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Prenons les Palestiniens au mot – Karni Eldad sur i24News

By 6 janvier 2015Etz Be Tzion

Prenons les Palestiniens au mot

Dans toute relation, comme dans celle que nous avons avec les Palestiniens, chacun joue son rôle. La chronique est déjà connue et écrite d’avance. Un ping-pong de réactions.

Par exemple, ce qui s’est passé ces deux dernières semaines: Mahmoud Abbas fait appel à l’ONU, nous nous sommes énervés et avons gelé le transfert des impôts que nous collectons pour les l’Autorité palestinienne, qui s’est fâchée et a envoyé Saeb Erekat nous menacer: si on ne leur verse pas l’argent immédiatement, ils ne seront pas en mesure de contrôler l’Autorité palestinienne et ils la démantèleront.

Et alors, qu’adviendra-t-il après (roulement de tambour terrifiant en crescendo)? Nous devrons nous occuper des égouts et des déchets de millions de Palestiniens.

Qui craint la menace de Mahmoud Abbas de démanteler l’Autorité palestinienne? Ceux qui ne sont pas sur le terrain, ou ceux qui ne servent pas dans l’armée, les militaires d’active ou de réserve. Ceux qui ne connaissent pas la situation des Palestiniens peuvent s’alarmer: l’idée de devenir responsables de la vie quotidienne de près d’un million et demi d’Arabes (ne croyez pas les chiffres gonflés de l’Autorité palestinienne, mais ceux d’une étude sérieuse menée le Dr Guy Bakhor, par exemple), fait froid dans le dos.

Alors soyons intelligents et arrêtons-nous une seconde: est-ce vraiment aussi terrible que ce que l’on nous dit, ou est-ce la réalisation d’un souhait inavoué ? Peut-être que ce que Mahmoud Abbas nous propose, ou ce dont il nous menace, consiste à réaliser un rêve, celui du retour à la période “pré-Oslo”?

Réfléchissons un peu : Mahmoud Abbas menace de démanteler l’Autorité palestinienne (AP). Pour paraphraser les Monty Pythons: qu’est-ce que l’Autorité palestinienne a-t-elle déjà fait pour nous!? La réponse est, contrairement à ce grand film, rien de bon.

Elle a utilisé des armes que nous lui avons données pour s’en servir contre nous, elle a formé des meurtriers, caché des terroristes, et nourri la prochaine génération de martyrs. Sous son égide, sont publiés des livres comportant la pire propagande qui est ensuite enseignée dans les écoles, sans aucun contrôle de notre part. Ses radios et ses télévisions appellent au meurtre de Juifs, et sa littérature qui crie à qui veut bien l’entendre que la Palestine s’étend de la Galilée jusqu’à Eilat, sans parler de la contrebande d’armes dans les voitures de ses policiers et ministres. Que voulez-vous de plus? Que faut-il de plus pour prouver que les 21 dernières années sous l’Autorité palestinienne ont été marquées et le sont encore par le sang des Juifs?

Si l’Autorité palestinienne est démantelée, nous devrons nous occuper de la vie quotidienne des Palestiniens qui vivent en Cisjordanie. Exact. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Nous sommes de grands enfants et nous le savons. De surcroît: nous l’avons déjà fait, c’est possible, nous avons le savoir-faire, l’infrastructure, et le plus important: l’expérience. Nous savons ce qui nous attend.

Une plaisanterie circule entre nous, dans les conversations de salon. C’est une sorte de jeu, à la fois drôle et triste: Le premier commence et dit: vous vous souvenez comment c’était avant la paix? Nous allions faire des courses à Ramallah (Cisjordanie, ndlr). Le deuxième ajoute: sans command-car. Et le troisième dit: pieds nus. Et ainsi de suite. Pourquoi est-ce triste? Parce que toute cette histoire de paix, de colombe, de Rabin, de prix Nobel et de processus d’Oslo, nous a apporté un tel cauchemar qu’il est même difficile de se souvenir ce qu’il y avait avant.

Mais, nous, dans notre salon, nous nous rappelons. Nous vivions plus près, nous buvions des jus d’orange à Jéricho, nous achetions des outils à Hébron, et sans trop avoir peur. Les Arabes n’avaient presque pas d’armes. Il n’y avait pas de police palestinienne. Les soldats poursuivaient les cerfs-volants des enfants arabes parce qu’ils portaient les couleurs du drapeau palestinien. Vous vous souvenez?

Puis, vint Oslo, et depuis lors, la situation ne cesse de s’aggraver, lentement mais sûrement. Aujourd’hui, la plupart des gens voient l’ennemi tel qu’il est, et comprend qu’il aurait dû être interdit de lui donner des armes, comme le criaient les manifestants de droite dans les rues lors de la signature du terrible accord d’Oslo.

Même la situation démographique a changé: à l’époque, il y avait 6 enfants en moyenne par famille palestinienne en Judée-Samarie. Aujourd’hui, un peu plus de 2, selon des sondages de la CIA. Les Juifs, malgré cela, ont encore 6 enfants, le taux de natalité le plus élevé des pays occidentaux. La situation a changé, en notre faveur, contrairement à toutes les prévisions.

Jusqu’à maintenant, la situation laissait penser qu’il était impossible de se retirer. Qui peut revenir en arrière? Même si on reconnaît notre erreur, comment pourrons nous retirer à l’Autorité palestinienne, les compétences, les armes et la force, sans payer le prix fort? Eh bien, aujourd’hui des responsables de l’AP nous le proposent. Ou plus exactement, nous menacent de ce que nous voulons plus que tout au monde : nous repentir sans payer. Il n’y a pas dans l’histoire de parallèle avec cette occasion.

Alors s’il-vous-plaît, n’ayez pas peur. Regardez la situation en face et voyez comme cette menace est positive. Si vous ne dites pas que vous voulez, et si vous continuez à jouer le jeu de la peur vers l’extérieur, le chef de l’Autorité palestinienne devrait poursuivre dans cette voie.

Il se pourrait qu’un jour les choses aillent un peu moins mal ici, et nous nous réveillerons du cauchemar permanent appelé “Accords d’Oslo”.

Karni Eldad est musicienne, mariée et mère de deux enfants, elle réside à Tekoa (Territoires)

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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