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VOUS AVEZ DIT DELIVRANCE ? Extrait N°11 : Le cas de figure numéro deux ou la délivrance en entretien par l’intervention du ministère pastoral

By 18 décembre 2021LECTURE QUOTIDIENNE

CHAPITRE 3

Le cas de figure numéro deux ou la délivrance en entretien par l’intervention du ministère pastoral

 

Ce chapitre est en partie la transcription d’un chapitre de mon livre Kehila/Ecclesia tome 1, avec des ajouts importants et transformations diverses. Cet extrait trouve évidemment sa place dans ce livre.

 

Je ne prétends pas ici couvrir d’un coup d’aile tout le point de vue de ce ministère de pasteur, mais je voudrais m’attacher à parler de ce qui me paraît être l’essentiel, eu égard aux besoins fondamentaux rencontrés inlassablement hélas depuis bientôt vingt-cinq ans que je visite des églises de toutes sortes.

 

Je l’ai dit souvent, ma conviction est qu’un pasteur n’est ni le président directeur général, ni le concierge, ni l’animateur socio-culturel aux mille bras d’une association « Loi de 1901 », ni un homme qui bat inlassablement la campagne en quête de fonds pour alimenter la caisse d’une vision ou d’une œuvre missionnaire, ni un homme écrasé par les charges d’un culte et de son organisation, ni un homme occupé à toutes les tâches qu’il est communément admis de voir effectuer par ce qu’on appelle traditionnellement dans un milieu à dominante religieuse un « pasteur ».

 

Ce très précieux ministère est un ministère de soigneur, de donneur de soins spirituels, moraux et psychologiques. C’est là sa tâche essentielle et première, mais elle est énorme en termes de conséquences et donc fondamentale. Et il m’est hélas apparu en toutes ces années de ministère, traversant les églises, que ce n’est bien souvent pas le cas.

 

J’aimerais vous laisser ici une espèce de petit manuel (pas du tout exhaustif) destiné à aider les pasteurs bibliques à accomplir leur ministère.

 

Je suis venu à Christ en 1981, dans des circonstances fortement imprégnées de surnaturel.

 

Dans l’année qui précéda mon acceptation de Yeshoua comme Messie, Sauveur et Seigneur, j’eus à vivre trois expériences déterminantes avec la divinité. Les décrire ici prendrait trop de temps et je m’en abstiendrai pour l’essentiel. Sachez simplement que la première concernait le Père dans Sa divinité.

 

J’entendis un beau matin au réveil une voix extrêmement audible venue, semblait-il, de partout à la fois et se dirigeant partout vers l’intérieur de mon être et tout autour de moi, et cette voix me dit : « Je suis ton Père, et Je t’aime. »

 

La suite, je vous l’ai déjà dit, serait trop longue à raconter, mais je vécus dans la foulée de cet événement une journée époustouflante.

 

Dans la suite, était-ce des semaines ou des mois, je ne sais plus, je vécus une expérience difficile. J’avais à relire tout Dostoïevski en vue d’une adaptation théâtrale de son roman « Les Possédés » (je n’étais pas encore venu au plein salut par Yeshoua).

 

Il y avait dans mon appartement une bibliothèque de près de deux mille livres qui représentaient une espèce d’ultime refuge, avec deux ou trois autres choses, pour mon orgueil d’homme blessé et perdu. Et là, soudain, devant ce monument à ma vanité,

je ressentis quelque chose d’effrayant qui fit sombrer mes paradis artificiels en un instant. Je ressentis le vide, le néant, et pire, une somptueuse indifférence pour tous les auteurs, poètes, romanciers, penseurs, mystiques qui se trouvaient là, rangés sur les rayonnages. Finis, vains, Dostoïevski, Tolstoï, Rimbaud, Char, Eluard, Krisnamurti, Molière, Corneille, Henrich Heine, Nietzsche, Garcia Lorca et quelques centaines d’autres.

 

Ma détresse était grande, ma frustration au maximum, et, avec une espèce de colère, je saisis un livre que je n’avais pas souvent ouvert, un livre à la couverture de cuir noir, une bible qui m’avait été offerte en rue par les adeptes d’une étrange secte appelée « les enfants de D.ieu » et dont je m’étais prudemment éloigné d’instinct. Je saisis ce livre avec véhémence, me mis à le feuilleter avec colère : « Et dans ce livre-là, trouverai-je autre chose que de la frustration ? »

 

Comme soulevées par un souffle léger (venu d’où ?), les pages très fines en papier bible se mirent à tourner sous mes yeux éton-nés. La bible s’ouvrit sur l’Evangile de Jean, l’Évangile de l’amour, et mes regards furent attirés par un verset auquel je ne compris rien, mais dont je réalisai qu’il devait contenir une vérité propre à satisfaire mon âme et mon esprit desséchés.

 

Au même instant, quelque chose comme une vive colonne de lumière s’éleva de cette bible, et, comment vous expliquer cela ?, je sus intimement que dans cette colonne de lumière il y avait la présence spirituelle de Jésus. Cette parole que je venais de lire, ce simple verset, c’était Jésus lui-même.

 

Je crois que si j’étais resté devant cette bible ouverte avec cette colonne de lumière qui était la gloire de D.ieu, je serais tombé sur place dans une « crise » de conviction de péché et une déroute de tout mon être. Mais je pris peur, et refermai brutalement le livre. Ainsi, le temps du salut était différé pour moi.

 

Quelques temps après, mon épouse dont j’étais séparé à l’époque rencontra le Seigneur d’une façon foudroyante et spectaculaire lors d’une des conventions organisées par Jean-Louis Jayet à Vichy. Il faut vous dire aussi que, depuis un an à peu près, une jeune amie juive messianique intercédait pour nous dans le secret. Dans les trois jours qui suivirent la conversion de mon épouse, que je crus d’abord être enrôlée dans une secte et droguée, tant son exaltation était puissante (mon épouse est un modèle d’équilibre et de modération en temps ordinaire), deux ou trois visions me furent données par l’Esprit pour me convaincre que ce que mon épouse vivait là représentait ce que j’avais cherché toute ma vie : D.ieu.

 

J’acceptai le Seigneur Jésus comme mon Sauveur personnel avec une grande soif et une grande détermination, quelques jours après cela, lors d’une réunion des Hommes d’Affaires du Plein Évangile à Bruxelles. Les prédicateurs particulièrement oints étaient Jean-Louis Jayet et Johann Maasbach. Le puissant message de ces hommes de D.ieu m’est resté en mémoire jusqu’à ce jour.

 

Mon futur pasteur, qui devait m’établir comme serviteur, accompagné d’un ministère apostolique trois ans après, était dans la salle. Il me racontera plus tard avoir beaucoup ri, car au moment de l’appel pour le salut, je levai, paraît-il, la main tellement haut en la tirant très fort vers D.ieu que tous comprirent que je voulais être sûr que D.ieu la verrait.

 

Effectivement, je voulais vraiment que D.ieu voie ma main et agrée ma décision. Le spectacle devait être évidemment assez cocasse car je mesure près d’un mètre quatre-vingt-dix. Mais je me souviens qu’au moment de m’avancer pour l’imposition des mains, je fus paralysé sur place, en proie à la crainte et à toutes sortes de pensées contradictoires. J’étais paralysé. De larges pans de ma personne semblaient encore être le terrain de bataille des puissances des ténèbres. J’avais trente-trois ans.

 

Par idéalisme et rejet de toutes les valeurs hypocrites, j’avais opté dans ma jeunesse pour une forme d’anarchisme désespéré, mené une vie d’artiste imprégnée d’occultisme indirect, traversé sans jamais m’arrêter à rien toutes sortes de milieux intellectuels, artistiques et politiques, pratiqué une forme d’autodestruction professionnelle systématique, toujours en quête du lieu et de la formule.

 

Mes modèles de vie étaient Arthur Rimbaud pour son génie littéraire et sa spiritualité sauvage, le chanteur Bob Dylan pour son côté inspiré et prophète, et la chanteuse Barbara pour son inouïe sensibilité (tous deux juifs). En fait, une synthèse de ce qui se bousculait en moi, une synthèse entre une espèce de Viking ardennais comme l’était Rimbaud, et l’inclassable sensibilité juive venue d’autres ancêtres, comme celle qu’avaient Barbara ou Dylan ; inclassable et mystérieuse sensibilité orientale.

 

Bref, j’étais après ma nouvelle naissance un homme violemment épris de ma découverte, et d’ailleurs presque immédiatement rempli du Saint-Esprit, mais aussi un homme encore sévèrement ficelé par des puissances des ténèbres venues de ma vie de péché passée ce qui, faute d’instruction et prières adéquates, allait me jouer quelques vilains tours et m’infliger de cruels tourments dans les premiers temps qui suivirent ma conversion.

 

Les choses ont bien changé depuis, mais à l’époque, à peu près personne ne parlait de nettoyage en profondeur par rapport au péché sexuel et aux contacts avec l’occultisme, qui sont les deux piliers fondamentaux autour desquels s’articule l’échec de tant de nos vies dites pourtant chrétiennes. La doctrine officielle de l’église que je fréquentais au début de ma vie chrétienne était simple, simpliste en fait : « Quand on a accepté le Seigneur on n’a besoin de rien, le travail ayant été fait à la Croix on est sensé être parfait ! »

 

Ah, bon ? Les fruits de ce genre de discours sont redoutables car, sans nuance, il est sans intelligence. Serait-il un brin paresseux ?

 

Permettez-moi de vous raconter une histoire terrible et édifiante, tragique.

 

Ma femme et moi étions de tout jeunes nés de nouveau (quelques semaines) et avions encore gardé quelques habitudes de notre vie d’artistes. Nous décidâmes donc un beau soir d’été de nous attabler à une terrasse pour y consommer quelque rafraîchissement. Je m’abandonnai dans un profond fauteuil en osier et avant même d’avoir commandé quoi que ce soit, je réalisai que j’avais mon côté droit un étrange voisin sifflant, grognant et passablement agité. Notre voisinage semblait le déranger beaucoup et prestement il quitta son siège pour se rendre vers les taxis qui stationnaient là à quelques mètres de l’autre côté de la rue. Soudain un esprit de prière vint sur moi et je priai intérieurement avec foi : « Seigneur, s’il te plaît, ramène cet homme vers nous ! » Instantanément il s’arrêta et comme poussé par une force invisible, exécuta sur place un magistral demi-tour et vint se planter devant nous.

 

  • Puis-je me rasseoir auprès de vous, puis-je vous parler ? » marmonna-t-il en grinçant et sifflant étrangement. « Bien sûr ! », lui répondis-je.

 

Frédéric était un garçon plus qu’étrange. Il était impossible de discerner ses yeux cachés derrière de très épaisses lunettes souillées et griffées. Son comportement était, vous l’avez deviné, celui d’un être gravement dominé par des puissances des ténèbres et cela « chahutait » ferme en notre présence, croyez-moi. N’ayant jamais entendu parler, avec cette espèce de crainte caractéristique de la religiosité malsaine, de démons, nous attachâmes une attention libre et disponible que nous demandait d’avoir le Saint–Esprit au discours mouvementé de Frédéric. Je ressentis beaucoup de compassion pour Frédéric et il se mit à parler de sa détresse. Il était français (l’histoire contée ici se déroulait à Liège en Belgique). Il était en fuite car, disait-il, il avait abusé et même, si ma mémoire est juste, assassiné sa petite sœur. Son tourment était immense et Frédéric cherchait une issue à cet enfer pour soulager sa conscience. En fait, Frédéric venait en quelque sorte de se confesser. Je n’eus qu’une réponse et j’eus l’impression de m’engouffrer dans une brèche largement ouverte tant ce pauvre garçon écoutait. Je lui annonçai clairement le salut en Jésus-Christ. Il fut vraiment à l’écoute et très ouvert. Dans le même temps ses grognements, sifflements et agitations de toutes sortes ne firent qu’augmenter. Frédéric était un assassin mais également un jeune homme qui avait dû fréquenter des choses très occultes pour être à ce point habité de démons. Avec le recul, je me demande s’il n’était pas tout simplement un sataniste fuyant le satanisme avec effroi et terreur. Nous clôturâmes l’entretien par une invitation à venir à notre assemblée le surlendemain. Je ressentais que mon rôle de jeune croyant inexpérimenté s’arrêtait là et qu’il était plus sage de le confier, notre Frédéric, à des anciens en principe plus expérimentés.

 

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