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Le programme de politique étrangère de Donald Trump pour ceux qui ne sont pas trop occupés à l’insulter / Dreuz

By 9 juillet 2016mai 13th, 2020Lève-toi !
PUBLIÉ PAR ATIKVA LE 8 JUILLET 2016

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Interview du Professeur Walid Phares, Conseiller de Donald Trump

D’après le professeur Walid Phares, conseiller principal de Donald Trump en matière de politique étrangère, le candidat républicain à la présidence des États-Unis « n’ira pas demander au Japon ou à la Corée du Sud de se lancer dans un programme d’armes nucléaires, mais il s’entretiendra avec leurs leaders des moyens d’instaurer un environnement plus stable et plus sûr en Asie de l’Est ».

Au cours d’une interview exclusive avec la Fondation « The Daily Caller News » (FDCN), le professeur Walid Phares a discuté de la vision du monde du candidat républicain à la présidence et de son programme de politique étrangère.

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Le professeur Phares est actuellement détaché de l’Université BAU à Washington DC (Université Internationale arabe de Beyrouth) dont il fut en 2013 Directeur du Département des Relations internationales & des Sciences politiques, puis Doyen en 2014. Il fut également conseiller de Mitt Romney, ancien Gouverneur du Massachusetts et ancien candidat à la présidence en 2012.

Question : Tout d’abord, je pense que nos lecteurs aimeraient savoir si M. Trump, pendant sa campagne électorale, a souvent recours à vos lumières et à celles d’autres conseillers en matière de politique étrangère.

Pr. Phares : Tout d’abord, deux précisions : je suis lié par un accord de non-divulgation en ce qui concerne les modalités de fonctionnement de la campagne électorale. Ensuite, en tant que conseiller, je collabore avec l’équipe directrice de la campagne dont les tâches consistent à briefer le candidat, à lui présenter une analyse immédiate de toute information de dernière minute, et à rédiger des documents d’orientation.

De combien de personnes se compose l’équipe de politique étrangère ?

Trump a révélé les noms de ses conseillers en politique étrangère et en sécurité nationale. Je suis du nombre, et bien d’autres se joindront à nous dans le futur. Quoiqu’ils ne fassent pas officiellement partie de la campagne électorale, de nombreux spécialistes le contactent de temps en temps pour le faire bénéficier de leur expertise. Si, comme je l’espère, M. Trump est élu, il aura à sa disposition tous les conseillers, administrateurs et chefs de départements du gouvernement.

Qu’est-ce qui vous a incité à participer à cette campagne électorale ?

Pr. Phares : Donald Trump est conscient des menaces que présentent l’Ei (Etat islamique) et l’Iran, actuellement réhabilité sans avoir renoncé à ses ambitions nucléaires. Il sera en mesure de bouleverser la politique étrangère suivie par l’establishment actuel. Hillary Clinton, qui en fait partie, n’a donné que de mauvais avis au Président Obama et a truffé le Ministère des Affaires étrangères de membres de groupes radicaux. Il n’y a vraiment aucune raison de lui confier la responsabilité de Commandant-en-Chef des États-Unis.

Quelles sont ses priorités en matière de politique étrangère ? L’équipe directrice a-t-elle seulement des priorités en matière de politique étrangère étant donné l’attitude changeante de M. Trump en ce domaine ? [On n’a plus à se demander de quel côté se trouve le journal, d’ironique le ton est devenu carrément hostile]

Pr. Phares : La priorité est du type « l’Amérique d’abord », comme il ressort de son discours initial d’avril dernier. Le monde dans lequel nous vivons est changeant, et les priorités changent avec lui. La politique étrangère de la campagne électorale est adaptée à un monde en pleine désorganisation. Pour le moment, les deux principales priorités sont la prolifération d’armes nucléaires et l’écrasement des groupes terroristes jihadistes, et en premier lieu L’Ei.

En ce qui concerne les armes nucléaires, M. Trump est très clair : il n’est pas en faveur de leur prolifération, surtout lorsqu’elles risquent de tomber entre les mains de gens peu recommandables. Il considère qu’il s’agit là de la menace la plus grave à laquelle l’Amérique et le reste du monde auront à faire face. Dans ce domaine, la Corée du Nord et l’Iran sont au premier plan de ses préoccupations.

Il pense qu’une action stratégique et concertée sera nécessaire pour venir à bout de l’Ei et il se préoccupe également de ses successeurs possibles une fois que ce groupe aura été détruit. Car il ne s’agit pas seulement de l’Ei : al-Qaeda est toujours là, ainsi que bien d’autres comparses moins en vue, tels que les Frères musulmans, installés en Égypte avec l’approbation du Président Obama jusqu’à ce que les Égyptiens aient libéré leur pays de cette tyrannie.

Notre pays vit sous la menace très réelle du jihad sur son propre sol. Nous allons donc devoir combattre ce type de terrorisme et renforcer notre lutte par deux actions simultanées : dépister les jihadistes potentiels qui cherchent à infiltrer l’Amérique d’une part, et consolider la sécurité sur nos frontières d’autre part.

En ce qui concerne les armes nucléaires, quelle serait la réaction de M. Trump si le Japon et la Corée du Sud cherchaient à se doter d’armes nucléaires de leur propre chef ?

Pr. Phares : Au cours de cette campagne, lorsqu’il nous est arrivé de dialoguer avec les leaders et les politiciens de Corée du Sud, ils ont tous déploré l’inaction de M. Obama, qui les préoccupe sérieusement. D’après eux, la sécurité de leur pays a été compromise durant les 8 dernières années et ils sont favorables au changement qu’apportera la politique étrangère de Donald Trump.

En fait, M. Trump n’a pris aucun engagement spécifique. Il souhaite simplement s’entretenir en toute bonne foi avec nos partenaires asiatiques concernant certains sujets, et il l’a fait savoir publiquement. Il n’ira pas demander au Japon ou à la Corée du Sud de se lancer dans un programme d’armes nucléaires, mais il discutera avec leurs leaders des moyens d’instaurer un environnement plus stable et plus sûr en Asie de l’Est. En tant que négociateur, M. Trump fait preuve d’un savoir-faire qui fait tristement défaut tant au Président Obama qu’à Mme Hillary Clinton du temps de son passage au Ministère des Affaires étrangères — et sa réussite professionnelle est là pour le prouver.

S’agissant de l’accord sur le nucléaire iranien, M. Trump s’empressera-t-il de le dénoncer dès son arrivée à la Maison-Blanche ?

Non, il ne va pas dénoncer un accord qui porte la signature institutionnelle des États-Unis. Il respecte les structures de l’ordre social. Mais il le réexaminera à la lumière de ces structures. Il n’a pas caché son opposition à cet accord négocié en dépit du bon sens. Il reprendra les négociations après son élection avec l’assistance de ses conseillers. Il est possible qu’il souhaite le renvoyer devant le Congrès. Il faudra ensuite attendre la réaction des autorités iraniennes. Mais il ne va pas exécuter cet accord tel qu’il est aujourd’hui, il sera révisé après des négociations qui interviendront directement entre l’Iran et les USA, ou bien entre un certain nombre de nos alliés.

Que doit attendre Israël de Trump président ?

M. Trump a déjà déclaré à l’Association Juive Républicaine ainsi qu’à l’AIPAC (Comité des Relations publiques Amérique-Israël) qu’il restera l’allié fidèle qu’il a toujours été pour Israël.

L’intention manifestée par M. Trump d’interdire temporairement l’entrée des musulmans en Amérique a soulevé de nombreuses protestations. Pensez-vous qu’une telle interdiction serait réaliste et qu’elle pourrait être efficace ? Pensez-vous vraiment que cette mesure contribuerait à la prévention du terrorisme ?

Vous parlez de la soi-disant « interdiction de séjour des musulmans »…

Pardon, c’est M. Trump lui-même qui a parlé de « stopper totalement l’arrivée de musulmans aux États-Unis jusqu’à ce que nos dirigeants puissent analyser et comprendre la situation »

Très bien, examinons la question et la position de M. Trump à ce sujet.

Après toutes les attaques perpétrées tant en Europe qu’aux États-Unis, il est clair que l’administration Obama, l’équipe d’Hillary, et malheureusement nos alliés européens n’ont pas été capables de trouver une solution au problème en mettant sur pied un système qui permette de vérifier les antécédents des demandeurs de visas et candidats à l’immigration et d’évaluer le danger qu’ils pourraient présenter pour le pays d’accueil.

M. Trump a écouté les spécialistes et chercheurs en matière de sécurité lorsqu’ils ont témoigné devant le Congrès. La conclusion est que s’il n’y a aucun moyen fiable de vérifier l’identité des demandeurs d’asile et autres visiteurs et immigrants, aucun moyen fiable de déterminer s’ils appartiennent à un réseau jihadiste, le sang continuera de couler.

La réaction de Donald Trump a été naturelle et nécessaire, en provoquant un premier débat public sur la nécessité de changer une politique inefficace en matière de contre-terrorisme. Il a annoncé au peuple américain qu’il s’y emploierait et il a recommandé à nos dirigeants actuels, qui de toute évidence n’ont pas la moindre idée sur la solution du problème, de prendre une première mesure de sécurité en arrêtant pour le moment le flot de nouveaux arrivants musulmans — en attendant la refonte du système actuel.

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Mais pourquoi s’en prendre à un groupe de gens simplement en raison de leur religion ? [franchement, ou bien le journaliste est nul, ou bien il se moque du monde]

Pr. Phares : M. Trump n’a jamais exclu aucune communauté des relations d’affaires qu’il a nouées jusqu’à présent, jamais diabolisé aucun groupe. L’accusation de racisme ou d’islamophobie n’a pas de sens. Il considère la question du seul point de vue de la sécurité nationale. Mais il a récemment accepté de discuter de sa position, persuadé que lorsqu’il aura été pleinement informé des questions relatives aux services de renseignement, il sera à même d’évaluer la situation et de prendre les mesures qui s’imposent après son élection. Il a déjà annoncé récemment qu’il porterait ses efforts sur les islamistes terroristes et leurs commanditaires. L’interdiction de séjour portera essentiellement sur les jihadistes et les islamistes radicaux que la refonte des services d’immigration aura permis d’identifier.

À propos des services de renseignement, la question se pose de savoir si, après sa nomination officielle par le Parti républicain, le tempérament volatile de M. Trump ne l’incitera pas à divulguer au cours d’un meeting ou d’une interview certaines communications confidentielles recueillies durant ces séances d’information.

Pr. Phares : M. Trump laissant filtrer des commentaires concernant ses séances d’information sur les services de renseignement ? Ridicule. Ses propres experts en matière de sécurité, sinon les services d’intelligence américains lui ont déjà confié une grande quantité d’informations sensibles.

Il est extrêmement prudent et digne de la confiance que nous lui avons accordée en l’informant sur certains sujets délicats. S’il n’était pas capable de garder le secret, il n’aurait pas pu créer l’empire multinational qui est le sien. De tout le temps pendant lequel je l’ai entretenu de sujets géopolitiques sensibles, je ne l’ai jamais entendu en laisser filtrer quoi que ce soit en public. Ma propre expérience me persuade qu’il se conduira en homme d’État.

Une petite précision : vous avez révélé à M. Trump certaines informations confidentielles, vérifiées mais officieuses, et il n’en a pas fait état par la suite au cours de discussions publiques de politique étrangère ?

Pr. Phares : Il s’est conduit en véritable chef d’État capable de nuancer ses opinions le cas échéant. Les questions qu’il pose sont pertinentes. Il veut être informé en détail des questions relatives à la sécurité nationale et il sait pertinemment qu’il s’agit là d’un sujet sensible.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © traduction et adaptation Atikva pourDreuz.info.

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