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L’Islam, c’est 150 000 morts depuis le 11 septembre, dit un grand quotidien allemand

By 30 avril 2019Le mot du jour
PUBLIÉ PAR JEAN-PATRICK GRUMBERG LE 30 AVRIL 2019

Le journal allemand Welt am Sonntag publie la liste des attentats commis au nom d’Allah.

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Sur 3 pages, en petits caractères, Welt am Sonntag produit une liste impressionnante de 30 000 attentats commis par les islamistes dans le monde depuis le 11 septembre 2001.

Bilan : 150 000 morts.

On croirait la liste de Welt inspirée de notre propre bilan annuel des morts de Ramadan.

Quand les journalistes francophones, qui sont paraît-il chargés d’informer les gens, publieront-ils ce genre de faits ? Car ce sont des faits. Rien d’autre.

Il est intéressant de noter que le Welt compare les hésitations politiques à ce sujet aujourd’hui avec la situation de la Première Guerre mondiale, qui a inutilement coûté la vie à des millions de personnes. Dans leur éditorial, les auteurs écrivent : « Après les attentats – la compassion n’est pas la solution ».

« La politique a souvent à voir avec les paradoxes, mais il est rare qu’ils émergent aussi clairement que là où les acteurs stratégiques se rencontrent directement et tentent de briser la volonté de la partie adverse par la violence.

Dans ce cas, le paradoxe est que ce qui devrait être tenu pour acquis sur le plan éthique, la compassion et la piété, peut être stratégiquement un piège dans lequel on est attiré par le camp opposé. Et si ce n’est pas un piège, ce peut être une entrave qui pourrait empêcher de faire d’autres victimes.

Par exemple, si vous vous demandez pourquoi la Première Guerre mondiale a duré plus de quatre ans, alors qu’après deux ou trois mois, il était prévisible qu’aucun des belligérants n’ait pu réaliser ses plans stratégiques, vous découvrez un culte de la victime héroïque qui a rendu impossible l’arrêt des combats et le retour aux positions de départ.

Cela signifie que tous les sacrifices consentis jusqu’à l’issue de la guerre ont été dénués de sens. Aucun homme politique européen n’osa l’admettre à l’automne 1914, et la guerre continua donc, faisant de nombreuses victimes.

Ce qui s’applique à la guerre classique s’applique d’autant plus aux attentats terroristes : penser au point de vue des victimes limite la capacité de contrecarrer les plans de l’ennemi. Les deux doivent être séparés : la piété envers les personnes tuées par des terroristes et la stratégie de lutte contre les terroristes. Cela conduit parfois à ce que la piété et le souvenir des victimes deviennent une pure politique symbolique, que beaucoup perçoivent comme indigne et de mauvais goût.

Ils ont peut-être même raison à ce sujet.

Mais la combinaison du souvenir des morts et de la contre-action met la politique sous pression et sous la pression du temps, qui sont rarement couronnés de succès ».

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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