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Netanyahu rejette l’initiative française, propose de voir Abbas à Paris / Times of Israël

By 24 mai 2016mai 3rd, 2020Etz Be Tzion

Le Premier ministre israélien a indiqué que les négociations bilatérales sont « le seul moyen de progresser vers la paix »

23 mai 2016, 13:32 Mis à jour : 23 mai 2016, 15:41

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté lundi le projet français de conférence internationale pour relancer l’effort de paix moribond avec les Palestiniens, proposant à Paris d’accueillir plutôt des négociations bilatérales entre Israéliens et Palestiniens.

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Les négociations bilatérales sont « le seul moyen de progresser vers la paix », a dit M. Netanyahu lors d’une rencontre avec le Premier ministre français Manuel Valls.

Il a proposé à M. Valls une « initiative française différente » sous la forme de discussions bilatérales à Paris.

« Monsieur le Premier ministre Valls, Manuel, bienvenu.

Nous nous connaissons depuis un certain temps, et je connais votre amitié pour Israël et votre engagement pour les relations franco-israéliennes, votre position exemplaire contre l’antisémitisme et celle de François Hollande.

Nous avons passé du temps dans une synagogue de Paris après les attaques horribles qui y ont eu lieu. Nous avons ressenti une grande solidarité, identique bien sûr à la solidarité que vous avez reçue de notre peuple après les attentats terroristes qui ont suivi à Paris.

C’est dans cet esprit que je vous accueille et que je veux également exprimer mon appréciation de votre déclaration disant que le vote de la France à l’UNESCO était une erreur, que la France reconnait le lien historique du peuple juif à la terre d’Israël. Je dois être honnête : j’ai écrit une lettre à François Hollande et ai exprimé mon choc à l’idée que la France ait voté en faveur d’une décision niant le lien du peuple juif au mont du Temple, qui remonte à des milliers d’années.

Et la raison pour laquelle ce vote est si troublant pour nous, est que cela implique que le peuple juif n’a aucun droit à être ici. Et je pense que cela reste le cœur du conflit, le refus de reconnaitre le droit du peuple juif à avoir un état – nation dans sa patrie ancestrale. J’espère que vous encouragerez d’autres pays qui ont voté en faveur de cette résolution scandaleuse à suivre votre direction et à admettre qu’il s’agissait d’une erreur. Et bien sûr, la chose la plus importante est que cela ne se reproduise pas.

A présent, bien que nous ayons des désaccords sur le meilleur moyen de parvenir à la paix, j’apprécie profondément votre engagement à la rechercher. Je sais à quel point vous vous souciez de mettre fin à la terrible violence qui a envahi notre région depuis bien trop longtemps, et je veux vous remercier vous et le président Hollande pour votre engagement envers la paix.

Nous partageons les mêmes objectifs : la paix, deux états pour deux peuples, la fin de la guerre.

Ce week-end, vous disiez que les négociations directes étaient très difficiles en ce moment. Et vous avez raison. Elles le sont, mais elles sont le seul moyen d’avancer vers la paix. La paix ne sera pas simplement conclue par des conférences internationales, semblables à l’ONU. Elle ne parvient pas à maturité par des diktats internationaux ou des commissions de pays du monde entier qui sont assis à chercher à décider de notre destin et de notre sécurité, alors qu’ils n’y ont pas d’enjeu direct.

La paix est conclue par des négociations directes entre les parties et dans les négociations directes, la direction palestinienne doit affronter un choix difficile, et ce choix est simple : reconnaitre l’Etat juif ou continuer à dire à son peuple qu’un jour Israël disparaitra. Cela créera un Etat palestinien non pas pour vivre aux côtés d’Israël, mais pour éliminer Israël.

Le Premier ministre français Manuel Valls (d) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à Jérusalem, le 23 mai 2016 (Crédit : Kobi Gideon/GPO)

Le Premier ministre français Manuel Valls (d) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à Jérusalem, le 23 mai 2016 (Crédit : Kobi Gideon/GPO)

Nous voulons donc deux états pour deux peoples, un état palestinien démilitarisé qui reconnait l’Etat juif. Et je vous exhorte à ne pas laisser la direction palestinienne se soustraire à ce choix difficile. La direction palestinienne ne voit pas l’initiative française comme une incitation au compromis, mais plutôt comme un moyen de l’éviter. En fait, le Premier ministre palestinien, Hamdallah, a laissé échapper l’autre jour son espoir pour un calendrier imposé, plutôt que pour une paix négociée.

Je peux vous le dire en vertu de ma longue expérience, je sais à quel point les négociations directes sont difficiles, mais c’est ainsi que nous avons conclu un accord de paix avec la Jordanie, et avant cela c’est ainsi que nous avons conclu un accord de paix avec l’Egypte. Et les deux traités de paix, conclus par des négociations directes, ont passé l’épreuve du temps. Ils ont affronté de nombreux orages. Et beaucoup de vies ont été sauvées parce que nous nous sommes assis autour d’une table avec nos anciens ennemis directement, sans conditions préliminaires, et avons pris des décisions difficiles.

M. le Premier ministre Valls, Manuel, je suis préparé à prendre des décisions difficiles. Et si vous voulez réellement aider à relancer la paix, alors aidez-nous à relancer des négociations directes avec Mahmoud Abbas.

Et c’est dans ce sens-là que j’accepterais avec plaisir une initiative française différente, et voici le seul changement important. Cette initiative peut toujours avoir lieu à Paris, parce que cela serait un merveilleux endroit pour signer un accord de paix. C’est un endroit merveilleux de toute façon.

Cela peut toujours être appelé l’initiative française, parce que vous accueilleriez cet effort sincère de paix, mais voici la différence : je serais assis seul, directement avec le président Abbas, au palais de l’Elysée, ou n’importe quel endroit que vous choisiriez. Chaque sujet difficile sera sur la table : la reconnaissance mutuelle, l’incitation à la haine, les frontières, les réfugiés, et oui, les implantations. Tout.

Il n’y a pas de sujet trop complexe pour être résolu si les deux parties veulent se parler l’une à l’autre. Et je suis plus que volontaire ; je suis impatient. J’ai été blessé à la guerre, j’ai perdu un frère, j’ai perdu beaucoup d’amis au combat. Israël ne veut rien de plus que la paix. Et j’espère que vous encouragerez le président Abbas à accepter cette initiative française : des négociations directes sans conditions préliminaires, entre le Premier ministre israélien et le président palestinien à Paris.

Je suis prêt à annuler mes rendez-vous et à me rendre dès demain à Paris – enfin, je pense que demain nous étendons le gouvernement, mais dès après-demain, Manuel. Et c’est une proposition ouverte. J’annulerai mes rendez-vous, et j’espère que cela sera compris par vous-même et par les Palestiniens. Les Israéliens et les Palestiniens ont trop souffert. Il est temps de s’assoir ensemble et de travailler sur nos différences pour que la paix puisse enfin régner. Et dans un esprit de paix, je vous accueille à Jérusalem. Le mot ‘Jérusalem’ signifie ville de paix. Bienvenue. »

« J’ai entendu la proposition de M. Netanyahu. Je vais en parler au président de la République » François Hollande, a répondu M. Valls, en visite en Israël et dans les Territoires palestiniens jusqu’à mardi.

M. Valls rencontrait M. Netanyahu avec l’intention de défendre le projet français de réunir à l’automne la conférence de paix internationale, dite ‘Initiative de paix française’.

Benjamin Netanyahu, le 23 mai à Jérusalem (Crédit : Capture d’écran YouTube)

Benjamin Netanyahu, le 23 mai à Jérusalem (Crédit : Capture d’écran YouTube)

Une réunion d’une vingtaine de pays, au niveau des chefs de la diplomatie et d’organisations internationales est censée jeter les bases de cette conférence le 3 juin à Paris, sans la participation israélienne ni palestinienne.

M. Netanyahu s’est constamment opposé à l’idée d’une conférence internationale et s’est toujours dit prêt à rencontrer le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à tout moment et en tout lieu.

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