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L’infinie médiocrité des débats « à la française » Guy Millière /Dreuz

By 14 mars 2016mai 13th, 2020Lève-toi !

PUBLIÉ PAR GUY MILLIÈRE LE 13 MARS 2016

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Je connais l’économie. J’ai enseigné pendant des années l’histoire de la pensée économique. J’ai traduit et mis à la disposition du public français les écrits de quelques titulaires du prix Nobel d’économie. Je lis la presse internationale et ses rubriques économiques.

Néanmoins, quand je lis la plupart des articles traitant d’économie publiés par journaux et magazines en France, quand je regarde l’essentiel des débats sur le sujet à la télévision française, j’ai du mal à comprendre, et j’ai l’impression d’arriver sur une autre planète.

Il en est ainsi parce que, à quelques exceptions près, ceux qui parlent escamotent des données, partent de présupposés mal fondés ou pas fondés du tout, empilent des notions vides de sens, parce que susceptibles d’être définies de façons si multiples qu’elles peuvent signifier tout et son contraire.

Nombre de dirigeants politiques, en ce contexte, peuvent énoncer des énormités grotesques sans se voir contredits ou critiqués.

Tout devient une question d’opinion, même ce qui est absolument inepte, et les étiquettes valsent aisément.

Jean-Luc Mélenchon fait-il des propositions proches de celles qui ont conduit son défunt ami Chavez à ruiner le Venezuela ? Il fait des propositions qualifiées non pas de monstrueuses, mais de « très à gauche ».

Marine Le Pen fait-elle, sur divers points, des propositions semblables à celles de Mélenchon ? Inexplicablement, ses propositions à elle sont qualifiées de « très à droite ».

Et tout est à l’avenant.

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Les principes élémentaires qui permettent de comprendre l’offre et la demande, la profitabilité, les effets de la fiscalité sur la croissance ou ceux du salaire minimum ou de multiples réglementations rigides sur le chômage ne sont quasiment jamais énoncés.

Il y a des journalistes économiques et des économistes compétents en France : ils sont, la plupart du temps, réduits au statut de marginaux, et disposent parfois d’un strapontin.

Ce que je viens d’écrire sur l’économie s’applique à quasiment tous les sujets.

Tous les dirigeants politiques et tous les experts médiatiques du sujet en France adhèrent à la religion du « changement climatique ». Je ne suis pas certain qu’ils soient tous croyants, mais je pense que ceux qui ne le sont pas craignent l’excommunication.

Il y a, en France, de moins en moins de chrétiens pratiquants, mais il y a de plus en plus d’écologistes fervents prêts à déclarer que « le débat sur la question est clos ».

Les lubies qu’ils répandent ici et leur font couler du béton et démultiplier les normes dictées par le « développement durable » tuent, ailleurs, dans les pays pauvres, des millions de gens, mais ce n’est pas leur problème.

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Ils annonçaient tous, voici quelques années à peine, une pénurie de pétrole et une explosion du prix du baril : le fait que le prix du baril, présentement, oscille entre 35 et 40 dollars les pousse, gênés, à changer de sujet si on leur en parle.

Des imposteurs prétendant être scientifiques dictent leur loi. Le thème marxiste de l’exploitation de l’homme par l’homme étant usé jusqu’à la corde, ils utilisent celui de l’exploitation de la nature par l’homme. Dès lors que la nature ne parle pas, cela leur laisse le champ libre, et nul n’est autorisé à les confronter aux faits.

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Ce que je viens d’écrire sur l’écologie s’applique à l’islam, où, répète-t-on de tous côtés, seul le salafisme pose problème, aux « migrants » qui, avait-on dit, étaient tous médecins, entrepreneurs, et une chance pour l’Europe.

Il n’existe pour ainsi dire pas un seul sujet qui soit traité de manière pertinente, sinon par des publications très minoritaires.

S’il n’existait pas les chaînes du câble, qui permettent de regarder d’autres chaînes que les chaînes françaises, et s’il n’y avait internet, s’il n’y avait le monde dont la première ou la deuxième langue est l’anglais, s’il n’y avait ces publications très minoritaires, je me sentirais très seul. Fort heureusement, il y a le câble, internet, le monde dont la première ou la deuxième langue est l’anglais, ces publications très minoritaires.

Je plains néanmoins ceux qui pensent s’informer et qui imaginent le faire par le biais des grands médias français. Et je ne m’étonne pas que ce pays aille si mal.

Guy Millière

Adapté d’un article publié sur les4verites.com

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