2/ L’authentique puissance de Dieu
Manifestée dans un cadre authentique, qu’il soit d’apostolat, d’évangélisation, prophétique ou autre, elle vous fera toujours entrer en collision, si vous vivez dans la lumière et si vous êtes lumière, avec le monde des ténèbres qui se retrouve dans le monde, mais aussi dans l’Église, hélas ! « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » Matthieu 5.13 à 16.
Un témoignage
J’allais donc à l’époque de réunions en réunions dans les milieux chrétiens des gens du voyage. L’onction croissait et un véritable esprit de réveil commençait à s’installer. J’eus souvent une vision à l’époque, donnée par le Saint-Esprit, alors que je me rendais à l’une ou l’autre de ces réunions. Dans cette vision, le Seigneur me montrait au creux de ma main ouverte une flamme et je savais intimement que, là où j’allais passer, quelque chose du feu de D.ieu serait déposé, mais presque secrètement, intimement.
A la suite d’une des dernières réunions que je devais tenir dans ce milieu, dans l’assemblée où je prêchais, le feu fut déposé. Et il me fut rapporté que cette assemblée se mit à croître très, très rapidement, au point de tripler dans les temps qui suivirent, me rapporta-t-on. La vision du feu déposé avait été très nette, alors que je priais pour préparer cette réunion.
C’est alors que la lumière entra en collision avec les ténèbres en démontrant la fragilité de l’institution « église, ou plutôt dénomination, force organisatrice humaine et non biblique » …
J’avais reçu en priant, juste avant de partir pour cette réunion – en fait une série de réunions de réveil – une parole de connaissance sous forme de vision dont la signification prophétique complète ne me serait donnée que du haut de l’estrade lorsque je commencerais à prêcher.
D.ieu est omniscient et, si j’avais eu toute la connaissance dès le départ, il est probable que j’aurais éprouvé certaines difficultés à transmettre la prophétie qui allait cependant jaillir de cette parole de connaissance, du haut de la chaire.
Ce message prophétique fut délivré dès le départ de la première réunion. Il était destiné – sans que je le sache nullement – à un « pasteur » qui causait depuis de longs mois un trouble certain à toute la communauté de croyants de sa région.
Dieu avait choisi d’avertir une ultime fois cet homme qu’il avait à se réformer, lui et sa famille orgueilleuse. Je devais découvrir par la suite que les comportements malsains de cet homme étaient notoires pour tous, et que le message délivré depuis le haut de la chaire, sans le nommer expressément bien sûr puisque je ne le connaissais pas comme destinataire de ce message, représentait un encouragement et un soulagement pour d’autres pasteurs harassés par les comportements de cet homme qui abusait d’une autorité toute humaine, car ayant de la parenté au sein du bureau de sa dénomination.
Il ne convient pas que je rentre dans le détail de la suite. Cet homme ne fit que révéler à quel point ce message lui était destiné par les comportements qu’il manifesta dans les semaines qui suivirent, en me demandant par exemple de lui rédiger une lettre dans laquelle j’aurais attesté que cette prophétie ne lui était pas destinée alors que, je le rappelle, je ne l’avais pas désigné, ne le connaissant pas, ni lui ni une autre personne.
Refusant de s’humilier devant Dieu et de réformer ses voies, il résolut de se venger. Il ne convient pas non plus que je vous raconte dans le détail comment il s’y prit. Cela est finalement sans intérêt, car bas, mais cela eut pour effet de m’interdire de prêcher désormais dans ce milieu. Le Seigneur me donna à l’époque beaucoup de sagesse, car le jour même où j’étais invité comme prédicateur de la convention annuelle de cette dénomination, de nombreux pasteurs voulaient que je vienne défendre ma cause devant le bureau de leur dénomination qui avait pris cette décision très rapidement (m’interdire), sans même me consulter, sur base de l’accusation d’être un faux prophète, accusation bien évidemment mensongère et menée par l’homme interpellé dont je vous ai parlé plus haut.
N’ayant pas accepté l’interpellation JUSTE du Seigneur et reconnue comme telle par les pasteurs de sa région, il transforma par orgueil le message en fausse prophétie. Ah, l’orgueil ! Cet homme était de toute évidence un Achab ambitieux.
L’homme avait aussi de la parenté parmi les membres de ce bureau, me rapporta-t-on encore. Et cela se passait alors que j’étais, pour rappel, attendu comme orateur de la convention annuelle du mouvement le jour même.
Je me soumis à l’Esprit de D.ieu lorsqu’Il me prévint que j’aurais probablement à vivre une mésaventure plus difficile encore si je me rendais à ce bureau. Le Seigneur m’avertit avec une vision et le passage d’Actes 6 et 7, lorsqu’Étienne doit comparaître devant le sanhédrin.
Le Seigneur me prévint : « Ils ont très hâtivement statué sur ton sort, et leur fierté ne leur permettra pas de revenir en arrière. Alors, si tu cherches à forcer la porte, ils te feront pire encore que ce qui vient d’être fait. Ils te “lapideront” comme ils ont jadis lapidé Étienne. »
J’interpellai alors la vingtaine de pasteurs amis tout à fait conscients de l’aspect « mafieux » de la chose et qui me téléphonaient avec insistance pour que je vienne en urgence défendre ma cause. Et je leur demandai pourquoi ils ne se portaient pas eux-mêmes au-devant du bureau de leur mouvement pour expliquer les choses telles qu’ils les connaissaient très bien, ayant été pour plusieurs d’entre eux témoins directs de toute l’affaire.
Hélas ! je compris à leurs explications qu’ils avaient la crainte (ce fut dit) de perdre leur carte de pasteur en s’opposant à la décision hâtive de leur bureau.
L’homme rebelle à l’avertissement divin chuta gravement quelque temps après. Rien ne vint jamais en guise de réparation, et mon ministère fructueux parmi ces gens que j’affectionnais fut stoppé net.
Pour ma part, averti par Dieu, j’avais probablement échappé à une réelle persécution. Ce ne fut pas toujours le cas, loin s’en faut.
Mais la leçon que j’aimerais tirer de tout ceci est que les dons authentiques, manifestés dans la puissance authentique, s’accompagnent toujours d’un choc avec les ténèbres du diable, certes, mais aussi avec les ténèbres de l’âme humaine, et donc de la persécution, et qu’hélas les institutions religieuses ne sont pas toujours, loin s’en faut, innocentes en ces choses ou simplement capables de les gérer (faiblesse, orgueil, … Achab-Jézabel ?).
Si certains ont des doutes à ce sujet, qu’ils relisent le Livre des Actes et même toute la Bible, depuis Abel massacré par le premier « religieux » de l’histoire humaine, Caïn. Abel le sage et l’histoire de l’Église jusqu’à aujourd’hui en témoignent à foison. Rien n’a fondamentalement changé, mais ce sont les hommes qui oublient les témoignages de l’Histoire. Ô naïve et tragique inculture !
Nous sommes ici aussi très loin d’un certain surnaturel sirupeux et ambigu, tel qu’il déferle aujourd’hui en bien des lieux, sans rencontrer guère d’obstacle mais bien plutôt un accueil complaisant. »
J’étais il y a quelques années au Congo-Kinshasa en compagnie de deux excellents serviteurs de D.ieu français, dont Charles Schinkel, pasteur à Louvetot en Normandie.
Nos messages entraient en confrontation avec toutes sortes de doctrines et manifestations « clinquantes » et vaines telles qu’on en voit aujourd’hui. Car on avait changé à notre insu le thème de la rencontre de pasteurs des ADD du Zaïre en : « Comment obtenir le succès ? » (Entendez au final : gloire, richesse en prêchant, etc.).
Nous eûmes même droit à un long speech sur le devoir « chrétien » de reprendre les mines d’or et de diamants exploitées par les vilains Blancs…
L’un des deux serviteurs de D.ieu français (le plus âgé de nous trois, Charles Schinkel) eut le courage d’adresser de la part du Seigneur un reproche fait à l’Église de Kinshasa, par la phrase suivante, un extrait de son message :
¾ Vous recherchez Ma puissance et bien d’autres choses. En fait, vous convoitez Mes richesses, dit le Seigneur. Mais ce n’est pas Moi que vous recherchez.
Cette déclaration pourrait s’adresser à bien des chrétiens aujourd’hui en dehors de l’Église à Kinshasa. Cette phrase de notre frère, pleine de sagesse, et son discernement, rejoignaient en un instant un test et une conviction que j’avais eu à vivre presque quinze ans auparavant, lors d’une puissante et exceptionnelle soirée d’évangélisation en Suisse romande.
Ce test (D.ieu seul recherché ou le spectacle et le succès par les dons pourtant légitimement répandus ?), ce test réussi en ce qui me concerne (j’en ai aussi raté quelques autres…) allait ouvrir la porte à l’onction prophétique qui m’amènerait à prophétiser en 1997 qu’une vague séductrice de faux docteurs, faux prophètes serait bientôt relâchée. Ce qui advint !
