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VOUS AVEZ DIT DELIVRANCE ? Extrait N°28 : L’ABUS Prédication donnée en Suisse en 2006 (Haïm Goël)

L’ABUS Prédication donnée en Suisse en 2006 (Haïm Goël)

 

 

L’abus qui nous a été appliqué doit être géré, autrement nous risquons de demeurer une caricature d’être humain. Il n’y a pas d’exagération dans ces propos et ceux qui sont passés par une profonde délivrance observent ensuite avec un certain étonne-ment le « carnaval » des comportements et échanges entre hu-mains y compris leur part en cela. Autant la « Bénédiction des pères » – vous avez tous lu ce livre que j’ai écrit, je crois – est vraiment le vecteur, le canal par lequel D.ieu veut transmettre à ses enfants, les humains, leur identité éternelle, autant nous pou-vons être par la nature pécheresse de nos pères (au sens large), défigurés, abîmés. Je sais que c’est un sujet délicat parce que je sais que plusieurs d’entre vous souffrez de cela et que vous ne pouvez identifier la source profonde de votre mal-être.

 

Nous pouvons être amenés à fonctionner et à reproduire des schémas, bien qu’enfants de D.ieu, bien que sauvés, bien que même remplis du Saint-Esprit, des schémas qui viennent de la chair.

 

Pendant qu’on louait le Seigneur, il y avait un verset qui me venait à l’esprit :

 

  • C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair » 2:24.

 

Je crois qu’à un moment donné nous réalisons tous que ce n’est pas si simple que cela, parce que nous vivons dans un monde désaxé à ce niveau-là et à bien d’autres, et les valeurs bibliques n’existent presque plus, sont moquées, rejetées dans un univers adonné, par exemple, au jeunisme qui n’est qu’une face de l’univers hédoniste et matérialiste dans lequel la planète est plongée depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Ah, l’engouement de l’Europe libérée pour les boys américains, ces « grands enfants » !

 

Le grand désenchantement spirituel et moral qui suivit cette période affreuse de la deuxième guerre mondiale, ses morts, ses millions de personnes déplacées, l’affreux épisode totalitaire nazi en Allemagne, fasciste en Italie, communiste ailleurs, la Shoa, Hiroshima, en sont la source première.

 

Certains penseurs tels Hannah Arendt avaient vu venir ce matérialisme mâtiné de ludique à tout crin comme valeur culturelle universelle dès la fin de la guerre. Hannah Arendt avait raison.

 

Personnellement, ce matérialisme me saisit à la gorge, avec quelque effroi métaphysique, dès mon adolescence, dans les années 60, et constitua en moi un glacis de rébellion et de refus qui explique la vie « en contre » que j’ai menée en tant qu’artiste et intellectuel durant les quinze ans qui précédèrent ma rencontre avec le Seigneur.

 

Aujourd’hui on ne sait plus trop ce que c’est qu’un père, qu’une mère.

 

On le sait uniquement dans l’émotivité relationnelle blessée qui est souvent devenue un lien néfaste : je suis lié à mon papa ou à ma maman parce que je les aime (et encore) ; mais c’est à peu près tout. Mais on ne sait plus ce qu’un père doit être, on ne sait plus ce qu’une mère doit être et la seule relation qui subsiste est purement basique, émotionnelle, c’est-à-dire incontrôlable, psychique, charnelle. On ne cherche jamais vraiment à contrôler une telle relation, elle fonctionne malgré nous, au fond de nous à tous moments. Remugle de mémoire affective, tantôt affreux ressort inconscient, tantôt précieux butin, selon…, avec tout ce que cela implique, en conséquence, d’étranges ping-pongs relationnels, d’attentes déçues, de frustrations légitimes ou non dans tous nos rapports et finalement une image de soi terriblement déformée. (C’est exactement une des choses que le Seigneur me fit comprendre lorsque je fus ravi au ciel tel que je l’ai décrit plus haut, rappelez-vous !).

 

Je pense qu’il faut qu’on gère ces choses : Yeshoua est aussi venu pour cela, est mort et ressuscité pour cela et D .ieu a choisi de nous délivrer, car ce sont les soubassements le plus souvent méconnus car difficiles à amener au niveau de la conscience, de ce que la Bible appelle en nous les œuvres de la chair, au plus profond de chacune de nos existences.

 

  • Il quittera son père et sa mère … » : quitter père et mère, cela ne signifie pas les jeter au loin, mais c’est : quitter. Mais quitter qui ? quitter quoi plus exactement ?

 

 

Est-ce que vous avez vraiment quitté votre papa et votre maman ? Comment votre mémoire affective fonctionne-t-elle avec eux ? Totalement sereine, lisse, claire comme clair était le jour où Yeshoua ressuscita ?

 

Moi, je peux vous dire qu’en 57 ans, je n’avais jamais vraiment tout à fait quitté mes parents et plus encore certains héritages de leurs parents et bien au-delà sans doute, car il faudrait remonter jusqu’à Adam pour trouver la trace des « abus ».

 

Attention, je ne parle pas ici des héritages occultes mais bien des comportements   que  je  nomme  avec  recul   et    respect « abus psychologiques ». Respect  pourquoi ? Car le plus souvent les abus commis dans ce domaine par les parents sont quasi inconscients et le plus souvent involontaires, car fruits d’abus subis par eux-mêmes, incontrôlés, incontrôlables, impossibles à débusquer sans le Seigneur. Respect car l’approche de ces choses ne nous exonère pas de l’ordre biblique : « honore ton père et ta mère » (Eph. 6 : 2), au contraire. Parce que j’avais un « problème à régler » au niveau de la génération qui me précède, et qu’elle avait un problème à régler avec moi, j’avais beau être un fils biblique, il y avait un lien négatif qui n’était pas nécessairement entretenu par un fils, donc subi… Et dès lors, il y avait un carrousel relationnel négatif sur lequel je venais toujours buter, impuissant.

 

Quitter signifie aussi faire en sorte que le lien négatif, quand il existe, soit brisé. Que tous les liens émotionnels négatifs le soient. Le processus est la prise de conscience sans crainte avec l’aide du Seigneur, car « vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira » (Jean 8 : 32).

 

Traditionnellement l’Eglise limite la compréhension de ce verset à LA vérité de ce que l’Eglise nomme l’Evangile. Je dis l’Evangile de l’Eglise » car il y aurait à disserter avec sagesse, recul et profondeur sur ce que signifie et recouvre la notion d’Evangile d’un point de vue biblique et thoraïque avant tout pour se rendre compte qu’il s’agit d’un Evangile bien plus profond qui est l’Evangile du Royaume. Et l’Evangile du Royaume est caractérisé par un mot essentiel : « Restauration, purification ». Restauration implique connaissance libératrice de la vérité, de toutes les vérités, de toute la vérité, y compris sur soi et sur ses racines impropres au Royaume de D.ieu. Sachez que seule la crainte obscure nous tient éloignés de ce niveau de prise de conscience (surtout quand il concerne nos parents ou une figure d’autorité crainte et respectée). Il y a là un tabou menteur que tous nous hésitons à transgresser.

 

Et c’est précisément ce qui est recherché et encouragé à toute force par Satan.

 

Mais comment faire ? Comment vais-je faire ? Voilà la question cruciale ! Ce n’est pas facile. Je sais que j’aborde un sujet très, très délicat, et je sais que beaucoup d’entre vous en ont besoin.

 

Je crois que je n’embêterai pas mon frère Elie (un frère présent dans l’auditoire et dont le prénom est ici modifié) en disant que l’année dernière il m’a dit qu’il y avait quelque chose qui interférait dans notre relation. Et j’étais un peu troublé, car je ne comprenais pas le pourquoi. Elie, un collaborateur, à toutes mes pro-positions apostoliques disait généralement O.K., convaincu dans un premier temps de leur pertinence… et systématiquement les écartait par la suite sans jamais m’en expliquer la raison, ni même avoir vraiment conscience du problème posé là par un tel comportement. Je ne comprenais pas.

 

Fort heureusement, un jour, vivement interpellé par son épouse, Elie fit une réflexion soumise à la prière et surpris lui-même de ce qu’il découvrit, me dit : « J’ai compris ! C’est quelque chose qui vient de ma relation avec mon père. Figure d’autorité spirituelle dans l’univers religieux de sa communauté, il m’a déçu car j’ai connu en privé ses faillites contradictoires d’avec l’assurance rigide de son milieu d’être « les meilleurs », les quasi seuls sauvés. En conséquence au vu d’un fossé si large entre le discours du milieu et la réalité de mon père je perdis confiance avec la sensation d’avoir été abusé. Plus tard je projetai ma méfiance venue de cet « abus » sur toi sans raison, de façon mécanique, incontrôlée, sur toi que je percevais aussi comme figure d’autorité spirituelle ». L’intensité de nos rapports réveilla inconsciemment le souvenir de cet abus et le réactiva.

 

Et je crois qu’on pourrait tous parler de choses comme celle-là. Un autre collaborateur dans l’oeuvre, un ancien, avait exactement le même problème. Vous pouvez ainsi juger de la patience et de l’amour qu’il faut parfois à un apôtre, soit dit en passant. Cet ancien finit par comprendre qu’ayant été abusé largement par un « gourou » dans une secte « chrétienne », il avait aussi développé un relationnel ambigu avec tout serviteur de D.ieu.

 

Osons une expérience ! Demandons à notre entourage en quoi nous lui paraissons « étrange », « déconcertant ». Paré, prêt ? Attention au voyage des surprises ! Dans un premier temps vous n’allez pas trouver cela nécessairement facile à entendre, vous allez souffrir même et c’est bien le signe que des blessures de l’abus ont besoin de venir à la surface pour être objectivées et guéries, rejetées. Ne faites pas cela sans prier ou sans l’aide de quelqu’un de capable ! Fuyez le mouvement « libertaire » actuel en matière de cure d’âme où s’engouffrent bien des « gens à problèmes » eux-mêmes. Recherchez un AUTHENTIQUE ministère pastoral biblique. Denrée bien plus rare que le titre de pasteur abusivement donné aujourd’hui.

 

Alors Elie prit conscience, et il renvoya le problème là où il devait se trouver, c’est-à-dire au niveau de son père, de ses comportements faussés, charnels, pécheurs. Il ne fut pas égoïste ou ne se mit pas en position de mépriser Ephésiens 6 : 2 : « Honore ton père et ta mère… ») en condamnant son père mais il prit conscience de la source de son dysfonctionnement qui le conduisait lui aussi à un comportement étrange… et pécheur. Elie se retrouva en position de l’homme spirituel qui juge (non pas condamne, j’insiste) de tout (1 Cor. 2 : 15). Elie fut libéré et sait désormais que sans efforts humains (encore de la chair) cela n’interfèrera plus dans ses relations avec une quelconque personne. Et cela se voit clairement chez lui aujourd’hui car je peux vous dire que cela a transformé de fond en comble nos relations devenues bien plus aisées, transparentes. Si nous nous aimions avant, nous ne pouvons que nous en aimer mieux aujourd’hui. Et c’est un fait avéré.

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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