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Pyrénées-Atlantiques : dix membres d’une secte en garde à vue (M6info)

By 17 juin 2015Lève-toi !

Dix membres d’une secte arrêtés et placés en garde à vue dans les Pyrénées-Atlantiques. Leur arrestation fait suite à une vaste opération de gendarmerie, menée mardi 16 juin, à Sus (Pyrénées-Atlantiques) dans les locaux de la communauté sectaire “Tabitha’s Place”, soupçonnée notamment violences et mauvais traitements sur des enfants, a indiqué le procureur de la République de Pau.

Des informations d’un ancien adepte

“Les activités de cette communauté font l’objet d’une information judiciaire que j’ai ouverte en mars 2014 à la suite d’informations données par un ancien adepte”, a expliqué le procureur Jean-Christophe Muller lors d’une conférence de presse.

L’enquête “concerne des faits d’abus de vulnérabilité dans le cadre d’un mouvement à caractère sectaire, des faits de violences sur mineurs concernant les conditions d’éducation, et des faits de travail dissimulé” et de travail des enfants, a-t-il résumé.

Une opération menée dans un château de la secte

C’est “à l’issue de vérifications longues et minutieuses”, notamment sur les ramifications de la secte en Allemagne et en Espagne, qu’une vaste opération de gendarmerie a été lancée dans la nuit de lundi à mardi 16 juin contre le château appartenant à la communauté Tabitha’s Place, considérée comme une secte par la Commission parlementaire d’enquête sur les sectes. Elle est aussi connue sous le nom d'”Ordre apostolique”, “Douze tribus” ou “Ruben and Brothers”.

Deux opérations menées simultanément

200 gendarmes, un hélicoptère et l’Institut de recherche criminelle et des médecins légistes ont pris part à cette opération. En parallèle, une autre opération a été menée ans le secteur de Perpignan, où des membres de la secte travaillent également.
Dix personnes, “hommes et femmes responsables de la communauté”, étaient en garde à vue mardi soir, neuf à Pau et une à Perpignan, a indiqué M. Muller.

Des traces de “corrections physiques” sur des mineurs

Les mineurs présents dans la communauté ont été auditionnés et examinés par des médecins. Quatre d’entre eux, frères et soeurs d’une même famille âgés de 18 mois à treize ans, ont été placés auprès des services sociaux du Conseil général après la découverte de “traces récentes de corrections physiques”, qui font partie du “mode d’éducation” dans cette communauté, a souligné le procureur de Pau.

Des coups de baguette en osier

Selon la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), “les punitions physiques sont réglementées et graduées” au sein de la secte, avec des coups de baguette d’osier ou de règle sur différentes parties du corps. Pour justifier ces violences, les adeptes invoquent un verset de la Bible: “La folie est liée au coeur des enfants; le bâton qui les châtie les en éloignera”.

Les enfants interdits de jouer

L’information judiciaire ouverte pour “soustraction par un parent à l’obligation légale envers ses enfants” doit permettre de savoir dans quelles conditions les “centaines de mineurs” qui transitent dans les locaux de la secte “vivent, sont éduqués et participent à l’activité économique”, a affirmé Jean-Christophe Muller.
La Miviludes souligne que “les enfants sont levés à 6 heures du matin et reçoivent un enseignement toute la matinée. L’après-midi, ils travaillent avec leurs parents. Ils n’ont pas le droit de jouer, les jouets étant l’oeuvre du diable”.

Soupçonnés de blanchiment de fraude fiscale

Les membres de Tabitha’s Place, qui exploitent à Sus des terres agricoles et vendent des fruits et des légumes, sont également soupçonnés de travail dissimulé, de fraude aux prestations sociales, de blanchiment de fraude fiscale.

Déjà condamnés

En mars 2002, 19 membres de Tabitha’s Place avaient été condamnés par la Cour d’appel de Pau pour “soustraction aux obligations légales des parents”, notamment refus de scolarisation et de vaccination de leurs enfants.
En 1997, un enfant de 19 mois y était décédé faute d’alimentation et de soins. Ses parents ont été condamnés à douze ans de réclusion criminelle.

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