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Netanyahu dit qu’il ne s’arrêtera pas à l’annexion de la vallée du Jourdain

By 17 septembre 2019Israël & Moyen Orient

Le Premier ministre, qui s’estime être le seul capable de négocier avec Trump, a indiqué que cette initiative devait se faire en coordination avec le leader américain

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de la réunion hebdomadaire du cabinet dans la Vallée du Jourdain, le 15 septembre 2019 (Crédit : Marc Israel Sellem/POOL)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de la réunion hebdomadaire du cabinet dans la Vallée du Jourdain, le 15 septembre 2019 (Crédit : Marc Israel Sellem/POOL)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait savoir dimanche que s’il était réélu, il prévoyait d’annexer d’autres zones « vitales » de la Cisjordanie en plus de la vallée du Jourdain et des blocs d’implantations majeurs. Il a ajouté vouloir le faire en coordination avec les États-Unis.

Netanyahu, qui est actuellement en campagne en vue du scrutin de mardi, a donc élargi sa promesse faite la semaine dernière de faire appliquer la souveraineté israélienne dans la vallée du Jourdain – qui représente environ un quart de la Cisjordanie – dès qu’il aura rassemblé une coalition en cas de victoire aux élections, et d’annexer ensuite toutes les implantations de Cisjordanie en coordination avec l’administration Trump.

S’exprimant au micro de la radio militaire, Netanyahu a juré de faire appliquer la souveraineté israélienne aux « zones vitales » hors des blocs d’implantation, sans pour autant donner de détails. Il a également évoqué un processus d’annexion en plusieurs étapes coordonné avec l’administration Trump.

Lors de l’entretien, Netanyahu a été interrogé sur la carte qui avait été présentée dans la journée par Naftali Bennett, candidat du parti Yamina. Ce dernier avait en effet affirmé qu’il s’agissait du projet de division de la Cisjordanie entre Israël et les Palestiniens intégré dans la proposition de paix de Trump très attendue. Sa formation a ultérieurement reconnu avoir « créé » elle-même la carte sur la base d’informations variées.

Une carte de la Cisjordanie qui montrerait l’arrangement final proposé par le plan de paix de Trump avec les zones sous contrôle israélien en bleu et blanc et un Etat palestinien en noir (Capture d’écran : Facebook)

Le projet présumé partagé par Bennett sur Facebook accompagné d’une carte, montrait ce que le candidat de Yamina avait qualifié « d’îlots » placés sous contrôle israélien et entourés de la plus grande partie de la Cisjordanie allouée à un État palestinien.

Netanyahu a déclaré que cette carte relevait de « l’infox », notant que l’administration américaine avait fait clairement savoir qu’elle n’était pas la sienne. Il a indiqué qu’il ne disposait pas lui-même du document, attendant la révélation du plan de Trump après les élections (Yamina a annoncé, en début de soirée, que la carte reposait sur les « déclarations compilées du Premier ministre, de l’administration américaine, et de ce que savait des négociations l’ancien ministre Naftali Bennett »).

« La question de savoir qui pourra garantir l’avenir des implantations juives est claire », a déclaré Netanyahu. « Qui sera donc capable de négocier avec le président Trump ? Les autres candidats ne parviendront pas à résister aux pressions américaines », a-t-il ajouté, faisant remarquer qu’il avait su ne pas plier face aux « pressions considérables » des administrations Clinton et Obama en faveur de l’arrêt des constructions d’implantations.

« C’est une opportunité historique parce qu’après cette bataille épique destinée à retarder les choses que j’ai menées contre les pressions visant à revenir aux lignes de 1967, je change actuellement la direction de notre histoire », a juré Netanyahu. « Au lieu des retraits, des évacuations et des concessions, nous nous tournons dorénavant vers la reconnaissance et vers les droits ».

L’appel du chef du Likud à annexer la vallée du Jourdain a été qualifié de stratagème électoral, les très nombreux critiques affirmant qu’il aurait pu le faire à n’importe quel moment au cours des dernières années s’il l’avait vraiment voulu.

Mais ce calendrier choisi, a clamé le Premier ministre, fait partie d’un processus.

« Il y a des étapes à franchir », a expliqué Netanyahu. « J’ai amené l’administration Trump à reconnaître Jérusalem, la capitale d’Israël, et après cela à transférer l’ambassade là-bas, puis à reconnaître notre souveraineté sur le plateau du Golan ».

A LIRE : Trump dit avoir pris sa décision sur le Golan après un cours d’histoire accéléré

« Et maintenant, après des efforts diplomatiques intenses, je pose les fondations de l’élargissement de l’application de la souveraineté israélienne à la vallée du Jourdain, notre mur de défense à l’est, et après cela, sur toutes les implantations et autres zones vitales à l’intérieur des blocs d’implantations et à leurs abords également », a poursuivi le chef du gouvernement. « Et tout cela, je veux le faire avec le président Trump ».

Le président américain Donald Trump, (à gauche), accueille le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, à Washington, le 25 mars 2019. (Crédit : Manuel Balce Ceneta/AP)

« C’est ce qui déterminera en fin de compte notre frontière à l’est », a indiqué Netanyahu. « Il n’y a pas de carte, j’attends le président Trump après les élections. »

Ses propos surviennent après l’approbation par le cabinet d’une proposition visant à entamer le processus de légalisation d’un avant-poste de la vallée du Jourdain après que le procureur général est revenu sur son opposition au projet.

Avichai Mandelblit avait en effet initialement déclaré que cette démarche du Premier ministre était motivée par « des raisons électorales ».

Peu avant le vote déterminant le lancement du processus de légalisation de Mevoot Yeriho, la réunion du cabinet s’est interrompue pour un entretien de dernière minute entre Mandelblit, Netanyahu et le conseiller à la Sécurité nationale, Meir Ben Shabbat.

Au cours de cette conversation, « les récents développements politiques, ainsi que l’évaluation faite par le Premier ministre et le conseiller à la Sécurité nationale du caractère urgent pour le gouvernement d’établir dès aujourd’hui l’implantation » ont été communiqués à Mandelblit, a fait savoir le bureau du procureur général sans détailler les informations transmises.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, au centre, dirige la réunion hebdomadaire de cabinet au Conseil régional de la Vallée du Jourdain, le 15 septembre 2019 (Crédit : Haim Tzach/GPO)

Une source ayant eu connaissance de ces échanges a expliqué que Netanyahu avait dit au procureur général que le plan de paix de Trump pourrait prévoir l’évacuation de tels avant-postes et que le gouvernement devait immédiatement passer à l’action pour légaliser Mevoot Yeriho et « combattre » le plan avant sa présentation, peu avant les élections de mardi.

Mandelblit aurait alors accepté de ne plus s’opposer à la proposition. Jeudi, le procureur général avait estimé dans un avis juridique que le projet avait été réfléchi « pour des raisons électorales » et que tandis que le gouvernement avait le droit d’avancer des décisions visant à renforcer les implantations israéliennes en Cisjordanie, « au cours d’une période électorale, le gouvernement sortant est dans l’obligation de faire preuve de retenue en ce qui concerne les décisions prises et l’allocation des ressources ».

Alors que la communauté internationale considère toutes les activités d’implantation comme illégales, Israël fait la différence entre les habitations des implantations légales dont la construction a été autorisée par le ministère de la Défense sur des terrains appartenant à l’Etat et les avant-postes illégaux construits sans autorisation et souvent sur des terres privées palestiniennes.

Pendant cette rencontre du cabinet, Netanyahu a également informé les ministres de la nomination d’une équipe dirigée par le directeur de son Bureau, Ronen Peretz, qui aura la charge de formuler le plan d’annexion de la vallée du Jourdain.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu pointe une carte de la vallée du Jourdain dans une déclaration dans laquelle il promet d’étendre la souveraineté israélienne à la vallée du Jourdain et au nord de la mer Morte, à Ramat Gan, le 10 septembre 2019. (Menahem Kahana/AFP)

Netanyahu a expliqué que son plan d’application de la souveraineté israélienne sur toutes les implantations de Cisjordanie « surviendra » dans le cadre de la prochaine initiative de paix américaine.

Ce projet d’annexion de Netanyahu a suscité un torrent de condamnations internationales. Les critiques affirment qu’il pourrait enflammer tout le Moyen-Orient et annihiler tout espoir pour les Palestiniens d’établir leur État.

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