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VOUS AVEZ DIT PROPHETE ? de HAIM GOEL Extrait N°20 “Le double saut périlleux”

2/ Le double « saut périlleux prophétique »

Un des épisodes les plus… – je ne trouve pas de quoi qualifier tant ce fut… (vide, devrais-je dire ?) – s’est déroulé voici quelques années dans la Drôme en France. Nous tenions durant trois jours une conférence bénie d’un programme riche et chargé.

Le pasteur qui nous ouvrait l’espace de ses locaux vint me trouver, embarrassé, car un prophète connu et encarté en milieux influents s’était présenté à lui pour requérir l’attention (insistante et quasi obligatoire s.v.p. Ah, l’encartage, cela vous donne de ces droits !) de ses ouailles participant à notre convention, et de tous les participants venus des quatre coins de France.

En effet, il voulait nous faire une démonstration prophétique avec une équipe de jeunes qu’il formait. Le fait que cela survenait dans l’indifférence totale à ce qui se passait-là ne semblait pas effleurer du tout ce prophète ni son équipe « d’étudiants prophètes ».

Le pasteur embarrassé devant l’insistance du prophète nous demanda de suspendre pour une heure notre rencontre. Et nous eûmes à subir une démonstration sportive qui, nous laissa-t-on entendre, transportait un message prophétique aussi éminent que silencieux. Lequel ? Jusqu’à ce jour, aucun des spectateurs forcés de la performance ne le sait.

De quoi s’agissait-il ? Un jeune homme athlétique s’élança et, au beau milieu de nous tous, effectua un double saut périlleux. Le jeune prophète en formation retomba (fort heureusement – je craignais que trop spirituel il ne restât en l’air…) sur ses pieds et observa un silence profond qui semblait signifier :

¾ Avez-vous compris le message divin ? 

Jusqu’à ce jour j’ai compris que ce double saut périlleux n’était rien d’autre qu’un peu de gymnastique effrontée. Mais un frère plus fragile à mes côtés me questionna, inquiet (il pensait être coupable de n’avoir pas compris) en me demandant :

¾ Frère, as-tu compris ? Je le rassurai en lui disant simplement :

¾ Sois en paix, il n’y avait rien à comprendre.

Mais l’espèce de sérieux culpabilisant avec lequel cette équipe nous défiait avec orgueil portait la marque insupportable du faux et du vain pour IMPRESSIONNER. Le faux joue toujours sur l’émotion et non sur du solide, impressionne pour encager !

3/ La destinée d’une jeune fille sauvée des paroles de faux prophètes, rendue à son identité et sa destinée en D.ieu !

(Extrait de Vous avez dit Puissance ? et de Keh. 1 de Haïm Goël)

Il me revient à l’esprit, parmi cent autres souvenirs, cette toute jeune fille dans cette église de la Bresse qui se présenta, petit bout de femme déterminée mais un rien arrogante, au terme d’une réunion, au moment de l’appel, raide comme un point d’exclamation. Elle était penchée vers l’arrière, formidablement campée sur sa jambe gauche, la droite impérieusement glissée vers l’avant (ah ! les Français, les Françaises…), avec le discours suivant :

« Cher frèèère ! Alors, voici. Enfin, voilà ! Je dois entamer des études de professeur de musique dans quelques semaines. C’est une certitude, D.ieu a largement confirmé la chose à mon cœur ainsi que par bien des prophéties et paroles de connaissance de ministères. (Elle avait dû les arracher de force pour les obtenir, à voir son attitude impérieuse !) Veuillez prier pour moi et bénir cela, s’il vous plaît ! s’exclama-t-elle à peu près.

Long silence après le tonnerre…

Je n’avais apparemment plus qu’à « m’exécuter » avec vélocité, sans quoi, j’en étais sûr, vu le ton et la terrible assurance de la chèèèère sœur, elle allait sans doute saisir ma main, la poser sur sa tête et proclamer elle-même sa propre bénédiction.

Je restai fort heureusement calme, bien qu’au fond au bord de l’indignation et de l’éclat de rire confondus.

Il faut dire que la France m’avait fourni dans les mois précédents un certain lot de souffrances venues du monde et de l’Église, qui auraient sans exagérer conduit une personne sans le secours de D.ieu au suicide. C’est inracontable et, sans exagérer, « fou » du point de vue de l’Église, une vraie mise à mort par le mensonge et l’humiliation. (Je luttai d’ailleurs sans le recours au moindre médicament contre une dépression profonde, l’insomnie quasi totale durant deux ans et des invitations au suicide relâchée avec insistance dans mon esprit par Satan durant des mois.)

Et tout cela avait quelque peu anesthésié mes réflexes…

Dans cette assemblée de la Bresse, le même jour, une jeune femme arabe conduite par l’Esprit avait sollicité de me laver les pieds, et, en larmes, elle m’avait demandé pardon ainsi : 

¾ Votre ministère prophétique a été bafoué et rejeté dans ce pays, pourtant D.ieu vous y avait envoyé pour y délivrer un message crucial.

Mais revenons à notre jeune hussarde de la Bresse de tout à l’heure. Depuis mon mètre quatre-vingt-huit, je considérai ce petit bout de nerfs campé devant moi comme un marbre aux yeux d’acier.

Et la parole suivante sortit calmement, paisiblement même :

¾ Ma petite sœur, vous ne serez jamais professeur de musique. D’ici peu de temps, quelques mois tout au plus, vous serez mariée à un missionnaire et vous partirez en mission dans un pays étranger. Voici ce que le Seigneur me demande de vous déclarer.

La jeune fille rejeta avec dédain et même colère, on s’en doute, la prophétie que je lui communiquai. Bien sûr, vous devinez plus ou moins la suite. Une année après, alors que je marchais avec un ami ré’hov Ben Yehouda à Jérusalem en compagnie d’un (authentique) prophète juif disciple de Yeshoua, je fus percuté dans le dos par une petite voix suppliante et timide : ¾ Frère, frère… 

Je me retournai. Un couple me souriait. Je ne reconnus pas la jeune fille tout de suite. Le mariage l’avait transformée. Elle se présenta et me dit :

¾ Vous aviez raison, frère, quand vous avez prophétisé sur moi.

Elle me présenta le géant blond qu’elle avait à son bras, un jeune Finlandais et me dit :

¾ Voici mon mari. Nous sommes mariés depuis quelques mois et nous sommes missionnaires parmi les Arabes de Jérusalem-Est… 

Sans commentaire.

4/ Une convention « sous l’onction » qui révèle l’escroquerie ou les terribles mais « douces heures » des prophètes de coussinets et habiles escrocs…

Une des farces les plus effarantes et des plus effrontées auxquelles il m’ait été donné d’assister, via une vidéo filmée sur place, fut celle d’un rassemblement initié en France par un « revivaliste » de carte de visite venu d’outre-Atlantique mais qui, j’en suis convaincu, n’a jamais vécu le moindre véritable réveil. Ainsi, chez certains la carte précède la fonction. C’est peut-être une forme nouvelle de la foi ?

Cette farce se déroulait à l’occasion d’une rencontre entre un parterre de serviteurs (4 ou 5) face à un public invité. L’un d’entre eux était un évangéliste belge fidèle que j’ai connu jadis dans un service bien plus sain et saint… Le thème était « la Gloire de D.ieu » ou quelque chose d’approchant.

En fait de gloire, la réunion donna juste le spectacle de serviteurs glissant au sol et se relevant, pour descendre encore et encore durant un temps long « sous l’onction » et les moments de rires dits « dans l’esprit ».

Ils semblaient surtout s’amuser pas mal ENTRE EUX. Un pique-nique des « faveurs » de D.ieu entre serviteurs. La parole de D.ieu ne fut même pas évoquée. Quant à être, cette Parole, au centre de la réunion avec une authentique présence de D.ieu… ?!?

Ces descentes « sous onction » suivies de continuelles relevailles étaient accompagnées de rires et commentaires que s’envoyaient les uns aux autres ces serviteurs sur le bonheur suave de ces visitations. Et quant aux braves personnes réunies dans la salle, on avait le sentiment que pour ces étranges serviteurs, elles n’existaient en rien (ou presque, car attendez la suite).

Et avec un peu de sensibilité, d’intelligence et de discernement, on devinait un de ces publics comme on en voit tant aujourd’hui, des chrétiens prêts à tout recevoir, tout gober ; un public, pardonnez-moi l’expression, de PAUMES dépendants, bientôt abusés.

Lorsque se termina le spectacle, car c’en était un, le revivaliste s’adressa enfin au « public », car il s’agissait non plus d’une assemblée unie en Christ mais bien d’un public.

Le « revivaliste » s’exprima avec ceci :

¾ Vous avez vu ce que c’est que l’onction ! (Ses collègues étaient quasi tous encore vautrés au sol dégustant leur suave visitation) C’est quelque chose dont tous ont besoin et que vous allez tous recevoir. (Silence solennel dans la salle immobile et attentive, car bien entendu leur désir « d’onction » était éveillé.) Vous la recevrez et remplirez alors des salles immenses, des stades avec cette onction (sous-entendu : c’est cela le réveil… pour ce revivaliste).

¾ Mais, problème, vous n’aurez pas les moyens de louer ces grandes salles ou stades, etc. Pourquoi ? Parce que vous n’avez pas jusqu’à ce jour semé votre argent pour le Seigneur (nous y voilà !) Et donc aujourd’hui semez, afin d’avoir plus tard vous aussi la bénédiction financière qui vous permettra de louer de grandes salles.

Et l’on vit les carnets de chèques sortir des sacs…

5/ La tragédie d’un être abusé par l’orgueil d’un vrai prophète devenu faux père spirituel…

Un homme que j’ai bien connu avait reçu un authentique appel au ministère de prophète. Et j’eus l’occasion de le vérifier de près. Une onction riche et pénétrante l’accompagnait. Hélas ! s’il avait le caractère hypersensible, voire peureux, et en quête permanente de reconnaissance du jeune prophète, il était intelligent, très, et un brin extravagant. Mais il n’avait pas encore laissé D.ieu construire l’autre aspect essentiel dans le caractère du prophète : la fermeté, la stabilité, le front dur comme le diamant. Bref il n’était pas homme…

Or, c’est depuis l’équilibre maîtrisé entre ces deux pôles que peut s’épanouir, œuvrer le prophète. D.ieu Lui-même est sensibilité extrême, bonté, et volonté, rigueur, colère, justice, tout cela en équilibre.

Plus d’une fois, je dus accueillir chez moi ce prophète car, comme Jonas, il fuyait devant certains contextes spirituels dont il vivait très mal la réalité.

C’est ainsi qu’un jour il se réfugia chez moi en ayant fui son premier séjour en Afrique pour y officier. Il était revenu paniqué par le contexte africain et, craignant l’ire de l’apôtre de son mouvement, il chercha refuge chez nous.

Il craignait à peu près tout et tout le temps. Il fallut parfois le rattraper au bord du gouffre, tant ses décisions étaient en déséquilibre avec la réalité qu’il percevait mal. Mais il avait reçu un réel appel de prophète.

Par la suite, hypersensible sans l’équilibre de la rigueur, il glissa vers une sympathie à l’égard de « ministres » douteux, comme Benny Hinn, son succès, son estrade, etc., devenant un modèle, et l’orgueil s’épanouit chez lui.

Un des aspects de cet orgueil fut de vouloir très vite faire des disciples, de futurs prophètes à instruire.

Plus tard, j’eus à gérer un de ses disciples, jeune homme avec un terrible problème identitaire (il était, si j’ai bonne mémoire, orphelin) et qui avait trouvé dans son discipulat un tremplin vers un « père spirituel ».

J’ignorais la chose quand ce disciple me contacta. Il le fit durant deux ans sans se lasser car, disait-il, il voulait travailler à mes côtés. Priant, je reçus chaque fois un « non » très clair du Seigneur durant deux ans. Au bout de deux ans d’appels insistants de sa part, le temps étant venu pour ce jeune « prophète » de comprendre quelque chose, le Seigneur me dit de le recevoir dans une réunion publique.

Le jour de sa venue, je fus averti par le Seigneur qu’il venait de pratiquer une impureté sexuelle (ce genre d’impureté qui se produit en partie, sans l’excuser, chez un être en manque d’assurance). Je priai et le Seigneur me demanda de le laisser venir et agir. Mais le Seigneur me demanda de le confronter ensuite et, après sa repentance, de lui accorder une bénédiction paternelle qu’il n’avait jamais reçue et que son « père spirituel », bien plus mentor égoïste qu’autre chose, ne lui avait pas fournie, au contraire. (Voyez à ce sujet mon livre BDP sur notre site www//leve-toi.com.)

Il vint et nous relâcha un pâle et creux message sur le prophète et la prophétie ; ensuite, il se lança dans un exercice bien plus physique et spectaculaire que spirituel en matière de prophétie, une forme de karaté prophétique vociférant. Son extériorité était à ce point excessive qu’elle n’en faisait que mieux dévoiler le vide de ses « messages prophétiques quasi hallucinés ».

Le piteux ballet étant terminé, le Seigneur me demanda de me lever et de prophétiser c a l–m e–m e n t pour trois personnes présentes et de le faire à voix normale, presque basse, intime et, j’insiste, dans un calme total, presque détaché.

La salle se vida et je me retrouvai seul avec le « prophète ». Je lui fis part de ce que D.ieu m’avait montré une heure avant sa venue, et il avoua, comme un triste enfant pris en faute. Je ressentis de la compassion pour ce faux prophète abusé par un orgueilleux, et lui proposai après sa repentance, qui fut sincère, de le bénir « comme un père bénit son propre fils ».

Là était son besoin, et son mentor ne l’avait évidemment pas du tout discerné. Que D.ieu  bénisse cet orphelin abusé.

 

 

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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