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Si Netanyahou ne sauve pas le monde de l’islam radical nucléaire, qui le fera ?

By 5 mars 2015Lève-toi !

Netanyahou ovationné par le Congrès américain - mars 2015

Aaron David Miller, expert américain pour le Moyen Orient, six fois conseiller de Secrétaires d’Etat américains Démocrates et Républicains, 24 ans au Département d’état américain, ex-conseiller d’Etat pour les négociations arabo-israéliennes et pour les accords entre Israël, la Jordanie, la Syrie et les Palestiniens, répondant à la question de savoir si la décision de Netanyahou de parler devant le Congrès américain malgré l’opposition du président américain aura des conséquences négatives sur la relation entre les deux pays, a déclaré sur Fox News :

« Les rapports entre Israël et les Etats Unis, contrairement à Lehman Brothers, sont trop gros pour faire faillite (too big to fail) »

Il a également noté l’attitude que je qualifie d’infantile du président Obama qui déclare ne pas avoir écouté le discours du président Netanyahou, et donne une conférence de presse quelques minutes plus tard en commentant en détail … le discours qu’il n’a pas écouté. Je n’ai pas non plus manqué d’observer l’hypocrisie du président américain qui disait craindre que Netanyahou ne révèle des aspects confidentiels des négociations en cours avec l’Iran, puis, au lieu de le féliciter de n’avoir rien divulgué, a ironisé qu’il « n’a rien dit de nouveau » : on ne peut pas à la fois craindre que Netanyahou en dise trop, et lui reprocher de n’en avoir pas dit assez.

Un discours historique

Le discours du premier ministre israélien est qualifié d’historique par les commentateurs sérieux des deux bords politiques, mais également par les journalistes israéliens qui pourtant voteront à gauche dans quelques jours. Netanyahou est regardé comme le seul dirigeant majeur du monde libre qui discerne clairement qui est le diable, l’appelle par son nom sans ronds de jambes, et voit l’intensité de la menace de l’islam radical.

Plusieurs journalistes ont comparé la vigueur et la clarté de son discours avec la mollesse et les hésitations, l’indécision, l’imprécision du président Obama, qui n’arrive toujours pas à prononcer les mots « islam radical » pour dénoncer l’Etat islamique et al Qaïda qu’il dit vouloir combattre.

Les médias français se sont étouffés en constatant que le Congrès a honoré Bibi de 29 standing ovations, soit plus que le président Obama n’en a jamais reçues (26). Leur acharnement contre Israël et leur légendaire superficialité ne leur a pas permis de comprendre que si le discours de Netanyahou atteint son objectif, le monde libre qu’il aura sauvé pourra lui dresser une statue et la fleurir chaque jour qu’il lui aura permis de continuer à exister. Au lieu de cela, certains en ont mangé leur chapeau en voyant comment le premier ministre israélien était applaudi, ont parlé d’applaudissements mécaniques comme pour signifier que les membres du Congrès sont des marionnettes qui s’exécutent lorsqu’on leur dit d’applaudir. Le journaliste dérisoire qui écrivait cela et que je n’arrive pas être assez cruel pour nommer, confond sans doute avec la télévision française où le public choisi pour sa docilité doit applaudir lorsque l’harangueur l’ordonne.

Que Netanyahou ait été ovationné par les membres du Congrès comme jamais aucun dirigeant étranger ne l’a été, n’empêche en rien les idéologues de déclarer qu’il a gravement endommagé les liens entre Israël et les Etats Unis. J’ai pour le public qui gobe ce conte de fée la même tendresse que pour l’enfant qui m’explique que le loup a mangé en vrai le chaperon rouge.

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Je ne m’attarde pas non plus sur le fait que le Congrès est composé de 535 membres, et que les 50 qui ont boycotté représentent donc moins de 10%. Ni qu’ils appartiennent à l’aile la plus à gauche, marginale, la moins pro-israélienne du parti démocrate. Je ne m’attarde pas car les Dreuziens ont bien compris que les critiques des grands médias français ont la portée du post d’un excité sur un forum de jeux vidéo : le discours du leader de l’Etat juif vise le peuple américain, le Congrès américain, et le refus obsessionnel d’Obama d’y assister lui a assuré une couverture médiatique mondiale – les médias américains ne parlaient plus que de ça depuis 10 jours – dont les communicants israéliens n’auraient jamais osé rêvé.

Netanyahou a révélé ce que cache Obama

Obama tente désespérément de séparer terrorisme et islam. Alors Netanyahou a rappelé que l’Iran finance le terrorisme islamique et qu’il incarne la version la plus dangereuse de l’islam. C’est ce qu’Obama craignait. Il a expliqué que l’idéologie islamiste est profondément ancrée dans l’islam radical de l’Iran et de l’Etat islamique, que l’Iran et l’Etat islamique veulent le même islam, et que rien ne différencie l’Iran de l’Etat islamique : tous les deux recourent au terrorisme, tous les deux veulent exterminer les Chrétiens, les Juifs et une partie des Musulmans, tous les deux veulent que la charia domine le monde, et ni l’Amérique, ni Israël, n’ont de place dans leur projet. La seule différence est qu’ils se disputent la place du roi.

Obama veut un accord avec l’Iran à tout prix. Alors Netanyahou a expliqué qu’il existe une alternative entre un mauvais accord et pas d’accord du tout : « un meilleur accord ». Il a rappelé que les Iraniens sont aux abois, et que s’ils quittent la table des négociations, ils reviendront parce qu’ils ont besoin d’un accord plus que les Etats Unis n’en ont besoin. Il n’a pas dit, mais les observateurs avertis l’ont compris, et un démocrate vexé que son président ait été mouché l’a relevé, la remarque s’adressait à un Obama qui veut éperdument marquer son mandat par la signature historique d’un accord de paix, quelles qu’en soient les conséquences, dussent-elles être un Iran nucléaire dont il entend laisser son successeur gérer le chaos comme une patate chaude qu’on se refile entre étudiants attardés. Sauf qu’il s’agit de la sécurité non seulement d’Israël, non seulement du Moyen Orient, mais de l’Europe, des Etats Unis, et du monde.

Obama ne craint pas que l’Iran possède le nucléaire. Le projet l’autorise à l’obtenir au bout de 10 ans. Alors Netanyahou a rappelé que la pire combinaison, le pire cauchemar pour l’humanité, c’est de permettre à des terroristes islamistes d’obtenir l’arme nucléaire, exactement ce que les dirigeants du 5+1 s’apprêtent à laisser faire à l’issue de la période prévue dans l’accord qui se négocie en ce moment.

Obama occulte la géopolitique du Moyen Orient. Alors Netanyahou a rappelé que le très mauvais accord va déclencher une course au nucléaire au Moyen Orient, car les puissances de la région n’auront d’autre choix que de se nucléariser pour se protéger d’un Iran impérialiste et colonisateur qui contrôle déjà quatre capitales. Et Netanyahou n’a pas manqué de rappeler à des dirigeants occidentaux sans doutes obnubilés par les perspectives économiques, combien volatile et dangereux était l’actuel Moyen Orient, et quel danger il fera peser sur le monde, une fois nucléarisé.

Obama ne voulait pas que Netanyahou dise au peuple américain que l’Iran est un pays qui finance le terrorisme mondial. Netanyahou a donc dit que l’Iran finance le terrorisme mondial. Il l’a martelé en trois points dont le dernier lui a valu un déluge d’applaudissements :

Pour qu’un accord soit conclu, a expliqué le premier ministre israélien,

• L’iran doit cesser de financer le terrorisme mondial (applaudissements).

• Il doit cesser d’agresser les pays voisins (applaudissements).

• Et il doit cesser de menacer d’anéantir mon pays, Israël, le seul et unique Etat juif (applaudissements soutenus, salle debout).

« Si l’Iran veut être traité comme un pays normal, il doit se conduire comme un pays normal » a ajouté Bibi, après avoir précisé qu’un accord acceptable pour Israël est un accord avec lequel Israël peut vivre – au sens littéral, ce dont semble se moquer les dirigeants occidentaux qui écoutent d’une oreille distraite les Mollah iraniens promettre un nouveau génocide juif.

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Obama et les commentateurs de mauvaise foi ont indiqué que Netanyahou n’a fait aucune nouvelle proposition. C’est faux. Netanyahou a indiqué que si les dirigeants occidentaux ne sont pas capable de demander à l’Iran de renoncer à être un pays agresseur et impérialiste avant la signature d’un accord, qu’ils lui demandent au moins de modifier son comportement avant que l’accord n’expire. De dire que si l’Iran change de comportement, les sanctions seront levées, et que si l’Iran n’entend pas changer d’attitude, les sanctions seront maintenues. Que l’Iran doit choisir entre une économie florissante et le nucléaire.

Ces recommandations sont pleines de bon sens, c’est ce qui empêche l’idéologue Obama de les entendre. Apple, dont les iPhone et les iPad se vendent très cher au marché noir, Google et d’autres sont très impatients de s’installer en Iran, ils l’ont déclaré, et ils incitent Obama à ne pas écouter.

Qui croire ?

Peut-on croire Obama qui a mis en garde le président syrien Assad de ne pas franchir la ligne rouge, et qui, lorsque Assad a franchi la ligne rouge, n’a pas bougé ? Obama qui a ordonné à Poutine de ne pas annexer la Crimée, et s’est couché lorsque Poutine a annexé la Crimée ? Obama qui a « mis fin » à la guerre en Irak et l’a plongé dans le chaos que nous observons ? Obama qui a « mis fin » à la guerre en Afghanistan mais qui fait marche arrière et vient de décider de maintenir des troupes américaines bien plus nombreuses que prévu ? Obama qui a annoncé, après la mort de Ben Laden, qu’al Qaïda était « en déroute » alors qu’il s’est métastasé en Afrique et dans tout le Moyen Orient au point que – faire rare – Obama a reconnu que la menace al Qaïda était plus présente que jamais ? Obama qui a laissé les Frères musulmans remplacer en Egypte un dirigeant certes totalitaire mais allié de l’Occident et qui stabilisait la région ? Obama qui a laissé l’Etat islamique se renforcer, qui refuse de nommer islamique ce qui est islamique ? Ou Netanyahou dont la menace d’un Iran nucléaire est léthale pour son pays, contrairement aux Etats Unis ?

Qui croire ? Obama qui affirme que l’accord prévoit « la mise en place du système d’inspection et de vérification le plus vigoureux qui ait jamais été mis en place » pour s’assurer que les Iraniens ne poursuivent pas l’armement nucléaire, ou Netanyahou qui rappelle que les inspecteurs de l’AIEA, dans leur dernier rapport, indiquent que l’Iran viole tous ses accords, leur interdit l’accès à de nombreuses usines, et précise qu’inspecter les activités nucléaires n’est pas les stopper ?

Qui croire ? Barack Obama et les quelques hypocrites membres du Congrès qui assurent vouloir la sécurité d’Israël, mais refusent de rencontrer son premier ministre qui vient expliquer la sécurité d’Israël ?

Qui croire ? Obama l’organisateur de communauté (son ancienne activité politique, qui se traduit par agitateur politique), Obama l’idéologue apaiseur dont la politique étrangère est un désastre que son propre camp dénonce avec une lucide honnêteté (sauf Laurence Haïm, la journaliste groupie d’Obama) ? Ou Netanyahou qui gère la sécurité du peuple juif menacé d’extermination par les terroristes du Hamas au sud, du Hezbollah au nord, et de l’Etat islamique à l’est ? (l’ouest n’est pas menacé, mais c’est parce qu’il y a la mer).

Qui croire ? Obama qui a fait preuve de plus d’irritation contre l’allié Benjamin Netanyahou que contre Vladimir Poutine ou les terroristes de l’Etat islamique ?

Obama qui, contraint par le discours de Netanyahou, reconnait enfin que les dirigeants iraniens ne sont pas des gens fiables, qu’ils mentent et trichent, et qu’il n’est pas possible de compter sur eux (mais qu’il va continuer à leur faire confiance), ou Netanyahou qui voit et nomme le diable de notre époque ?

L’objectif

Obama refuse d’admettre que les négociations en cours sont un traité car il devrait passer par le Sénat. Si le Congrès vote de nouvelles sanctions contre l’Iran, le président peut et a dit qu’il les bloquera par véto. Pour passer outre le véto, le Congrès doit réunir les 2/3 de votes. C’est pour ces deux tiers que Netanyahou s’est déplacé. C’est pour stimuler ces deux tiers, leur faire prendre conscience du danger, légitimer leur position et renforcer leur capacité à affronter le président américain que Netanyahou est allé leur parler.

Et sinon…

« Pour la première fois depuis 100 générations, nous, le peuple juif, pouvons nous défendre. C’est pourquoi, en temps que premier ministre d’Israël, je peux vous promettre une chose : même si Israël doit affronter [l’Iran] seul, Israël l’affrontera. Mais je sais qu’Israël n’est pas seul. Je sais que l’Amérique se tient aux coté d’Israël ».

Charles Krauthammer, prix Pulitzer, physicien et commentateur politique repris par plus de 400 médias dans le monde (mais aucun en France évidemment), a fait cette conclusion que je fais mienne :

« Netanyahou a montré aux Israéliens, aux Iraniens et au monde entier, qu’Israël a le soutien massif du Congrès américain et du peuple américain. Il a forcé Obama a expliqué aux Américains -ce qu’il s’est jusqu’à présent bien gardé de faire – pourquoi il veut cet accord avec l’Iran. »

Nous saurons dans les semaines qui viennent si Netanyahou a atteint son objectif. Le monde n’a jamais eu autant besoin de Netanyahou que maintenant. S’il réussit, le monde ne pardonnera pas aux juifs d’avoir sauvé l’humanité.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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