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Shalom ! Ayant obtenu les droits de traduction et de publication du livre “FONDEMENTS APOSTOLIQUES” de notre frère et ami Arthur Katz, nous en préparons la publication. Voici un extrait du premier chapitre…

Chapitre premier

 LE SERVICE APOSTOLIQUE

LA CONDITION SACERDOTALE : LE MYSTERE DU SACERDOCE

  Le sacerdoce est au cœur de toutes choses ; or, le christianisme moderne ignore tout de la condition sacerdotale, ce qui constitue probablement l’une de ses carences les plus déplorables. J’étais un adolescent new-yorkais de Brooklyn, un gamin tourmenté et perplexe qui s’efforçait de donner du sens à un univers déroutant. Si l’on m’avait demandé alors « Quelle est ta véritable vocation ? A quoi te penses-tu appelé ? », l’athée que j’étais, au sein même de son ignorance, connaissait la véritable réponse. Il m’aurait suffi d’avoir le courage de parler. Cette réponse, c’était « prêtre »[1]. Dans mon cœur, je savais déjà que le sacerdoce était central ; maintenant, je le comprends mieux.

            Nous courons un danger tout particulier, qui consiste à adopter un nouveau « vocabulaire religieux »- un de plus. Tout comme on nous a initiés au discours « charismatique », on peut très facilement nous initier à une manière de parler « apostolique » ; malgré cela, nous n’aurons qu’une phraséologie supplémentaire, et nous acquerrons tout bonnement plus de technicité. S’emparer une fois de plus de ces choses saintes, de ces absolus, dans un but formaliste, religieux, fastidieux, c’est leur réserver le sort le plus atroce. Si nous voulons être une église vitale par ses paroles, ses actes et sa présence, une église apte à réaliser les desseins éternels de Dieu, il faut alors quelque chose de crucial, c’est-à-dire la connaissance de la réalité de Dieu. C’est la seule chose qui nous gardera d’être de purs techniciens. Voici pourquoi, dans Hébreux 3.1, il nous est recommandé de considérer Jésus :

C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l’Apôtre et le Souverain Sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus-Christ.

Entre ce qui est apostolique et ce qui est sacerdotal, il existe un lien infrangible. En matière apostolique, notre réflexion n’a rien laissé de côté, mais notre ignorance saute aux yeux en matière sacerdotale. Les efforts que nous faisons pour exercer de nouveaux ministères, ou pour répondre à de nouveaux appels, pourront aboutir dans une certaine mesure sans nous obliger à nous centrer sur le souverain sacerdoce – bien que j’en doute -, mais la condition apostolique comporte un élément qui est éternellement uni à la condition de grand-prêtre. Ce qu’exprime la vocation céleste de Jésus – et en vérité, ce qui fait que cette vocation est céleste -, fait nécessairement partie de notre appel à nous également. Tant que Dieu n’aura pas inspiré et restauré en nous une perception véritable de la condition sacerdotale, nous n’aurons aucune part à une vocation vraiment céleste. Le mot « céleste » n’a aucune connotation « spatiale », mais dénote une tournure d’esprit, une mentalité, ou une manière d’être. Il s’agit du caractère particulier d’une réalité qui est difficile à définir ; cependant, lorsque vous la rencontrerez, lorsque ses effluves vous atteindront, ou que vous viendrez un tant soit peu à la connaître, vous saurez alors à coup sûr que c’est bien elle. Si la condition sacerdotale est un simple vocable de fantaisie au sens nébuleux, cela veut dire alors que notre condition sacerdotale est tout aussi nébuleuse. Le monde est privé de la perception des choses célestes faute de prêtres capables d’apporter cette dimension de la réalité. De fait, un autre synonyme du ciel, c’est la réalité. Toute réalité est ciel. Il faut rien moins qu’une mentalité sacerdotale pour percevoir et partager cette réalité, et rien moins qu’un ministère sacerdotal pour la faire pénétrer dans un monde qui se refuse à accueillir le ciel. La terre résiste aux choses célestes et pourtant, le manque de prêtres fait dépérir l’humanité.

            Longtemps, j’ai considéré que l’enseignement relatif aux vêtements sacerdotaux et aux nomenclatures sacerdotales était tout ce qu’il y a de plus assommant. Maintenant, par contre, je suis parfaitement convaincu que tout ce qui a trait au sacerdoce est porteur d’une gloire éternelle. Le caractère sacerdotal doit à la fois précéder et accompagner le cheminement apostolique. Nous avons un besoin impérieux de voir Dieu souffler sur nous l’esprit du véritable sacerdoce, toucher et transformer chaque aspect de notre vie, de notre cheminement et de notre ministère. Avant de s’adresser aux hommes, notre ministère doit obligatoirement s’adresser à Dieu. Si nous n’avons aucune perception du caractère sacré de Dieu, une perception que seuls peuvent trouver dans le lieu saint ceux qui adoptent une attitude sacerdotale, c’est-à-dire ceux qui s’effondrent comme morts devant Lui, alors le service que nous rendons comportera des fragilités, des lacunes et de l’inconsistance. Dieu nous appelle énergiquement à restaurer un sacerdoce qui, seul, nous arrachera aux manifestations superficielles auxquelles on se livre en son Nom.

La consécration des lévites

         Le chapitre 8 du Lévitique décrit la consécration des prêtres. En lisant ce chapitre dans son intégralité, on ne peut que percevoir la tonalité étrange et ancienne qui le caractérise. Rien ne semble plus éloigné de nos conceptions actuelle de la modernité, au point qu’on est tenté parcourir ce texte à la hâte, en y voyant une antiquité tout juste bonne à laisser dormir là où elle est, et trop désuète pour justifier notre attention. Cette attitude est totalement erronée, car tout ce que contient ce chapitre est profondément pertinent pour notre époque et, si cela se trouve, encore plus pertinent pour nous maintenant que pour la génération biblique à laquelle il s’adressait.

            Ce chapitre commence par ces mots précieux : « L’Eternel parla à Moïse… », et se poursuit en ces termes : « Comme l’Eternel l’avait commandé à Moïse… Comme l’Eternel l’avait commandé à Moïse… Comme l’Eternel l’avait commandé à Moïse. » Dès le début du chapitre, Dieu veut river nos esprits à l’origine divine de tout ce qui va suivre. Aucune des exigences qui sont formulées dans ce chapitre, aucune des ordonnances qu’il contient, n’ont pour origine une un projet humain. L’ensemble du concept est totalement divin, et opposé à la chair. Il constitue une attaque délibérée contre la sensiblerie et le bon goût humains. Son origine se trouve dans le cœur de Dieu, en totale opposition à tout ce qui est humain, ce qui en augmente d’autant la valeur et le caractère révélateur.

            La simple lecture de ce chapitre fait ressentir une certaine sensation d’épuisement. Quel effet a dû produire la participation effective à la réalisation de toutes ces exigences de Dieu ? La découpe de la viande, l’aspersion du sang, les offrandes agitées de côté et d’autre devant l’Eternel, et les stations assises devant la porte de la tente d’assignation – tout ce cérémonial semble absurde et épuisant. Le temps qu’il s’achève, alors que ces hommes éclaboussés de sang attendent à la porte de la tente d’assignation, tout ce que la chair peut trouver d’attrayant et d’honorifique au rôle et au titre sacerdotal se sera fané et terni. Voilà de quoi nous guérir de toute notion romanesque du « sacerdotal ». Le sacerdoce, c’est sanglant, c’est épuisant. Voyez avec quels détails ses exigences sont formulées :

L’Eternel parla à Moïse, en disant : Prends Aaron et ses fils avec lui, les vêtements, l’huile d’onction, le taureau du sacrifice pour le péché, les deux béliers, et la corbeille de pains sans levain ; et convoque toute l’assemblée à l’entrée du tabernacle d’assignation (Lévitique 8:1-3).

         Il faut noter que le peuple était tenu de se respecter l’ensemble du processus en tant que directive vivante. Dieu s’adressait à toute l’assemblée d’Israël, non au travers de ce que disaient les prêtres, mais au travers de qu’ils faisaient, de ce qu’on leur faisait, et de ce qu’on faisait pour eux. Cette assemblée avait un avantage que nous n’avons pas. Nous ne voyons pas découper d’animaux, et nous ne voyons pas exécuter le processus absurde qui consiste à recueillir le sang dans des vases, et à en asperger des articles d’ameublement, les vêtements des prêtres et l’oreille, le pouce et le gros orteil de ceux-ci. Quelque chose doit arriver à celui qui voit accomplir ces actes. Quelque chose doit s’enregistrer au plus profond de sa conscience, à propos de la signification du péché, et de ce qu’il faut pour expier celui-ci. Quelqu’un doit se tenir entre Dieu et l’homme, et il faut, d’une manière ou d’une autre, que la mort advienne pour obtenir ce qui donne la vie, car la vie est dans le sang.

            Si donc il existe un sacerdoce néotestamentaire, nous ne l’apprécierons jamais avec la véritable profondeur que Dieu veut, à moins de comprendre ce qui a précédé et préfiguré ce sacerdoce. Le sacerdoce comporte donc certaines caractéristiques essentielles qui ont été données et décrites au départ, et qui sont reprises et introduites dans le sacerdoce néotestamentaire de Melchisédek. Ce n’est pas que celui-ci ait entièrement remplacé l’ancien. C’est vrai dans un certain sens, mais il a également repris et intégré les significations les plus profondes qui avaient été conférées au sacerdoce au tout début.

 

Moïse fit donc comme l’Eternel lui avait commandé ; et l’assemblée fut convoquée à l’entrée du tabernacle d’assignation. Et Moïse dit à l’assemblée : Voici ce que l’Eternel a commandé de faire. Puis Moïse fit approcher Aaron et ses fils, et les lava avec de l’eau. Et il mit à Aaron la tunique, le ceignit de la ceinture, et le revêtit de la robe ; il lui mit l’éphod, et le ceignit de la ceinture de l’éphod, dont il le revêtit. Il lui mit aussi le pectoral, et mit au pectoral l’Ummim et le Thummim (Lévitique 8:4-8)

 

         Jusqu’où sommes-nous disposés à être dépouillés et lavés dans l’eau de la Parole ? A quel point sommes-nous disposés à subir l’humiliation de la nudité devant les hommes, avant même de pouvoir être revêtus du premier vêtement sacerdotal ? Moïse a lavé Aaron et ses fils avant qu’ils ne revêtent les vêtements. Ce fut une humiliation publique, et tout Israël regardait les préliminaires de leur consécration. L’humiliation est donc au cœur de la signification du mot « sacerdoce ». Les vêtements étaient attachés sur les prêtres au moyen de cordons artistement tissés. Il n’y avait pas de changement de costume rapide en coulisses. Le sacerdoce n’est pas un rôle qu’on joue en chaire et dont on se défait en rentrant chez soi. Ce n’est pas une vocation qu’un homme choisit parce qu’il y trouve de l’attrait. On s’y prépare rigoureusement, on ne l’assume pas à la légère, pas plus qu’on ne s’en acquitte avec indifférence.

Il posa la tiare sur sa tête, et il plaça sur le devant de la tiare la lame d’or, diadème sacré, comme l’éternel l’avait ordonné à Moïse. (Lévitique 8:9)

 

         Aaron portait au front une tiare d’or dont la présence se faisait sentir à chacun de ses pas. Nous ferions bien de ressentir la présence de ce bouclier d’or qui portait inscrits les mots : « Sainteté à l’Eternel ». A chaque pas, à chaque mouvement de notre corps, nous devrions être pénétrés de ces paroles : « Sainteté à l’Eternel… Sainteté à l’Eternel… Sainteté à l’Eternel… ». Impossible de vous gratter ni de faire en geste sans que la tiare appuie sur votre tête : « Sainteté à l’Eternel ». Il faut nous le rappeler sans cesse, car notre pensée est toujours friande d’escapades, de plaisirs, d’activités et de pensées bien à elle, pour peu que veuillons les lui octroyer. Il faut sans cesse amener l’esprit à connaître la « Sainteté à l’Eternel ». Le ministère serait bien moins entaché d’impudence, l’âme y règnerait moins, et l’on se bousculerait moins pour monter sur les estrades, si ce poids d’or reposait bien assis entre nos yeux. Recommençons à sentir la masse de ce poids à chacun de nos pas. C’est à ce moment-là seulement, après avoir été vêtu et préparé de la sorte, que le prêtre recevait l’huile d’onction.

L’huile d’onction

 

         Si Dieu exigeait qu’on oignît des meubles, combien plus exige-t-Il l’onction des vases de chair et de sang qui sont vraiment ses serviteurs ? Estimons-nous l’onction de Dieu à sa juste valeur ? S’il est un sujet qui mérite d’être étudié, c’est bien le phénomène de l’onction, et nous devons avoir le plus profond respect pour ce sujet. Des ingrédients très coûteux, finement broyés ensemble, étaient nécessaires à sa confection, et Dieu avait ordonné de ne pas en verser sur la chair humaine. Toute espèce d’imitation attirait également sur le coupable, quel qu’il fût, un châtiment d’une extrême sévérité. Gardons-nous de concocter un produit analogue ou équivalent à l’huile d’onction ! Les ingrédients ou épices

 

Ensuite, Moïse prit l’huile d’onction, il oignit le sanctuaire et toutes les choses qui y étaient, et le sanctifia (Lévitique 8:10).

 

qu’on utilisait étaient habituellement associés à l’onction d’un corps destiné à la sépulture. Ils avaient un arôme très particulier, et ne devaient pas servir aux fins des hommes – uniquement à celles de Dieu.

            Combien de fois nous sommes-nous rendus coupables de confectionner notre propre huile ? Il y a beaucoup à dire de l’onction feinte, des semblants d’onction qui n’en sont pas et qui, en vérité, diffusent surtout l’éclat de la personnalité humaine. Combien peuvent faire la distinction entre leur propre personnalité humaine et la sainte onction de Dieu ? Combien de virtuoses opèrent aujourd’hui avec une langue bien pendue et un bel ascendant sur les autres, aptes qu’ils sont à conduire des célébrations et à se donner en représentation ! Mais là, ce n’est pas du tout l’onction qui agit. Dieu ne nous imposera pas ce qui est parfait si l’ersatz nous satisfait trop. Celui qui rejette les artifices humains et se repose entièrement sur ce que Dieu donne peut alors se porter candidat pour recevoir ce don. Chaque fois qu’on monte le volume du son, chaque fois qu’on fait appel à l’âme pour amplifier les trémolos de sa voix, chaque fois qu’on ajoute un peu de tape-à-l’œil pour faire de l’effet, ou qu’on lance une invitation qu’on sait bien conçue pour agir sur les réactions émotionnelles de ses auditeurs, eh bien, cela, c’est de la fausse onction. C’est un simulacre. Ce n’est pas une confiance absolue placée dans la puissance de l’onction elle-même pour obtenir les effets que Dieu attend de sa Parole.

            A cours des années 1920, Watchman Nee nous a avertis que la tromperie la plus mortelle des Derniers Jours impliquera l’âme, qui fera appel à la technologie pour se substituer au domaine de l’Esprit. Nous devons à la fois nous en méfier et nous en protéger, de peur de nous retrouver nous-mêmes dépendants de la puissance de l’âme plutôt que de celle de l’Esprit. Au fil des années, nous avons fait tout ce qu’on pouvait imaginer pour simuler l’onction de Dieu, par exemple, en adoptant des accents pieux, en amplifiant le son, mais la différence finit toujours par apparaître. Nous savons comment faire de bons cultes et prêcher de bons sermons, mais nous ne pourrons jamais faire apparaître la gloire du ciel ! Nous devons nous méfier, non seulement de la technologie, mais également de notre propre voix en tant qu’instrument technologique astucieusement employé pour provoquer une réaction déterminée.

Le sacrifice

Il en fit l’aspersion sur l’autel par sept fois, et il oignit l’autel et tous ses ustensiles, et la cuve avec son soubassement, pour les consacrer. Il versa aussi de l’huile d’onction sur la tête d’Aaron, et l’oignit pour le consacrer. Puis Moïse fit approcher les fils d’Aaron, et les revêtit de tuniques, les ceignit de ceintures, et leur attacha des mitres, comme l’Eternel l’avait commandé à Moïse. Il fit approcher le taureau du sacrifice pour le péché, et Aaron et ses fils appuyèrent leurs mains sur la tête du taureau du sacrifice pour le péché. Et Moïse l’égorgea… (Lévitique 8:11-15a).

 

         Nous devons comprendre ce qu’implique la mise à mort du taureau par Moïse. Donner la mort pour qu’il puisse y avoir la vie : quel horrible phénomène ! Et cela s’accomplissait devant l’assemblée toute entière. Celle-ci regardait le couteau pénétrer dans la bête et le sang gicler. Elle voyait les soubresauts de l’animal qui chancelait puis s’effondrait, pour être ensuite découpé en morceaux. La scène qu’elle avait sous les yeux était intensément expressive. Débiter les animaux en morceaux, alors que l’assemblée voyait les convulsions saccadées des bêtes qu’on égorgeait, était une action totalement insensée, et cet acte n’avait aucune explication rationnelle.

 

… prit du sang, et en mit avec son doigt sur les cornes de l’autel tout autour, et purifia l’autel ; il répandit le sang au pied de l’autel, et le sanctifia pour y faire l’expiation. Il prit toute la graisse qui couvre les entrailles, le grand lobe du foie, et les deux rognons avec leur graisse, et il brûla cela sur l’autel. Mais il brûla au feu hors du camp le taureau, sa peau, sa chair et ses excréments, comme l’Eternel l’avait ordonné à Moïse (Lévitique 8:15b-17).

 

         C’est le contraire de ce que ferait l’homme, ce qui montre l’ampleur de l’opposition qui existe entre le ciel d’une part, et les calculs et les considérations terrestres d’autre part. Nous aurions gardé les choses que Dieu détruit, et les choses que nous aurions jetées comme dégoûtantes et sans valeur sont les choses même que Dieu appelle un sacrifice. La chair et la peau, si précieuses à nos yeux, ne devaient pas seulement être brûlées, mais brûlées hors du camp ; tel est le dégoût de Dieu pour la chair. Ce qu’estiment les hommes est une abomination devant Dieu.

            Les choses dont la saveur est agréable à Dieu sont l’intérieur de la bête, les parties internes – et non l’extérieur. Dieu n’éprouve aucun intérêt pour la peau et la chair qui sont à l’extérieur. Il les met au même rang que les excréments de l’animal. Le dedans, dans l’homme intérieur, l’ouvrage caché de Dieu né des luttes intérieures, c’est ce qui constitue les offrandes d’une saveur douce et agréable devant Dieu. Nous, chrétiens d’aujourd’hui, avons été coupables d’offrir notre personnalité, notre charme et nos aptitudes charnelles à Dieu, tout simplement parce que nous n’avons pas d’intérieur à offrir, n’ayant jamais appris à nous reposer ou à attendre devant Dieu. Nous avons méprisé la souffrance, l’opprobre et l’obscurité qui, seuls, sont le milieu où les offrandes agréables se forment dans les profondeurs de notre être. Ces choses, nous ne les avons pas estimées comme Dieu les estime, et nous avons préféré nous en passer. Il nous faut l’obéissance et la vision qui nous permettront d’emporter notre peau et notre chair hors du camp, et de l’exclure du lieu saint ainsi que de la chaire.

            On ne saurait dire où finit le prêtre et où commence le sacrifice, car le prêtre et le sacrifice sont un. D’ailleurs, le prêtre qui est vraiment un prêtre, et qui est lui-même un sacrifice, c’est un homme qui a « de la graisse », chez qui des choses se sont accumulées et demeurent, ou chez qui Dieu agit à l’intérieur, dans le secret. Il connaît Dieu dans le lieu secret, derrière le voile des circonstances et des sentiments extérieurs. Dieu l’a traité d’une manière impossible à expliquer, car elle fait scandale et passe pour de l’opprobre aux yeux des hommes, et c’est dans une parfaite solitude qu’il faut endurer la souffrance. Il s’agit d’humiliations, de choses que Dieu a opérées en vous dans le silence et dans le calme, de choses précisément conçues pour vous amener à Lui. Peu nombreux sont ceux qui se sont ouverts à Dieu pour être traités ainsi dans ce lieu intérieur où peut s’édifier quelque chose qui répande une agréable odeur. Pour la plupart, nous nous protégeons, et nous ne permettons ni à Dieu ni à personne d’autre de pénétrer dans ce lieu. Nous nous sommes protégés de la souffrance et de la douleur qui l’accompagne, et c’est pourquoi toute notre vie est vécue au-dehors.

L’identification

            Aaron et ses fils s’identifiaient également aux sacrifices en posant les mains sur la poitrine des animaux. L’imposition des mains confère une identification symbolique à un élément essentiel de la réalité apostolique, et ce fait est inhérent au sacerdoce. On voit le même principe dans Hébreux 2:17-18 :

 

C’est pourquoi il a fallu qu’il devînt semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il soit un souverain Sacrificateur, miséricordieux et fidèle dans les choses de Dieu, pour expier les péchés du peuple. Car, ayant été tenté dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés.

Cette identification correspond exactement à l’imposition des mains sur les animaux par Aaron et ses fils. Il y a identification avec la chose sacrifiée, ou avec « quelque chose » qui doit nécessairement mourir comme substitut pour le péché de l’homme. Le prêtre reconnaissait sa propre condition de pécheur ainsi que les péchés de la nation en posant ses mains sur ce qui était offert comme substitut pour ces péchés. Sa situation est la même que celle de Job, qui déclare :

          « Je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre ». En d’autres termes, Job disait qu’il lui fallait descendre dans la mort, et que la seule place qui lui revenait devant un Dieu saint était celle d’un mort.

            Ce principe de l’imposition des mains confère effectivement une caractéristique venue de Dieu, car en tant que prêtre, vous vous êtes déjà identifié vous aussi à l’homme dans son péché, dans sa faiblesse et dans ses défaillances, comme Jésus l’a fait lui-même. Jésus a fait l’expérience de tout ce que signifie en substance être un homme ; son identification a été totale, elle n’a pas résulté d’une simple imposition des mains, mais du fait d’être homme. Nous ne nous livrons pas à l’étude abstraite des aspects novateurs et des pratiques ésotériques du sacerdoce vétérotestamentaire ; c’est Dieu qui nous « met le nez » dans la substance et la réalité du pendant obligé de la réalité apostolique, c’est-à-dire de la réalité sacerdotale. La réalité sacerdotale est sanglante, elle trempe dans le sacrifice, nous y sommes jusqu’au coude, et cela, vous devez l’avaler.

L’obéissance

 

Il (Moïse) fit aussi approcher le second bélier, le bélier d’installation ; et Aaron et ses fils appuyèrent leurs mains sur la tête du bélier. Moïse l’égorgea, prit de son sang et en mit sur le bout de l’oreille droite d’Aaron, et sur le pouce de sa main droite, et sur le gros orteil de son pied droit (Lévitique 8:22-23).

         « Ecoute, Israël ! » C’est ainsi que commencent tous les commandements de Dieu. Ecouter, c’est obéir, et obéir, c’est faire. De l’oreille à la main, de l’ouïe à l’action, rien ne doit faire obstacle à la réponse. Tant que Dieu ne nous possède pas entièrement dans n’importe lequel de nos actes, si opposé soit cet acte à nos dispositions naturelles, alors, Dieu n’a pas de prêtre. Le sang sur le gros orteil évoque le contrôle exercé par Dieu sur l’orientation de notre vie. Tant que nous ne sommes pas prêts à tenir bon dans les situations rebutantes et exigeantes où Dieu nous a placés, le sang de la consécration n’est pas sur notre gros orteil. Que nous soyons « en mouvement » ou « stationnaires », tout doit avoir pour source notre mort à tout ce qui n’est pas la Parole de l’Eternel.

            Combien d’entre nous font-ils reposer leurs décisions sur la logique pure, au lieu d’être dirigés par l’Esprit du Dieu vivant ? Je ne suis pas opposé à la logique ou au sens pratique tant qu’il s’agit de la logique de Dieu et de son sens pratique à Lui, et tant que l’écoute de la voix de l’Esprit n’en pâtit pas. Nous savons parfaitement formuler des conclusions pratiques sur la manière dont telle ou telle chose aidera au service de Dieu ou servira ses intérêts, sans jamais nous être enquis de Ses intentions. Combien de véritables œuvres de Dieu sont nées avant terme, ou sont mortes-nées et réduites à néant, parce qu’il restait en nous quelque chose que le sang du sacrifice n’avait pas touché ? Nous ne pouvons accéder à la haute vocation céleste sans l’huile et le sang. Notre « moi » est incapable de satisfaire les exigences de cette vocation. Nous ne pouvons y accéder que par la puissance d’une Autre Vie. Lorsque nous ne pouvons plus nous satisfaire de moins, lorsque nous avons bien titubé et chancelé face aux exigences de cette vocation, alors là, nous voyons que pour entrer dans ce sacerdoce, nous devons entrer dans le Grand Prêtre lui-même. Le livre des Hébreux nous amène à la réalité dont le sacerdoce lévitique n’était que le type et l’ombre. Il existe dans le sacerdoce un ordre plus élevé, plus sublime, plus exalté et plus exigeant – l’ordre de Melchisédek, roi de justice et de paix.

            La notion que la plupart d’entre nous ont du prêtre de Dieu est empreinte d’un certain « glamour » ; c’est une notion qui tire sa source de notre humanité, et qui est née de la terre, au lieu de nous avoir été communiquée depuis le ciel. La nature charnelle de notre entendement a pour reflet l’inconfort et l’incompréhension que nous éprouvons face à ces exigences lévitiques. Hélas, elle a également pour reflet notre manière de nous comporter et de servir dans la maison de Dieu, où l’on ne trouve guère de preuves de cette purification et de cette consécration qui sont précisément ce que Dieu exige pour conférer un caractère céleste au service accompli.

[1] Dans les traductions en anglais de la Bible, et dans la version originale du présent livre, les termes « priest » (prêtre) et « High Priest » (Grand-Prêtre) correspondent respectivement aux termes « sacrificateur » et « Souverain Sacrificateur » fréquemment adoptés dans nos Bibles en français. Dans le présent ouvrage, les termes « prêtre » et « sacrificateur », ou « Grand-Prêtre » et « Souverain Sacrificateur », doivent donc être compris comme des synonymes (N. d. T.).

Join the discussion 4 Comments

  • Frédéric dit :

    Arthur Katz, un frère que je connais uniquement via ses articles et messages audio. Mais un frère chez qui nous pouvons nettement discerner une profonde flamme prophétique. Bref, du miel pour notre esprit, à méditer et à méditer encore pour une glorieuse transmission des pensées de Christ.
    J’ai déjà quelques articles en français sur mon blog, si d’aventure vous en auriez d’autres que je puisse placer avec votre autorisation, faites le moi savoir.

    Merci pour cet ouvrage

    Frédéric

  • Fabienne dit :

    Cher Haim,
    Merci pour cet extrait qui, je dois l’avouer, me rend impatiente de lire la suite ! Il m’est difficile de dire ce qui m’interpelle le plus. La vérité ? Quasi chaque fin de partie m’a conduite à un selah, certaines je les ai relues plusieurs fois. Il faut vraiment que ce livre soit lu par le plus grand nombre !! D.ieu parle tantôt d’une manière tantôt d’une autre. Quel outil nous avons là pour saisir la pensée du Seigneur !!??!!
    Que le Seigneur bénisse la diffusion de ce livre.
    Mon meilleur shalom,
    Fabienne

  • Claudette dit :

    Cet article est une réponse à mes prières. Je ne comprenais pas le sens du sacerdoce dans l’Ancien Testament. Je trouvais cela sanguinaire et j’avais de la difficulté à le lire. Je priais Dieu de me faire comprendre.
    Merci car je comprends mieux le sens du sacerdoce, de sa profondeur. Je vais le relire et le relire pour en être imprégnée jusque dans mon esprit.

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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