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QU’ELLE DEMEURE DANS LE SILENCE d’Elishéva Goël / Extrait N°3 : Chapitre 2  Un témoignage, pour aller plus loin. Il y a peu, j’étais en Ukraine avec mon mari. Nous étions invités pour travailler avec un frère et son équipe d’évangélisation, pour une courte période d’enseignement et de jeûne.

By 3 mai 2021mai 7th, 2021Elishéva Goël, LECTURE QUOTIDIENNE

Chapitre 2

 

Un témoignage, pour aller plus loin

 

Il y a peu, j’étais en Ukraine avec mon mari. Nous étions invités pour travailler avec un frère et son équipe d’évangélisation, pour une courte période d’enseignement et de jeûne.

Le frère m’a demandé de consacrer une soirée aux femmes de son groupe, ce que j’ai fait après m’être mise à part dans la prière, consciente qu’enseigner des jeunes femmes est une responsabilité particulière, surtout à une époque où le féminisme corrompt la saine conception de la féminité biblique. J’étais prête à aller jusqu’au bout, à marcher à contre-courant, à parler selon ce que la Bible dit et selon ce que l’Esprit du Seigneur mettait sur mon cœur. Je savais qu’il y aurait des réactions en tous sens. Mais j’étais en paix, car je suis convaincue que celui ou celle qui a vécu une véritable mort à soi-même et marche à la suite du Mashia’h reçoit aussi de Sa part l’approbation et la force d’aller jusqu’au terme de ce qui lui est demandé.

Je me trouvais face à un groupe composé de jeunes femmes pleines de zèle pour l’évangélisation, dont mon mari avait pu constater avec un frère ancien de chez nous, l’été précédent, l’excellent engagement pour servir sur le terrain. Mais, d’emblée, j’ai perçu qu’il y avait là des personnalités totalement différentes les unes des autres, certaines étant humbles et désireuses d’apprendre de leur Seigneur tout en étant incertaines, vacillantes et non fondées dans leur identité, d’autres pleines de feu et débordantes de réactions charnelles, soumises à l’action de leur âme. On aurait pu penser que ces dernières étaient de puissants outils dans les mains de D.ieu pour conduire à la foi des gens perdus.

Mais…, voilà, il n’en était rien, car ce n’est pas si simple, en fait. Le Seigneur m’a donc conduite à introduire l’enseignement par une question : « Vous connaissez la femme vertueuse de Proverbes 31 (Eshet Hayil, en hébreu) ? Est-il possible d’être comme elle ? Est-ce que nous voudriez lui ressembler ?» Un peu décontenancées car elles s’attendaient certes à ce que je les conduise sur un autre terrain, celui de l’exhortation à être des battantes, de vaillants héros pour l’Eternel, elles m’ont toutes répondu comme un seul homme ( !) : « Ah, non ! Absolument impossible ! » (Sous-entendant : « On ne le souhaite d’ailleurs pas trop, on a autre chose à faire. Ce que tu nous proposes est un sujet de second ordre. »).

Je leur ai souri et j’ai repris les qualités et les œuvres de la femme vertueuse les unes après les autres, et puis je leur ai lâché le morceau que je souhaitais leur lâcher depuis le début, à savoir qu’il nous faut être et non faire. Condition essentielle pour être à l’image de cette femme exceptionnelle qui porte du fruit selon Proverbes 31.

Je leur ai donc expliqué qu’il est impossible de lui ressembler si nous n’avons pas d’amour, si nous ne sommes pas d’abord restaurées dans notre identité, en tant que femmes, en tant qu’enfants de D.ieu, et si nous n’avons pas une relation étroite avec le Seigneur en priorité. Décider d’entretenir cette relation dans la prière et la lecture de la Parole, de tout notre cœur. Décider de Le connaître et de chaque jour revenir pleinement à Lui afin d’être à Son image et apte pour Son service, selon Sa volonté.

Un grand silence s’est alors installé parmi nous. J’ai vu quelques visages décomposés, heurtés, et particulièrement parmi les plus bouillantes. Je les ai questionnées : « Trouvez-vous du temps pour cette intimité avec D.ieu chaque jour ? » La même réponse a fusé de tous côtés : « Trop difficile ! On travaille dur, et après on a des réunions, on sort pour évangéliser… On manque de temps. »

J’ai repris le dialogue, après les avoir calmées, car elles se sentaient reprises. J’ai expliqué que le zèle pour servir D.ieu est bon, mais que pour Lui plaire il nous faut d’abord être des femmes accomplies en Yeshoua. Pour cela, il faut l’amour, une relation étroite avec Lui. Je leur ai témoigné de ma propre expérience, depuis ma jeunesse. Epouse d’un serviteur de D.ieu, j’ai toujours été à ses côtés pour l’aider, j’ai enseigné mes quatre enfants à la maison pendant des années, j’ai pratiqué chez nous l’accueil de personnes en difficulté, j’ai cuisiné pour des dizaines de personnes, j’ai entretenu la maison où, avec l’aide de D.ieu, j’ai pu créer un lieu d’ordre et de paix, propre à l’épanouissement de ma famille, j’ai organisé avec mon mari des rencontres importantes, je l’ai accompagné en mission à l’étranger, j’ai relu les manuscrits de mon mari avant édition, j’ai écrit des livres pour les femmes, j’ai assumé des tâches de secrétariat,  j’ai fait et défait des bagages à de multiples reprises, j’ai préparé avec joie et sans plus aucune rébellion intérieure un café à mon époux qui me le demandait, alors que j’étais occupée ailleurs, saisissant ainsi l’occasion de vérifier le fond de mon cœur et de mes motivations (« Tout ce que vous faites, faites-le de bon coeur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes » – Col. 3 : 23), etc., etc.

Souvent, j’ai travaillé jusqu’à des heures indues. Mais j’ai tâché d’avoir toujours un temps avec mon Seigneur, soit tôt le matin, parfois à d’autres moments de la journée. J’ai trouvé ma force dans la relation avec Lui, j’ai pu Lui parler à tous moments du jour ou de la nuit, même en travaillant. J’ai constamment cherché Sa face et, si parfois j’ai relâché mes temps de prière, je suis rapidement revenue dans la repentance, assise à Ses pieds comme Marie, la sœur de Marthe, pour L’écouter, sachant qu’il s’agissait là de retrouver la vie, de boire à la source, et qu’il n’y a pas d’autre chemin si l’on veut être une vraie femme biblique, une vraie servante de l’Eternel. L’exemple de Marthe est frappant. Elle s’agite pour peu de choses, comme dira Yeshoua, et au bout du compte sa sœur qui reste simplement aux pieds du Seigneur obtient la bonne part qui ne lui sera pas ôtée.

Dans ces temps d’intimité avec D.ieu, Il nous parle comme un Père, Il nous façonne à l’image du Mashia’h, Il nous reprend pour notre bien, Il nous montre comment nous avons encore à évoluer, changer, grandir, nous repentir, apprendre à aimer davantage. Il nous apprend ce qu’est le vrai amour, la prière d’intercession, l’adoration qui nous conduit à Lui,… tant de choses encore…

Il y a un temps dans cette intimité où nous entrons véritablement dans le Saint des saints, et où dans Sa présence nous pouvons recevoir de Lui un dépôt inestimable, de grand prix. Ensuite, nos jours sont bénis, Il ouvre les portes devant nous, nous n’avons plus à porter de fardeaux inutiles. Il les a portés pour nous. Combien de fois je L’ai loué pour être intervenu là où je ne pouvais plus le faire, de manière miraculeuse et bénie ! Il est gravé en moi ce verset qui dit : « J’ai déchargé son épaule du fardeau, et ses mains ont lâché la corbeille. » (Ps. 81 : 7). Et encore celui-ci : « Il y a donc un repos de Shabbat réservé au peuple de D.ieu. Car celui qui entre dans le repos de D.ieu se repose de ses oeuvres, comme D.ieu s’est reposé des siennes ». (Hébr. 4 : 9-10).

Il nous a donné l’exemple, en se reposant le septième jour. Il a fait « tsimtsoum », Il s’est retiré après la création. (Le tsimtsoum pouvant se résumer comme étant le phénomène de retrait de Dieu dans le but de permettre l’existence d’une réalité extérieure à lui, car D.ieu nous a laissé gérer Sa création). A nous à présent de nous retirer aussi (juste politesse en retour) pour Le laisser prendre les rênes de nos vies et afin que s’accomplisse cette parole : « Car nous sommes Son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que D.ieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions » (Eph. 2 : 10). D’où l’importance capitale du Shabbat. Non pas la pratique rituelle et religieuse du Shabbat, mais la pratique du vrai Shabbat en Yeshoua, le repos qu’Il nous a accordé de manière pérenne à travers Son sacrifice sanglant à la croix et Sa résurrection. Quel repos ! Quel délice ! Quels que soient les souffrances, les fatigues, les épreuves, les manques,…, Il est là, toujours là, et nous restaure pleinement en Lui. Notre être tout entier est baigné dans Son amour, Sa présence, Son réconfort et Son soutien. Je parle vraiment d’expérience. Il m’a fallu du temps pour comprendre les termes de ce puissant secret et y rentrer. Il a fallu bien des erreurs, mais j’ai compris.

J’ai expliqué tout cela à mes sœurs, mais la résistance était toujours là chez plusieurs. Alors ont commencé à s’exprimer les plaintes, à cause de la solitude, à cause du manque d’aide concrète.

J’ai parlé de ces versets dont on ne tient que rarement compte dans la Parole et qui, pourtant,… nous sont donnés comme des commandements. Nous nous disons servantes de l’Eternel, mais nous courons après des œuvres, et ne sommes pas capables de vivre ce qu’Il nous demande en fait de petits gestes d’amour concret, car nous n’envisageons même pas que ceci puisse avoir une importance aussi capitale si pas plus, que ce que nous pratiquons de toutes nos forces, croyant Lui plaire, car il y est question d’amour, et l’amour est l’essentiel. Yeshoua Lui-même ne nous a-t-Il pas dit en Matth. 5 : 19 :

« Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. » ?

« Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité, vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix. » (Eph. 4 : 1-3).

Car il s’agit de considérer les autres comme nous étant supérieurs…, apprendre à renoncer à avoir raison quand pourtant c’est le cas, si le lien de la paix risque d’être rompu. Ah, l’humilité, cette vertu capitale, à conquérir par amour ! Vertu si peu présente entre ceux qui sont appelés ministres de D.ieu… Dès que quelqu’un a une opinion différente de la nôtre, on se hâte si souvent dans l’Eglise de rentrer dans un conflit avec cette personne et de rompre toute relation avec elle, et pire parfois, entamant une campagne de calomnie à son égard pour justifier notre rupture.

      « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de D.ieu. Affectionnez-vous aux choses d’En Haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en D.ieu. Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec Lui dans la gloire. Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. C’est à cause de ces choses que la colère de D.ieu vient sur les fils de la rébellion, parmi lesquels vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l’animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillés du vieil homme et de ses oeuvres, et ayant revêtu l’homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l’image de Celui qui l’a créé ». (Col. 3 : 1-0)

Join the discussion 2 Comments

  • Véronique dit :

    Magnifique !! Merci !

  • Sylvie dit :

    Quel témoignage interpellant pour toutes les femmes, moi la première ! Avec le rythme effréné de la vie actuelle où tout est fait pour nous détourner de l’essentiel – notre intimité avec D.ieu – il est si facile de se laisser absorber par des choses futiles au final car non inspirées par D.ieu et qui produisent toujours un fruit charnel et donc véreux… Et quand on est dans cet activisme de Marthe, on trouve toujours de bonnes excuses, comme pour ces jeunes femmes le manque de temps et on apaise notre conscience en nous convainquant qu’on travaille pour le Seigneur. J’ai longtemps fonctionné ainsi mais après maints échecs, force est de constater que mon seul bonheur se trouve dans Sa douce présence.

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