France un mépris teinté de haine envers Israël : le pourcentage de gens qui en France ont une vision négative ou très négative d’Israël est accablant.

L’attitude des dirigeants politiques français par rapport à tout cela est, pour le moins, consternante. Elle atteint le répugnant lorsqu’on s’approche de l’extrême gauche et de l’extrême droite : si l’extrême droite est dénoncée et combattue, l’extrême gauche, elle, voit ses représentants invités sur des plateaux de télévision. Les propos de Laurent Fabius, Jean Yves Le Drian, François Hollande (une fois corrigé un premier élan favorable à Israël) par rapport à l’agression subie par Israël sont d’une arrogance insidieuse qui donne envie de cracher sur le téléviseur lorsqu’ils y apparaissent, et, qu’ils le fassent exprès ou non, leurs mots sont de nature à galvaniser les manifestants vecteurs de « haine anti-israélienne ».

L’attitude des grands médias français est, à de rares exceptions près, innommable. Le Hamas n’est jamais défini comme une organisation terroriste à buts génocidaires. L’utilisation des Arabes de Gaza comme boucliers humains par le Hamas n’est quasiment jamais évoquée. Aucun représentant du gouvernement israélien ne bénéficie d’une interview. Comme je l’ai déjà dit, quasiment tous les « spécialistes » présents en plateau à la télévision sont en réalité des militants favorables au terrorisme. Ce qu’on voit et ce qu’on entend est aussi de nature à  galvaniser les manifestants vecteurs de « haine anti-israélienne ».

Pour l’heure, aucun dirigeant politique français n’a commenté ce qui s’est passé à Paris le 13 juillet. C’est pourtant extrêmement grave, et il peut en résulter des actes infiniment plus graves.

Aucun grand média français n’a rapporté les dimensions les plus émétiques de ce qui s’est passé à Paris le 13 juillet.

Seule la chaîne i24 News en a parlé en détail, tout comme elle est la seule, en langue française, à relater ce qui se passe effectivement à Gaza et en Israël, et la seule à donner la parole à des membres du gouvernement israélien. C’est une chaîne qui émet depuis Israël, et il est, présentement, très utile qu’elle existe (puisque je vois qu’on la critique encore, je tiens à le dire et à lui rendre hommage).

Mais qu’il faille une chaîne qui émet depuis Israël pour cela montre que la France est tombée, décidément, très bas, bien plus bas que je le pensais encore il y a quelques jours.

Pour l’heure, les missiles brandis dans Paris sont en carton. Mais les drapeaux d’al Qaida eux aussi brandis sont bien réels, tout comme les bannières du Hamas, tout comme les tenues de moudjahidine et les keffiehs portés par certains, tout comme les croix gammées tracées sur les missiles en carton.

L’horreur antisémite est en marche en France, et personne ou presque ne semble décidé à l’arrêter.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.

http://www.dreuz.info/2014/07/lhorreur-antisemite-est-en-marche-en-france/

 PS. On me rapporte de source digne de foi que Clémentine Autain, qui participe à diverses émissions en tant que « commentatrice », ou « journaliste », et qui ne cesse de tenir des propos haineux envers Israël a parlé lors de la manifestation dont je parle,  au côté de Ginette Skandrani, proche de Dieudonné (qui continue, d’ailleurs, à remplir les salles avec le même type d’humour infect), exclue des Verts pour, je cite, avoir été la « cheville ouvrière d’un groupe de révisionnistes et d’antisémites avérés ». Clémentine Autain n’est sur aucune liste noire, bien au contraire. Je suis sur toutes les listes noires : imaginez ! Je ne suis pas « anti-sioniste ». Je dis que le Hamas est un groupe aux buts génocidaires. Si je fréquentais Ginette Skandrani, les listes noires disparaitraient.   Décidément, triste époque.

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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