Altercation, dispute, rupture, la presse palestinienne s’enflamme. L’Arabie saoudite, longtemps garante des intérêts palestiniens, n’est plus en odeur de sainteté à Ramallah. Depuis la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël, les saoudiens ont accentué la pression pour que les Palestiniens acceptent de considérer Abou Dis comme leur future capitale. C’est le plan B de l’administration américaine qui a été validé officieusement par les Égyptiens et les Saoudiens.
Dans le discours fleuve qu’il a prononcé, Mahmoud Abbas s’est emporté contre les dirigeants saoudiens « et leurs alliés ». Du jamais vu ni entendu ! Sans le nommer, Abbas a évoqué la réunion des ministres des Affaires étrangères de six pays arabes, il y a une semaine à Amman. L’un des ministres présents (le saoudien), a insisté sur la question du moment: Abou Dis plutôt que Jérusalem. Le ministre a même induit que la protestation de la rue palestinienne avait été de faible ampleur après la décision américaine concernant Jérusalem. Le mot de trop.
Abbas se lâche…
Le commentaire du raïs palestinien sur cette passe d’arme est sans appel. Il a lancé à l’adresse du ministre saoudien : « «Si vous voulez justifier votre défaillance, ne vous rabattez pas sur le peuple palestinien (…) Ce peuple est vivant et n’a pas besoin qu’on lui dicte ce qu’il doit faire (…) Si vous voulez nous donner un coup de main, c’est bien. Mais épargnez-nous vos puanteurs ! (en arabe : fukku ‘anna ra’ihatakum), a-t-il lâché devant l’assistance médusée.
C’est bien la première fois que Mahmoud Abbas s’adresse en ces termes à un représentant officiel de la monarchie des Al-Saoud. Faut-il pour autant parler de rupture entre Ramallah et Ryad ? Peut-être pas totalement. Mais ce qui est certain, c’est que les alliances régionales sont en plein bouleversement. Et Abbas, en phase de radicalisation avancée !
Par Coolamnews –
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