Nous avons reçu ce témoignage d’un policier de Charleroi et vous le livrons tel quel:
« Permettez-moi de me présenter : je suis agent de police locale de Charleroi. J’ai, également, été militaire de carrière et agent de sécurité privée. Je souhaite vous faire part de mon inquiétude et vous informer du fait que, malgré les terribles événements de Paris, les mesures prises par les autorités policières restent minimales.
A Charleroi, le niveau de menace « OCAM 3 » n’a reçu un début de mise en oeuvre que ce mercredi 18/11/15 (dispositif minimum uniquement). Cela s’accompagne d’un refus du Chef de corps et de son Conseil d’amplifier le niveau, de même que le suivi des entraînements et les formations du personnel en place (recyclage: 4 demi-journées PAR AN), refus de la zone de police de Charleroi d’armer les agents de police (avec formation et examen adéquats), refus d’augmenter le niveau logistique ainsi que l’armement.
De plus, la zone a bénéficié d’une DEROGATION (pondue par qui?) afin de pouvoir continuer à utiliser 2 à 300 pistolets GP déclassés suite à un contrôle des experts du fédéral. Il n’y a pas de gilets pare-balles individuels disponibles. Nous n’avons que des gilets de classe 3 (efficaces contre calibre 9mm et 45). Les gilets classe 4 sont les seuls à nous protéger un minimum contre le calibre de guerre (7.62) utilisés par nos ennemis (kalchnikov et autres). Ces gilets performants sont en nombre totalement insuffisant et nous sont régulièrement refusés pour d’obscures raisons (soit on n’en a plus ou alors ils sont rangés au sous-sol et on n’est pas autorisé à les remonter). L’armement collectif est réduit au pistolet UZI, mais bridé en coup par coup (heureusement que c’est une arme solide) et ce, en nombre insuffisant.
Il est bon de préciser que la nouvelle tour de police de Charleroi que nous occupons n’a pas du tout été conçue pour faire face à la menace actuelle. Le système d’entrée est automatisé, il n’y a pas de corps de garde ni d’enceinte, etc…
Le motif invoqué pour tout ce qui est précité, je vous le donne en mille; c’est pour raison budgétaire! Et on ajoute: « taisez-vous, vous ne savez rien, pas de raison de s’en faire mais soyez prudent…… ».
Mon opinion est que nous sommes prêts à risquer notre vie pour le peuple, mais avec les moyens adéquats pour faire face à toute situation. Le public critique l’importance des contrôles routiers qui sont le pain quotidien de ma fonction et pourtant, si on prend la peine de gratter, on se rend compte, qu’outre la lutte contre les infractions au code de la route, chaque semaine, des personnes en séjour illégal et /ou des drogués, des dealers avec leur marchandise, ect… sont pris. C’est un des rares éléments de contrôle que nous avons. Bon, la plus grande partie de ces délinquants sont relaxés sans suite, je ne vous apprends rien. Vous connaissez notre système juridique laxiste…
L’armement des agents de police n’est qu’un problème parmi tant d’autres mais, avec la formation et les examens adéquats, nous pourrions être mieux employés, être plus en sécurité et plus autonomes. Les binômes sont presque obligatoires avec un inspecteur de police armé, qui doit, donc, endosser la responsabilité de nos vies. Vu le niveau de formation déjà atteint par la plupart des gens de mon grade (5 mois d’académie en formation de base), il est ridicule de nous faire régresser (souhait de certains syndicats) ou de nous réduire à du travail administratif en bureau.
Je précise que la zone de Charleroi sera peut-être la seule, de son importance géographique, à refuser tout net l’armement de ses agents de police! C’est la volonté politique du Collège de la commune, une des plus dangereuses du pays!
En conclusion; le parti populaire est, à peu près, le seul à ne pas nous considérer comme du bas peuple, des « mécréants » ou de misérables goyim. Je vous demande, donc, de faire entendre notre opinion à nous, policiers communaux. En effet, si nous le faisons nous-mêmes ou si jamais on apprenait que je vous ai fourni les détails précités, la note se solderait par la mise à pied, le bon vieux chômage ou, au mieux, un poste administratif de rêve en voie de garage. Je crois en notre Constitution et vous remercie de m’avoir lu jusqu’au bout.
Un policier communal de Charleroi.
