Aujourd’hui, tout tourne à l’envers.Plus votre délit est grave, plus clémente est la justice envers vous.
Aujourd’hui, tout tourne à l’envers.Plus votre délit est grave, plus clémente est la justice envers vous. Clémente n’est peut-être pas le terme adapté, je dirai plutôt bienveillante. En tout cas, nous en avons l’impression.
Par contre, si vous touchez au portefeuille des grands de ce monde, il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé dernièrement chez Air France, alors vous êtes jugés sévèrement. Justice à 2 vitesses ? Réelle justice ? C’est à n’y plus rien comprendre. Le laxisme dont font preuve les tribunaux est plus qu’inquiétant.
On relâche des coupables. On leur permet de sortir « momentanément », leur donnant l’opportunité de sortir « définitivement ». On laisse dehors des personnes dites dangereuses. Et que dire des dernières lois qui viennent de tomber, consommation de cannabis, conduite sans permis, simple amende, aucune poursuite judiciaire. La justice qui ne fait plus son travail, punir les coupables, quels qu’ils soient, quoi qu’ils aient fait, et c’est le début du déclin …
.
Il existe hélas aujourd’hui un courant de pensée qui prône une forme de bienveillance vis-à-vis des personnes condamnées par la justice pour des faits ou des délits graves.
Il existe hélas aujourd’hui un courant de pensée qui prône une forme de bienveillance vis-à-vis des personnes condamnées par la justice pour des faits ou des délits graves.
Le gouvernement et la ministre actuelle de la justice Madame TAUBIRA semblent encourager ces mesures bienveillantes qui questionnent bon nombre de policiers, de gendarmes en charge de la sécurité, de la protection des citoyens.
Les faits rapportés par l’actualité judiciaire annoncent-ils le bouleversement des équilibres liés à une autorité fondée sur la punition du « méchant » ? Menacent-ils la tranquillité des citoyens et le trouble de l’ordre public ?
.
Une forme d’irresponsabilité pénale gagne aujourd’hui la société.
Une forme d’irresponsabilité pénale gagne aujourd’hui la société. Qu’en est-il de ce policier grièvement blessé par une personne libérée qui n’a pas exécuté l’ensemble de sa peine ?
Il semble ainsi que les faits délictueux ou criminels deviennent de plus en plus présents, à l’image d’une société confrontée au délitement de ses valeurs judéo chrétiennes.
Une forme d’angélisme, de bienveillance dévoyée a probablement gagné le ministère de la justice qui sans doute invoque la culpabilité sociétale, responsable et coupable d’enfanter les maux sociaux, la criminalité, dont la source finalement devrait être excusée.
Cette forme d’angélisme s’applique ainsi aux lois actuelles sur la « présomption de la récidive » qui nous conduit à reprendre les mots du philosophe Alain Finkielkraut : La « méchanceté des bonnes intentions ». Cette « méchanceté des bonnes intentions », est le pendant de la « Tyrannie de la Bienveillance ».
Ainsi, si les intentions de la loi apparaissent louables du point de vue de leur bienveillance, les effets qu’elles produisent peuvent s’avérer bien plus terribles que le but recherché, l’évitement de l’incarcération à tout prix, la peine définitive.
Il y a une forme de profonde perversion dans ces lois dont le caractère humaniste laisse à penser que la société doit être généreuse vis-à-vis de ceux qui ont assumé consciemment leur transgression.
.
L’apparence d’avoir une bonne intention, de vouloir accomplir une bonne action envers les repris de justice en les relâchant, afin d’éviter l’exécution d’une peine lourde, introduit finalement davantage de maux.
Toute la problématique actuelle tient à la volonté des idéologies ambiantes, à leur souci de se détourner des lois divines qui distinguent le bien et le mal.
Toute la problématique actuelle tient à la volonté des idéologies ambiantes, à leur souci de se détourner des lois divines qui distinguent le bien et le mal. Il s’agit pour les idéologies contemporaines de relativiser le mal, de lui donner des excuses, de diminuer la peine autant que possible.
Or, pour nous Chrétiens, il convient de contester l’optimisme moral, de récuser les déviances de l’angélisme exprimé par l’intellectualisme, selon lequel et selon les mots empruntés à un Philosophe « le mal n’est jamais que l’ignorance du vrai bien ».
.
.
Nous pressentons les dérives d’une idéologie qui conduit les auteurs des lois actuelles à user de prévenance vis-à-vis de la méchanceté.
Nous pressentons les dérives d’une idéologie qui conduit les auteurs des lois actuelles à user de prévenance vis-à-vis de la méchanceté. Il nous faut comprendre que la victime ressent en partie une forme de soulagement intérieur lorsque le délinquant, le criminel est condamné, mais cette même justice peut à nouveau faire souffrir lorsqu’elle devient excessivement clémente, outrageusement bienveillante vis-à-vis de la délinquance ou de la criminalité, en leur trouvant des excuses ou une forme d’indulgence.
La méchanceté comme le décrit Jésus est même dans les pensées, elle est inscrite dans le cœur de l’homme, donc bien animée par une mauvaise intention, une volonté mauvaise.
Le philosophe Luc Ferry dans « L’homme dieu ou le sens de la vie » n’écrit d’ailleurs pas autre chose : « Au fur et à mesure que la responsabilité du Mal nous est ôtée, nous sommes aussi, et pour les mêmes raisons, déchargés de celle du Bien. Il appartient donc à la Justice de ne pas décharger l’homme de la conscience du mal ». On se doit de favoriser la punition qui lui montre la souffrance qu’il crée à autrui en transgressant le bien, sans maquiller les stigmates et les racines mêmes du mal qui reposent dans la nature pécheresse de l’homme.
.
Pourquoi la justice aujourd’hui ne reviendrait-elle pas au cœur de sa réelle mission ??
Beccaria dans son « Traité des délits et des peines » montre qu’à chaque délit commis correspond une peine qui lui est proportionnée. Pourquoi la justice aujourd’hui ne reviendrait-elle pas au cœur de sa réelle mission ??
.
.
.
Eric Lemaitre et Valérie Saiu
